Soumis par Révolution Inte... le
Le temps de la grande messe des Jeux Olympiques, tous les médias du monde ont braqué leurs projecteurs sur Pékin.
Dès la cérémonie d'ouverture, les superlatifs n'ont cessé de pleuvoir : "spectaculaire", "grandiose", "du jamais vu"... Il faut dire qu'effectivement les moyens furent déployés pour "faire rêver". Des feux d'artifices monumentaux, des figurants par milliers, rien n'a manqué. Et dans tous les pays, les journalistes ont tenu le même rôle, ont joué la même farce : focaliser toutes les attentions sur ces joutes sportives, faire comme s'il s'agissait d'un événement historique et surtout, en passant, distiller le poison nationaliste. Il est presque comique d'entendre, parfois dans la même phrase, un présentateur vanter les valeurs de l'olympisme ("L'important, c'est de participer", "La fraternité des peuples", etc.) pour littéralement s'enflammer la seconde suivante pour la victoire "grandiose" de son compatriote et donc de son pays. Les Olympiades sont toujours un moment d'intense propagande chauvine. La vraie valeur de l'olympisme, c'est la guerre des médailles, nation contre nation. Il fallait d'ailleurs voir avec quel plaisir toutes les presses de la planète (à l'exception, évidemment, de la presse "made in US") annonçaient jour après jour le total des médailles par pays, se délectant de la défaite de l'Oncle Sam face à l'Empire du milieu.
Bref, le show sportif, médiatique et nationaliste fut total. Hier, au temps de l'empire romain, les Césars promettaient au peuple du pain et les jeux du cirque (Panem et circense). Aujourd'hui, rien a changé donc... ou presque. Le capitalisme a dû revisiter quelque peu ce vieux proverbe latin : cet été, ce fut le cirque des jeux mais sans le pain ! La Chine finit première au tableau de chasse des médailles d'or mais on y meurt de faim, dans les campagnes et dans les bagnes industriels. La crise alimentaire y fait rage comme en Egypte, au Bengladesh, en Haïti, en Mauritanie, en Indonésie, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso, au Sénégal, au Mexique, au Pakistan..., la liste est interminable (1). Les Etats-Unis en sortent deuxième mais il faut remonter à la crise de 1929 pour retrouver des files d'attente aussi longues devant la soupe populaire. Vingt-huit millions d'Américains ne pourraient tout simplement pas survivre sans les programmes de distribution de nourriture des municipalités et des Etats fédéraux !
C'est un signe des temps. Si la bourgeoisie déploie autant d'énergie pour ses cirques sportifs, c'est qu'il manque de plus en plus cruellement de pain. Mais tous ces artifices, tous ces jeux olympiques et autres coupes du monde ne peuvent plus le cacher, ce système est agonisant et il n'est plus capable de subvenir aux besoins de l'humanité.
GD (26 août)
1) Lire sur notre site web : "Les émeutes de la faim montrent la nécessité de renverser le capitalisme" et "Le capitalisme va nous faire mourir de faim" écrit par nos camarades des Philippines.