Dans les trois premiers articles de cette série, nous avons vu comment, appuyé et manipulé par les classes dominantes et par tout un réseau de parasites politiques, Bakounine avait mené une lutte secrète contre la 1re Internationale. Cette lutte était dirigée plus particulièrement contre l'établissement de véritables règles et principes prolétariens de fonctionnement au sein de l'Internationale. Alors que les statuts de l'Association Internationale des Travailleurs (AIT) défendaient un mode de fonctionnement unitaire, collectif, centralisé, transparent et discipliné, et représentaient un pas qualitatif par rapport à la phase antérieure du mouvement ouvrier qui était sectaire, hiérarchique et conspiratrice, l'Alliance de Bakounine a mobilisé tous les éléments non-prolétariens qui ne voulaient pas accepter ce grand pas en avant. Avec la défaite de la Commune de Paris et le reflux international de la lutte de classe après 1871, la bourgeoisie redoubla d'efforts pour détruire l'Internationale et surtout pour discréditer la vision marxiste du parti ouvrier et les principes organisationnels qui s'établissaient dans ses rangs de façon croissante. Donc, avant de se disperser, l'Internationale organisa une confrontation ouverte et décisive avec le bakouninisme lors de son congrès de La Haye en 1872. Tout en réalisant qu'une Internationale ne peut pas continuer à exister face à une défaite majeure du prolétariat mondial, les marxistes au congrès de La Haye eurent une préoccupation centrale : que les principes politiques et organisationnels qu'ils avaient défendus contre le bakouninisme puissent être transmis aux futures générations de révolutionnaires et servir de base pour les futures Internationales. C'est aussi la raison pour laquelle les révélations du congrès de La Haye sur la conspiration de Bakounine au sein et contre l'Internationale furent publiées et mises ainsi à la disposition de l'ensemble de la classe ouvrière.