Soumis par Révolution Inte... le
Depuis quelques mois, ce genre de petites phrases foisonne dans la presse :
• “Lorsque les suppressions d’emplois se multiplient, la crise est un défi pour les syndicats européens : comment contenir la colère sociale qui commence à monter dans certains pays comme la France ?”(“Les syndicats européens malmenés par la crise”, le Monde du 7 avril).
• “Les syndicats essaient de canaliser tant bien que mal le mécontentementet donc de préserver l’ordre social”(“Lettre ouverte à mes amis de la classe dirigeante”, AlainMinc (1),le Figaro du 23 mars).
• “Quant aux syndicats, ils font le job en mettant en valeur leur responsabilité, c’est-à-dire leur capacité à canaliser la révolte...”(“Manifs : l’impuissance face à la colère”, Marianne,le 20 mars).
Les syndicats sont censés être des “professionnels de la lutte”. Officiellement, c’est à eux que revient la tâche de défendre la classe ouvrière, en organisant la grève quand cela est nécessaire. Or, si une chose est bien claire dans ces citations, c’est que la classe dominante compte sur eux pour faire tout le contraire :“Contenir la colère”, “canaliser le mécontentement”,“canaliser la révolte”, “préserver l’ordre social”…
De quel côté les syndicats sont-ils vraiment ? Si certains ouvriers se le demandent encore, la bourgeoisie semble, elle, le savoir parfaitement : du sien ! (2)
Pawel(24 avril)
1)Conseiller politique, entre autres, de Sarkozy.
2)Nous avons consacré de multiples articles pour montrer que la division et l’isolement des luttes ouvrières menées par les syndicats n’étaient pas le fruit d’“erreurs” de la part de ces officines mais bel et bien une stratégie volontaire et orchestrée par leurs soins. Pour comprendre pourquoi, quand et comment les syndicats ont changé de camp, nous encourageons nos lecteurs à lire notamment notre article “Dans quel camp sont les syndicats ”.