Publié sur Courant Communiste International (https://fr.internationalism.org)

Accueil > Effondrement du Stalinisme > III - DEMOCRATES, STALINIENS, TROTSKISTES : ILS SONT TOUS CONTRE LA CLASSE OUVRIERE

III - DEMOCRATES, STALINIENS, TROTSKISTES : ILS SONT TOUS CONTRE LA CLASSE OUVRIERE

  • 4315 lectures

La gigantesque campagne idéologique actuelle -assimilant le stalinisme à la perspective prolétarienne- est un ignoble mensonge qui vise à désarmer et à démoraliser la classe ouvrière. L'ensemble des forces politiques du capital, depuis les PC eux-mêmes jusqu'aux "démocrates" de tous bords en passant par les trotskistes, y participent activement. Tous ces falsificateurs cherchent à faire croire que c'est le prolétariat révolutionnaire qui a enfanté ce monstre qui se prétendait communiste mais qui n'était, en fait, que son fossoyeur. Ils cherchent, en particulier, à masquer le fait que le stalinisme a toujours fait partie de la "famille bourgeoise" et que, depuis des décennies, ils ont été à ses côtés à chaque fois qu'il fallait soumettre ou écraser la classe ouvrière. Souvenons nous que les "grandes démocraties" occidentales, qui n'ont cessé de fustiger "l'empire du mal" n'ont eu aucun scrupule, par le passé, à s'acoquiner avec Staline au point d'en faire un "allié" de marque lors de la seconde guerre mondiale; de même elles n'ont pas hésité à utiliser les services des PC contre le prolétariat allant jusqu'à leur donner une place à la tête de l'Etat bourgeois comme en France à la "libération".

Ces mêmes partis staliniens occidentaux ont, aujourd'hui, le culot de dénoncer les "erreurs" de Staline et de ses successeurs en jurant tous leurs grands dieux qu'"on les avait trompés". Ils espèrent sauver leur peau en essayant de faire oublier tous les soutiens enthousiastes qu'ils ont apportés, à maintes reprises, aux pires entreprises anti-ouvrières de l'URSS stalinienne, sans parler de ce qu'us ont accompli, eux mêmes, contre la classe ouvrière au nom des intérêts de leurs "nations" respectives. Les PC sont bien des partis du capital. Ils ne cessent de le prouver depuis 60 ans. En effet après la défaite de la vague révolutionnaire du début du siècle, dans le sillage au parti bolchevique stalinisé, les PC, à l origine partis du prolétariat, ont dégénéré pour ensuite passer dans le camp de l'ennemi.

Quant aux groupes trotskistes qui se disent révolutionnaires, ils ont rejoint le camp bourgeois et la contre révolution stalinienne lors de la seconde guerre mondiale (Cf. notre brochure, "le Trotskisme contre la classe ouvrière"). Depuis cette période ils n'ont jamais cessé de défendre l'Etat soviétique sous prétexte que, bien que "dégénéré", il restait un "Etat ouvrier". Aujourd'hui encore ces dévoyeurs de la conscience ouvrière regrettent encore les soi-disant acquis dont cet Etat restait malgré tout, selon eux, le dépositaire.

Quand les démocraties soutenaient Staline pour écraser le prolétariat

  • 3562 lectures

(D'après Révolution Internationale N°185; décembre 89)

Toute la bourgeoisie "démocratique" d'Occident apporte aujourd'hui son soutien à la politique de l'URSS. Partout, les médias occidentaux ne ratent jamais une occasion de saluer la "perestroïka" comme la condition enfin réalisée d'un dialogue avec un régime qui fut présenté pendant près d’un demi-siècle comme 1'"Empire du mal". En fait, et contrairement à ce que cherche à nous faire croire la propagande bourgeoise, les bouleversements actuels dans les relations internationales ne traduisent nullement un antagonisme de fond entre les formes démocratiques et les formes totalitaires de l'Etat capitaliste. Les embrassades entre Bush et Gorbatchev, de même que les mea culpa des partis staliniens dénonçant aujourd'hui les horreurs et les "erreurs" du stalinisme, ne sont rien d'autre que la reconnaissance ouverte d'un état de fait : l'effondrement irrémédiable du bloc militaire russe issu de la seconde guerre mondiale. Ainsi, la sympathie de la bourgeoisie occidentale pour Gorbatchev trouve sa signification essentiellement dans la nouvelle configuration de l'arène impérialiste mondiale et non dans une quelconque aversion pour l'Etat stalinien. Il suffit, pour s'en convaincre, de se souvenir des articles élogieux dédiés par toute la presse occidentale à la Chine lorsque cette dernière s'est intégrée dans le bloc occidental après la guerre du Vietnam. Que la Chine ne se soit pas "démocratisée", que ce pays soit toujours domine par la terreur stalinienne, cela n'a provoqué (jusqu’au "printemps de Pékin") aucun état d'âme à la bourgeoisie occidentale.

Tous ceux qui, au nom de la "liberté" et de la "démocratie, saluent aujourd'hui l'effondrement d'un empire basé sur la terreur n'ont pas toujours été aussi scrupuleux en matière de "respect des droits de l'homme". Car ce sont bien ces mêmes démocrates qui, dans le passé, ont su apporter à Staline et à ses acolytes un soutien inconditionnel lorsqu'il s'agissait de défendre les intérêts du capitalisme mondial face au danger prolétarien.

La "démocratie" n'a jamais été autre chose que le masque hypocrite avec lequel la bourgeoisie a recouvert le visage hideux de sa dictature de classe. Cette hypocrisie, nous la retrouvons tout au long de l'histoire de la bourgeoisie "démocratique", à commencer par sa "déclaration des droits de l'Homme", il y a deux siècles. Mais là où cette hypocrisie s'est surpassée dans l'abjection, c'est bien dans l'attitude qu'elle a adoptée à l'égard de l'URSS tout au long de 1’histoire de ce pays. Déjà, dans les premières années qui ont suivi la révolution prolétarienne d'octobre-17, les grandes "démocraties" occidentales, telles que la France, la Grande-Bretagne, les USA et la toute nouvelle république d'Allemagne, n'avaient pas éprouvé le moindre scrupule à soutenir militairement les armées blanches, conduites par la racaille des généraux tsaristes, qui essayaient de noyer dans le sang le pouvoir des "soviets". Mais dès que la révolution a commencé à refluer à l'échelle mondiale, notamment à la suite des tragiques défaites du prolétariat en Allemagne entre 1919 et 1923, dès que l'URSS n'a plus constitué une menace immédiate pour la bourgeoisie d'Occident, celle-ci s'est empressée de desserrer le "cordon sanitaire" qui encerclait et isolait ce pays afin de faciliter sa réinsertion dans le monde capitaliste (la bourgeoisie occidentale savait, en effet, qu'inévitablement la révolution russe, en l'absence d'un relais par la révolution dans les autres pays, ne manquerait pas de s'effondrer par une dégénérescence de l'intérieur).

Les démocraties occidentales, complices de Staline dans l’extermination des combattants d'Octobre

Ce revirement dans l'attitude de la bourgeoisie occidentale à l'égard de l'URSS va surtout se concrétiser ouvertement à partir de 1925 à travers son soutien sans réserve à la lutte de Staline contre l'opposition de gauche qui, au sein du parti bolchevik, tentait de maintenir une politique internationaliste contre la thèse de la "construction du socialisme en un seul pays". Cette thèse, adoptée par le parti bolchevik, sous la houlette de Staline, à partir de 1925, correspondait à la démarche d'insertion de l'URSS, dans le capitalisme mondial, elle signifiait tout simplement l'abandon de la perspective de la révolution communiste.

Dans l'imagerie de la presse "démocratique", "l'homme au couteau entre les dents" allait désormais céder la place au respectable "Monsieur Staline".

L'ensemble du monde capitaliste avait en effet reconnu en Staline' l'homme de la situation, celui qui allait éradiquer les derniers vestiges de la révolution d'Octobre et auquel il fallait apporter tout le soutien nécessaire pour briser, exterminer la génération de prolétaires et de révolutionnaires qui, en pleine guerre mondiale, avaient osé engager la lutte à mort contre l'ordre capitaliste. C'est bien pour cela que la Sainte Alliance de tous les Etats "démocratiques" d'Occident se reconstitue non pas contre l'URSS mais au coude à coude avec celle-ci contre l'Opposition de gauche qui se développe en URSS sous l'égide de Trotsky et qui constituait le principal représentant de cette tradition révolutionnaire, delà fidélité aux principes de l'Octobre prolétarien. Ainsi, alors que face au danger représenté par cette opposition, Staline avait dispersé les principaux membres de celle-ci en les envoyant comme ambassadeurs dans les pays d'Europe occidentale, à partir de 1927, une fois l'opposition affaiblie, il les rapatrie afin de pouvoir mieux les contrôler sur place et les éliminer.

Dans ces basses oeuvres de la contre-révolution montante, Staline a pu bénéficier de la sympathie et du soutien actif de tous ceux qui, aujourd'hui, se font les ardents défenseurs de la "démocratie" contre le "totalitarisme", les gouvernements des Etats occidentaux, à commencer par celui de là France, lequel n'a pas hésité en 27 à exiger de l'URSS le rappel de son ambassadeur à Paris, Christian Rakovski, déclaré "persona non grata" par le gouvernement français pour avoir signé la plateforme de l'opposition de gauche. En le remettant entre les mains de ceux qui allaient le liquider, voilà comment le très "démocratique" gouvernement français a, le premier, offert ses bons et loyaux services à Staline en participant ainsi à faire condamner Rakovski au 3ème procès de Moscou en 1938. Tous les Etats "démocratiques" en renvoyant les uns après les autres les ambassadeurs d'URSS appartenant à l'Opposition, en livrant à leurs bourreaux cette génération de révolutionnaires qui symbolisait la continuité avec Octobre-17 ont apporté leur petite contribution aux grandes purges staliniennes qu'ils dénoncent aujourd'hui à cor et à cri afin de nous faire oublier leurs propres exactions.

Parmi celles-ci, il faut encore rappeler la politique de tous les pays face au principal symbole encore vivant d'Octobre-17 et dirigeant de l'opposition de gauche, Trotsky. Ainsi, lorsque Trotsky est expulsé d'URSS en 1928, le gouvernement de Turquie (dont l'hostilité au bolchevisme était particulièrement féroce), de mèche avec Staline, le laisse pénétrer dans ce pays, sans passeport, en sachant pertinemment que les résidus des armées blanches, particulièrement nombreux à Constantinople, l'attendaient de pied ferme pour lui faire la peau (on sait aujourd'hui que Trotsky a échappé de justesse à plusieurs tentatives de meurtre). Et lorsque Trotsky quitte la Turquie, c'est également d'un commun accord avec Staline, que toutes les "démocraties" d'Europe occidentale refusent de lui accorder le droit d'asile. Pourchassé par les assassins à la solde de Staline ou des vestiges des armées blanches, Trotsky sera ainsi condamné à errer d'un pays à l'autre jusqu'au milieu des années 30, le monde entier étant devenu pour l'ancien chef de l'Armée Rouge une "planète sans visa". Et dans ce gigantesque complot du capitalisme mondial contre Trotsky, c'est la social-démocratie dont les Mitterrand, Gonzalez et consorts ne sont que les sinistres rejetons, qui a constitué un des serviteurs les plus zélés du stalinisme. Entre 1928 et 36 tous les gouvernements occidentaux dirigés par la Social-démocratie (parti social-démocrate en Allemagne et en Norvège, Labour Party en Grande-Bretagne, gouvernement du front populaire en France) collaborent avec Staline et ferment leurs frontières à Trotsky sous des prétextes fallacieux ou le mettent sous résidence surveillée (comme ce fut le cas pour la Norvège) en lui interdisant toute activité politique, toute critique du régime stalinien.

Ainsi, dans cette chasse aux sorcières menée de concert avec Staline, toute la bourgeoisie démocratique n'avait pas hésité alors à fouler aux pieds ses grands principes "humanitaires" et "sacrés" du droit d'asile aux réfugiés politiques dont elle se revendique aujourd'hui encore avec tant de fierté. C'est dans la même tradition des Noske, Scheidemann, Ebert dont ils étaient les dignes héritiers que les sociaux-démocrates se sont comportés comme des chiens sanglants aux côtés de Staline contre tout ce qui représentait la dernière lueur d'Octobre-17.

A partir de 1936, lorsque, avec les grands procès de Moscou, se déchaîne dans toute son horreur la barbarie sanguinaire du stalinisme, c'est encore avec la bénédiction et la complicité directe des "démocraties" occidentales que Staline procède à l'extermination systématique des derniers combattants de la révolution d'Octobre. Toute la presse occidentale participe à sa façon à la propagande stalinienne de délation des opposants accusés d'être des agents d'Hitler. Non seulement aucun journal bourgeois ne met en doute la validité des procès, mais tous s'efforcent encore de les justifier en s'appuyant sur les "aveux" arrachés aux victimes sous la torture et en affirmant avec le cynisme le plus crapuleux "qu'il n'y a pas de fumée sans feu" (et dans cette hystérie générale du monde capitaliste, le journal "L'Humanité" se trouve, bien entendu, en première ligne, en appelant ouvertement au meurtre des "hitléro-trotskystes"). Non seulement la bourgeoisie "démocratique" applaudissait des deux mains la liquidation en URSS de la vieille garde révolutionnaire de 1917(Zinoviev, Kamenev, Rakovski, Radek, Boukharine...) et des millions d'ouvriers qui avaient participé à la révolution d'Octobre, mais elle permettait encore aux agents du Guépéou de pénétrer sur le territoire européen pour massacrer les opposants à Staline en exil. Aux tueurs recrutés directement dans le Guépéou ou dans les armées blanches réfugiées en Europe les gouvernements occidentaux (et notamment celui du Front Populaire en France) avaient alors laissé carte blanche en leur accordant, à eux, un visa à durée illimitée !

De même, en Espagne, au cours de la guerre civile, le gouvernement républicain (composé de staliniens et de sociaux-démocrates) s'est déchaîné contre tous ceux qui se trouvaient à la gauche du PC. Andrès Nin et tant d'autres seront kidnappés à leur domicile et sauvagement assassinés dans les geôles secrètes des staliniens avec la complicité directe du gouvernement "socialiste" de Caballero qui ferme pudiquement les yeux. C'est ainsi que, en mai-37, va se monter en Espagne le même type de procès que ceux de Moscou contre les dirigeants du POUM qui seront jugés et condamnés comme "agents de Franco".

Voilà comment les démocraties occidentales -la France de Léon Blum en tête- ont apporté leur petite pierre à tout l'édifice de la plus effroyable contre-révolution de l'Histoire. Et ce sont ces mêmes gouvernements démocratiques, ces mêmes partis "socialistes" qui s'affichent aujourd'hui en donneurs de leçons contre la barbarie du régime stalinien alors qu'hier ils ont eux-mêmes trempé dans les pires crimes de Staline. Nos démocrates n'ont décidément aucune pudeur : il leur suffit de relire leur propre presse d il y a cinquante ans pour se rappeler à quelle ignominie ils se sont abaisses lorsqu'ils léchaient les bottes de Staline en le couvrant d'éloges. Tous ces gangsters qui n'ont à la bouche que les mots de "liberté", de "démocratie", de "respect des droits de l'Homme" sont ainsi bien mal placés pour jouer les justiciers aujourd'hui.

En particulier la très "démocratique" république française n'a vraiment rien à envier aux méthodes sanguinaires du stalinisme car c'est depuis plus d'un siècle et demi qu'elle se vautre, elle-même dans le sang des prolétaires. Qu'on se souvienne de ces dizaines de milliers d'ouvriers tombés sous les balles du gouvernement républicain en 1848, ou encore des combattants de la Commune de Paris sauvagement abattus par le gouvernement "démocratique" de Versailles, sans compter les tortures et les massacres de la population civile perpétrées lors des croisades impérialistes de la France en Algérie ou au Vietnam.

L'URSS et l'Occident "démocratique" dans l’arène impérialiste

Après avoir exterminé les derniers représentants d'Octobre-17 tout au long des années 30, après avoir laminé la fine fleur du prolétariat mondial, le capitalisme avait alors les mains libres pour s'occuper de ses "propres affaires" sur la scène impérialiste. En s'intégrant dans le capitalisme, l'URSS était devenue un partenaire à part entière pour toute la bourgeoisie.

Lorsqu'au début des années 30, la question de repartage du marché mondial commence a se poser de plus en plus clairement, pour l'ensemble du capitalisme en crise, l'URSS devient un enjeu central dans la constitution de nouveaux blocs impérialistes. Toute la bourgeoisie occidentale s'efforce alors de se concilier les bonnes grâces de Staline. En 33, l'Allemagne quitte la SDN. Un an plus tard, Churchill accueille avec enthousiasme l'adhésion de l'URSS au sein de cette institution internationale issue de la première guerre mondiale et que Lénine qualifiait de repaires de brigands". Toute la bourgeoisie "libérale", de droite comme de gauche, exulte de joie, tandis que la presse occidentale n'a pas de mots assez élogieux pour saluer l'ouverture de l'URSS au "monde démocratique". Et dans ce concubinage obscène de la démocratie avec le stalinisme, c'est encore la France qui va se trouver en première ligne lorsque le 15 mai 34, son ministre des Affaires Etrangères, Laval, se rend à Moscou et signe un pacte de "sécurité mutuelle"' avec l'URSS. C'est ainsi que Laval déclarera dans un communiqué publié le lendemain : "Monsieur Staline comprend et approuve pleinement la politique de défense nationale faite par la France pour maintenir sa force armée au niveau de sa sécurité". C'est cette politique d'alliance avec l'URSS qui va permettre, au lendemain du pacte Laval-Staline, la constitution du "Front Populaire" en France, signant la réconciliation du PCF avec la social-démocratie pour les besoins du capital français dans l'arène impérialiste : Staline s'étant prononcé en faveur de l'armement de la France, du coup, le PCF vote à son tour les crédits militaires et signe un accord avec les radicaux et la SFIO.

Mais lorsqu'il s'agit des antagonismes entre les fractions de la bourgeoisie internationale, les alliances ne peuvent être que circonstancielles et soumises aux marchandages entre les différents requins impérialistes. Ainsi, lorsque Staline dont la politique consistait à vendre la neutralité de l'URSS au plus offrant, s'acoquine avec Hitler au début de la seconde guerre mondiale en échange de la Moldavie, des pays baltes et d'une partie de la Pologne, on assiste alors au déchaînement de toute la bourgeoisie démocratique contre la "barbarie" dés régimes "totalitaires", qu ils soient d'obédience fasciste ou stalinienne. En France, le PCF interdit et chassé du Parlement, redécouvre alors, comme par enchantement, les principes de "l'internationalisme prolétarien" et ira même jusqu'à appeler les ouvriers a lutter sur leur propre terrain de classe à travers le mot d'ordre de... "Défaitisme révolutionnaire" !

Lorsqu'en 41, Staline, suite à l'attaque de l'Allemagne contre l'URSS, réintègre le giron du bloc impérialiste adverse, ce sont de nouveaux les grandes embrassades entre l'Alliance démocratique et l'Etat stalinien. En particulier, c'est dans la plus chaleureuse fraternité que s'organise la coopération militaire entre la “France libre" et l'URSS (par exemple à travers la création de l'escadrille d'aviation franco-russe Normandie-Niemen). Le PCF retrouve alors sa fibre chauvine et, jetant une nouvelle fois aux poubelles de l'histoire ses principes "révolutionnaires internationalistes" redécouverts pour la circonstance en 39, se lance à corps perdu, à travers la "Résistance", dans la boucherie impérialiste mondiale au nom de la défense de la "patrie socialiste" et de la "France éternelle".

L'URSS, gendarme du capitalisme occidental en Europe

La défaite du prolétariat qui a conduit à la 2ème boucherie impérialiste n'avait pas pour autant éliminé toutes les inquiétudes de la bourgeoisie face à la lutte de classe. Depuis la première vague révolutionnaire, la bourgeoisie mondiale était hantée par le spectre d'un nouveau surgissement révolutionnaire du prolétariat. C'est pour cela qu'elle devait se donner toutes les garanties pour éviter, notamment à la fin de la seconde guerre mondiale, une situation semblable à celle de 1917-18. Après la chute d'Hitler (qui, lui aussi, avait bénéficié à son heure, au début des années 30, du soutien des démocraties occidentales lorsqu'il s'agissait de parachever par la terreur la défaite sanglante du prolétariat allemand), il fallait un nouveau gendarme pour l'Europe face à toute tentative de soulèvement prolétarien.

Staline ayant fait ses preuves comme bourreau du bolchevisme tout au long des années 30, c'est à lui que la bourgeoisie des pays "démocratiques" va enfin confier la responsabilité du maintien de l'ordre social en Europe. Après avoir été l'homme de la contre-révolution en URSS au milieu des années 20, Staline va être reconnu et salué comme l'homme de la "Libération". Ainsi, dès la fin de la guerre, les Alliés favorisent l'occupation russe partout où ont surgi des révoltes ouvrières notamment à Varsovie et à Budapest[1] [1]. Car l'Armée Rouge était la mieux placée pour ramener l'ordre dans ces pays soit en massacrant le prolétariat, soit en le détournant de son terrain de classe au nom du "socialisme". C'est bien pour cela que toute la bourgeoisie "démocratique" des pays vainqueurs non seulement offre en pâture à Staline les territoires à "haut risque social", mais appelle les PC au gouvernement dans la plupart des pays européens (notamment en France et en Italie) en leur dédiant une place de premier ordre dans les différents ministères (Thorez en France sera nommé vice-président du Conseil en 1944).

Cette politique pro-russe du bloc des "Alliés" à la "Libération" constituait la meilleure carte que pouvait jouer la bourgeoisie face au risque d'explosions ouvrières : seules les fractions staliniennes étaient en mesure de soumettre un prolétariat exsangue et affamé aux intérêts du capital national. Seuls ceux qui, dans les rangs ouvriers, colportaient l'ignoble mensonge de la "Russie communiste" pouvaient contrer toute velléité de soulèvement prolétarien en amenant les ouvriers enrôlés dans la "Résistance" à déposer les armes qui leur avaient été confiées pour massacrer leurs frères de classe.

Ainsi, jusqu'à la fin de la guerre, toute la bourgeoisie "démocratique" sera cul et chemise avec l'impérialisme russe et il sera conclu, en 44, entre Churchill, Roosevelt et Staline le fameux traité de Yalta où les "Alliés" accorderont à ce dernier, pour le prix du sang de ses 20 millions de victimes dans la guerre, non seulement les territoires obtenus lors du pacte germano-soviétique, mais encore la Pologne, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie et une partie de l'Allemagne, comme zone d'influence exclusive de l'URSS, faisant de ce pays une super-puissance impérialiste antagonique au bloc US. Voilà comment Staline a pu se faire payer les 20 millions d'êtres humains massacrés sur le front russe pour le compte des "démocraties" occidentales dans la plus abominable boucherie qu'ait connue l'humanité.

En agonisant, le stalinisme rend un dernier service à la bourgeoisie "démocratique"

Ainsi, l'histoire de ces soixante dix dernières années montre que 1' attitude des "démocraties" occidentales vis-à-vis du stalinisme n'a nullement été déterminée par une quelconque position de principe ou par un quelconque antagonisme inconciliable à l'égard du régime stalinien.

Aujourd'hui, la bourgeoisie "démocratique" n'a pas de mots assez durs pour dénoncer l'horreur qu'a représentée le stalinisme. Elle cherche à nous faire croire qu'elle a toujours abhorrer ses méthodes sanguinaires alors qu'elle en a été le meilleur allié lorsque ce régime de terreur servait ses intérêts de classe ou ses appétits impérialistes.

C'est avec la même duplicité, la même dégoûtante hypocrisie que la bourgeoisie "démocratique" d Occident salue en Gorbatchev l'homme qui a "osé mettre fin à plus d'un demi-siècle de dictature stalinienne". En témoignant aujourd'hui à Gorbatchev la même sympathie qu'elle avait, hier, témoignée à Staline, elle ne vise en réalité qu'un seul objectif: perpétuer le même mensonge consistant à identifier le stalinisme avec le communisme. Si, pendant la période la plus noire de la contre-révolution, ce mensonge a pu être exploité pour embrigader des millions d'ouvriers sous les drapeaux du capital grâce au mythe de la "patrie socialiste", aujourd'hui, au bout de 20 ans de reprise historique des combats de classe, toute cette campagne abjecte sur le thème de la "victoire du capitalisme sur le communisme" poursuit, en réalité, le même but : en continuant à assimiler le communisme au stalinisme, il s'agit, pour la bourgeoisie d'utiliser ce dernier comme repoussoir afin d'enterrer une nouvelle fois le communisme et effacer de la mémoire du prolétariat le souvenir d'Octobre, non pas pour son passé comme c'était le cas dans les années 30, mais pour l'avenir qu'il représente.

 


[1] [2] Dans ces deux villes, alors qu'elle se trouvait déjà dans leurs faubourgs, l'Armée "rouge* laissera écraser par l'armée allemande, sans bouger le petit doigt, les insurrections visant à chasser celle-ci. Staline confiait ainsi à Hitler le soin de massacrer des dizaines de milliers d'ouvriers en armes qui auraient pu contrarier ses plans. Le même cynisme avait d'ailleurs été affiché auparavant parles "démocraties occidentales vis-à-vis de l'Italie. En 43, alors que Mussolini avait été renversé et remplacé par le maréchal Badoglio, favorable aux Alliés, et que ces derniers contrôlaient déjà le Sud du pays, ils n'ont rien fait pour avancer vers le Nord. Il s'agissait de laisser les fascistes régler leur compte aux masses ouvrières qui s'étaient soulevées, sur un terrain de classe, dans les régions industrielles d'Italie du Nord. Interpellé pour cette passivité, Churchill répondra : "Il faut laisser les italiens mijoter dans leur jus".

 

Heritage de la Gauche Communiste: 

  • Stalinisme, le bloc de l'est [3]

PCF : l’agonie d’un bourreau du prolétariat

  • 2412 lectures

(D'après Révolution Internationale N°204; septembre 91)

A la suite du PCUS, le PCF va-t-il se désintégrer à son tour ?

Telle est l'une des grandes questions qui agitent aujourd'hui la bourgeoisie française. En son sein, nombreux sont ceux qui s'en inquiètent et que cette éventualité angoisse. Que la bourgeoisie nationale de l'extrême droite à l'extrême gauche se préoccupe autant du sort d'une de ses fractions les plus "méritantes", les plus actives et les plus efficaces dans ses entreprises anti-ouvrières, il n'y a là rien d'étonnant. L'ensemble de la bourgeoisie n'ignore pas que le parti stalinien demeure une des seules forces -avec sa courroie de transmission, la CGT- susceptible d'accomplir sa mission essentielle : encadrer le prolétariat, saboter et dévoyer les combats des ouvriers hors de leur terrain de classe, surtout à travers le rôle qu'il assume à l'heure actuelle, dans l'opposition.

C'est pourquoi la bourgeoisie est prête à soutenir par  tous les moyens n’importe quelle initiative réformatrice" ou "refondatrice" lancée par un quelconque Fiterman ou Le Pors pour tenter de "sauver la mise du PCF face à un appareil totalement sclérosé.

Le prolétariat, lui, n'a rien à faire de toute cette agitation. Il ne doit jamais oublier ce que furent les innombrables états de service du PCF contre la classe ouvrière. Nous ne pouvons ici qu'en rappeler certains parmi les plus éloquents :

  • quand, en 1935, le PCF dénonçait comme "provocateurs" et "agents à la solde des fascistes" les ouvriers des arsenaux de Brest et de Toulon en grève contre les décrets rabaissant les salaires, mis en oeuvre par un gouvernement qui annonçait le Front Populaire (et qu'en 1984, le ministre des Transports, Fiterman, remettait au goût du jour contre les ouvriers de la SNCF en grève à la gare Saint-Lazare) ;
  •  quand le secrétaire général du PCF, Thorez, "enseignait" aux ouvriers en 1936 qu'il "fallait savoir arrêter une grève" pour défendre l'économie nationale ;
  • quand, en 1944, "L'Humanité" poussait les ouvriers à s'entre-tuer dans la boucherie inter-impérialiste mondiale avec la plus répugnante propagande chauvine : "A chacun son boche" ou "Plus fort les coups sur le boche chancelant", envoyant ainsi des dizaines de milliers d'ouvriers au massacre, au nom de la défense aussi bien de la "patrie française" baptisée "Résistance" que de la "patrie du socialisme" ;
  • quand, dans le gouvernement d'"union nationale" à la fin de la guerre, en 1945, il cautionnait le bombardement des populations civiles à Sétif et Constantine pour mater leur révolte ;
  • quand Thorez appelait les ouvriers à "retrousser leurs manches" en 1946-1947 pour la "reconstruction de la patrie et de l'économie nationale";
  • quand le PCF soutenait tous les massacres d'ouvriers perpétrés par son "grand frère soviétique" en Allemagne de l'Est en 1953, en Hongrie et Pologne en 1956, quand il cautionnait en 1968 l'entrée des chars russes en Tchécoslovaquie et approuvait encore l'invasion de l'Afghanistan en 1979 ;
  • quand, dans les années 70 et 80 (et encore aujourd'hui), le PCF ne cessait de brailler "produisons français, travaillons au pays" dans son rôle jamais démenti de contremaître et de garde-chiourme au service du capital national ;
  • quand ces pseudo-champions de 1'"internationalisme prolétarien" envoyaient en 1979 -ce qu'un Le Pen n'a jamais osé- un bulldozer détruire à Vitry-sur-Seine un foyer d'immigrés maliens ;
  • quand, aux côtés du PS au gouvernement, ils imposaient les licenciements massifs à Talbot, Citroën, Renault, et votaient tous les crédits des expéditions militaires de l'impérialisme français, du Tchad au Liban.

Sans compter leur abjecte politique constante et quotidienne menée depuis des décennies, sur fond 'intimidation et de racket, pour saboter et dévoyer toutes les luttes ouvrières.

Qu'ils crèvent donc ces charognards, ces zélés larbins des oeuvres les plus ignobles de la bourgeoisie ! La classe ouvrière ne les pleurera pas et ne s'en plaindra pas.

Courants politiques: 

  • Stalinisme [4]

Heritage de la Gauche Communiste: 

  • Stalinisme, le bloc de l'est [3]

La "libération" de 1944 : le PCF parachève l’écrasement du prolétariat

  • 2528 lectures

(D'après Révolution Internationale N°122; juillet 1984)

  • Sachets de sable, éclats d'obus, drapeaux tricolores et autres grigris bradés à tous les étalages au son des fanfares militaires  Voilà l'ignoble fête sabbatique que vient d'organiser la bourgeoisie mondiale pour le 40ème anniversaire de la "Libération". Commémoration en grande pompe où la frénésie nationaliste, le fétichisme guerrier le plus immonde de la bourgeoisie décadente ont transformé les plages sanglantes du Débarquement en champ de foire. Faisant de ce carnage une marchandise, voilà que le capital se met à exploiter aujourd'hui le sang dans lequel il s'est vautré hier! Voilà la plus grande victoire que la bourgeoisie mondiale vient de célébrer : celle de l'enrôlement de dizaines de millions d'ouvriers dans la 2ème boucherie impérialiste !
  • Aujourd'hui, face à un prolétariat qui a relevé la tête, insoumis au drapeau national, ce n'est que sous forme de farce que le capital peut se permettre de répéter la tragédie du 6 juin 44.

Non ! Le jour J ne fût pas un jour de gloire pour le prolétariat décimé par la contre-révolution victorieuse ! Ce jour, de triste mémoire, ce fût un jour d'horreur où 20.000 cadavres des deux camps se sont échoués sous la mitraille capitaliste (et en 3 semaines, ce sont 250.000 soldats allemands qui ont été exterminés !), où des centaines de milliers de prolétaires, venus des contrées les plus "civilisées", les plus industrialisées du monde, sont allés au massacre, la peur au ventre, pataugeant dans la boue et le sang, pour une cause oui n'était pas la leur !

Non ! La guerre n'est pas un carnaval ! La guerre impérialiste, ultime issue à la crise du capital moribond, c'est le couronnement de la plus grande défaite du prolétariat, c'est le massacre de la seule force porteuse du devenir de l'humanité ! Non ! La "Libération" ne fût pas celle du prolétariat ! La "Libération" ce fût son enchaînement  à  "sa propre" bourgeoisie nationale, pour la défense d'un bloc contre un autre. Ce fût la libération des bombes sur Dresde, Hambourg, Hiroshima !

Et si, en ce jour de gloire pour la bourgeoisie, le PCF est resté par la force des choses discrètement dans les coulisses, s'il n'a pas été invité aux festivités aux côtés de ses complices Mitterrand, Thatcher, Reagan, Trudeau et consorts, on peut être sûr qu'il va se rattraper lors de la commémoration de la Libération de Paris qui constitue un de ses plus grands faits d'armes, celui qu'il revendique avec le plus d'arrogance, de répugnante fierté.

L'hystérie chauvine du PCF

  • "Vive la France immortelle ! Plus fort les coups sur le boche chancelant!" (l'"Humanité", 25/08/44).
  • "Pas un boche ne doit sortir vivant de Paris insurgé!"(l'"Humanité", 10/08/44).
  • "Pour en finir avec l'envahisseur exécré, à chaque parisien son boche!" (l'"Humanité", 24/08/44).

Jamais l'histoire de la lutte de classe n'avait vu succomber sous une telle hystérie chauvine les fractions les plus décisives du prolétariat ! Usurpateur d'un titre appartenant aux épisodes les plus glorieux de l'Internationale Communiste, c'est le PCF qui a entraîné des millions de prolétaires dans la barbarie capitaliste au nom de la lutte contre la barbarie. L'appel revanchard du PC à l'extermination de tous ceux qui, sous l'uniforme nazi, étaient pour bon nombre des prolétaires brisés par l'écrasement de la révolution en Allemagne, voilà ce que fût la "Libération" de la France ! Il est vrai qu'en appelant le prolétariat français à abattre comme du bétail le "boche indigne", le PC prétendait rendre leur "dignité d'homme" aux juifs persécutés !

Au moment même où des mouvements de désertion commençaient à se manifester chez les soldats allemands, au moment même où, .avec la déroute de la bourgeoisie hitlérienne, les ouvriers d'Allemagne pouvaient espérer voir se desserrer l'étau de la contre-révolution[1] [5], les slogans fratricides, patriotards du PCF ont réussi à désamorcer toute possibilité de fraternisation, enfouissant sous les décombres de la guerre, et pour des décennies, le mot d'ordre du Manifeste Communiste : "Les prolétaires n'ont pas de patrie, prolétaires de tous les pays unissez-vous!".

C'est à la "Libération" que le venin idéologique de l'anti-fascisme, inoculé par le PCF, est apparu dans sa nudité la plus scandaleuse, anesthésiant jusque dans ses moindres fondements la conscience de classe du prolétariat. Ceux qui ont prétendu renier les Noske et Scheidemann[2] [6] quelques 20 ans plus tôt, ceux qui sont devenus à leur tour les chiens de garde les plus serviles du capital, ont traîné une fois encore dans la boue et le sang l'appel des Bolcheviks à "transformer la guerre impérialiste en guerre civile". C'est, en effet, au nom de ce mot d'ordre, vidé de tout contenu révolutionnaire, que le PCF a présenté la "Libération" de Paris comme une grande insurrection populaire. Non! Ce n'est pas sur leur terrain de classe que les ouvriers de Pans se sont insurgés ! La grève générale de l'été 44, ce n'était pas la guerre civile que prônait la Gauche de Zimmerwald à l'heure où un Cachin[3] [7] lors de la 1ère guerre mondiale, abdiquait le drapeau rouge pour la bannière tricolore de l'Union Sacrée ! Non ! Le PCF n'a pas exhorté les prolétaires parisiens à retourner leurs armes contre "leur propre" bourgeoisie, mais contre leurs frères de classe, le "boche exécré"?

Un "Internationalisme" de façade

C'est à croire qu'en lançant ses mots d'ordre revanchards, le PCF a eu la mémoire bien courte ! N'a-t-il pas, au début de l'occupation, lui-même proclamé cet appel émouvant à la "fraternisation" avec ceux qu'ils appellent désormais "l'envahisseur exécré"?

  • "Il est particulièrement réconfortant en ces temps de malheur de voir de nombreux travailleurs parisiens s'entretenir amicalement avec les soldats allemands, soit dans la rue, soit au bistrot du coin. Bravo camarades, continuez, même si cela ne plaît pas à certains bourgeois aussi stupides que malfaisants ! La fraternité des peuples ne sera pas toujours une espérance, elle deviendra une réalité vivante!" (l’Humanité" du 4/07/40).

Telle fût l'ignoble hypocrisie d'un parti "ouvrier" qui s'est prostitué au capital : ce n'était pas à la fraternisation avec les prolétaires d'Allemagne que le PCF appelait, mais en réalité à la soumission à la bourgeoisie hitlérienne, alliée momentanée de l'URSS. Et ce n'est que sous la pression de l'impérialisme russe que le PCF s'est trouvé contraint, à son corps défendant, de ravaler pour un temps (le temps que durera le pacte germano-soviétique) ses slogans nationalistes au profit de mots d'ordre qu'avec sa chute dans le camp bourgeois il avait piétines, enterrés à tout jamais. Fidélité à la "patrie socialiste" obligeait !

Il suffit de rappeler, pour exemple, comment le PCF a enchaîné à leurs exploiteurs ces 100.000 mineurs du Nord-Pas-de-Calais qui s'étaient mis spontanément en grève au printemps 41, contre les conditions de travail imposées par le STO[4] [8]. D'abord en enfermant la grève dans le carcan syndical grâce à la reconstitution clandestine de la CGT qui, bénéficiant de l'auréole du martyr, a conduit les mineurs à la répression nazie (alors qu'au même moment se déroulait une grève identique de l'autre côté de la frontière, en Belgique) ; en appelant ensuite au calme, à la reprise du travail, usurpant et falsifiant le véritable contenu du défaitisme révolutionnaire : "Vous tous, mineurs, qui avez combattu côte à côte, restez unis et dites-vous bien que ce n 'est pas dans la victoire d'un impérialisme sur un autre que réside notre salut commun", pérorait l'"Humanité" du 20/06/41.

Deux jours plus tard, Hitler envahit l'URSS, libérant le PCF de ses états d'âme. Il va enfin pouvoir concilier ouvertement sa vocation nationaliste avec sa fidélité à Staline, enchaîner de nouveau le prolétariat au capital national en organisant la résistance armée contre le démon fasciste. Et tout cela au nom de la défense de cette '"patrie socialiste" qui, la veille encore, l'avait cocufié en flirtant honteusement avec le "boche "exécré" !

Quelle "libération" pour le prolétariat ?

Ce déferlement de chauvinisme à la "Libération", ce ne fût pas seulement l'extermination implacable de l’“ennemi extérieur".

Ce fût aussi, dans la logique tortionnaire de la Guépéou, la vindicte contre "l'ennemi intérieur", le meurtre organisé de tous ceux que la vermine stalinienne taxait de "collabo", d'"hitléro-trotskistes", de tous ceux qui hésitaient ou se refusaient à marcher au pas derrière les bannières des FFI. Avec l'épuration de la France "libre", francs-tireurs et partisans du PCF parachevaient leur besogne anti-ouvrière destinée au maintien de l'ordre bourgeois, à la sauvegarde de l'unité nationale contre toute déviation internationaliste. Ainsi ces pourvoyeurs de guerre pouvaient-ils oeuvrer à la reconstruction du capital national en appelant de nouveau les ouvriers à retrousser les manches, à "travailler partout avec ardeur, avec abnégation, en particulier dans les usines de guerre, à accroître sans cesse leur rendement, à dépasser les plans de production prévus" (Frachon).

Ainsi, en 44 comme en 36, Thorez appelait-il de nouveau les ouvriers à resserrer les rangs derrière le Front National : "Faire la guerre, créer une puissante armée française, reconstruire rapidement l'industrie, travailler et se battre, préparer effectivement dans l'union des coeurs et des cerveaux la renaissance de notre patrie, telles sont les tâches immédiates pour faire une France libre, forte et heureuse". (Thorez : "Oeuvres choisies").

La soumission à l'esclavage salarié, à la production de guerre était pour le PCF la forme la plus élevée du "devoir de classe". Telle fût la grande victoire "populaire" de la "Libération" : pour tous ces prolétaires saignés à blanc, abusés par les phrases sonores du Front Populaire, assujettis aux idéaux bourgeois jusqu'au sacrifice de leur vie, il y eût "de l'eau bénite d'abord, des injures ensuite, de la mitraille enfin, de la misère toujours" (Blanqui).

Il est vrai que le PCF s'était sauvagement battu dans la Résistance pour en finir avec "l'exploitation honteuse des ouvriers français par les hordes hitlériennes".

Il est tout aussi vrai que, dans la logique nationaliste du PCF, l'exploitation aux couleurs de la France "libre" n'avait désormais plus rien de honteux !

La grande "victoire" de la "Libération", ce fût aussi pour le prolétariat affamé comme jamais il ne l'a été sous l'occupation, la répression des grèves qui éclateront dès l'automne 44 ; répression organisée par le PCF au gouvernement, partageant avec De Gaulle la gestion du capital national. Voilà ce qui se tramait derrière la politique de "liquidation des traîtres" : la condamnation des grèves, considérées comme une "arme des trusts", comme une capitulation devant le "boche", fomentées par les "hitléro-trotskystes" !

Il faut dire que la bourgeoisie était loin d'avoir oublié la gigantesque vague révolutionnaire qui avait ébranlé tout l'édifice capitaliste à la fin de la 1ère guerre mondiale.

Pour que cela ne se reproduise pas, la bourgeoisie s'était assurée de l'écrasement complet du prolétariat avant de déclencher la 2ème guerre mondiale et, à la fin de celle-ci, elle avait pris toutes les précautions pour étouffer dans l'oeuf, par un quadrillage militaire systématique, tout surgissement de classe. En ce sens, dans la Sainte Alliance des "Libérateurs" de l'Europe, le PCF a largement contribué à chasser le spectre de la révolution, méritant bien l'hommage que De Gaulle lui rendra dans ses "Mémoires": "Les communistes n'essaieront aucun mouvement insurrectionnel. Bien mieux, tant que je gouvernerai, il n'y aura pas une seule grève".

Ainsi, après avoir fait trembler le monde bourgeois au lendemain de la 1ère guerre mondiale, jamais le prolétariat n'avait connu un tel désespoir, une telle honte. Jamais le capital moribond, broyant dans ses mâchoires les partis ouvriers, n'avait accouché de tels monstres. Jamais un parti de l'Internationale n'avait consommé sa trahison avec une telle arrogance.

Si, aujourd'hui encore, la bourgeoisie présente la plus grande défaite du prolétariat comme une victoire, le resurgissement historique de la lutte de classe, auquel nous assistons depuis 68, ne peut que la faire déchanter : le géant prolétarien s'est ressaisi. Il est revenu confirmer ce que Rosa Luxembourg annonçait en janvier 19, lors de la semaine sanglante en Allemagne :

"L'ordre règne à Berlin, sbires stupides ! Votre ordre est construit sur du sable. Dès demain, la Révolution se dressera de nouveau avec fracas, proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi : j'étais, je suis, je serai!".


[1] [9] En effet, vers la fin de la guerre éclatèrent dans toute l'Allemagne de nombreux mouvements insurrectionnels (mutineries de soldats, émeutes ouvrières à Berlin, Kiel, Brème) écrasés tant par le gendarme nazi que par les bombardements des Alliés sur les quartiers ouvriers.

[2] [10] Dirigeants du Parti Social-démocrate allemand, responsables à la tète du gouvernement de l'écrasement de la révolution allemande en 1919.

[3] [11] Dirigeant de la SFIO ; dès 1914, "jusqu'auboutiste", membre du gouvernement de l'Union Sacrée lors de la 1ère guerre mondiale; fondateur et grand orateur du PCF.

[4] [12] Service du Travail Obligatoire institué sous le régime de Vichy.

Courants politiques: 

  • Stalinisme [4]

PCF au gouvernement : 3 ANS DE LOYAUX SERVICES POUR LE CAPITAL ; Nous ne l'oublierons pas !

  • 2244 lectures
  • Nous ne l'oublierons pas !

(D'après Révolution Internationale N"124; juillet 84)

  • Hier, en 81, le PCF entrait au gouvernement pour construire une France "socialiste".
  • Aujourd'hui, il en sort : il ne serait plus d'accord avec la politique qu'il a pratiquée pendant 3 ans. Pourtant, cette politique n'a rien de nouveau ni d'exceptionnel pour lui : ce n'est pas la première fois que le PCF participe à un gouvernement : il y a été avec De Gaulle après la guerre. Et c'est bien la même politique qu'il a menée il y a 40 ans.
  • Une politique capitaliste.
  • Une politique anti-ouvrière.

Demain, ouvriers, il ne faudra pas oublier, quand le PCF parlera de la "défense des travailleurs", ce qu'il a toujours fait.

Il faudra garder bien en tête le travail effectué ces trois dernières années par ce parti qui se dit "communiste", mais dont la pratique n'est que la défense des intérêts de sa classe : la bourgeoisie.

Rappelons-nous sa participation à la politique militariste de la France, son soutien à l'augmentation énorme des budgets d'armement, à l'engagement dans les guerres du Liban et du Tchad. Il était au pouvoir. Il a approuvé et soutenu ces décisions. Rappelons-nous les premières mesures anti-ouvrières, dès 81, le plan Delors en 82, le deuxième plan Delors après les municipales en 83.

Il les a élaborées et il les a exécutées.

Rappelons-nous que les plans de licenciement jusqu'en 1988 sont déjà prêts.

Il était là pour les signer avant de partir.

Demain, quand il verra appliquer leurs plans et leurs mesures, il poussera un grand cri : "C'est un scandale !" Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, de toutes façons, ce sera pour les besoins de la politique du capital, contre les intérêts de la classe ouvrière.

Nous n’oublierons pas ces trois années !

Le PCF dans la guerre

Comme toute la bourgeoisie, de l'Est à l'Ouest, c'est sous couvert de la paix que le PC a dit OUI aux votes des budgets militaires. Il peut s'enorgueillir, par exemple, d'avoir participé en janvier à la meilleure vente d'armements français jamais réalisée à l'Arabie Saoudite. Meilleur marchand de canons que la droite!

Il était là quand, au nom de la paix, le bloc US assassinait à Sabra et Chat Ila pour mieux légitimer sa présence au Moyen-Orient ensuite. Il était au gouvernement pendant trois ans de massacres au Liban, en Irak, en Iran...

Il était là aussi quand les troupes françaises, envoyées par son gouvernement, opéraient au Tchad.

C'est normal. N'est-il pas un des plus ardents défenseurs du capital français ? Vaillant patriote, n'a-t-il pas déjà montré sa fidélité au drapeau national en 39-45, n'a-t-il pas crié et appelé à "chacun son boche" à la "Libération" ?.

Demain, quand il dénoncera les guerres, il ne faudra pas oublier qu'il ne le fait que pour mieux nous y conduire.

Le PCF et ses mesures "sociales"... d’austérité

Non, nous n'oublierons pas non plus le dévouement au gouvernement qu'ont montré les 4 ministres PC au pouvoir :

“Je crois que la présence des communistes est utile... indispensable à la majorité pour réussir. C'est une position unitaire, constructive.” a encore affirmé Pierre Juquin en février 84, 5 mois à peine avant la sortie du PC du gouvernement. Les ministres PC ont effectivement bien travaillé aux côtés du PS. Qu'on en juge:

IMPOTS : le PC accepte et vote le 2ème plan Delors en mars 83. 10% d'impôts supplémentaires pour la "solidarité nationale". 1% exceptionnel pour la Sécurité Sociale, reconduit lors du vote pour le budget de 84.

SALAIRES : la gauche a fait ce que partout la bourgeoisie a été contrainte de faire sous la pression de la crise économique, qu'elle soit "de droite" ou "de gauche" : bloquer les salaires. Elle l'a fait lors du premier plan Delors, en 82. CE plan-là, le PC "pour la France", et contre les ouvriers, l'a voté.

Dans cette dégradation des salaires, le ministre "communiste" Le Pors a joué un grand rôle. Un des secteurs les plus touchés a en effet été celui des "nantis", de ceux qui ont le privilège "royal" d'après lui d'avoir la sécurité de l'emploi : les fonctionnaires. Pourtant, ce secteur où la gauche avait promis d'embaucher, enregistre déjà 30 à 40.000 suppressions d'emplois, et 5 à 10.000 sont prévues avant fin 85.

Nos "nantis" ont eu l'immense privilège, sous le ministère Le Pors, d'avoir leurs salaires bloqués, et, pour 84 un blocage de l'augmentation indexée de 5% quel que soit le taux d'inflation.

Merci, patron. Quand demain, le PC organisera des manifestations et des grèves contre la baisse des salaires et du pouvoir d'achat, nous nous rappellerons que c'est lui aussi qui l'a votée et exécutée.

SANTE : là encore, le PCF peut être particulièrement fier de la bonne gestion en ce domaine. Ralite a été ministre de la santé. Son successeur peut le remercier de la justesse de ses analyses, puisqu'après avoir exécuté ses mesures, la Sécurité Sociale est aujourd'hui excédentaire. Nos "justiciers" sociaux ont compris que le déficit provenait du fait qu'il y avait trop de malades et trop d'infirmiers. Qu'à cela ne tienne ! 20F par jour de forfait décourage le malade et le boute plus rapidement hors du lit. Quant au personnel soignant, il y a eu en 84, 1.500 infirmiers recrutés pour 30.000 en 82, et 24.000 mises à la retraite par an !

ALLOCATIONS CHOMAGE : là aussi, la gestion capitaliste a été efficace. Conçue à l'origine pour trouver des emplois aux chômeurs, l'ANPE passe aujourd'hui plus de temps à les évincer de leurs droits qu'autre chose. On ne peut pas à la fois soulager la misère des prolétaires et les finances de l'Etat capitaliste. En novembre 82, le gouvernement PC-PS a réussi à économiser 10 milliards de francs sur ce poste et à éliminer 287.000 chômeurs du régime d'indemnisation.

  • en faisant dépendre la durée du versement des allocations des mois et des années travaillées avant la mise au chômage.
  • en limitant le cumul entre allocations chômage et indemnités de licenciements.
  • en réduisant l'allocation spéciale octroyée pour licenciement économique.

EMPLOI : en 81, rappelons-nous la croisade des chevaliers PC et PS contre le chômage. Que de mots ! Car la réalité, c'est les 2.000 de Talbot, les 24.000 du plan acier en Lorraine dans les 4 ans qui viennent, les 6.000 dans le charbonnage en 84, qui seront suivis de 30.000 autres avant 88 ! Aujourd'hui Citroën et Creusot-Loire, demain Renault. Dégraissage, vidange, quel secteur a été épargné à part "armement ces trois dernières années ?

En avril 84, les statistiques montrent qu'il y a 1800 chômeurs de plus par jour, et augmentation de 11,4% des licenciements sur l’année.

Le Lancelot du licenciement, c'est Ralite. Et demain, quand le PCF viendra nous dire qu'il faut "agir, s'unir contre le chômage", il faudra se rappeler que c’est lui qui était au gouvernement quand les plans de licenciement ont été décidés.

Il faudra se rappeler que ces plans joliment appelés "restructuration industrielle" ont été élabores notamment le 30 janvier 84 à Matignon, où s'étaient réunis 13 ministres, dont Fiterman, Rigout et Ralite.

Ces 3 ans passés à la gestion de l'Etat capitaliste montre le PCF sous son vrai visage, contre les ouvriers. Il a montré sa nature, et quand il protestera dans l'opposition contre des mesures comme celles qu'il a promues, ce ne sera que pour mieux nous empêcher de nous battre contre la classe dont il fait partie, ce sera pour tenter de nous contrôler.

Le PCF contre les luttes ouvrières

Quand il appellera à la lutte, il faudra nous souvenir que dans les premières mesures que son gouvernement a prises en arrivant au pouvoir, il y a eu, sous prétexte de sécurité bien sûr, le renforcement des forces de police. Augmentation de 20% du budget de l'intérieur en 82. 7800 postes supplémentaires dans la police entre 82 et 83.

Et c'est cette police qui est intervenue pour vider des usines occupées par les grévistes à plusieurs reprises. Rappelons-nous Peugeot-Talbot. Rappelons-nous Citroën.

Et quand un journaliste demande à Fiterman, alors ministre des transports, s'il compte recourir à la force contre les grèves d'Air-France, de la RATP et de la SNCF, en octobre 81, il répond: "Je dois veiller aux besoins des usagers. Dans la réalisation de cette tâche, je serai toujours prêt à prendre toutes mes responsabilités". A quoi lui répond Vivien (RPR) : "Je vous félicite. Je veux dire que vous savez prendre les grévistes en main. Continuez..."

Il a continué, il y a deux mois à peine, en organisant une chasse aux sorcières contre les grévistes de la gare St Lazare.

Le PCF est passé maître dans l'art de monter les ouvriers les uns contre les autres : des "faux chômeurs" qui volent leurs allocations aux "vrais chômeurs", aux ghettos immigrés qui "volent leur pain au français" ou des fonctionnaires trop "nantis", tout est bon pour légitimer l'attaque qu'il fera dans le secteur dénoncé. On l'a vu pour légitimer les baisses de salaires des fonctionnaires. On l'a vu pour légitimer les coupes sombres dans les allocations chômage et l'élimination de chômeurs des listes de l'ANPE. On le voit de manière ignoble aussi pour les ouvriers immigrés. Non content de les faire traquer en permanence par la police, le PCF les dénonce comme posant "des problèmes de charges sociales, de scolarité, de chômage"...

Il y a 4 ans, le maire de Vitry (PC) donne l'ordre d'attaquer à coups de bulldozer un foyer immigré de la commune. Aujourd'hui, il a obtenu le droit légitime de déloger de ces taudis les immigrés qui y vivent encore -sans les reloger bien sûr !- mais au-delà de ces méthodes infectes, préconisées et pratiquées par le PCF, le but recherché est d'éjecter le plus d'ouvriers possible de la production : les ouvriers français à la rue, les ouvriers immigrés dans leur pays de misère.

Nous n'oublierons pas que le PCF et le PS ont compté sur nous pour supporter en silence leur crise économique, pour accepter l'exploitation et les licenciements pour les besoins et les profits de LEUR classe.

En 45, Thorez disait aux ouvriers : "si des ouvriers doivent mourir à leur tâche, les femmes les remplaceront pour gagner la bataille de la production". En août 83, Krasucki (membre du comité central du PC) essayait le même coup : "La rigueur pour nous, a un autre sens. La notion d'effort ne nous rebute pas. Les travailleurs y sont aptes. "

Mais les ouvriers ont montré qu'ils n'étaient pas prêts à se laisser licencier et affamer en silence, des charbonnages du nord aux chantiers navals méditerranéens.

En 1950, la bourgeoisie envoie les CRS pour évacuer 500 ouvriers enfermés dans l'usine Renault. L'Humanité présente l'occupation de l'usine par la police comme une grande victoire des ouvriers qui ont su déjouer la provocation". C'était LEUR victoire, contre les ouvriers de Renault.

En décembre 83, le PC présente le résultat des négociations sur le nombre de licenciements à Talbot (1900 au lieu de 3000) comme "satisfaisant", et Ralite, ministre PC comme "intéressant". C'était satisfaisant et intéressant pour eux, pas pour les ouvriers. Ralite ajoute que pour lui, les négociations sont l'aboutissement "d'une consultation constructive marquée par la démarche active et responsable des travailleurs de Talbot et des syndicats".

A ce résultat "intéressant", les ouvriers de Talbot ont répondu de manière sûrement un peu trop "active" au gré du gouvernement ! Les victoires de la gauche, les intérêts de la gauche ne sont pas ceux des ouvriers, et la lutte à Talbot, terminée comme Renault en 1950, par l'envoi des flics pour faire sortir les grévistes de l'usine, restera dans nos mémoires.

Courants politiques: 

  • Stalinisme [4]

TROTSKISTES : Les derniers défenseurs du stalinisme

  • 2718 lectures

(D'après Révolution Internationale N°205; octobre 91)

  • C'est toujours face aux grands événements historiques que se révèle clairement la frontière séparant les véritables organisations révolutionnaires de celles qui n'ont de révolutionnaire que le nom. Ainsi, avec l'effondrement de l'URSS et du régime stalinien, l'heure est maintenant venue pour les organisations trotskistes de rendre des comptes à la classe ouvrière.
  • C'est à cette tâche de déblayage du terrain de classe que les révolutionnaires doivent continuer à s'atteler en rappelant d'abord aux ouvriers ce qu'a été le trotskisme et ce qu'il cherche aujourd'hui à leur faire oublier.

Pendant près de cinquante ans, chiens de garde de la contre-révolution stalinienne

En continuant à se réclamer du fameux "Programme de transition" de la "IVe Internationale" élaboré par Trotski en 1938, les organisations du courant trotskiste n'ont cessé d'inoculer dans les rangs ouvriers l'ignoble mensonge selon lequel l'URSS serait jusqu'à aujourd'hui un "Etat ouvrier", une société "en' transition entre le capitalisme et le communisme" au sein de laquelle n'existerait pas l'exploitation de la classe ouvrière. C'est ainsi que la IVe Internationale, en reprenant à son propre compte cette erreur fatale de Trotski, affirmait toujours, cinquante ans après, par la voix de son "grand théoricien", Ernest Mandel :

  • "L'URSS reste, comme au lendemain de la révolution d'Octobre 1917, une société de transition entre le capitalisme et le socialisme. (...) La bureaucratie n'est pas une nouvelle classe dominante (...) Il s'agit d'une couche sociale privilégiée du prolétariat, qui fonde son pouvoir sur les conquêtes de la révolution socialiste d'Octobre : nationalisation des moyens de production, planification économique, monopole étatique du commerce extérieur. (...) En tant que couche sociale, elle reste adversaire d'un rétablissement du capitalisme en URSS." (E. Mandel, "Introduction au marxisme", 1983.)

De même, Pierre Frank, cet autre grand ponte de l'internationale trotskiste, écrivait, dix ans après l'écrasement du prolétariat en Hongrie par l'Armée rouge en 1956 :

  • "Nous maintenons sans réserve la conception qui a présidé à l'élaboration du programme de 1938, non par simple attachement au passé et piété envers lui, mais parce que cette conception reste plus valable que jamais, pour toutes les parties du monde. " (P. Frank, introduction au "Programme de transition".)

Mais aujourd'hui que le vent tourne, écoutons ce que nous disent les trotskistes de la IVe Internationale :

  • "La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) a condamné sans réserve dès le 19 août le putsch stalinien dont le but était de rétablir l'ordre bureaucratique. (...) Il faut maintenant aller Jusqu'au bout dans le démantèlement du pouvoir bureaucratique." (Déclaration du comité central de la LCR, dans "Rouge" n° 1461).

Ainsi, après avoir défendu, pendant des décennies, l'idée que la bureaucratie stalinienne était de nature ouvrière, voilà maintenant que ces girouettes cherchent à nous faire oublier leur crime en saluant "sans réserve" la chute de cette bureaucratie avec la même ferveur qu'il mettait naguère à la présenter comme une "couche privilégiée du prolétariat" !

Que les trotskistes, dans le passé, aient été persécutés par Staline et les staliniens, qu'ils aient toujours "dénoncé" la bureaucratie comme une expression de la dégénérescence de I'"Etat Ouvrier", ne change rien à l'affaire. Ce qu'ils ont toujours cherché à faire croire aux ouvriers, c est que cette bureaucratie était malgré tout un moindre mal, voire même un mal "nécessaire", puisqu'elle était la garante de la préservation des "acquis d'Octobre". C'est encore en s'appuyant sur la vision erronée de Trotski selon laquelle “la bureaucratie continue à remplir une fonction nécessaire" puisqu'elle "est la gardienne d'une partie des conquêtes de la classe ouvrière" (Trotski, "La Révolution trahie", 1936) que les trotskistes, pendant toutes ces années, ont cautionné et apporté leur soutien ("critique") à cette clique bourgeoise.

Alors que, dans les mêmes années 30, la Gauche Communiste (dont nous nous revendiquons pleinement) affirmait, elle, qu'il ne subsistait plus en URSS le moindre acquis de la révolution d'Octobre, Trotski, lui, continuait à s'accrocher désespérément à l'espoir illusoire de sauver la révolution russe. C'est cette dangereuse erreur, fondée sur une incompréhension de la période, qui a conduit Trotski à ne pas voir la rupture radicale entre la Russie des soviets de 1917 et l'URSS stalinienne des années 30. Mais ce qui était de la part de Trotski une erreur opportuniste extrêmement grave est devenu de la part de ses épigones de la IVe Internationale une politique ouvertement "contre-révolutionnaire. Malgré son analyse erronée de la nature de l'URSS dans les années 30, et bien qu'il n'ait pas compris que la période n'était pas la même que celle de 1917, Trotski affirmait néanmoins que seule la révolution prolétarienne dans les autres pays, et notamment en Europe occidentale, pourrait sauver la révolution russe. Il affirmait que si le prolétariat européen ne se soulevait pas contre sa propre bourgeoisie dans la deuxième guerre mondiale, alors, cela signifierait que l'URSS redeviendrait un Etat capitaliste.

Cela, les trotskistes de la IVe internationale se sont toujours gardés de le mentionner. Et pour cause ! En tronquant la vision de leur maître à penser, ils pouvaient ainsi utiliser le prestige de 1 ancien chef de l'Armée rouge dans le mouvement ouvrier comme feuille de vigne pour berner les prolétaires et masquer leur propre politique bourgeoise de défense du capital russe dans l'arène impérialiste mondiale.

Une preuve entre toutes les autres qui révèle encore plus clairement la nature bourgeoise de ces chiens de garde du stalinisme réside dans la manière dont ils justifient l'existence d'"acquis ouvriers" en URSS : "planification de l'économie, nationalisation des moyens de production, monopole du commerce extérieur". Une telle vision révèle de toute évidence que ces gens-là ne se situent nullement du point de vue des intérêts de la classe ouvrière, de ses conditions d'existence, mais du point de vue de la gestion de l'économie nationale. Que l'économie soit planifiée ou non, que le commerce extérieur soit un monopole de l'Etat ou qu'il soit entre les mains de capitalistes privés, que les entreprises soient nationalisées ou qu'elles soient privées, cela change-t-il quelque chose pour la classe ouvrière ? Ces apprentis bourgeois ont toujours été bien en peine de répondre à la question, pour la simple raison que les conditions d'exploitation du prolétariat en URSS ont toujours été jusqu'à présent le dernier de leur souci. Et pour cause ! Puisqu'il n'y a pas de bourgeoisie, puisque l'URSS n'est pas un Etat capitaliste, il ne peut y avoir d'exploitation de la force de travail des prolétaires. Quand on sait combien de souffrances et de sacrifices a coûtés à la classe ouvrière cette "économie planifiée" si chère à nos trotskistes (exploitation féroce digne des sociétés esclavagistes, cadences infernales pour réaliser le "plan", misère, pénurie, déportation massive dans les camps de travail), quand on sait que, pendant toute la période stalinienne, les gestionnaires de l'économie planifiée ont glorifié le stakhanovisme comme un exemple de fidélité à la "construction du socialisme", quand on sait que l'URSS a été pendant des décennies un gigantesque camp de concentration, prétendre qu'il s'agit la d'un "Etat ouvrier", ce n'est pas seulement prendre les prolétaires pour des imbéciles, c'est clairement chercher à les enchaîner au char du capital russe et de son effroyable machine d'exploitation et d'oppression.

Quant à l'orientation de l'économie vers la satisfaction croissante des besoins humains qui devrait, pour des marxistes, caractériser une période de transition du capitalisme au socialisme, parlons-en ! Pendant plus d'un demi-siècle, cette fameuse économie planifiée considérée par les trotskistes comme le "nec plus ultra" de la prétendue "société de transition" en URSS s'est essentiellement orientée vers le développement de la production de guerre pour permettre à 'Etat stalinien de se lancer dans la course effrénée aux armements et défendre ses intérêts impérialistes sur la scène mondiale. En absorbant près d'un tiers du PNB de l'URSS, au détriment de l'industrie de biens de consommation, cette économie ("planifiée" !) de guerre n'a fait durant des décennies qu'accentuer toujours plus le degré insupportable de misère et d'exploitation du prolétariat.

Et cette orientation du capital russe vers le développement de la production d'armements a été encore justifiée ainsi par toutes ces sinistres crapules : "Les travailleurs doivent effectivement défendre l'URSS contre toute tentative de l impérialisme d'y rétablir le règne du capitalisme. " (E. Mandel, ouvrage cité.) C'est encore au nom des fameux "acquis d'Octobre" que les trotskistes, pendant toute la période de la "guerre froide", ont appelé les prolétaires à s'entre-tuer pour le succès d'un camp bourgeois contre un autre en avançant le mot d'ordre de "défense inconditionnelle de l'URSS" face à l'impérialisme yankee (ce même impérialisme derrière lequel la IVe Internationale n'avait d'ailleurs pas hésité à se ranger pendant la seconde guerre mondiale lorsqu'elle participait, dans la Résistance, à la lutte contre le fascisme aux côtés de toutes les forces "démocratiques" occidentales dirigées par Roosevelt, Churchill et de Gaulle).

Dans toutes les prétendues "luttes de libération nationale" auxquelles ils ont participé depuis la fin de la guerre, notamment au Vietnam, là non plus, ce ne sont pas les intérêts de la classe ouvrière que défendaient les trotskistes, mais bien ceux de l'impérialisme russe contre le bloc américain.

Quant à la thèse de la prétendue supériorité de l'économie planifiée sur le capitalisme occidental, tant vantée par les trotskistes (qui ont repris l'idée de Trotski d'après laquelle les succès économiques de l'URSS en 1936 seraient "la preuve expérimentale de la viabilité des méthodes socialistes"), elle ne visait qu'un seul objectif : propager le vieux mensonge bourgeois consistant à identifier cette forme monstrueuse de capitalisme d'Etat à du socialisme.

Courants politiques: 

  • Trotskysme [13]

Heritage de la Gauche Communiste: 

  • Stalinisme, le bloc de l'est [3]

Les trotskistes persistent et signent dans la défense de l'État stalinien

  • 2628 lectures

(D'après Révolution Internationale N°206; novembre 91)

  • S'il ne reste plus aujourd'hui un seul stalinien pour oser encore entonner l'hymne de la supériorité du modèle économique soviétique, eh bien, semble-t-on se dire chez les trotskistes, c'est nous qui le ferons. Dans cet effort, reconnaissons qu'on aura rarement publié plus monumentale pièce d'abrutissement intellectuel que ces lignes d'un insoutenable lyrisme :
  • "L'économie étatisée et planifiée de l'Union Soviétique était et est encore, au moins virtuellement, un acquis pour tout le prolétariat et pour toute l'humanité."
  • L'auteur d'une si énorme incongruité ?
  • Lutte Ouvrière (LO) et sa revue théorique "Lutte de Classe" (dans l'article "L'URSS après le putsch", p. 25, de la parution d'octobre dernier).

Alors que plus de soixante ans d'"économie étatisée et planifiée" à la Staline débouchent présentement en URSS, au su et au vu de tout le monde, sur un consternant et effroyable tableau de banqueroute totale et de chaos de la société soviétique, avec la plus sordide misère pour la classe ouvrière de ce pays, le déni des réalités que trahissent les amis d'Arlette Laguiller est proprement à couper le souffle. Même un Marchais ne se risquerait plus à prononcer un pareil dithyrambe et il faut être possède, comme LO, d'un fanatisme absolu du capitalisme d'Etat qu'elle baptise "socialiste" pour le crier à tue-tête en 1991. Mais ayant de toute évidence décidé de prendre les ouvriers auxquels elle s'adresse pour de complets crétins, la rédaction de "Lutte de Classe" poursuit son lamentable papier en ces termes : "Aujourd'hui, nous le disons encore, tant que la propriété étatique des entreprises existe, tant que la planification même en crise existe, nous considérons que le prolétariat soviétique comme le prolétariat mondial, ont quelque chose à défendre en URSS et que l'URSS est encore d'une certaine façon un pays qui appartient à tous les prolétaires du monde. " (Article cité, pp. 26-27.)

Un tel discours est avant tout une inqualifiable insulte proférée contre la mémoire des millions et des millions d'ouvriers soviétiques qui, hier, furent les victimes de la féroce exploitation capitaliste de Staline, et jetée à la face de leurs enfants qui, aujourd'hui, sont abaissés au dernier seuil de la pauvreté par les héritiers et les ayants droit du dictateur géorgien, à quelque fraction (conservatrice, réformatrice ou libérale") bourgeoise qu'ils appartiennent. Par rapport au prolétariat mondial, qui subit aujourd'hui la sauvage attaque de la crise économique du capitalisme aux quatre horizons du monde, lui désigner l'Etat russe en ruine comme le patrimoine qu'il faut défendre et considérer malgré tout comme un pas vers le socialisme, c'est, plus qu'une incommensurable imbécillité, un crime.

LO, cependant, n'a pas le monopole trotskiste de cette entreprise volontaire de destruction de l'intelligence ouvrière. Un certain "Groupe pour la reconstruction de la IVe Internationale" adressait en effet à la fin du mois de septembre une lettre publique à la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) ainsi qu'au Parti Communiste Internationaliste[1] [14] où l'on a pu lire cette autre impensable littérature : "Toutes les analyses des trotskistes et de Léon Trotski ont été confirmées, tous les pronostics ont été réalisés. En URSS, c'est la révolution politique qui déferle et impose le respect du dernier combat de Lénine contre le chauvinisme grand-russe, pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes (...). Ce sont les masses, et la jeunesse soviétique en premier lieu, qui ont abattu les objets de culte de la bureaucratie stalinienne (...). Le stalinisme se meurt. Le stalinisme ne se relèvera jamais de la révolution politique en URSS."... Illuminisme crapuleux, odieuse menée de démoralisation de la classe ouvrière ourdie sous le nom de Lénine : on sait que, au sein du mouvement a-classiste (bien entendu manipulé par les différentes fractions de l'appareil d'Etat aux prises en URSS) qui abat "les objets de culte de la bureaucratie stalinienne", se trouve nombre d'ouvriers pour couvrir d'ordures les statues de Lénine. De sorte que tout vrai révolutionnaire peut certes parler d'une confusion navrante et d'un déboussolement inévitable, vu le contexte, des prolétaires soviétiques. Il ne peut nullement dire, dans lé sens contraire, que ce mouvement constitue une révolution politique voire une quelconque expression prolétarienne authentiquement et positivement orientée vers les intérêts de la classe ouvrière mondiale. Ou bien l'on se situe du point de vue anti-ouvrier et sciemment falsificateur de la classe dominante. Et c'est bien le cas de tous les trotskistes, ces hommes de terrain désignés par la bourgeoisie pour répandre l'obscurantisme dans les rangs ouvriers.

Au nom des prétendus acquis résiduels de la révolution russe (pourtant définitivement vaincue en 1927), au nom de ce qu'ils appellent toujours l'"Etat ouvrier dégénéré", de la "patrie socialiste" et du progrès humain que réaliserait pour eux 1'"économie soviétique étatisée et planifiée, les épigones de Trotski se sont faits depuis la seconde guerre mondiale jusqu'à aujourd'hui et avec un zèle de tous les instants, les laquais objectifs du stalinisme. Ils ont, de manière critique, peut-être, mais effective, cautionné l'asservissement du prolétariat russe à l'Etat capitaliste d'URSS. A d'innombrables reprises depuis 1939, ils ont invité les prolétaires de Russie et du monde entier à soutenir jusqu'au prix du sacrifice de leur vie les brigandages impérialistes de l'Union Soviétique.

Non contents d'avoir secondé avec zèle la bourgeoisie russe, les trotskistes n'ont cessé de faire croire, et plus que jamais aujourd'hui, aux ouvriers des pays développés que le stalinisme faisait "malgré tout" bel et bien partie de leur patrimoine et de leur être historiques. Ils participent ainsi de la maniéré la plus efficacement bourgeoise à la campagne d'une bourgeoisie occidentale dont le but avéré est de semer ignominieusement la confusion entre le communisme ainsi que l'histoire véritable du mouvement ouvrier révolutionnaire, et cet avatar hideux du capitalisme d'Etat qu'est le stalinisme.

Nous avons ici même consacré le mois passé aux trotskistes, un article détaillé pour dresser le réquisitoire prolétarien contre leurs multiples malfaisances bourgeoises. Nous comprenons bien que la déconfiture de leur idole soviétique sème un trouble profond parmi leurs organisations, de la LCR à LO. Mais on aurait tort de se contenter d'en rire et de railler la bêtise que la déconvenue politique fait émerger d'elles car ce serait induire les ouvriers à sous-estimer l'ennemi de classe mortel qu'elles représentent. Comme l'ensemble de la bourgeoisie, la composante trotskiste, à l'extrême gauche du capital, sait faire de son propre affaiblissement historique et de sa décomposition politique, une arme de confusionnisme contre la classe ouvrière. Veufs ou orphelins de l'"Etat ouvrier dégénéré", PCI, LCR, LO et Cie occupent une place de choix dans le gang des démocrates bourgeois : qui mieux qu'eux peuvent entraver, dévoyer, dénaturer la prise de conscience du prolétariat mondial, dans le rôle d'embaumeur du cadavre du stalinisme honni ?


[1] [15] PCI. Il s'agit du courant qu'on appelait naguère "lambertiste" et dont (si l'on en juge par leur rhétorique) doivent provenir, suite à une récente scission ou à une exclusion, les signataires de ce libellé.

Situations territoriales: 

  • Vie de la bourgeoisie en France [16]

Courants politiques: 

  • Trotskysme [13]

Heritage de la Gauche Communiste: 

  • Stalinisme, le bloc de l'est [3]

URL source:https://fr.internationalism.org/content/effondrement-du-stalinisme/iii-democrates-staliniens-trotskistes-ils-sont-tous-contre-classe

Liens
[1] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_1#_ftn1 [2] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_1#_ftnref1 [3] https://fr.internationalism.org/tag/heritage-gauche-communiste/stalinisme-bloc-lest [4] https://fr.internationalism.org/tag/courants-politiques/stalinisme [5] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_3#_ftn1 [6] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_3#_ftn2 [7] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_3#_ftn3 [8] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_3#_ftn4 [9] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_3#_ftnref1 [10] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_3#_ftnref2 [11] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_3#_ftnref3 [12] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_3#_ftnref4 [13] https://fr.internationalism.org/tag/courants-politiques/trotskysme [14] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_6#_ftn1 [15] https://fr.internationalism.org/brochure/effondt_stal_III_6#_ftnref1 [16] https://fr.internationalism.org/tag/situations-territoriales/vie-bourgeoisie-france