Anvers

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Coordonnées de la Rencontre

Adresse: 

Café Multatuli, (Rue)Lange Vlier(straat) 9, Anvers (centre)

Tram : 4

Date: 

Samedi, 31 octobre, 2015 - 14:00 - 17:00

Type de rencontre: 

Réunion publique

Thème: 

La crise des réfugiés révèle la faillite du capitalisme

Introduction: 

Désormais, des zones entières de la planète sont dévastées et sont devenues inhabitables. Dans certaines des zones de guerre, c’est plus de la moitié de la population qui est en fuite et qui s’entasse dans de gigantesques camps, en proie aux passeurs sans scrupule. L’ampleur du phénomène des réfugiés est aujourd’hui une claire expression de la déliquescence de la société capitaliste qui voit se multiplier les conflits, les pogroms et les violences de toutes sortes, la paupérisation grandissante liée à la crise économique et aux désastres écologiques.

Depuis que l’URSS s’est effondrée, l’instabilité et le développement du chaos ont progressivement engendré une multiplication des conflits locaux, marqués par l’instabilité des alliances et l’aspect sans fin et sans issue des combats, entraînant la désagrégation d’États, favorisant la montée des seigneurs de guerre et autres aventuriers mafieux, la dislocation de tout tissu social.

Et les contradictions entre les puissances impérialistes (le chacun pour soi, chaque nation jouant sa propre carte impérialiste et ce avec des objectifs de plus en plus à courte-vue) ont conduit ces dernières à des interventions militaires d’une régularité croissante, voire aujourd’hui permanente. Les grandes puissances soutiennent chacune telle ou telle clique mafieuse, tel ou tel seigneur de la guerre, tel ou tel groupe fanatique dans la défense toujours plus irrationnelle de leurs intérêts impérialistes.

Principaux responsables de la désagrégation sociale, écologique et militaire du monde, ces États sont en même temps devenus de vraies “forteresses”. Dans un contexte de crise et de chômage massif, les mesures sécuritaires se sont renforcées de manière drastique et les États se sont littéralement “bunkerisés”. Seuls les migrants les plus qualifiés sont acceptés pour être exploités, pour baisser les coûts de la force de travail et être utilisés pour diviser le prolétariat. La majorité des réfugiés et migrants, celle des “indésirables”, des affamés sans ressource, est cyniquement priée de bien vouloir rester chez elle pour y mourir sans gêner quiconque.

En Europe, le front méditerranéen est garni de murs et de barrières. Le gouvernement hongrois a construit une nouvelle barrière haute de quatre mètres à sa frontière avec la Serbie. Quant à l’espace Schengen en Europe, au travail de l’agence Frontex ou le dispositif Triton, leur efficacité militaro-industrielle est redoutable; une flotte permanente de navires de surveillance et de guerre empêche les réfugiés de traverser la Méditerranée

Les réfugiés deviennent la cible de campagnes contre les “étrangers”, contre ceux qui “menacent nos conditions de vie”. L’État légitime ainsi ses actions de “protection”: organiser les internements dans les camps de rétention (plus de 400 en Europe), soutenir les pires tortionnaires pour contrôler et parquer les populations, assurer les déportations et aujourd’hui les reconduites aux frontières...

Tandis que les États ont arrêté et terrorisé les réfugiés, la classe dirigeante finalement a dû répondre aux réactions massives et internationales de solidarité manifestées par la population. La bourgeoisie en a tenu compte et a changé son langage anti-migration de ces dernières années.

En fait, la bourgeoisie exploite, pour sa propagande, à la fois la barbarie dont elle est elle-même responsable et le sentiment d’indignation que cela suscite, tout comme les élans de solidarité spontanée entre les travailleurs (locaux et migrants) qui ont commencé à se développer ces derniers mois en plusieurs points d’Europe. Il s’agit non seulement de briser dans l’œuf toute possibilité de réflexion autonome, mais aussi de nourrir de façon insidieuse les idéologies nationalistes afin de pourrir les consciences.

Sur ce sujet, nous voulons développer une discussion à notre prochaine réunion publique du 31 octobre à Anvers.

Pour plus d’approfondissement, nous renvoyons à l’article: «Migrants et réfugiés: la cruauté et l’hypocrisie de la classe dominante»