Le Courant communiste international organise une permanence en ligne le samedi 15 mai à 15h.
Les permanences sont des moments de débat ouverts à tous ceux qui veulent se rencontrer et discuter avec la CCI.
Nous invitons chaleureusement tous nos lecteurs et tous nos sympathisants à y participer afin de poursuivre la réflexion sur la situation historique et de confronter les points de vue. Les camarades sont également invités à nous faire part des enjeux qu'ils aimeraient aborder.
Si vous souhaitez assister à cette rencontre, vous pouvez envoyer un message à notre adresse internet ([email protected] [1]) ou dans la rubrique « nous contacter [2] » de notre site web, en indiquant les enjeux que vous aimeriez aborder, afin que nous puissions mieux organiser la discussion.
Les modalités techniques de connexion au séjour seront communiquées ultérieurement aux camarades qui auront répondu à l'appel.
Le 28 avril dernier, un «black-out» géant frappait toute la péninsule ibérique, soudainement privée d’électricité, son activité paralysée pendant près de huit heures, semant la pagaille et le chaos dans la circulation des métros, des tramways et des trains, bloquant les véhicules privés de signalisation, avec des pannes d’ascenseurs et des personnes enfermées à l’intérieur, provoquant l’annulation des vols dans les aéroports, générant la fermeture des magasins et une véritable galère pour toute la population.
Cet épisode spectaculaire est une illustration non seulement de la fragilité sur le plan énergétique des États les plus puissants, mais encore un des symptômes supplémentaires d’une accumulation de fléaux et de catastrophes qui frappent un monde lui-même de plus en plus désordonné et chaotique. Si cet événement est «sans précédent» en Espagne, il n’est évidemment pas unique et on pourrait rappeler que bien d’autres coupures géantes d’électricité ont eu lieu en différents endroits du monde auparavant. Ce fut le cas par exemple en Inde en 2012, une des plus importantes à ce jour, tout comme celle qui s’était produite aux États-Unis dans des parties du nord-est et dans le Midwest, jusque vers l’Ontario canadien en août 2003.
Bien que liés parfois à des aléas climatiques, comme de violents orages, les problèmes d’alimentation en électricité ont souvent eu pour origine les défaillances de réseaux vétustes ou plus ou moins bien entretenus du fait de maintenances déficientes, faute de crédits suffisants. La crise économique profonde, le manque d’investissement et les désordres croissants de la société, les tensions impérialistes entre États, ne pourront d’ailleurs que favoriser les conditions pour de futures coupures de courant aux conséquences imprévisibles, mais pouvant se révéler dramatiques. L’énergie, comme nous pouvons le constater avec la guerre actuelle entre la Russie et l’Ukraine, est devenu davantage un enjeu stratégique que commercial, une arme de guerre par elle-même[1] [4].
Au moment de la rédaction de cet article, les origines de l’immense panne de courant en Espagne et au Portugal n’ont pas encore été établies (touchant aussi partiellement et momentanément la France, au Pays basque). Bien que la connexion des réseaux soit optimisée afin de permettre une régulation de la distribution d’électricité, le black-out sur la péninsule reste «inexpliqué» par les autorités. Nul doute que le fait d’une cyberattaque, même si l’hypothèse a été très vite écartée, était une éventualité crédible au vu de la dégradation des tensions géopolitiques actuelles.
En réalité, au-delà de notre ignorance sur les causes et de la prudence qui s’impose, la raison «technique» du black-out n’a pas plus d’importance que cela pour définir une lecture politique de ce qui s’est produit. Pris en lui-même, le phénomène de cette «panne» brutale pourra trouver une explication particulière. La question qui nous semble la plus pertinente est plutôt de souligner le contexte dans lequel s’est produit l’événement, en tant que phénomène illustratif d’un système à bout de souffle.
Comme pour d’autres phénomènes qui peuvent se produire et se traduire par de véritables tragédies, un tel black-out doit être compris dans un contexte où les accidents et les catastrophes s’accumulent, ou leur rythme d’apparition, leur intensité et leur ampleur ne cessent de croître depuis plus de trente ans. Une situation globale telle que Marx ne pouvait bien sûr pas imaginer à son époque, mais dont il avait été tout de même capable d’anticiper en révélant la dynamique historique du mode de production capitaliste. En percevant les contradictions internes du système et les germes de sa crise et sa décadence future comme de tout mode de production et d’exploitation devenu obsolète, Marx notait que le capitalisme a ceci de particulier qu’il fait surgir «une épidémie sociale, qui a toute autre époque aurait d’emblée semblé absurde, l’épidémie de la surproduction[2] [5]«. Bien entendu, il ne s’agit pas ici d’attribuer la panne d’électricité à une origine purement économique. Ce que nous voulons exprimer ici, c’est que l’obsolescence du capitalisme, en décadence depuis plus de cent ans, du fait de sa crise économique devenue chronique et surtout de l’absence de perspective autre que la misère et la destruction, plonge toute la société dans des convulsions qui sont aujourd’hui celles de sa phase ultime, sa décomposition.
En effet, «la phase de décomposition apparaît comme celle résultant de l’accumulation de toutes ces caractéristiques d’un système moribond, celle qui parachève et chapeaute trois quarts de siècle d’agonie d’un mode de production condamné par l’histoire[3] [6]». Avec une crise économique et sociale plongeant les prolétaires et les populations dans la pauvreté, les tensions guerrières accrues, la multiplication des catastrophes liées au changement climatique, les accidents industriels et phénomènes comme les pénuries, cette coupure d’électricité reste un symptôme comme d’autres qui ne peuvent qu’augmenter fortement.
C’est ce que nous n’avons cessé de mettre en évidence depuis plus de trente ans dans nos articles, alors que ces phénomènes étaient moins fréquents, plus étalés dans le temps et dans l’espace, permettant à la bourgeoisie de mieux faire passer ses propres explications «particulières» afin d’isoler les cas et de dédouaner son système. Ainsi, par exemple, à propos des inondations ou des sécheresses, les médias évoquaient de simple «catastrophes naturelles». Mais avec la multiplication des phénomènes, notamment la catastrophe planétaire du Covid-19, elle a été obligée d’invoquer plus nettement «l’irresponsabilité» des «hommes» ou de tel ou tel individu.
Aujourd’hui, à part culpabiliser en cherchant des coupables et des bouc-émissaires, la bourgeoisie trouve toujours un tas d’explications, comme elle pourra probablement le faire à l’issue de son enquête en cours pour ce récent black-out. Ce qu’elle ne pourra jamais nous dire, en revanche, c’est que son système est en faillite et qu’il ne pourra que générer de nouvelles tragédies. La cécité de la bourgeoisie est à l’image de son cynisme et de sa cupidité, une barbarie croissante que seul le prolétariat pourra surmonter et vaincre par la révolution.
Les célébrations du 80e anniversaire de la «Victoire en Europe», le 8 mai, de Londres à Moscou, donnent toujours lieu à des défilés militaires, afin que personne ne pense que la Seconde Guerre mondiale (comme celle de 1914-1918) était la «der des ders» …
On nous dit que le prix de la liberté se paie par une vigilance éternelle et que nous devons donc être armés jusqu’aux dents et toujours prêts à nous enrôler pour la cause nationale. N’est-ce pas cela ?
On prétend que mai 1945 a été la victoire de la démocratie sur le fascisme, de la liberté sur la tyrannie et les massacres. Ce n’était cependant pas «tout à fait» la «Victoire» au Japon : les alliés démocratiques devaient encore commettre leurs propres massacres à Hiroshima et Nagasaki avec le largage des premières bombes atomiques, avec pour mission essentiel d’envoyer ainsi un avertissement à l’URSS, l’alliée d’hier et le nouvel ennemi totalitaire de demain. Ainsi, la Seconde Guerre mondiale fut immédiatement suivie par les préparatifs de la Troisième à travers une «Guerre froide» qui ne fut pas si froide que ça pour les millions de personnes brûlées et massacrées par les guerres par procuration sans fin entre les deux blocs impérialistes mis en place au lendemain de la Guerre mondiale. Telle fut la véritable nature des conflits sanglants en Chine, en Corée, au Vietnam, en Afrique et au Moyen-Orient au cours des quatre décennies suivantes.
La «Guerre froide» a pris fin avec l'effondrement du «bloc de l'Est» mais, privée d'un ennemi unificateur, l'alliance occidentale a aussitôt, à son tour, commencé à se déliter. Certaines de ses institutions officielles, comme l'OTAN, subsistent encore. Mais le nouveau régime à la Maison-Blanche entend «dire les choses telles qu'elles sont» : comme l'avait dit Lord Palmerston, il n'y a «ni amis ni ennemis permanents, seulement des intérêts nationaux permanents». C'est donc désormais «l'Amérique d'abord», Trump et ses collaborateurs s'employant à démanteler les derniers vestiges de l'ordre mondial d'après-guerre.
Dans la lignée de la propagande qui a récemment ciblé l'Europe, Trump veut rebaptiser le «Jour de la Victoire en Europe» : «Jour de la Victoire de la Seconde Guerre mondiale» ; tandis que le «Jour de l'Armistice» deviendra «Jour de la Victoire de la Première Guerre mondiale». Trump minimise ainsi la contribution des puissances européennes à la défaite de l’Allemagne nazie, insistant sur le fait que «nous avons gagné les deux guerres, personne ne pouvait nous égaler en termes de bravoure, de force et de génie militaire». C'est un nouveau coup de pied calculé dans la fourmilière des puissances européennes, de ces «profiteurs», qui n’ont pu être sauvés que par la bienveillance des Américains dans les deux guerres mondiales. Trump ne mentionne pas que l’aide américaine n’était pas exactement gratuite : les Britanniques, par exemple, payèrent jusqu’en 2006 leurs dettes de guerre aux États-Unis ; plus lourd encore : ils ont été obligés d’abandonner leur Empire pour faire place à la nouvelle hégémonie mondiale des États-Unis.
Pour ceux qui rejettent les rituels en l'honneur de l'État-nation et qui adhèrent encore au mot d’ordre du mouvement, «les prolétaire n'ont pas de patrie», peu importe qui prétend avoir apporté la plus grande contribution à la boucherie inter-impérialiste des deux guerres mondiales et de la guerre froide. Pour la classe ouvrière, 1945 ne marqua pas une victoire mais le fond d’une profonde défaite historique. En 1917-1918, les révolutions ouvrières en Russie, en Allemagne et ailleurs mirent fin à la Guerre et, pendant un bref intermède, laissèrent entrevoir la perspective d'un monde sans États-nations concurrents ni belligérants. Mais la révolution fut vaincue par les efforts conjugués de la social-démocratie, du fascisme et du stalinisme, et la Seconde Guerre mondiale s'acheva avec les deux camps impérialistes écrasant la moindre menace d'opposition de la classe ouvrière à la guerre. Après les grèves massives du nord de l'Italie en 1943, où des slogans contre la guerre firent leur apparition, la menace fut suffisante pour que Mussolini soit destitué par ses camarades fascistes et que Churchill suspende l'avancée de son armée depuis le sud de l'Italie pour «laisser les Italiens mijoter dans leur jus», ce qui signifiait permettre aux forces hitlériennes de mener la répression nécessaire contre les travailleurs. Puis vinrent les bombardements incendiaires de Hambourg, Dresde et Berlin, pour étouffer tout risque de révolte prolétarienne en Allemagne.
Aujourd'hui, le divorce entre les États-Unis et l'Europe, ainsi que la poursuite des massacres en Ukraine, s'accompagnent de nouvelles exigences de la part de nos dirigeants : être prêts à offrir vie et travail pour la défense nationale. Mais ils sont également conscients de la nécessité de nous le marteler sans cesse, précisément parce que la classe ouvrière se montre aujourd'hui bien moins disposée à consentir à des sacrifices qui ne peuvent jamais servir ses propres intérêts ; elle l'a notamment démontré lors des grandes vagues de grèves mondiales en mai-juin 1968 en France et en Italie en 1969, culminant en Pologne en 1980, et avec les mouvements de classe moins spectaculaires mais néanmoins profondément significatifs qui ont débuté avec l'«Été du mécontentement» en Grande-Bretagne en 2022 et qui se dessinent aujourd'hui dans le monde entier.
Notre seule victoire sera le renversement du capitalisme mondial !
Amos (6 mai)
Le bombardement massif par les États-Unis, dans la nuit 21 au 22 juin, de cibles militaires en Iran constitue une nouvelle étape de l’aggravation des tensions et du chaos guerrier, de la désolation et la barbarie sans trêve dans la région.Face la gamme étendue des différentes formes de soutien d’un camp impérialiste contre un autre qui vont occuper toute la scène médiatique et sociale, les prolétaires de tous les pays doivent rejeter toute prétendue « solution » au conflit qui vise à les enchaîner dans le soutien à tel ou tel pays, à telle ou telle fraction bourgeoise. Les révolutionnaires doivent combattre pour le seul principe qui mérite d’être défendu, l’internationalisme prolétarien. La seule lutte qui pourra délivrer l’humanité de la barbarie guerrière, c’est la lutte de classe, pour le renversement de ce système miné par la crise et les besoins de l’économie de guerre.Face à la gravité de la situation et l’importance cruciale de défendre l’internationalisme prolétarien, nous modifions le thème de nos prochaines réunions publiques à Marseille et à Bruxelles, initialement prévues pour discuter de notre Manifeste sur l’écologie.
La CCI a récemment publié un Manifeste sur la crise écologique [14], répondant à la question « Est-il possible d’arrêter la destruction de la planète ? » du point de vue de la classe ouvrière et de l’avenir de l’humanité.
Toutes les « solutions » à la crise écologique proposées par la classe dirigeante sont vaines. Le capitalisme est un système fondé sur l’exploitation de la classe ouvrière et de la nature. Dès le début, il s’est fondé sur le saccage et la destruction de l’environnement naturel, mais aujourd’hui, il montre que sa survie est incompatible avec la survie de l’humanité. Le capitalisme est une forme de société obsolète et décadente depuis plus de cent ans. Ce long déclin a atteint une phase terminale, une impasse où la guerre, les crises de surproduction et les destructions écologiques agissent les unes sur les autres pour produire un terrible tourbillon de destruction.
Mais il existe une alternative au cauchemar que réalise le capitalisme : la lutte internationale de la classe exploitée pour le renversement du capitalisme et la construction d’une société communiste.
Pour discuter de ces questions importantes, nous organisons une réunion publique en ligne (en anglais) le samedi 21 juin de 15h00 à 18h00. Pour participer à cette réunion, contactez nous sur : [email protected] [15].
Des réunions publiques physiques sont également organisées à :
- Paris, le 14 juin au CICP 21 ter rue Voltaire 75011 Paris à 15h
- Marseille, le 28 juin à 15h à Mille Bâbords 61 Rue Consolât 13001 Marseille
Le Manifeste sur la crise écologique [14] a été produit en format papier pour être distribué lors des réunions et des manifestations. Il peut également être consulté sur notre site web
Plus le temps s’écoule, plus les atrocités s’accumulent, plus les mots sont insuffisants pour décrire le mouroir à ciel ouvert de Gaza. Après le carnage mené par le Hamas, le 7 octobre 2023, la riposte israélienne dépasse tous les niveaux de barbarie. La plupart des plus de 50 000 morts causés par les bombardements et les raids de Tsahal sont des civils, des enfants, des prolétaires sans défense. L’armée israélienne vise délibérément des regroupements de civils et les infrastructures vitales et sanitaires, elle pousse volontairement la population à migrer d’un bout à l’autre du territoire de la gigantesque prison qu’est Gaza et à abandonner tout ce qu’elle possède pour essayer désespérément de se maintenir en vie. Maîtresse des frontières de l’enclave, elle affame cyniquement la population en limitant l’approvisionnement en eau et en nourriture, entrave l’entrée de médicaments et de matériel médical indispensable pour soigner les dizaines de milliers de blessés et détruit dans une orgie de violence méthodiquement tout ce qui y a été construit.
Les « grandes démocraties occidentales » multiplient les déclarations horrifiées face aux atrocités. Elles ont des paroles de plus en plus dures envers le gouvernement israélien, mais ne prennent aucune mesure, comme l’arrêt des livraisons d’armes et de munitions, pour arrêter le bain de sang. Ce ne sont que des cris d’orfraie et pour cause ! Des massacres en Irak, en Afghanistan ou au Vietnam aux bombardements au phosphore des villes allemande de Dresde et Hambourg ou les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, les pays occidentaux, comme tous les pays du monde, n’ont jamais reculé devant les massacres les plus atroces pour faire prévaloir leurs sordides intérêts. L’anniversaire du 8 mai 1945, fêté en grande pompe comme la « victoire sur la barbarie nazie », exprime toute l’hypocrisie des dirigeants de ces puissances démocratiques qui s’accommodent du génocide en cours, toujours prêtes à tous les mensonges et toutes les amnésies pour masquer qu’elles-mêmes ont les mains pleines du sang des victimes des massacres coloniaux et des deux guerres mondiales.
Cette barbarie déchaînée par les deux camps, même s’ils sont asymétriques, nous la voyons à l’œuvre partout dans le monde : en Syrie et au Liban, au Soudan et au Yémen, par Inde au Pakistan, en Ukraine ou au Congo. Certes, les massacres à Gaza trouvent leur source dans 75 années de confrontations entre bourgeoisies israéliennes et palestiniennes et de grenouillages impérialistes au Proche-Orient, mais ils ont pour fondement une origine commune à tous les conflits, clairement posée par Rosa Luxemburg et Lénine au début du XXe siècle : avec l’entrée du capitalisme dans sa phase de déclin historique, s’ouvrait l’ère de « l’impérialisme, stade suprême du capitalisme ». Tous les États capitalistes doivent désormais défendre leurs intérêts au détriment direct de leurs concurrents internationaux. Aucun État ne saurait se soustraire à cette logique. Aucun État ne pouvant renoncer à défendre sa place sur le marché mondial, tous les coups, même les plus ignobles, les plus barbares, les plus répugnants, sont permis.
La période actuelle, celle de la phase ultime de décomposition du système, ne fait qu’accentuer l’escalade dans la barbarie. Il y a 35 ans dans nos Thèses sur la décomposition, nous écrivions déjà : « Ainsi [nous voyons] le développement du terrorisme, des prises d’otages, comme moyens de la guerre entre États, au détriment des “lois” que le capitalisme s’était données par le passé pour “réglementer” les conflits entre fractions de la classe dominante ». À Gaza, le Hamas utilise des otages comme bouclier humain pour tenter d’endiguer la riposte militaire israélienne, en même temps que l’armée israélienne utilise les deux millions d’habitants de la bande de Gaza comme monnaie d’échange avec son ennemi palestinien. Chaque camp utilise la menace contre les civils dans sa lutte contre son ennemi.
Du fait de la fragmentation politique croissante des factions bourgeoises, une politique orientée vers la défense cohérente des intérêts de l’État apparaît de plus en plus difficile, voire impossible. Ce phénomène qui existe dans tous les pays se traduit par une politique générale de chacun-pour-soi menée par une grande partie de l’appareil politique bourgeois. (1) Ce chacun-pour-soi se traduit en Israël par le fait que, dans sa lutte désespérée pour sa survie politique, Netanyahu est devenu un projectile incontrôlé pour le parrain américain, à la tête d’un gouvernement, intégrant des factions sioniste d’extrême-droite irresponsables qui ne cachent plus leur intention d’appliquer une « solution finale » au problème palestinien, un gouvernement qui ne fait même plus semblant de prendre en considération la vie des otages détenus par le Hamas ou celle des civils palestiniens, en Cisjordanie comme à Gaza. Il n’y a plus qu’une fuite en avant nihiliste dans la barbarie, dont la conclusion ne peut être que l’élimination physique, par le massacre ou l’exil, de l’ensemble des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Il s’agit fondamentalement de la même logique que celle du Hamas, celle des classes dominantes incarnant la logique répressive et militariste à outrance : les otages, vivants ou morts, n’ont jamais empêché la population de Gaza de subir des représailles atroces, ni le Hamas de porter le crime et d’exercer sa propre répression contre les Palestiniens manifestant pour arrêter le carnage !
Voilà clairement tout le futur que nous réserve le capitalisme : Le massacre massif de civils à travers des guerres n’épargnant personne, l’appétit de vengeance pure, l’extermination des opposants politiques et des factions ennemies, la destruction totale de villes entières, d’hôpitaux et d’écoles, le développement d’idéologies totalement irrationnelles basées sur la religion, sur des visions complotistes, sur une méfiance envers tous et envers tout. L’aboutissement, c’est la destruction de toute vie organisée pour l’humanité entière et on peut déjà voir que ce cancer qui ronge le capitalisme a des métastases partout sur la planète.
La seule perspective alternative face à cette dynamique destructrice est le développement de la lutte prolétarienne contre les sacrifices humains, économiques, sociaux, culturels qu’impose cette société en décomposition. Le prolétariat est la seule classe dont la perspective propre s’oppose frontalement à celle de la bourgeoisie. Plus que jamais, le seul avenir de l’Humanité est entre les mains de la classe ouvrière, seule classe révolutionnaire dans le capitalisme. Elle seule, par son combat qui n’a pas de frontière, est capable de défendre un principe potentiellement salvateur : celui de l’internationalisme prolétarien. A Gaza comme ailleurs, face aux confrontations impérialistes de plus en plus nombreuses et sanglantes, il n’y a aucun camp, aucun belligérant à soutenir.
HD, le 25 mai 2025
1 L’irruption au pouvoir du gang Trump aux États-Unis en est une expression, mais on retrouve peu ou prou la même situation en Corée du Sud, en Argentine, dans la quasi-totalité des pays européens.
À l’occasion des 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous republions, ci-dessous, deux articles de L’Etincelle, organe de la Fraction française de la Gauche communiste. En 1945, en pleine hystérie nationaliste, alors que l’Europe était « libérée » du nazisme par les forces Alliées, une poignée de militants révolutionnaires maintenait la flamme de l’internationalisme prolétarien en dénonçant la guerre impérialiste et tous les camps en conflit : la barbarie du nazisme n’était pas un produit de la « folie humaine » mais du capitalisme décadent ; les Alliées, avec leurs bombardements massifs ou leurs bombes nucléaires, n’avaient rien à envier en matière de barbarie à leurs adversaires ; le militarisme demeurait, comme aujourd’hui, le mode de vie du capitalisme décadent.
Au péril de leur vie, ils collaient des affiches, jetaient des tracts dans les trains partant pour le front, lançaient des appels à tous les soldats et ouvriers leur demandant de manifester leur solidarité de classe par-delà les frontières, de cesser le feu et de baisser les armes, de s'unir tous contre le capitalisme mondial.
- « Buchenwald, Maideneck : démagogie macabre », L’Etincelle n° 6 (juin 1945) [17].
Nous republions également deux extraits de notre brochure Fascisme & démocratie deux expressions de la dictature du capital [18] : « Les crimes nazis [19] » et « Les massacres et les crimes des grandes démocraties [20] »
Liens
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[17] https://fr.internationalism.org/french/brochures/democratie_fascisme_Fraction%20francaise_Gauche_communiste_etincelle_n%C2%B06.htm
[18] https://fr.internationalism.org/content/fascisme-democratie-deux-expressions-dictature-du-capital
[19] https://fr.internationalism.org/french/brochures/fascisme_democratie_crimes_nazysme.htm
[20] https://fr.internationalism.org/french/brochures/fascisme_democratie_massacres_et_crimes.htm