(D'après Révolution Internationale N°185; décembre 89)
Toute la bourgeoisie "démocratique" d'Occident apporte aujourd'hui son soutien à la politique de l'URSS. Partout, les médias occidentaux ne ratent jamais une occasion de saluer la "perestroïka" comme la condition enfin réalisée d'un dialogue avec un régime qui fut présenté pendant près d’un demi-siècle comme 1'"Empire du mal". En fait, et contrairement à ce que cherche à nous faire croire la propagande bourgeoise, les bouleversements actuels dans les relations internationales ne traduisent nullement un antagonisme de fond entre les formes démocratiques et les formes totalitaires de l'Etat capitaliste. Les embrassades entre Bush et Gorbatchev, de même que les mea culpa des partis staliniens dénonçant aujourd'hui les horreurs et les "erreurs" du stalinisme, ne sont rien d'autre que la reconnaissance ouverte d'un état de fait : l'effondrement irrémédiable du bloc militaire russe issu de la seconde guerre mondiale. Ainsi, la sympathie de la bourgeoisie occidentale pour Gorbatchev trouve sa signification essentiellement dans la nouvelle configuration de l'arène impérialiste mondiale et non dans une quelconque aversion pour l'Etat stalinien. Il suffit, pour s'en convaincre, de se souvenir des articles élogieux dédiés par toute la presse occidentale à la Chine lorsque cette dernière s'est intégrée dans le bloc occidental après la guerre du Vietnam. Que la Chine ne se soit pas "démocratisée", que ce pays soit toujours domine par la terreur stalinienne, cela n'a provoqué (jusqu’au "printemps de Pékin") aucun état d'âme à la bourgeoisie occidentale.