L'économie capitaliste mondiale est en pleine crise ouverte. A son tour,
l'Allemagne, après les Etats-Unis et le Japon est entrée officiellement
en récession. Tous les indicateurs économiques sont repartis dans
le rouge. Le taux de croissance dans les 30 pays de l'OCDE ne devrait pas dépasser
1% en 2002. Et ce ne sont pas les prévisions "optimistes"
des "experts" qui annoncent un redressement pour le second semestre
de l'année qui peuvent rassurer, alors que depuis trente ans, ils annoncent
régulièrement " la sortie du tunnel ".
L'accélération de la dégradation des conditions de vie
des ouvriers est manifeste partout dans le monde. A commencer par l'aggravation
du chômage. Aux Etats-Unis, 2 millions d'emplois ont été
perdus au cours de l'année 2001. De gigantesques nouveaux plans de licenciements
concernant le cœur des pays industrialisés sont annoncés,
dans tous les secteurs de l'industrie, de l'automobile (60.000 chez Ford aux
Etats-Unis) à l'aéronautique (6000 pour Airbus après les
"dégraissages" massifs pour Boeing et les compagnies aériennes)
en passant par les secteurs de pointe comme l'informatique, la "high tech" ou par l'électroménager (Brandt) au même titre que
les secteurs plus traditionnels (les mines en Espagne, la sidérurgie
en Allemagne). Sans parler de l'effondrement de la "net économie" dont les bulles de savon liées à la frénésie
de spéculation financière immédiate crèvent les
unes après les autres. Le démantèlement des restes de l'Etat-Providence
se fait sentir dans le secteur de la santé en France après la
Grande-Bretagne. Les retraites sont diminuées brutalement en Allemagne
ou en Italie et le seront bientôt en France. La flexibilité du
travail et sa précarisation sont imposées partout sous diverses
formes. Depuis l'été 2001, le passage à l'Euro sert de
justification à une accélération brutale du coût
de la vie dans les Etats concernés.
Après plus de trois ans de récession, la plongée dans la
banqueroute de l'Argentine, naguère présentée comme "un modèle de redressement économique" par la Banque mondiale,
est révélatrice de l'avenir que nous réserve la société
capitaliste. Or, la seule promesse du "nouveau" président
Duhalde pour obtenir un nouveau prêt conditionnel du FMI, c'est la suppression
de 100.000 emplois supplémentaires. Non seulement d'autres Etats latino-américains
comme le Brésil ou le Chili sont menacés de connaître le
même sort mais après le krach de 1997 des tigres et des dragons
du Sud-Est asiatique, ces mêmes pays connaissent de nouvelles alertes.
La faillite de l'Argentine comme la faillite du géant américain
Enron sont des indicateurs de la faillite GLOBALE du système capitaliste.
C'est à cause de cet enfoncement dans une crise sans issue que la bourgeoisie
est partout poussée à exprimer les rivalités entre nations
suscitées par la course concurrentielle vers le profit sur un terrain
d'affrontements militaires. Dans le cadre d'un marché mondial sursaturé,
les contradictions insurmontables du système précipitent les Etats
dans des conflits où les enjeux stratégiques prennent le pas sur
les intérêts économiques immédiats. Tous les Etats,
des plus grands aux plus petits, en manifestant leur nature impérialiste,
sont condamnés à une fuite en avant dans l'augmentation des budgets
militaires, dans la course aux armements et finalement dans l'engrenage d'une
implication militaire et guerrière de plus en plus importante. C'est
pour cela que depuis plus de soixante ans, se révèle un autre
visage du capitalisme : la guerre permanente. La guerre est devenue un phénomène
inséparable de la survie même du mode de production capitaliste.
Mais depuis douze ans, après l'effondrement du bloc capitaliste russe
et la dissolution de la discipline issue de l'ancienne politique des blocs,
on a assisté à une brutale accélération des tensions
impérialistes dominée par une tendance au chaos et au "chacun
pour soi" et à une multiplication des foyers de conflits. L'intervention
militaire en Afghanistan des grandes puissances qui se présentent comme
les gendarmes du monde est aujourd'hui un concentré saisissant des contradictions
du système. Menée au nom de la "pacification" et de
la "lutte contre les nouvelles menaces terroristes", elle ne fait
que semer davantage la mort, la barbarie et le chaos. Plus que jamais, la planète
se retrouve mise à feu et à sang. Ces opérations musclées
de "maintien de l'ordre" qui sont des démonstrations de force
militaire de plus en plus brutales, contribuent à attiser, entretenir
et aggraver les foyers de conflits non seulement en Asie Centrale mais aussi
au Moyen-Orient où la spirale de la violence aveugle ne fait que s'élargir
de jour en jour, d'attentats-kamikazes en représailles disproportionnées.
En s'appuyant sur telle ou telle nation, sur telle ou telle ethnie ou sur telle
ou telle bande armée, elles réactivent d'anciens conflits comme
celui entre l'Inde et le Pakistan. De même, l'intervention des "boys" américains aux Philippines, leurs menaces face à d'autres
pays désignés comme "des protecteurs des terroristes"
ne peuvent qu'élargir dans les mois qui viennent le champ de nouvelles
tueries. Et, chaque fois, ce sont les populations civiles locales qui en sont
les principales victimes. Ce sont elles qui sont massacrées, bombardées,
pourchassées ; ceux qui en réchappent sont condamnés à
l'exode, croupissant dans des camps où ils sont à nouveau décimés
par la misère, la faim, le froid, les épidémies. Cette
fuite en avant dans la barbarie la plus effroyable n'est qu'une autre manifestation
de la faillite historique du capitalisme et de la menace d'anéantissement
que la survie de ce mode de production fait courir à l'humanité.
C'est le même système décadent qui rejette sur le pavé
du chômage des millions de prolétaires qu'il est incapable d'intégrer
à sa production que ce soit au cœur du système ou à
sa périphérie, et qui, dans les Etats sous-développés,
massacre les populations civiles dans des conflits guerriers sans fin.
Mais c'est en menant le combat contre les racines mêmes de la guerre,
contre la crise économique et ses effets dévastateurs, c'est en
s'affirmant sur son propre terrain de classe, c'est en résistant pied
à pied aux attaques qu'elle subit, contre la dégradation de ses
conditions d'existence, contre les licenciements, c'est en se donnant les moyens
de développer massivement ses luttes, que la classe ouvrière pourra
à terme mettre fin au déchaînement de la barbarie guerrière
en renversant le capitalisme avant qu'il ne détruise la planète.
C'est parce qu'elle est la seule classe de la société porteuse
de la réalisation de cette perspective, c'est parce que le développement
de ses combats sont une véritable alternative à la misère
et à la guerre engendrées par le capitalisme que la classe ouvrière
détient le sort de l'humanité entre ses mains.
Bien que les attentats terroristes du 11 septembre et le déchaînement
de la riposte américaine en Afghanistan ait polarisé l'attention
de la classe ouvrière, celle-ci ne s'est pas laissée totalement
paralyser par les campagnes bellicistes de la bourgeoisie. Ainsi, depuis deux
mois, c'est dans tous les secteurs que les ouvriers ont manifesté leur
mécontentement et leur volonté de ne pas courber l'échine
face à la dégradation de leurs conditions de vie. C'est bien ce
dont témoigne la multiplication, ces deux derniers mois, des grèves
dans le public comme dans le privé : à l'usine de textiles DIM
à Autun contre les licenciements début décembre, chez Mc
Donald (où la grève se poursuit depuis le mois de novembre), dans
les bureaux de Postes de la région parisienne contre l'intensification
du travail avec le passage à l'Euro; à l'usine Scholtès
Thionville pour des augmentations de salaires, chez les employés du Musée
de l'Homme à Paris, dans les transports parisiens et en province, chez
les employés municipaux (telle la grève de 9 jours des employés
de la ville de Tours contre les 35 heures), chez les enseignants et les personnels
administratifs, ouvriers et de service de l'Education Nationale, dans les banques
contre la dégradation des conditions de travail, à Renault Flins
contre l'application des 35 heures, etc.
Avec le succès de la grève des gendarmes qui ont obtenu, début
décembre, 1000 francs d'augmentation de salaire et un renforcement de
leurs effectifs, la bourgeoisie a mis a profit ce mouvement hypermédiatisé
non seulement pour dénaturer la lutte de classe (voir RI n°319),
mais pour pousser une fois encore la classe ouvrière derrière
les syndicats. Dans tous ces conflits sociaux, dans le public comme dans le
privé, les syndicats exhortent les ouvriers à engager le combat
en semant l'illusion que la lutte sur un terrain corporatiste paie, et même
qu'elle peut rapporter gros, comme l'aurait démontré la grève
des gendarmes. Ainsi, par exemple, au lendemain de la "victoire" des
gendarmes, la CGT appelle à la mobilisation des ouvriers de l'usine Scholtès
Thionville en mettant en avant une revendication démagogique calquée
sur celle des gendarmes : 1000 francs par mois (ce qui représente une
augmentation de plus de 15% pour des salaires d'environ 6000 à 6500 francs
!), et une prime de fin d'année de 3000 francs.
Alors que tous les secteurs sont confrontés aux mêmes attaques,
notamment la dégradation des conditions de travail et la mise en place
des 35 heures, partout les syndicats se sont efforcés d'émietter
la combativité ouvrière, en enfermant et isolant les différents
foyers de lutte les uns des autres, en planifiant dans le temps les journées
d'action (notamment dans l'Education Nationale ou dans les hôpitaux) afin
d'éviter un mouvement massif et uni de toute la classe ouvrière.
Une fois encore, face à la montée du mécontentement des
ouvriers, les syndicats prennent les devants et occupent tout le terrain social.
Ce sont eux qui organisent, contrôlent et dirigent les grèves,
les assemblées générales et les manifestations avec comme
seul objectif de lâcher un peu la vapeur en période préélectorale.
En canalisant et défoulant la colère des ouvriers dans l'impasse
du corporatisme, leurs manoeuvres, comme toujours, ne visent qu'un seul but
: permettre au patronat et au gouvernement de faire passer leurs attaques.
Aujourd'hui, ce sont les grèves et manifestations dans le secteur de
la santé qui font l'objet de toutes sortes de manoeuvres de la bourgeoisie.
Ainsi, alors que le protocole Guigou d'application des 35 heures dans la Fonction
publique hospitalière provoque une flambée de colère dans
ce secteur, les médias ont monté en épingle la grève
des médecins généralistes revendiquant une augmentation
de leurs honoraires. A la suite des journées "sans toubibs",
on a vu également les infirmières libérales se mobiliser
à leur tour pour le même type de revendications que celles des
médecins libéraux. Les médias ne se sont pas privés
d'étaler leur énorme combativité révélées
par des échauffourées avec les CRS lors de leur manifestation
du 23 janvier à Paris. Grâce à la médiatisation de
ces mouvements de colère de la petite-bourgeoisie libérale (confrontée
elle aussi à l'aggravation de la crise et aux restrictions imposées
par l'Etat), la bourgeoisie cherche aujourd'hui à semer la confusion
dans les rangs ouvriers en masquant l'attaque constituée par l'application
des 35 heures dans la Fonction publique. Elle cherche non seulement à
noyer la colère des travailleurs des hôpitaux dans un vaste mouvement
protéiforme de tous les "professionnels de la santé",
mais encore à saboter leur riposte contre l'application de la loi Aubry.
Ainsi, l'ouverture des négociations locales, début janvier, dans
tous les hôpitaux a permis au gouvernement Jospin de laisser toute latitude
aux syndicats pour organiser la division et la dispersion des luttes dans ce
secteur. Alors que la loi Aubry sur les 35 heures n'a qu'un seul objectif, l'annualisation
et la flexibilité du temps de travail en fonction des besoins non pas
des ouvriers mais des entreprises, leur application dans la Fonction publique
hospitalière est présentée par tous les syndicats non signataires
de cet accord (CGT, FO, CFTC, SUD) comme un "acquis social" qu'il
faudrait maintenant imposer chacun dans son coin, chacun dans "sa boîte"
en faisant pression sur les directeurs d'hôpitaux ! Depuis la fin de l'année
2001, ce sont les travailleurs de plus d'une trentaine d'hôpitaux qui
ont été appelés par les syndicats CGT, FO, CFTC, SUD à
se mobiliser pour que l'ARTT (qui ne sera effective qu'à partir du 1er
avril), "ne soit pas un leurre".
Pour enfermer les ouvriers dans "leur" hôpital et empêcher
une riposte massive et unie de tout le secteur hospitalier, le principal thème
revendicatif des syndicats (qui sont bien sûr les seuls à négocier
avec les directions) consiste à polariser les ouvriers sur le "maintien
des acquis locaux" ( jours de congés supplémentaires, intégration
du temps de repas dans le temps de travail, etc.). En mettant en avant la défense
de ces "acquis locaux", les syndicats ont organisé partout
la dispersion, l'émiettement et l'enfermement des luttes et ont défoulé
la colère des hospitaliers dans des actions locales : mise en place par
les syndicats de comité de grève et autres "collectifs de
lutte" au sein de chaque hôpital, manifestations locales y compris
dans l'enceinte-même des hôpitaux (comme au centre hospitalier Sainte-Anne
à Paris où le 15 janvier, les syndicats ont organisé une
manifestation à l'intérieur des murs de l'hôpital afin d'exiger
du directeur qu'il sorte de son bureau pour s'expliquer devant les grévistes,
etc. !
Partout, ces forces d'encadrement capitalistes sèment l'illusion qu'en
faisant pression sur les directeurs pour obtenir des effectifs supplémentaires
permettant une véritable réduction du temps de travail, en luttant
chacun dans "sa" boîte, les travailleurs pourraient éviter
de "se faire arnaquer" !
Grâce au protocole Guigou d'application de la loi Aubry, grâce aux
manoeuvres syndicales d'isolement et d'émiettement de la combativité
dans le secteur de la santé, la bourgeoisie cherche aujourd'hui à
imposer l'annualisation et la flexibilité du temps de travail en évitant
une riposte massive de toute la Fonction publique hospitalière.
En appelant à la "grève reconductible", en poussant
les hospitaliers dans des grèves longues (certains hôpitaux, comme
les CHU de Rennes et Clermont-Ferrand, sont en grève depuis plus de six
semaines), les syndicats visent à épuiser la combativité
ouvrière et à empêcher ainsi toute réflexion sur
l'attaque que représente en réalité la loi Aubry sur les
35 heures. Une attaque qui, quels que soient les protocoles de mise en application
suivant les secteurs, n'est pas spécifique aux travailleurs des hôpitaux.
C'est toute la classe ouvrière, dans le public comme dans le privé,
qui est aujourd'hui victime de l'escroquerie des 35 heures. Ce n'est qu'en développant
une riposte unie de tous les secteurs, en brisant l'enfermement et la division
organisée par ces défenseurs de l'ordre capitaliste que sont les
syndicats, que la classe ouvrière pourra lutter efficacement contre toutes
les attaques et les "arnaques" de la bourgeoisie.
Dans les numéros précédents de RI[1] [4], nous avons fait une analyse du processus qui a amené à la banqueroute totale de l'Argentine: une dette qui représente aujourd'hui plus de la moitié du PNB. Un chômage qui atteint aujourd'hui la moitié de la population active. Un pays qui, en dix ans, est passé de l'hyper-inflation à l'hyper-endettement. Après trois ans de récession, après le plan de "sauvetage" de mars 2000, le FMI refuse en novembre de débloquer les milliards de dollars promis. Sans la moindre liquidité pour payer le service d'une dette gigantesque, le gouvernement impose le "corralito " : les gens ne pourront sortir que 1000 pesos (dollars) au maximum par mois. Epargne bloquée et salaires kidnappés par l'Etat lui-même. Après trois ans de récession, trois ans d'augmentation galopante du chômage, de la pauvreté, de la précarité, après les baisses de salaires et des pensions du mois de mars, maintenant le peu que les gens possèdent à la banque se retrouve confisqué par l'Etat. Partout, économistes, scribouillards de toutes sortes, se mettent à proposer des solutions, à faire des analyses sur la "mauvaise étoile" des Argentins, dans une espèce de mauvais tango sur un disque rayé. En fait, la "solution" de la bourgeoisie est toujours la même : faire payer les prolétaires, exploiter encore plus, saigner à blanc et, ce faisant, transformer certaines parties du monde en terrains vagues habités par des clochards. Où que ce soit dans le monde (les tigres et autres dragons du Sud-est asiatique, en Russie ou au Mexique), à chaque fois, à chaque "nouveau plan", c'est toujours les mêmes qui trinquent.
L'Argentine n'est pas une exception, elle n'est même plus le signe avant-coureur, mais l'image à peine déformée de ce qui attend, à plus ou moins longue échéance, de plus en plus larges parties du monde.
Dans le cas de l'Argentine, le FMI est en train de mettre la pression pour éviter la contamination aux pays voisins et même à l'Europe. Le FMI sait très bien que de nouveaux crédits n'auraient engendré que de nouvelles dettes dans une fuite en avant sans fin, suicidaire, et qui auraient contaminé à coup sûr les pays voisins et l'Europe.
Ainsi, la seule façon de procéder a été, comme toujours, la même : écraser encore plus les salariés et les classes non-exploiteuses. Au passage, le FMI, en tant que représentant de la bourgeoisie occidentale, a mis au pied du mur sa consœur argentine, bourgeoisie particulièrement corrompue et arrogante. Si, au mois de mars 2001, c'étaient trois ministres des finances qui se sont succédés en 10 jours, maintenant, en 15 jours, ce sont… 5 présidents qui sont passés les uns après les autres ! On a eu droit à toutes les nuances du péronisme, depuis l'histrion populiste de service qui a promis "l'immédiate cessation de payement de la dette" et "de suite, un million d'emplois" (Rodríguez Sáa), jusqu'au populiste bon teint Duhalde qui, lui, a été le candidat péroniste contre De La Rúa, et qui se permet maintenant de critiquer "tous ces stupides et corrompus qui nous ont mis dans un tel état", faisant référence, entre autres, à son coreligionnaire Menem.
A côté de la mesure de blocage de l'épargne, le nouveau gouvernement a décidé de dissocier le peso du dollar, ou plutôt de faire deux "pesos", un équivalent au dollar, l'autre "flottant". La mesure est présentée avec son mode d'emploi démagogique : il s'agit d'arrêter la fuite des capitaux ; ainsi pour ceux qui veulent acheter des dollars, ce sera toujours 1$ = 1peso. Par contre, pour acheter des produits à l'étranger, ce sera la valeur du peso "réel". Déjà, actuellement, le peso réel vaut 0,7 $ avec la dévaluation. Le résultat pour une population où la paupérisation se propage sans entrave est l'augmentation des produits de première nécessité. Le "faiseur de miracles" Cavallo (ex-ministre de l'Economie) avait inventé, il y a dix ans, la "dollarisation" pour juguler l'hyper-inflation. Dix ans après, le même Cavallo était de retour pour juguler l'hyper-endettement. Maintenant que Cavallo a été remercié, on va assister à un retour de l'inflation et à une augmentation du coût de la vie, avec le blocage des salaires. Mais il est bien évident qu'il n'y a plus de "retour en arrière possible" : aujourd'hui la situation a évolué en bien pire. Et, plus important encore, le monde entier est en récession. Ainsi, la crise argentine n'est qu'un signe majeur de la situation actuelle de l'économie mondiale, dans laquelle elle s'inscrit pleinement.
C'est le 20 décembre 2001 que le gouvernement de De La Rúa a pris la décision de la confiscation de l'épargne. A partir de là, toute une série d'émeutes vont se produire en Argentine jusqu'à récemment.
Augmentation du chômage et précarité ont été le quotidien depuis trois ans pour la classe ouvrière argentine. En fait, la dégradation de ses conditions de vie, déjà ancienne, est entrée en chute libre. En mai 2001, la bourgeoisie a porté une attaque en règle contre les fonctionnaires retraités.
Un autre aspect de la crise argentine a été l'appauvrissement constant de ce que les sociologues appellent la "classe moyenne", fierté de la "nation" argentine, où l'on mélange petits commerçants, petits patrons, professions libérales avec les employés de l'Etat. Il est vrai que le "corralito" a été un sérieux coup sur la tête de la petite bourgeoisie argentine, une petite-bourgeoisie très paupérisée, amère, désespérée. La loi de confiscation des avoirs la touche de plein fouet. Mais elle-même se considère pour ce qu'elle est : une "classe moyenne". À côté des émeutes de la faim, des assauts contre les supermarchés et les transports de denrées, les "cacerolazos" (les concerts de casseroles) ont été très clairement marqués par ces couches sociales, quand ils ne furent pas, dans la plupart des cas, montés par des organisations leur appartenant : à Cordoba, les manifestations violentes sont organisées par les PME. A Buenos Aires, à côté des petits commerçants, ce sont les avocats qui ont dirigé les manifestations contre les "juges corrompus" de la Cour Suprême. Cette révolte populaire qui a commencé par des émeutes d'un "peuple affamé", avec une classe ouvrière noyée dans le désespoir, est en train de finir en manifestations d'une petite bourgeoisie, misérable certes, où la classe ouvrière, en tant que telle, est complètement dévoyée. Les couches moyennes en Argentine sont en train de vivre un processus de paupérisation galopante, de désespoir total, ce qui n'empêche qu'elles imprègnent ces mouvements de protestation, ces émeutes, de toutes les caractéristiques de ces couches : un avenir inexistant enrobé d'une idéologie nationaliste hystérique. Voilà dans quelle situation difficile se trouve aujourd'hui la classe ouvrière en Argentine qui a eu par le passé une expérience de lutte autonome exemplaire. Un dernier événement vient illustrer cette situation. Vendredi 11 janvier, 600 "piqueteros" ("coupeurs de route") appartenant à un groupe d'ouvriers et de chômeurs très combatifs se sont présentés devant le Marché Central de Buenos Aires pour décharger des cageots de victuailles des camions et les porter dans un quartier populaire. Un millier d'ouvriers manutentionnaires du Marché Central, sous-payés, les ont expulsés à coup de bâton, les poursuivant dans les champs, blessant grièvement plusieurs d'entre eux. Cette bagarre n'est pas une anecdote. Comme le fait remarquer un journal argentin : "L'affrontement entre exploités et affamés, synthèse pathétique à la base de la crise argentine, a débouché, après la bastonnade sur les "piqueteros", sur l'assaut de la direction du Marché Central par la troupe même des manutentionnaires." Soit dit en passant, cette lutte contre la direction actuelle du Marché se fait pour le compte d'autres coteries du pouvoir dans le monde privilégié des combines et du clientélisme. D'un côté, les "piqueteros" qui épuisent leur combativité dans des blocages de routes et autres actions radicales sans le moindre lendemain. De l'autre, les manutentionnaires entre les mains des syndicats péronistes, utilisés comme troupes de choc pour le compte des politiciens plus ou moins mafieux.
Aujourd'hui, face à la situation de misère à laquelle elle est confrontée, la colère de la classe ouvrière en Argentine est noyée au milieu de toutes les autres couches sociales sans avenir. Prétendre aider la classe ouvrière de ce pays en s'excitant et en applaudissant ce mouvement de révolte populaire interclassiste, parce qu'il a l'air de s'opposer aux intérêts de la bourgeoisie, c'est la jeter encore plus dans les bras d'une petite-bourgeoisie passablement décomposée. Ce n'est qu'en développant ses luttes sur son propre terrain de classe, en s'affirmant comme classe autonome avec ses propres moyens de lutte dans les grèves et manifestations massives autour de revendications communes à toute la classe exploitée, que celle-ci pourra intégrer dans son combat les autres couches sociales victimes de la misère et de l'austérité capitaliste. Le combat sur son propre terrain de classe est la seule voie qui puisse permettre à la classe ouvrière d'en finir avec la misère, en construisant par et dans la lutte un rapport de force capable de renverser le capitalisme à l'échelle mondiale. Seule l'affirmation de sa perspective révolutionnaire pourra permettre au prolétariat de construire une autre société basée non sur l'exploitation et le profit, sur les lois du marché, mais sur la satisfaction des besoins humains. Ce n'est que dans une société communiste mondiale que la distribution de biens de consommation pourra être réellement effective en se développant à l'échelle de l'histoire et de toute l'humanité.
En ce sens, les révolutionnaires doivent être clairs ; ils ne sont pas là pour consoler leur classe, pour la pousser dans des impasses, mais pour lui montrer le chemin de sa perspective et défendre ses propres intérêts en la mettant en garde contre les dangers qui la menacent : en particulier celui de se laisser dévoyer dans des révoltes interclassistes et dans les illusions démocratiques.
Comme nous l'avons toujours mis en évidence, cette perspective révolutionnaire dépend essentiellement du développement du combat des bataillons les plus concentrés et expérimentés du prolétariat mondial, et notamment ceux de la vieille Europe occidentale. Du fait de sa longue expérience des pièges de l'Etat démocratique, de son jeu parlementaire et des manoeuvres de ses syndicats, seul le prolétariat des pays les plus industrialisés, peut ouvrir une dynamique vers la généralisation mondiale des combats de classe en vue du renversement du capitalisme. C'est dans la vieille Europe que le capitalisme est né et a créé son propre fossoyeur. C'est dans cette partie du monde que le géant prolétarien lui portera les premiers coups décisifs.
Voilà pourquoi les communistes ne doivent pas céder à l'impatience en refusant de voir les difficultés auxquelles est confronté le prolétariat en Argentine qui, malgré son énorme combativité, n'a pas la force politique, du fait de son manque d'expérience historique, de développer un mouvement révolutionnaire en s'affirmant comme classe autonome.
Face à la faillite du capitalisme, les communistes ont donc le devoir de mettre en avant les buts généraux du mouvement prolétarien dans son ensemble en soulignant l'énorme responsabilité qui repose sur les épaules du prolétariat des pays centraux du capitalisme.
Pn (20 janvier)
Depuis la guerre du Golfe, la classe ouvrière mondiale a été
confrontée sans cesse à la réalité de la guerre
: les innombrables conflits en Afrique et en Yougoslavie, celui du Kosovo, du
Kargil (région du Cachemire indien où les affrontements entre
l'Inde et le Pakistan ont fait plus de 30.000 morts, pour la plupart des civils,
en 1998), l'intervention militaire en Afghanistan et, maintenant, les préparatifs
de guerre entre l'Inde et le Pakistan, nations qui possèdent l'arme nucléaire
et se livrent un face à face menaçant.
Cette réalité du système capitaliste en décomposition,
constamment déchiré par la guerre, est horrifiante. Considérée
en dehors du cadre historique du marxisme, elle conduit au désespoir.
Seule l'analyse historique et matérialiste de la réalité
du capitalisme aujourd'hui, fournit une clef pour comprendre les guerres et
les crises qui ravagent le système capitaliste mondial.
Les guerres qui ont ravagé le système capitaliste depuis le début
du 20e siècle ne peuvent être comprises que dans le cadre de la
décadence de ce système, à partir de 1914. Cependant, le
cadre immédiat dans lequel se déroulent les guerres actuelles
est défini par l'effondrement des blocs impérialistes à
la fin des années 1980 et par la décomposition du capitalisme.
Comme nous l'avons montré à maintes reprises, l'effondrement du
bloc russe en 1989 a entraîné l'effondrement du bloc occidental.
Ceci a éliminé la discipline de bloc qui empêchait que des
conflits entre puissances de moindre importance n'éclatent de façon
incontrôlée. La réalité, telle qu'elle apparaît
depuis lors, se définit le mieux par le règne du "chacun
pour soi". Ce sont toutes les puissances, petites ou grandes, qui cherchent
à satisfaire leurs appétits impérialistes, quel qu'en soit
le coût. De ce fait, les grandes puissances, en particulier la seule superpuissance
mondiale, les Etats-Unis, ont de plus en plus de difficultés à
contenir les conflits entre les gangsters de moindre importance.
Les guerres auxquelles nous faisons référence ci-dessus ont été
le produit de cette tendance au chacun pour soi. Les roulements de tambours
annoncent la guerre qui se prépare entre l'Inde et le Pakistan aujourd'hui.
Cette guerre, tout en trouvant ses racines dans leur passé, se situe
dans ce cadre historique global du chaos généralisé, de
la tendance au chacun pour soi.
Depuis l'attentat terroriste du 13 décembre 2001 contre le Parlement
indien, la bourgeoisie indienne réclame à grands cris la guerre
contre le Pakistan. A la suite de cet attentat, toutes les fractions de la bourgeoisie
indienne se sont réunies au Parlement le 18 décembre et ont déclaré
soutenir toute action diplomatique et militaire, y compris la guerre, que leur
gouvernement serait amené à entreprendre pour "punir",
à l'instar des Américains, les "terroristes et ceux qui leur
apportent leur soutien".
Immédiatement après, la bourgeoisie indienne a commencé
une campagne de propagande belliciste. Les politiciens ont fait des déclarations
visant à développer une hystérie guerrière et les
médias ont stimulé cette frénésie chauvine par des
reportages patriotiques sur la préparation de la guerre. Ceci a été
accompagné par une mobilisation en vue de la guerre tout le long de la
frontière. Près d'un demi-million de soldats ont été
déplacés vers la frontière entre les deux pays. Réciproquement,
les Pakistanais ont fait de même. La machine de guerre de chacun des deux
Etats s'est mise en marche vers la frontière.
L'Inde et le Pakistan ont déplacé les populations civiles en-dehors
de la zone frontalière et, de chaque côté, les champs de
blé ont été transformés en champs de mines.
Ces bruits de bottes ont été accompagnés par une offensive
diplomatique de la part de l'Inde, un jeu dans lequel le Pakistan est, pour
le moment, en position d'infériorité. La bourgeoisie indienne
a rappelé son ambassadeur à Islamabad ; chacun des deux Etats
a demandé à l'autre de réduire les membres de son personnel
diplomatique de 50% et a restreint leurs déplacements aux seules capitales.
Chacun a interdit à l'autre l'utilisation de son espace aérien
pour les vols civils et toutes les voies de transport ont été
coupées. Il est aussi question d'abroger un vieux traité sur le
partage de l'eau de l'Indus. On peut dire que les préparatifs de guerre
sont terminés : les deux armées se font face, prêtes à
s'entre-tuer à n'importe quel moment.
De façon superficielle, tout ceci n'est que le résultat de l'attentat
du 13 décembre contre le Parlement indien. Mais si cette guerre finit
par éclater, elle ne sera pas le première entre l'Inde et le Pakistan.
Depuis leur naissance, en 1947, les deux Etats ont mené pas moins de
quatre guerres ouvertes ( 1948, 1965, 1971 et 1999 ) et s'en sont approchés
en maintes autres occasions. Quand ils ne se font pas ouvertement la guerre,
ils la font par ethnies interposées, comme au Cachemire, ou bien avant
au Pendjab indien (le Pendjab a été séparé en deux
provinces portant le même nom, l'une au Pakistan et l'autre en Inde, lors
de la partition en 1947 et où les affrontements ont été
très violents) et à Karachi (capitale de la province de Sindh
au sud-est du Pakistan).
C'est dans la naissance même de ces deux Etats que la guerre prend ses
racines. Leurs relations - dans l'esprit de leur bourgeoisie dirigeante - semble
se résumer à cette simple équation de leur lutte à
mort : "C'est vous ou nous." C'est cette équation qui a caractérisé
les relations entre les deux blocs impérialistes durant la "guerre
froide" et qui s'est résolue par la destruction du bloc russe. La
bourgeoisie du Pakistan parle de "saigner l'Inde par mille plaies"
(guerre quotidienne au Cachemire, au Khalistan et ailleurs). En Inde, la bourgeoisie
ne cesse d'évoquer la nécessité d'une "guerre terminale"
avec le Pakistan, seule façon de ramener la "paix". Ce type
de discours, non seulement exprime leur haine mutuelle, mais aussi révèle
leurs forces respectives et leurs calculs stratégiques.
Immédiatement après cet attentat contre le Parlement indien,
qui a fait 14 victimes, la bourgeoisie indienne a décidé et déclaré
qu'il avait été perpétré par deux groupes terroristes
basés au Pakistan, Let et Jaish, avec l'aide des services secrets pakistanais,
l'ISI. L'Inde a demandé au Pakistan d'entamer une action contre ces deux
groupes et simultanément a commencé sa mobilisation en vue de
la guerre. Ceci n'est pas sans rappeler l'attitude de la bourgeoisie américaine
après le 11 septembre, concernant Ben Laden et l'Afghanistan.
Ces affirmations de la bourgeoisie indienne sur les deux groupes, Let et Jaish,
ont été acceptées par la bourgeoisie mondiale : les Etats
américain et britannique les ont interdits peu après les déclarations
de l'Inde. Sous leurs pressions, le Pakistan a aussi interdit ces deux groupes
et a arrêté leurs dirigeants. Il semble clair que cet attentat
n'a pas profité à la bourgeoisie pakistanaise. En fait, l'Inde
s'en est servi habilement pour mettre le Pakistan au pied du mur. Cependant,
il est possible que Let et Jaish l'aient accompli avec la complicité
d'éléments dissidents au sein de l'Etat pakistanais, qui pensaient
qu'une guerre pourrait servir leurs intérêts. Il est aussi possible
que l'Etat indien l'ait favorisé. Il s'en est servi avec succès
pour mettre le Pakistan en accusation. Même avant cela, l'Etat indien
avait renforcé son offensive au Cachemire : chaque jour le nombre de
morts ne fait que s'accroître.
Mais la tournure qu'ont pris les événements en Afghanistan a représenté
un encouragement bien plus concret pour la bourgeoisie indienne lui permettant
de passer à l'offensive. Depuis des années, le régime des
talibans se comportait comme une extension de l'Etat pakistanais. Celui-ci utilisait
l'Afghanistan, sous la coupe des talibans, comme un centre d'entraînement
pour les mouvements séparatistes fanatiques au Cachemire, mais aussi
en Asie centrale et en Tchétchénie. Pour le Pakistan, comme pour
les Etats-Unis, l'Afghanistan représentait un passage obligé pour
étendre son influence vers l'Asie centrale. Les stratèges pakistanais
disaient que le contrôle sur l'Afghanistan donnerait à leur pays
une supériorité stratégique sur l'Inde.
La chute de ces derniers a représenté un coup sévère
porté contre le Pakistan. Sa position s'en est trouvé relativement
affaiblie, sa bourgeoisie a été plongée dans le désarroi
et des divisions sont apparues dans ses rangs.
La bourgeoisie indienne a tiré avantage de cette situation et a accéléré
son offensive contre le Pakistan.
Si on la laissait faire, la bourgeoisie indienne serait déjà
en guerre. Mais ceci ne va pas dans le sens des intérêts des Etats-Unis.
Ils se sont engagés en Afghanistan dans une "guerre contre le terrorisme".
Bien que le régime des talibans ait été détruit,
ils ont encore besoin du soutien du Pakistan, que celui-ci le veuille ou non,
pour atteindre leurs buts stratégiques : élimination totale des
talibans, installation d'un régime sous leur contrôle absolu, utilisation
du pays comme base pour pénétrer dans les républiques d'Asie
centrale et surveiller tous les territoires qui l'entourent. Dans l'immédiat,
une guerre entre le Pakistan et l'Inde pourrait tout compromettre. Les Etats-Unis
seraient obligés de choisir leur camp et leurs plans à long terme
visant à la domination de cette partie du monde seraient réduits
à néant.
Les Etats-Unis ont aussi conscience qu'une guerre entre l'Inde et le Pakistan,
compte tenu de leur hostilité, pourrait dégénérer
en une conflagration à plus grande échelle, d'autant plus que
la bourgeoisie indienne est vraiment poussée à bout. Si une guerre
met en danger le Pakistan, le risque est que la Chine soit amenée à
faire une démonstration de force, ce qui entraînerait les Etats-Unis
à réagir. De fait, la Chine a déjà exprimé
son "inquiétude grandissante" concernant les tensions entre
l'Inde et le Pakistan et des mouvements de troupes chinoises ont été
signalés à la frontière sino-indienne.
Compte tenu de cette situation, les Etats-Unis ont accru leurs pressions à
la fois sur l'Inde, pour qu'elle fasse preuve de "retenue", et sur
le Pakistan, pour qu'il entreprenne des actions contre les terroristes. Il semble
peu probable qu'une guerre soit sur le point d'éclater dans cette partie
du monde.
Mais, même si la "paix" qui règne pour le moment et si
les intérêts impérialistes des grandes puissances peuvent
avec succès obliger l'Inde et le Pakistan à se désengager
et à démobiliser, ce ne sera qu'un intermède temporaire.
Et cela n'a rien à voir avec le fait que l'Inde et le Pakistan sont des
"ennemis héréditaires", c'est uniquement parce que la
logique même du capitalisme, c'est la guerre.
Dans ses préparatifs de guerre, la bourgeoisie a essayé d'activer le sentiment de haine nationaliste et la frénésie patriotique. Mais la classe ouvrière n'a rien à gagner de cette guerre, comme elle n'a rien à gagner de tous les conflits impérialistes dans lesquels veulent l'entraîner ses exploiteurs. Les ouvriers doivent refuser de se laisser embrigader par la propagande de la bourgeoisie. La classe ouvrière ne peut mettre en avant ses propres intérêts que par le développement de la lutte de classe contre ses exploiteurs, contre la bourgeoisie, et en affirmant son unité de classe par delà les frontières nationales. La classe ouvrière et son avant-garde révolutionnaire, les communistes, n'ont aucun camp à choisir. L'ennemi de classe est dans tous les camps impérialistes. Face aux menaces de guerre, ils doivent, dans cette région du monde comme partout ailleurs, appeler à l'unité internationale de la classe ouvrière pour la destruction du capitalisme.
Communist Internationalist,Liens
[1] https://fr.internationalism.org/tag/vie-du-cci/prises-position-du-cci
[2] https://fr.internationalism.org/tag/5/36/france
[3] https://fr.internationalism.org/tag/situations-territoriales/lutte-classe-france
[4] https://fr.internationalism.org/ri320/Argentine#_ftn1
[5] https://fr.internationalism.org/ri320/Argentine#_ftnref1
[6] https://fr.internationalism.org/ri315/Argentine_lutte_de_classe
[7] https://fr.internationalism.org/ri319/crise_Argentine
[8] https://fr.internationalism.org/tag/5/52/amerique-centrale-et-du-sud
[9] https://fr.internationalism.org/tag/5/55/argentine
[10] https://fr.internationalism.org/tag/recent-et-cours/crise-economique
[11] https://fr.internationalism.org/tag/5/61/inde
[12] https://fr.internationalism.org/tag/5/120/pakistan
[13] https://fr.internationalism.org/tag/5/119/asie