Grenelle de l'environnement : plus ils parlent d'écologie, plus ils détruisent la planète

Afficher une version adaptée à l'édition sur imprimante

« Et si le Grenelle de l‘environnement constituait une pure et simple supercherie ? » lançait Le Canard Enchaîné le 10 octobre dernier. La question est légitime mais ce grand carrefour de l‘écologie est bien plus que cela.

Jean-Louis Borloo, champion de la gouaille gouvernementale, ne tarit pas de superlatifs sur l‘initiative qu‘il a repris de son prédécesseur Alain Juppé. Pour lui, c‘est une « révolution » qui est en marche, pas moins, et quand le terme est lié à un « Grenelle », on ne met pas longtemps à faire le lien avec les célèbres accords de la rue du ministère du Travail, en 1968.

Mais de quelle révolution s‘agit-il ? Est-on en train de fonder les bases d‘un capitalisme propre et soucieux de son environnement ? Va-t-on enfin trouver les moyens de réduire les pollutions, les déforestations, les déchets industriels et nucléaires ? Va-t-on enfin trouver les moyens de produire des véhicules moins polluants et de remplacer les vieux tacots fumants du siècle dernier ? La bourgeoisie prend-elle enfin conscience que son système met en danger l‘humanité et qu‘il importe d‘y remédier même si le remède doit coûter cher au capitalisme et aller à l‘encontre de sa propre logique ?

Réveillons-nous... Certes, la bourgeoisie n‘ignore pas que la course folle de son système englué dans la crise est en train de détruire notre environnement et pose la perspective d‘une destruction de la planète. Mais elle sait également qu‘elle n‘a pas les moyens d‘y remédier totalement, ni d‘aller contre sa propre logique de profit. Elle sait qu‘un certain nombre de mesures intéressent des industriels qui y voient de nouveaux terrains de développement pour leur activité, mais que cette même activité n‘offre pas la moindre garantie de respect environnemental. Elle sait aussi que l‘efficacité de la quasi-totalité des mesures proposées par son « Grenelle » est remise en cause par les spécialistes et les scientifiques sérieux.

Alors, la bourgeoisie fait ce qu‘elle fait encore de mieux : elle ment. Elle culpabilise. Elle manipule. Tout le battage autour de ces tables rondes « démocratiques », auquel le scandaleux Prix Nobel de la Paix attribué à Al Gore1 et au GIEC vient rajouter encore quelques paillettes, n‘aboutit qu‘à la même conclusion : l‘avenir de la planète appartient à chacun de nous, la révolution, c‘est chacun de nos comportements modifiés mis bout à bout. C‘est la fin des ampoules à incandescence, le retour des tramways, les maisons chauffées à 19° au lieu de 20°. Et pourquoi ne pas promouvoir les voitures à pédales pendant qu‘on y est ? On se moque littéralement de nous. Confrontée à sa propre incurie, à sa propre impuissance devant la folie destructrice de son système, la bourgeoisie nous exhorte quasiment à fermer le robinet quand on se savonne les mains. Et c‘est censé sauver la Terre, c‘est censé compenser toutes les blessures infligées à l‘environnement par les menées guerrières de la bourgeoisie et l‘exploitation industrielle déraisonnée, motivée par la recherche d‘un profit mis à mal par une concurrence toujours plus rude dans un marché toujours plus restreint.

« Plus ils parlent de paix et plus ils préparent la guerre », disait Lénine. Aujourd‘hui, plus ils parlent d‘écologie et plus ils détruisent la planète.

C‘est donc bien plus qu‘une « pure et simple supercherie », c‘est une grande opération idéologique destinée à cacher derrière une prétendue responsabilité partagée, les vraies responsabilités du capitalisme dans la dégradation fulgurante de notre milieu naturel. Tous les « Grenelles », « sommets de la terre » et Al Gore sentencieux du monde ne changeront rien à cette situation. L‘avenir de la planète est dans les mains de la classe ouvrière.

G (19 octobre)


1 Ce prétentieux est surtout un opportuniste : on se rappelle bien sa position contre la guerre en Irak, mais on oublie qu‘il a voté pour la première guerre du Golfe en 1990, qu‘il n‘a jamais critiqué, loin de là, les menées guerrières de Clinton en Afrique ou en Yougoslavie quand il était à la vice-présidence. Depuis son engagement, tout jeune, dans l‘armée pour partir comme journaliste au Vietnam, la paix n‘a jamais été son obsession. La guerre est effectivement bien connue pour ses vertus écologiques : destruction et pollution massive !