Face aux attaques capitalistes une seule réponse: la lutte de classe

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Pas un mois, pas une semaine ne se passe sans l'annonce de nouvelles attaques qui viennent détériorer toujours un peu plus les conditions de vie de chaque prolétaire.

En France, l'année 2005 s'ouvre avec la poursuite du démantèlement de la protection sociale : hausse de la CSG sur les salaires et les pensions, augmentation du forfait hospitalier, racket d'un euro sur chaque consultation et sur chaque acte médical, contrôle renforcé des arrêts de maladie, déremboursement total ou partiel de certains frais médicaux. En même temps, les plans de licenciements et les chantages à la délocalisation se multiplient, la chute du pouvoir d'achat s'accélère, les conditions d'exploitation s'aggravent.

La classe dominante cherche à masquer par tous les moyens que, face à l'aggravation de la crise au niveau mondial, elle n'a pas d'autre choix que d'attaquer partout de plus en plus durement la classe ouvrière. C'est pour empêcher les prolétaires de prendre conscience de la faillite ouverte et irrémédiable du capitalisme et pour cacher les véritables enjeux de la situation que la bourgeoisie développe une série de campagnes idéologiques.

Ainsi, le gouvernement à travers le "contrat 2005" de Raffarin fait semblant de s’en prendre aux lois Aubry sur les 35 heures en mettant en avant la "liberté" d’un temps de travail "choisi" à la carte, avec la possibilité de "travailler plus pour gagner plus" (en réalité, la liberté pour le chef d’entreprise d’exploiter ses salariés à sa guise, autant d’heures qu’il le souhaite) avec la complicité de la gauche qui clame qu’il s’agit d’une remise en cause et d’un démantèlement du soi-disant "acquis social" qu’elle avait instituée. C’est un mensonge et de la pure hypocrisie ! Il ne s’agit en réalité que de pousser toujours plus loin la "flexibilité" à laquelle les lois Aubry avaient servi de rampe de lancement pour rendre les ouvriers corvéables à merci.

Tous les efforts déployés par la bourgeoisie visent à faire croire que des "solutions" existent à l'intérieur de ce système. Les ouvriers n'ont aucune illusion à se faire sur le "dialogue social", la "concertation démocratique" qui sont autant de pièges dressés par la bourgeoisie pour exiger d'eux toujours davantage de nouveaux "sacrifices". Le "plan de cohésion sociale" du ministre Borloo se résume à une mise en scène de nouvelles violentes attaques antiouvrières. Sous prétexte de ramener les RMIstes et les chômeurs de longue durée dans le monde du travail, il se prépare à leur donner le choix dans une nouvelle forme de contrat de travail, entre la misère sans travail et la misère en travaillant en fournissant aux associations et aux collectivités locales une main d’oeuvre à très bas coût. La majoration de rémunération du travail de nuit ne sera plus appliqué à partir de 21 heures mais repoussée à minuit ! Quant à la création de 500 000 logements sociaux d’ici 2009, annoncée à grands renfort de publicité, ce n’est que de la poudre aux yeux : ces fameux nouveaux "logements sociaux" seront loués à des prix inaccessibles pour une majeure partie des salariés.

Ces dernières semaines, en France, la campagne ultra-médiatisée pour le référendum sur la Constitution européenne au sein du PS et l’élection de Sarkozy à la tête de l’UMP ont polarisé l’attention des prolétaires. Un autre débat a récemment pris le relais : pour ou contre l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne. Au-delà des enjeux bien réels des rivalités au sein de la gauche comme au sein de la droite de la bourgeoisie française sur ces questions, tout ce battage idéologique sert en priorité à brouiller les pistes, à polluer et à enrayer le développement de la conscience et de la réflexion au sein de la classe ouvrière face à la situation pour l’entraîner sur un terrain qui n'est pas le sien. En mettant sur le devant de la scène un débat pour ou contre la Constitution européenne, la classe dominante pousse les ouvriers sur le terrain de la démocratie, à se mobiliser sur le terrain électoral en vue du prochain référendum national programmé en 2005. En faisant une large publicité au camp du "non", la classe dominante tente de redonner un nouveau souffle aux thèmes altermondialistes, et à préparer pour l’avenir l'émergence d’un large pôle de contestation anti-libéral, protestataire, d'opposition, à laquelle participent déjà le PCF ou les organisations trotskistes. La classe ouvrière ne doit pas se laisser piéger par tout l'appareil de gauche et syndical de l'Etat capitaliste qui essaie de pourrir ainsi sa riposte aux attaques contre ses conditions de vie.

Contrairement à la propagande de la bourgeoisie, ces attaques ne sont pas limitées à tel ou tel type de gouvernement, à tel ou tel pays, à tel ou tel mode de constitution, de communauté monétaire ou de partenariat économique. Les mêmes attaques qui se déroulent en France sont non seulement appliquées simultanément dans le reste de l'Europe mais aussi aux Etats-Unis, au Brésil, sur tous les continents. En Allemagne, en Espagne, en Italie, les ouvriers ont commencé à y répondre en développant leurs luttes sur leur propre terrain de classe. La seule voie pour être en mesure de résister aux attaques pour la classe ouvrière, c’est l’union grandissante de ses forces en vue de renverser ce système. Il n'y en a pas d'autre possible.

Wim

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