Soumis par Révolution Inte... le
L'économie capitaliste mondiale est en pleine crise ouverte. A son tour,
l'Allemagne, après les Etats-Unis et le Japon est entrée officiellement
en récession. Tous les indicateurs économiques sont repartis dans
le rouge. Le taux de croissance dans les 30 pays de l'OCDE ne devrait pas dépasser
1% en 2002. Et ce ne sont pas les prévisions "optimistes"
des "experts" qui annoncent un redressement pour le second semestre
de l'année qui peuvent rassurer, alors que depuis trente ans, ils annoncent
régulièrement " la sortie du tunnel ".
L'accélération de la dégradation des conditions de vie
des ouvriers est manifeste partout dans le monde. A commencer par l'aggravation
du chômage. Aux Etats-Unis, 2 millions d'emplois ont été
perdus au cours de l'année 2001. De gigantesques nouveaux plans de licenciements
concernant le cœur des pays industrialisés sont annoncés,
dans tous les secteurs de l'industrie, de l'automobile (60.000 chez Ford aux
Etats-Unis) à l'aéronautique (6000 pour Airbus après les
"dégraissages" massifs pour Boeing et les compagnies aériennes)
en passant par les secteurs de pointe comme l'informatique, la "high tech" ou par l'électroménager (Brandt) au même titre que
les secteurs plus traditionnels (les mines en Espagne, la sidérurgie
en Allemagne). Sans parler de l'effondrement de la "net économie" dont les bulles de savon liées à la frénésie
de spéculation financière immédiate crèvent les
unes après les autres. Le démantèlement des restes de l'Etat-Providence
se fait sentir dans le secteur de la santé en France après la
Grande-Bretagne. Les retraites sont diminuées brutalement en Allemagne
ou en Italie et le seront bientôt en France. La flexibilité du
travail et sa précarisation sont imposées partout sous diverses
formes. Depuis l'été 2001, le passage à l'Euro sert de
justification à une accélération brutale du coût
de la vie dans les Etats concernés.
Après plus de trois ans de récession, la plongée dans la
banqueroute de l'Argentine, naguère présentée comme "un modèle de redressement économique" par la Banque mondiale,
est révélatrice de l'avenir que nous réserve la société
capitaliste. Or, la seule promesse du "nouveau" président
Duhalde pour obtenir un nouveau prêt conditionnel du FMI, c'est la suppression
de 100.000 emplois supplémentaires. Non seulement d'autres Etats latino-américains
comme le Brésil ou le Chili sont menacés de connaître le
même sort mais après le krach de 1997 des tigres et des dragons
du Sud-Est asiatique, ces mêmes pays connaissent de nouvelles alertes.
La faillite de l'Argentine comme la faillite du géant américain
Enron sont des indicateurs de la faillite GLOBALE du système capitaliste.
C'est à cause de cet enfoncement dans une crise sans issue que la bourgeoisie
est partout poussée à exprimer les rivalités entre nations
suscitées par la course concurrentielle vers le profit sur un terrain
d'affrontements militaires. Dans le cadre d'un marché mondial sursaturé,
les contradictions insurmontables du système précipitent les Etats
dans des conflits où les enjeux stratégiques prennent le pas sur
les intérêts économiques immédiats. Tous les Etats,
des plus grands aux plus petits, en manifestant leur nature impérialiste,
sont condamnés à une fuite en avant dans l'augmentation des budgets
militaires, dans la course aux armements et finalement dans l'engrenage d'une
implication militaire et guerrière de plus en plus importante. C'est
pour cela que depuis plus de soixante ans, se révèle un autre
visage du capitalisme : la guerre permanente. La guerre est devenue un phénomène
inséparable de la survie même du mode de production capitaliste.
Mais depuis douze ans, après l'effondrement du bloc capitaliste russe
et la dissolution de la discipline issue de l'ancienne politique des blocs,
on a assisté à une brutale accélération des tensions
impérialistes dominée par une tendance au chaos et au "chacun
pour soi" et à une multiplication des foyers de conflits. L'intervention
militaire en Afghanistan des grandes puissances qui se présentent comme
les gendarmes du monde est aujourd'hui un concentré saisissant des contradictions
du système. Menée au nom de la "pacification" et de
la "lutte contre les nouvelles menaces terroristes", elle ne fait
que semer davantage la mort, la barbarie et le chaos. Plus que jamais, la planète
se retrouve mise à feu et à sang. Ces opérations musclées
de "maintien de l'ordre" qui sont des démonstrations de force
militaire de plus en plus brutales, contribuent à attiser, entretenir
et aggraver les foyers de conflits non seulement en Asie Centrale mais aussi
au Moyen-Orient où la spirale de la violence aveugle ne fait que s'élargir
de jour en jour, d'attentats-kamikazes en représailles disproportionnées.
En s'appuyant sur telle ou telle nation, sur telle ou telle ethnie ou sur telle
ou telle bande armée, elles réactivent d'anciens conflits comme
celui entre l'Inde et le Pakistan. De même, l'intervention des "boys" américains aux Philippines, leurs menaces face à d'autres
pays désignés comme "des protecteurs des terroristes"
ne peuvent qu'élargir dans les mois qui viennent le champ de nouvelles
tueries. Et, chaque fois, ce sont les populations civiles locales qui en sont
les principales victimes. Ce sont elles qui sont massacrées, bombardées,
pourchassées ; ceux qui en réchappent sont condamnés à
l'exode, croupissant dans des camps où ils sont à nouveau décimés
par la misère, la faim, le froid, les épidémies. Cette
fuite en avant dans la barbarie la plus effroyable n'est qu'une autre manifestation
de la faillite historique du capitalisme et de la menace d'anéantissement
que la survie de ce mode de production fait courir à l'humanité.
C'est le même système décadent qui rejette sur le pavé
du chômage des millions de prolétaires qu'il est incapable d'intégrer
à sa production que ce soit au cœur du système ou à
sa périphérie, et qui, dans les Etats sous-développés,
massacre les populations civiles dans des conflits guerriers sans fin.
Mais c'est en menant le combat contre les racines mêmes de la guerre,
contre la crise économique et ses effets dévastateurs, c'est en
s'affirmant sur son propre terrain de classe, c'est en résistant pied
à pied aux attaques qu'elle subit, contre la dégradation de ses
conditions d'existence, contre les licenciements, c'est en se donnant les moyens
de développer massivement ses luttes, que la classe ouvrière pourra
à terme mettre fin au déchaînement de la barbarie guerrière
en renversant le capitalisme avant qu'il ne détruise la planète.
C'est parce qu'elle est la seule classe de la société porteuse
de la réalisation de cette perspective, c'est parce que le développement
de ses combats sont une véritable alternative à la misère
et à la guerre engendrées par le capitalisme que la classe ouvrière
détient le sort de l'humanité entre ses mains.