Nous consacrons la troisième partie de cette histoire de la crise capitaliste à la décennie des années 1990. Cette décennie n’est pas encore terminée mais les derniers trente mois ont connu une aggravation toute particulière de la situation économique[1] [1].
Nous avons assisté tout au long de la décennie à l’effondrement de tous les modèles que le capitalisme présentait comme panacée et solution : en 1989 c’est le modèle stalinien que la bourgeoisie a vendu comme du “communisme” pour mieux faire avaler le mensonge du triomphe du “capitalisme”. Après lui se sont effondrés, l’un après l’autre, même si c’est de manière plus discrète, les “modèles” allemand, japonais, suédois, suisse et, finalement, celui des “tigres” et des “dragons” asiatiques. Cette succession d’échecs montre que le capitalisme n’a pas de solution à sa crise historique et que tant d’années de tricheries et de manipulations des lois économiques n’ont fait qu’empirer de façon considérable sa situation.
L’effondrement des pays de l’ancien bloc russe[2] [2] est un authentique cataclysme : de 1989 à 1993 les indices de production connaissent une chute régulière de 10% jusqu’à 30%. La Russie a perdu, entre 1989 et 1997, 70% de sa production industrielle ! Si à partir de 1994 les rythmes de la chute se ralentissent, le bilan continue à être lamentable : des pays comme la Bulgarie, la Roumanie ou la Russie continuent à présenter des indices négatifs tandis que seules la Pologne, la Hongrie et la République tchèque connaissent des taux de croissance positifs.
L’écroulement de ces économies qui représentent plus de 1/6e du territoire mondial est le plus grave de tout le 20e siècle en temps de “paix”. Il s’ajoute à la liste des victimes des années 1980 : la majorité des pays africains et un bon nombre de pays asiatiques, des Caraïbes, d’Amérique centrale et du sud. Les bases de la reproduction capitaliste à l’échelle mondiale souffrent d’une nouvelle amputation importante. Mais l’effondrement des pays de l’ancien bloc de l’Est n’est pas un fait isolé, c’est l’annonce d’une nouvelle convulsion de l’économie mondiale : après cinq ans de ralentissement et de tensions financières (voir l’article précédent), depuis la fin 1990 la récession s’est rapprochée des grandes métropoles industrielles :
Même si en terme de chute des indices de la production, la récession de 1991-93 paraît moins brutale que les récessions pécédentes de 1974-75 et 1980-82, toute une série d’éléments qualitatifs montrent le contraire :
Etat-unis | 6 % |
Grande-Bretagne | 10,4 % |
CEE | 10,4 % |
Brésil | 1800 % |
Bulgarie | 70 % |
Pologne | 50 % |
Hongrie | 40 % |
URSS | 34 % |
La récession de 1991-93 montre la réapparition tendancielle de la combinaison tant redoutée et qui avait fait si peur aux gouvernements bourgeois dans les années 1970 : la récession plus l’inflation, la “stagflation”. De façon générale, cela met en évidence que la “gestion de la crise”, que nous avons analysée dans le premier article de cette série, ne peut ni surmonter ni même atténuer les maux du capitalisme et ne fait pas autre chose que de les repousser, de telle façon que chaque récession est pire que la précédente et moins grave que la suivante. Dans ce sens celle de 1991-93 manifeste 3 traits qualitatifs très importants :
Depuis 1994 et avec quelques timides tentatives en 1993, l’économie des Etats-Unis, accompagnée par celle du Canada et de la Grande-Bretagne, a commencé à présenter des chiffres de croissance qui n’ont jamais dépassé 5%. Ceci a pourtant permis à la bourgeoisie de crier victoire et de proclamer aux quatre vents la “relance” économique et y compris de parler des “années de croissance ininterrompue”, etc.
Cette “relance” s’appuie sur :
Les pays européens suivent le même chemin que les Etats-Unis et à partir de 1995 participent aussi à la “croissance” même si c’est dans une mesure bien moindre (leur indice de croissance oscille entre 1% et 3%).
La caractéristique la plus marquante de cette nouvelle “reprise” est qu’il s’agit d’une reprise sans emplois, ce qui constitue une nouveauté par rapport aux reprises antérieures. Nous voyons ainsi que :
Les nouveaux emplois qui sont créés sont bien plus des sous-emplois, très mal payés et à temps partiel.
Cette reprise qui augmente le chômage est un témoignage éloquent de la gravité à laquelle est arrivée la crise historique du capitalisme comme nous l’avons signalé dans la Revue internationale n°80 : “quand l’économie capitaliste fonctionne de façon saine, l’augmentation ou le maintien des profits est le résultat de l’augmentation du nombre de travailleurs exploités, ainsi que de la capacité à en extraire une plus grande masse de plus-value. Lorsqu’elle vit dans une phase de maladie chronique, malgré le renforcement de l’exploitation et de la productivité, l’insuffisance des marchés l’empêche de maintenir ses profits, sa rentabilité sans réduire le nombre d’exploités, sans détruire du capital.”
Tout comme la récession ouverte de 1991-93, la reprise de 1994-97, de par sa fragilité et ses violentes contradictions, est une nouvelle manifestation de l’aggravation de la crise capitaliste mais à la différence des précédentes :
Nous pouvons conclure que dans l’évolution de la crise capitaliste pendant les trente dernières années chaque moment de reprise est plus faible que le précédent même s’il est plus fort que le suivant, en même temps que chaque phase de récession est pire que la précédente même si elle est moins dure que la suivante.
Pendant les années 1990, nous avons vu fleurir l’idéologie de la “mondialisation” selon laquelle la mise en oeuvre dans le monde entier des lois du marché, de la rigueur budgétaire, de la flexibilité du travail et de la circulation sans entrave des capitaux, permettrait la sortie “définitive” de la crise (ceci grâce à une nouvelle charge de sacrifices accablants sur les épaules du prolétariat). Comme tous les “modèles” qui l’ont précédée, cette nouvelle alchimie est une autre tentative des grands Etats capitalistes pour “accompagner” la crise et essayer de la ralentir. A cet égard cette politique contient trois axes essentiels :
Pendant les années 1990 les pays les plus industrialisés ont connu un accroissement important de la productivité. Dans cette augmentation nous pouvons distinguer d’un côté la réduction des coûts, de l’autre, l’augmentation de la composition organique du capital (la proportion entre le capital constant et le capital variable).
Dans la réduction des coûts sont intervenus plusieurs facteurs :
Le résultat général a été la réduction universelle des coûts du travail (une augmentationbrutale aussi bien de la plus-value absolue que de la plus-value relative).
Taux de variation annuelle des coûts unitaires du travail (Source : OCDE)
Pays | 1985-95 | 1996 | 1997 | 1998 |
Australie | 3,8 | 2,8 | 1,7 | 2,8 |
Autriche | 2,4 | -0,6 | 0,0 | -0,2 |
Canada | 3,1 | 3,8 | 2,5 | 0,8 |
France | 1,5 | 0,9 | 0,8 | 0,4 |
Allemagne | 0,0 | -0,4 | -1,5 | -1,0 |
Italie | 4,1 | 3,8 | 2,5 | 0,8 |
Japon | 0,5 | -2,9 | 1,9 | 0,5 |
Corée | 7,0 | 4,3 | 3,8 | -4,3 |
Espagne | 4,2 | 2,6 | 2,7 | 2,0 |
Suède | 4,4 | 4,0 | 0,5 | 1,7 |
Suisse | 3,5 | 1,3 | -0,4 | -0,7 |
Grande-Bretagne | 4,6 | 2,5 | 3,4 | 2,8 |
Etats-unis | 3,1 | 2,0 | 2,3 | 2,7 |
En ce qui concerne l’augmentation de la composition organique du capital, elle a continué à croître tout au long de la période de décadence car elle est indispensable pour compenser la chute du taux de profit. Dans les années 1990, l’introduction systématique de la robotique, de l’informatique et des télécommunications a provoqué une nouvelle accélération de ce phénomène.
Cet accroissement de la composition organique apporte pour tel ou tel capital individuel, ou pour une nation entière, un avantage certain sur ses compétiteurs, mais que signifie-t-il du point de vue de l’ensemble du capital mondial ? Dans la période ascendante du mode de production capitaliste, quand le système pouvait incorporer de nouvelles masses de travailleurs dans ses rapports d’exploitation, l’augmentation de la composition organique constituait un facteur accélérateur de l’expansion capitaliste. Dans le contexte actuel de la décadence et des trente années de crise chronique, l’effet de ces augmentations de la composition organique est complètement différent. Si elles sont bien indispensables pour chaque capital individuel pour lui permettre de compenser la tendance à la baisse de son taux de profit, elles ont un effet différent pour le capitalisme dans son ensemble car elles aggravent la surproduction et réduisent la base même de l’exploitation en poussant à la baisse du capital variable, en mettant à la rue des masses toujours plus grandes de prolétaires.
La propagande bourgeoise a présenté comme “le triomphe du marché” l’élimination des barrières douanières qui s’est opérée tout au long de la décennie. Nous ne pouvons pas en faire ici une analyse détaillée[4] [4] mais, une fois de plus, il est nécessaire de montrer la réalité qui se cache derrière les rideaux de fumée idéologiques :
La décennie des années 1990 a connu une nouvelle escalade dans l’endettement. La quantité se transforme en qualité, et nous pouvons dire que l’endettement s’est converti en surendettement :
C’est par conséquent ce surendettement et la spéculation exacerbée et irrationnelle qu’il provoque qui mène à cette fameuse “liberté de mouvement” des capitaux, l’utilisation de l’électronique et d’Internet dans les transactions financières, l’indexation des monnaies par rapport au dollar, le libre rapatriement des profits... L’ingénierie financière compliquée des années 1980 (voir les articles précédents) semble être un jouet comparé aux engins sophistiqués et au labyrinthe de la “mondialisation” financière des années 1990. Jusqu’au milieu des années 1980, la spéculation, qui a toujours existé sous le capitalisme, n’était qu’un phénomène temporaire, plus ou moins perturbateur. Mais depuis lors elle s’est convertie en un poison mortel mais indispensable qui accompagne de manière inséparable le processus de surendettement et qui doit être intégré au fonctionnement même du système. Le poids de la spéculation est énorme ; selon les données de la banque mondiale le prétendu “argent chaud” a atteint les 30 milliards de dollars dont 24 milliards pour les pays industrialisés.
Nous soulignons ici quelques conclusions provisoires (pour la période 1990-96, avant l’explosion de ce qu’il est convenu d’appeler “la crise asiatique”) qui, cependant, nous paraissent assez significatives.
I. Evolution de la situation économique
1. Le taux moyen de croissance de la production continue de baisser.
1960-70 | 5,6 |
1977-80 | 4,1 |
1980-90 | 3,4 |
1990-95 | 2,4 |
2. L’amputation des secteurs industriels et agricoles directement productifs devient permanente et affecte tous les secteurs, aussi bien les secteurs “traditionnels” que ceux des “technologies de pointe”.
Pays | 1975 | 1985 | 1996 |
Etats-unis | 36,2 | 32,7 | 27,8 |
Chine | 74,8 | 73,5 | 68,5 |
Inde | 64,2 | 61,1 | 59,2 |
Japon | 47,9 | 44,2 | 40,3 |
Allemagne | 52,2 | 47,6 | 40,8 |
Brésil | 52,3 | 56,8 | 51,2 |
Canada | 40,7 | 38,1 | 34,3 |
France | 40,2 | 34,4 | 28,1 |
Grande-Bretagne | 43,7 | 43,2 | 33,6 |
Italie | 48,6 | 40,7 | 33,9 |
Belgique | 39,9 | 33,6 | 32 |
Israël | 40,1 | 33,1 | 31,2 |
Corée du sud | 57,5 | 53,5 | 49,8 |
3. Pour lutter contre la chute inévitable du taux de profit, les entreprises ont recours à toute une série de mesures qui, même si elles ralentissent la chute à court terme, à moyen terme aggravent les problèmes :
Année | Union européenne | Etats-unis |
1990 | 260 | 240 |
1992 | 214 | 220 |
1994 | 234 | 325 |
1996 | 330 | 628 |
1997 | 558 | 910 |
1998 | 670 | 1500 |
Alors que le gigantesque processus de concentration du capital entre 1850 et 1910 reflétait un développement de la production qui fut positif pour l’évolution de l’économie, le processus actuel exprime le contraire. Il s’agit d’une réponse sur la défensive, destinée à compenser la forte contraction de la demande, en organisant la réduction de la capacité de production (en 1998 les pays industrialisés ont réduit de 10% leurs capacités productives) et la diminution des effectifs employés : des estimations prudentes chiffrent à 11% du total les postes de travail ce qui a été éliminé par les fusions réalisées en 1998.
4. Il y a une nouvelle réduction des bases du marché mondial : une grande partie de l’Afrique, un certain nombre de pays d’Asie et d’Amérique, participent de ce même effondrement dans une situation de décomposition du système, de ce qu’il est convenu d’appeler les “trous noirs” : un état de chaos, la réapparition de formes d’esclavage, de l’économie de troc et de pillage, etc.
5. Les pays considérés comme “modèles” plongent dans un ralentissement prolongé. C’est le cas de l’Allemagne, de la Suisse, du Japon et de la Suède où :
1992 | -0,3 |
1993 | -0,8 |
1994 | +0,5 |
1995 | +0,8 |
1996 | +0,2 |
1997 | +0,7 |
6. Le niveau d’endettement continue son escalade inéluctable et se transforme en surendettement.
Pays | 1975 | 1985 | 1996 |
Etats-unis | 48,9 | 64,2 | |
japon | 45,6 | 67 | 87,4 |
Allemagne | 24,8 | 42,5 | 60,7 |
Canada | 43,7 | 64,1 | 100,5 |
France | 20,5 | 31 | 56,2 |
Grande-Bretagne | 62,7 | 53,8 | 54,5 |
Italie | 57,6 | 82,3 | 123,7 |
Espagne | 12,7 | 43,7 | 69,6 |
Belgique | 58,6 | 122,1 | 130 |
milliards de dollars
1990 | 1480 |
1994 | 1927 |
1996 | 2177 |
7. L’appareil financier souffre des pires convulsions depuis 1929 cessant d’être le lieu sûr qu’il avait été au milieu des années 1980. Sa détérioration va de pair avec un développement gigantesque de la spéculation qui affecte toutes les activités : actions boursières, immobilier, art, agriculture, etc.
8. Des phénomènes qui ont toujours existé dans le capitalisme prennent des proportions alarmantes au cours de cette décennie :
9. En lien avec ce qui précède apparaît un phénomène dans les Etats industrialisés, jusque là réservé aux républiques bananières ou aux régimes staliniens : la falsification chaque fois plus débridée des indicateurs statistiques et les trucages comptables de tout type (la fameuse “comptabilité créative”). Ceci constitue une autre démonstration de l’aggravation de la crise car, pour la bourgeoisie, il a toujours été nécessaire de disposer de statistiques fiables (en particulier, dans les pays du capitalisme d’Etat “à l’occidentale” qui ont besoin de la sanction du marché comme verdict final du fonctionnement économique).
Dans le calcul du PIB, la Banque Mondiale, source de beaucoup de statistiques, inclut comme partie de celui-ci le concept de “services non commercialisables” où est rangée la rémunération des militaires, des fonctionnaires ou des enseignants. Un autre moyen de tricher avec les chiffres est de considérer comme “autoconsommation” non seulement les activités agricoles mais toute une série de services. L’“excédent fiscal” tant encensé de l’Etat américain est une fiction qui a été élaborée à partir du jeu pratiqué avec les excédents des fonds de la Sécurité sociale[5] [5]. Mais c’est dans les statistiques du chômage, du fait de la grande importance politique et sociale de celui-ci, que les tricheries sont les plus scandaleuses aboutissant à une sous-évaluation substantielle des chiffres réels :
1. Le chômage connaît une accélération très brutale tout au long de la décennie :
1989 | 30 |
1993 | 35 |
1996 | 38 |
Pays | 1976 | 1980 | 1985 | 1990 | 1996 |
USA | 7,4 | 7,1 | 7,1 | 6,4 | 5,4 |
Japon | 1,8 | 2 | 2,7 | 2,1 | 3,4 |
Allemagne | 3,8 | 2,9 | 6,9 | 5 | 12,4 |
France | 4,4 | 6,3 | 10,2 | 9,1 | 12,4 |
Italie | 6,6 | 7,5 | 9,7 | 10,6 | 12,1 |
G-B | 5,6 | 6,4 | 11,2 | 7,9 | 8,2 |
L’OIT reconnaît en 1996 que la population mondiale au chômage complet ou sous employée atteint le seuil du milliard de personnes.
2. Le sous-emploi qui est chronique dans les pays du tiers-monde se généralise dans les pays industrialisés :
3. Dans le tiers-monde commencent à se développer massivement des formes d’exploitation telles que le travail des enfants (environ 200 millions selon les statistiques de la Banque mondiale pour 1996) ; le travail sous un régime d’esclavage ou travail forcé ; même dans un pays développé comme la France, des diplomates ont été condamnés pour avoir traité comme esclaves du personnel de maison en provenance de Madagascar ou d’Indonésie !
4. En même temps que la généralisation des licenciements massifs (particulièrement dans les grandes entreprises) les gouvernements adoptent des politiques de “ réduction du coût des licenciements ” :
5. Les salaires connaissent pour la première fois depuis les années 1930 des baisses nominales :
6. Les prestations sociales connaissent une baisse substantielle qui devient permanente. En contrepartie les impôts, taxes et retenues pour la Sécurité sociale augmentent constamment.
7. Depuis le milieu de la décennie, le capital ouvre d’autres fronts d’attaques : l’élimination des minimum légaux dans les conditions de travail, ce qui aboutit à une série de conséquences :
8. Un autre aspect, et qui n’est pas négligeable, c’est que les travailleurs se voient poussés par les banques, les compagnies d’assurance, etc., à placer leurs petites économies (ou les aides de la famille ou des parents) dans la roulette russe de la Bourse, devenant les premières victimes de ses convulsions. Mais le pire du problème est que, avec l’élimination ou la réduction des prestations dérisoires de retraite de la sécurité sociale, les travailleurs se trouvent forcés de faire dépendre leur retraite des Fonds de pension qui investissent le gros de leurs capitaux dans la Bourse, ce qui provoque de graves incertitudes : ainsi, le principal Fond des travailleurs de l’enseignement aux Etats-Unis a perdu 11% en 1997 (Internationalism n°105).
La propagande bourgeoise a insisté jusqu’à la nausée sur la diminution des inégalités, sur un processus de “démocratisation” de la richesse et de la consommation. L’aggravation, tout au
long des 30 dernières années, de la crise historique du capitalisme a démenti systématiquement ces proclamations et confirmé l’analyse marxiste de la tendance aggravée avec l’évolution de la crise à la paupérisation toujours plus grande de la classe ouvrière et de toute la population exploitée. Le capitalisme concentre à un pôle toujours plus petit des richesses énormes et provocantes, tandis qu’à l’autre pôle se développe une misère terrible et meurtrière. Ainsi en 1998, le rapport
annuel de l’ONU a récolté des données significatives : alors qu’en 1996 les 358 individus les plus riches du monde concentraient entre leurs mains autant d’argent que 2,5 milliards de personnes les plus pauvres, en 1997, pour parvenir à la même équivalence, il suffisait de prendre les 225 plus riches.
Adalen.
[1] [7] Pour une analyser en détail de la nouvelle étape d e la crise ouverte en août 1997 avec la dite “crise asiatique”, voir la Revue internationale n°92 et les suivantes.
[2] [8] Ce n’est pas l’objet de cet article d’analyser les conséquences de la crise sur la lutte de classe, sur les tensions impérialistes et sur la vie même des pays soumis au régime stalinien. Pour cela nous renvoyons à tout ce que nous avons publié dans la Revue internationale n°60, 61, 62, 63 et 64.
[3] [9] Alors que la production des Etats-Unis représente 26,7% de la production mondiale, le dollar totalise 47,5% des dépôts bancaires, 64,1% des réserves mondiales et 47,6% des transactions (Données de la Banque Mondiale).
[4] [10] Voir dans la Revue internationale n°86 “Derrière la ‘mondialisation’ de l’économie, l’aggravation de la crise du capitalisme”.
[5] [11] Selon l’analyse réalisée par le New York Times du 9 novembre 1998.
[6] [12] Ces données et les suivantes ont été tirées du Journal Officiel des Communautés Européennes (1997).
Liens
[1] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftn1
[2] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftn2
[3] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftn3
[4] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftn4
[5] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftn5
[6] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftn6
[7] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftnref1
[8] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftnref2
[9] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftnref3
[10] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftnref4
[11] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftnref5
[12] https://fr.internationalism.org/french/rint/98_crise_30ans#_ftnref6
[13] https://fr.internationalism.org/tag/recent-et-cours/crise-economique
[14] https://fr.internationalism.org/tag/questions-theoriques/leconomie