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ICCOnline - septembre 2021

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Permanence en ligne du 18 septembre 2021

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Révolution Internationale, section en France du Courant Communiste International, organise une permanence en ligne le samedi 18 septembre à partir de 14h.
Ces permanences sont des lieux de débat ouverts à tous ceux qui souhaitent rencontrer et discuter avec le CCI. Nous invitons vivement tous nos lecteurs, contacts et sympathisants à venir y débattre afin de poursuivre la réflexion sur les enjeux de la situation et confronter les points de vue.
Les lecteurs qui souhaitent participer aux permanences en ligne peuvent adresser un message sur notre adresse électronique ([email protected] [1]) ou dans la rubrique “contact [2]” de notre site internet, en signalant quelles questions ils voudraient aborder, afin de nous permettre d’organiser au mieux les débats. Les modalités techniques pour se connecter à la permanence seront communiquées par retour de courriel.

Vie du CCI: 

  • Permanences [3]

Rubrique: 

Réunions publiques et permanences du CCI

Polarisation des tensions et instabilité des alliances

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Polarisation des tensions en mer de Chine

L’administration Biden maintient non seulement les mesures agressives économiques contre la Chine, mises en œuvre par Trump, mais elle a surtout accentué la pression sur le plan politique (défense des droits des Ouïghours et de Hong Kong, rapprochement avec Taïwan avec qui elle négocie pour le moment un accord commercial, accusations de piratage informatique) et également au niveau militaire en mer de Chine, et ceci de façon assez spectaculaire depuis début avril :

  • le 7 avril, les États-Unis déployaient un groupe de porte-avions (l’USS Theodore Roosevelt, accompagné de sa flottille) dans la mer de Chine du Sud et le destroyer lance-missiles USS John S. McCain a transité par le détroit de Taïwan (situé entre la Chine et Taïwan) ;
  • le 11 mai, Des navires américains, français (le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre et la frégate Surcouf), japonais et australiens ont commencé des exercices militaires conjoints (ARC21) en mer de Chine orientale, les premiers du genre dans cette zone stratégique, non loin des Senkaku, îlots inhabités, administrés par le Japon en mer de Chine orientale, revendiqués par Pékin, qui les appelle Diaoyu. Avant ces exercices-là, les bâtiments français avaient participé aux exercices La Pérouse dans le golfe du Bengale avec des navires américains, australiens, indiens   japonais. Ensuite, le Tonnerre est passé au sud de Taïwan pour rejoindre le Japon, tandis que le Surcouf optait aussi pour le détroit de Taïwan ;
  • La présence française au Japon doit être suivie, en 2021, de celle de la frégate allemande Hessen, Berlin exprimant en 2020 son souhait d’être plus présent dans l’Indo-Pacifique, et l’archipel accueillera en 2022 le groupe aéronaval britannique Queen Elizabeth.
  • En septembre, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie ont annoncé un nouvel accord de défense, connu sous le nom d'"Aukus", qui vise à étendre la présence militaire de ces pays dans les mers entourant la Chine. Les trois pays partageront des renseignements militaires et des connaissances technologiques qui permettront à l'Australie de construire des sous-marins à propulsion nucléaire. Le pacte Aukus constitue une gifle pour la France, l'Australie annulant le contrat du siècle contrat de plus de 50 milliard[1] d’euros avec la France pour la construction d'une flotte de sous-marins. Réagissant avec fureur, la France a rappelé ses ambassadeurs des États-Unis et d'Australie. La Chine a dénoncé le pacte comme le début d'une nouvelle guerre froide, même si elle se réjouit sans doute de ces nouvelles divisions entre ses rivaux occidentaux[2].

La Chine pour sa part a réagi furieusement à ces pressions politiques et militaires, particulièrement celles qui concernent Taïwan :

  • début avril, face à la présence de la flotte US, le porte-avions Liaoning accompagné de 5 navires de guerre a opéré dans les eaux à l’est de "l’île rebelle". Des chasseurs taïwanais ont dû décoller en catastrophe pour repousser l’entrée de quinze avions chinois dans la zone d’identification de la défense aérienne de Taiwan ;
  • le 19 mai, un think tank basé à Hong Kong et affilié au Parti communiste chinois a rendu publique une étude soulignant que les tensions dans le détroit de Taïwan étaient devenues si fortes qu’elles indiquent un risque de guerre "qui n’a jamais été aussi élevé" entre la Chine continentale et Taïwan.
  • le 15 juin, en réponse à la réunion de l’OTAN marquant une certaine concordance entre les États-Unis et l’Union européenne sur le dossier chinois, vingt-huit avions de combat chinois sont entrés dans la Zone d’identification de défense aérienne de l’ancienne Formose, soit la plus grande incursion de chasseurs et de bombardiers de l’Armée populaire de libération jamais enregistrée ;
  • début juillet, le magazine chinois Naval and Merchant Ships a diffusé un projet d’attaque surprise contre Taïwan en trois étapes, qui conduirait à une défaite totale des forces armées de la "province rebelle".

Fin août, le rapport annuel du ministère taïwanais de la Défense alertait que la Chine "peut maintenant combiner des opérations numériques de son armée qui auraient pour conséquences, dans un premier temps, de paralyser nos défenses aériennes, les centres de commandement en mer et nos capacités de contre-attaquer, ce qui constitue une menace gigantesque pour nous" (P.-A. Donnet, La Chine en mesure de paralyser la défense taïwanaise, selon Taipei, Asialyst, 02.09.21).

Mises en garde, menaces et intimidations se sont donc succédé ces derniers mois en mer de Chine. Elles soulignent la pression croissante exercée par les USA sur la Chine. Dans ce contexte, les États-Unis font tout pour entraîner derrière eux d’autres pays asiatiques, inquiets des velléités expansionnistes de Pékin ("L’exercice ARC21 est un moyen de dissuasion face au comportement de plus en plus agressif de la Chine dans la région", juge Takashi Kawakami, directeur de l’Institut d’études internationales de l’université Takushoku (Japon), cité le 14 mai par le quotidien Les Echos). Les USA tentent ainsi de créer une sorte d’ OTAN asiatique, le QUAD, réunissant les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde. D’autre part et dans le même sens, Biden veut raviver l’OTAN dans le but d’entraîner les pays européens dans sa politique de pression contre la Chine.

Pour compléter le tableau, les tensions entre l’OTAN et la Russie ne doivent pas être négligées non plus : après l’incident du vol Ryanair détourné et intercepté par le Belarus pour arrêter un dissident, réfugié en Lituanie, il y a eu en juin les manœuvres de l’OTAN en Mer Noire au large de l’Ukraine, où un accrochage s’est produit entre une frégate anglaise et des navires russes, et, en septembre, des manœuvres conjointes entre armées russe et biélorusse aux frontières de la Pologne et des Pays Baltes.

Ces événements confirment que la montée des tensions impérialistes génère une certaine polarisation entre les USA et la Chine d’un côté et entre l’OTAN et la Russie de l’autre, ce qui pousse par contrecoup la Chine et la Russie à renforcer leurs liens réciproques afin de faire face aux USA et l’OTAN.

La décomposition engendre l’instabilité

Cependant, la "débâcle de Kaboul" (cf. notre article "Derrière le déclin des États-Unis, le déclin du monde capitaliste [4]" sur notre site) souligne combien la décomposition et la déstabilisation persistante accélérée par la crise du Covid-19 stimulent les forces centrifuges, exacerbent le "chacun pour soi" des divers impérialismes, contrecarrant ainsi constamment toute stabilisation des alliances :
  • Le retrait US précipité d’Afghanistan, conçu pour concentrer les forces militaires face à la Chine, s’est fait sans concertation des alliés, alors que Biden avait promis quelques mois auparavant au sommet du G7 et à la réunion de l’OTAN le retour de la concertation et de la coordination ; ce retrait signifie de fait aussi l’abandon par les USA de leurs alliés sur place (cf. déjà auparavant le lâchage des Kurdes et le refroidissement des relations avec l'Arabie saoudite) et ne peut que renforcer la méfiance de pays comme l’Inde ou la Corée du Sud face à un allié qui se montre peu fiable, ainsi que la détermination européenne de créer des structures de défense plus indépendantes des USA.
  • D’autre part, le retour au pouvoir des Talibans constitue un danger potentiel sérieux pour les infiltrations islamistes en Chine (via le "problème Ouïghours"), surtout que leurs alliés, les Talibans pakistanais (les TTP) sont engagés dans une campagne d’attentats contre les chantiers de la "nouvelle route de la soie", ayant déjà entraîné la mort d’une dizaine de "coopérants" chinois. Cela incite la Chine à intensifier ses tentatives de s’implanter dans les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale (Turkménistan, Tadjikistan et Ouzbékistan) pour contrer le danger. Mais ces républiques font traditionnellement partie de la zone d’influence russe, ce qui augmente le danger de confrontation avec cet "allié stratégique", avec lequel de toute façon ses intérêts à long terme l’opposent fondamentalement : la nouvelle route de la soie contourne la Russie et cette dernière se méfie de l’emprise économique croissante de la Chine sur ses territoires sibériens ;
  • Le chaos et le chacun pour soi impérialiste dans le monde accentuent constamment l’imprédictibilité du positionnement des divers États : les USA se voient obligés de maintenir la pression par des bombardements aériens réguliers sur des milices chiites qui harcellent leurs forces en Irak ; les Russes doivent "jouer aux pompiers" dans la confrontation armée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, instillée par le chacun pour soi impérialiste de la Turquie ; l’extension du chaos dans la Corne de l’Afrique à travers la guerre civile en Éthiopie, avec l’implication du Soudan et de l’Égypte qui soutiennent la région du Tigray et l’Érythrée le gouvernement central éthiopien, bouleverse en particulier les plans chinois qui faisaient de l’Éthiopie un point d’appui pour leur "Belt and Road project" en Afrique du Nord-Est et avaient dans ce but installé une base militaire à Djibouti.
  • L’expansion incontrôlée de la pandémie liée à la généralisation du variant delta demande une attention plus grande des États pour la situation intérieure qui peut avoir un impact imprédictible sur leur politique impérialiste. Ainsi, la stagnation de la vaccination aux USA, après un départ initial en force, provoque une nouvelle vague de contamination dans les États du centre et du sud. Ceci engendre de nouvelles mesures coercitives de l’administration Biden qui ravivent à leur tour les récriminations des partisans de Trump. De même en Russie, le gouvernement est confronté avec une recrudescence de l’épidémie, alors que la vaccination piétine et que la population est extrêmement méfiante envers les vaccins russes, ce qui a amené le maire de Moscou (où 15% de la population est vaccinée) à prendre des mesures rendant la vaccination quasi obligatoire.

En Chine, où le gouvernement mise sur l’immunité collective avant d’ouvrir le pays, la situation sanitaire préoccupante demande une attention constante. D’une part, en attendant d’atteindre celle-ci, la Chine impose des lock-down stricts chaque fois que des infections sont identifiées, ce qui entrave lourdement les activités commerciales. Ainsi, en mai dernier, après l’infection de quelques dockers du port de Yantian, le troisième port de conteneurs du Monde avait été totalement isolé pendant une semaine, les travailleurs étant forcés de passer la quarantaine sur place. Aujourd’hui à nouveau, des régions entières sont confinées à cause de l’expansion du variant delta, l’éruption la plus forte depuis Wuhan en décembre 2019. Ensuite, cette recherche de l’immunité collective a poussé un certain nombre de provinces et de villes chinoises à imposer de lourdes sanctions aux récalcitrants. Ces initiatives ont soulevé de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux chinois de sorte qu’elles ont été stoppées par le gouvernement, car elles tendaient à "mettre en péril la cohésion nationale". Enfin, le problème le plus grave est sans doute les données de plus en plus convergentes sur l’efficacité limitée des vaccins chinois.

Dans un tel contexte, la montée des tensions guerrières est inéluctable. D’un côté, elle indique une certaine polarisation, surtout entre les USA et la Chine, soulignée par une agressivité croissante des USA, qui savent que, malgré les investissements énormes de la Chine pour la modernisation de ses forces armées, ces dernières ne peuvent encore rivaliser avec la puissance militaire des États-Unis, en particulier dans les airs, les mers et au niveau de l’arsenal nucléaire.

Cependant, le chaos et le chacun pour soi exacerbé rendent constamment toute alliance instable, stimulent les appétits impérialistes tous azimuts et poussent plutôt les puissances majeures à éviter une confrontation directe entre leurs armées, avec engagement massif de militaires sur le terrain ("boots on the ground"), comme l’illustre le retrait des soldats US d’Afghanistan. Elles ont plutôt recours à des sociétés militaires privées (organisation Wagner par les Russes, Blackwater/Academi par les USA, …) ou encore à des milices locales pour mener des actions sur le terrain : utilisation des milices sunnites syriennes par la Turquie en Lybie et en Azerbaïdjan, des milices kurdes par les USA en Syrie et Irak, du Hezbollah ou de milices chiites irakiennes par l’Iran en Syrie, de milices soudanaises par l’Arabie Saoudite au Yémen, ….

Dès lors, la forme que prend l’expansion de ces tensions annonce une multiplication de confrontations guerrières toujours plus sanglantes et barbares dans un environnement marqué par instabilité et le chaos.

18.09.21/ R. Havanais


[1] https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20210917-australie-apr%C3%A8s-la-rupture-du-contrat-du-si%C3%A8cle-avec-la-france-la-question-du-co%C3%BBt-de-ce-revirement [5]

[2] Nous analyserons la signification et les implications de ce nouveau pacte dans un prochain article.

 

Rubrique: 

L’exacerbation des tensions impérialistes en temps de Covid-19

Les fruits amers de la "guerre contre le terrorisme"

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À l'occasion du 20e « anniversaire » des attentats du 11 septembre à New York, nous attirons l'attention de nos lecteurs sur notre article principal de la Revue internationale n° 107 : « A New York comme ailleurs: le capitalisme sème la mort ». L'article dénonce le massacre de milliers de civils, en majorité des prolétaires, comme un acte de guerre impérialiste, mais expose en même temps les larmes hypocrites versées par la classe dirigeante. Comme le dit l'article, « l'attaque de New York n'était pas une “attaque contre la civilisation”, elle était l'expression de la “civilisation” bourgeoise ». Les terroristes qui ont détruit les tours jumelles sont de petits assassins insignifiants si l'on compare leur action au nombre gigantesque de morts que tous les États légalement reconnus ont infligé à la planète depuis une centaine d'années, au cours de deux Guerres mondiales et d'innombrables conflits locaux et régionaux depuis 1945.

En ce sens, le 11 septembre était dans la continuité des bombardements de Guernica, Coventry, Dresde, Hiroshima et Nagasaki dans les années 1930 et 1940, du Vietnam et du Cambodge dans les années 1960 et 1970. Mais c'était aussi un signe clair que le capitalisme décadent était entré dans une nouvelle phase terminale, la véritable « dislocation intérieure » prédite par l'Internationale communiste en 1919. L'ouverture de cette nouvelle phase a été marquée par l'effondrement du bloc impérialiste russe en 1989 et la fragmentation du bloc américain qui en a résulté, et a vu l'inévitable tendance du capitalisme à la guerre prendre des formes nouvelles et chaotiques. Le fait que l'attaque ait été menée par Al-Qaida, une faction islamiste qui avait été amplement soutenue par les États-Unis dans leurs efforts pour mettre fin à l'occupation russe de l'Afghanistan, mais qui s'est retournée pour mordre la main qui l'a nourrie, en est un symbole particulier (même l'implication d'Al-Qaida était plus sujette à caution au moment où l'article a été écrit). Le « nouvel ordre mondial » proclamé par George Bush père, après la chute de l'URSS, s'est rapidement révélé être un monde de plus en plus désordonné, où les anciens alliés et subordonnés des États-Unis, des États développés d'Europe aux puissances de second et troisième rangs comme l'Iran et la Turquie, en passant par les petits seigneurs de la guerre comme Ben Laden, étaient de plus en plus déterminés à poursuivre leurs propres objectifs impérialistes.

L'article montre ainsi comment les États-Unis ont pu instrumentaliser les attentats, non seulement pour attiser le nationalisme à l'intérieur du pays (accompagné, comme il est vite devenu évident, d'un renforcement brutal de la surveillance et de la répression étatiques, incarnées par le Patriot Act adopté dès le 26 octobre 2001), mais aussi pour lancer leur attaque contre l'Afghanistan, dont les premiers pas étaient déjà constatés au moment de la rédaction de cet article (3 octobre 2001). Bien entendu, l'Afghanistan occupe depuis longtemps une place stratégique sur l'échiquier impérialiste mondial, et les États-Unis avaient des raisons spécifiques de vouloir renverser le régime des talibans, qui entretenait des liens étroits avec Al-Qaïda. Mais l'objectif global de l'invasion américaine (suivie deux ans plus tard par l'invasion de l'Irak et le renversement de Saddam Hussein) était de se diriger vers ce que les « néo-conservateurs » du gouvernement de Bush Junior appelaient la « Full Spectrum Dominance ». En d'autres termes, il s'agissait de s'assurer que les États-Unis restent la seule « superpuissance » en mettant un terme au chaos croissant dans les relations impérialistes et en empêchant l'émergence de tout concurrent sérieux au niveau mondial. La « guerre contre le terrorisme » devait être le prétexte idéologique de cette offensive.

20 ans plus tard, nous pouvons constater que le plan n'a pas très bien fonctionné. Les dernières troupes américaines ont dû quitter l'Afghanistan et sont en passe de quitter l'Irak. Les talibans sont de nouveau au pouvoir. Loin d'endiguer la marée du chaos impérialiste, les invasions américaines en sont devenues un facteur d'accélération. En Afghanistan, la victoire précoce contre les talibans a tourné court, car les islamistes se sont regroupés et, avec l'aide d'autres États impérialistes, ont fait en sorte que l'Afghanistan reste dans un état permanent de guerre civile, caractérisé par des atrocités sanglantes des deux côtés. En Irak, le démantèlement du régime de Saddam a conduit à la fois à la montée de l'État islamique et au renforcement des ambitions iraniennes dans la région, alimentant les guerres apparemment sans fin en Syrie et au Yémen. L'avancée de la décomposition à l’échelle planétaire a été le terreau du retour en force de l'impérialisme russe, et surtout de la montée en puissance de la Chine comme principal rival impérialiste des États-Unis. Les différentes stratégies visant à « rendre à nouveau sa grandeur à l'Amérique » (« Make America great again »), des « néo-cons » de Bush au populisme de Trump, n'ont pas été en mesure d'inverser le déclin inexorable de la puissance américaine, et Biden, bien qu'il ait affirmé que « l'Amérique est de retour », a maintenant dû présider à la plus grande humiliation de l'Amérique depuis le 11 septembre.

En analysant la manière dont les États-Unis ont cherché à « tirer profit du crime » du 11 septembre, l'article montre les similitudes entre le 11 septembre et le bombardement japonais de Pearl Harbour, qui a également été utilisé par l'État américain pour mobiliser la population, y compris les sections réticentes de la classe dirigeante, en faveur de l'entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Il cite des preuves bien documentées que l'État américain a « permis » à l'armée japonaise de lancer l'attaque, et avance provisoirement l'hypothèse que l'État américain, à un certain niveau, a eu la même politique de « laissez-faire » dans la période qui a précédé l'action d'Al-Qaida, même s'il n'était peut-être pas pleinement conscient de l'ampleur de la destruction que cela entraînerait. Cette comparaison est développée dans l'article publié dans la Revue internationale n° 108 : « Pearl Harbour 1941, Twin Towers 2001 : le machiavélisme de la bourgeoisie américaine ». Nous reviendrons sur cette question dans un autre article, où nous discuterons de la différence entre la reconnaissance marxiste de la bourgeoisie comme la classe la plus machiavélique de l'histoire (naturellement rejetée par la bourgeoisie elle-même comme une forme de « théorie du complot ») et la pléthore actuelle de « théories du complot » populistes qui prennent souvent comme article de foi l'idée que le 11 septembre était un « travail de l'intérieur ».

WR, section du CCI au Royaume-Uni (11 septembre 2021)


– « À New York comme ailleurs: le capitalisme sème la mort [6] », Revue internationale n° 107 (4e trimestre 2001).

– « Pearl Harbor 1941, Twin Towers 2001 : Le machiavélisme de la bourgeoisie [7] », Revue internationale n° 108 (1er trimestre 2002).

 

 

 

Récent et en cours: 

  • 11 septembre 2001 [8]

Rubrique: 

20 ans après les attaques du 11 septembre 2001

Nouvelles “marches pour le climat”: Le capitalisme détruit la planète!

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Depuis plusieurs mois, les catastrophes climatiques s’enchaînent à un rythme effréné aux quatre coins de la planète : sécheresses, gigantesques incendies, pluies diluviennes, coulées de boue, inondations… Alors que les victimes de la crise environnementale se comptent en millions chaque année et que même les États les plus puissants s’avèrent toujours plus incapables de faire face aux catastrophes, le dernier rapport du GIEC est venu confirmer que le dérèglement climatique atteindra dans la prochaine décennie des proportions hors de contrôle.

Dans notre presse, nous avons régulièrement mis en avant que les racines du réchauffement climatique sont à chercher dans le fonctionnement même du capitalisme. Non seulement, les catastrophes climatiques sont de plus en plus dévastatrices, nombreuses et incontrôlables, mais les États, sous le poids de décennies de coupes budgétaires, sont de plus en plus désorganisés et défaillants dans la protection des populations, comme nous avons pu le voir récemment en par exemple en Allemagne, aux États-Unis ou en Chine. La bourgeoisie ne peut plus nier l’ampleur de la catastrophe, mais elle ne cesse, particulièrement à travers ses partis écologistes, d’expliquer que les gouvernements devraient enfin prendre des mesures vigoureuses en faveur de l’environnement. Toutes les factions de la bourgeoisie ont leur petite solution : green economy, décroissance, production locale, etc. Toutes ces prétendues solutions ont un point commun : le capitalisme pourrait être « réformé ». Mais la course au profit, le pillage des ressources naturelles, la surproduction délirante de marchandises ne sont pas des « options » pour le capitalisme, ce sont les conditions sine qua non de son existence !

Face à la catastrophe annoncée, l’indignation et l’inquiétude sont immenses, comme l’ont démontré les « marches pour le climat » de 2019 rassemblant des millions de jeunes de nombreux pays. À l’époque, nous mettions toutefois en avant que ces marches se déroulaient sur un terrain totalement bourgeois : les « citoyens » étaient, en effet, appelés à faire « pression » sur l’État bourgeois, cette machine monstrueuse dont la raison d’être est la défendre des intérêts capitalistes à l’origine de la détérioration sans précédent de l’environnement. En réalité, le problème du climat ne peut se résoudre qu’à l’échelle mondiale et le capitalisme, où s’affrontent impitoyablement les nations, est incapable d’apporter une réponse à la hauteur des enjeux : les grandes conférences environnementales, où chaque État cherchent cyniquement à protéger ses sordides intérêts sous couvert de défense de l’environnement en sont des illustrations criantes. La seule classe qui puisse affirmer un véritable internationalisme et mettre fin à l’anarchie de la production, c’est la classe ouvrière et la société contenue dans ses propres entrailles : le communisme !

Après un été 2021 annonciateur de futures catastrophes, les partis écologistes et de la gauche du capital (trotskistes, stalinien, anarchistes, sociaux démocrates, etc) vont tenter de remettre les marches pour le climat sur le devant de la scène. Il s’agit d’une nouvelle tentative de la bourgeoisie pour canaliser la colère vers les mêmes impasses politiques : la dilution de la classe ouvrière dans le « peuple », les illusions sur la capacité de l’État « démocratique » à « changer les choses ». C’est pourquoi nous invitons nos lecteurs à lire ou à relire le tract international que nous avions distribué lors des premières marches de 2019 et qui conserve aujourd’hui toute sa validité.

– « Tract international du CCI : le capitalisme menace la planète et la survie de l’humanité : seule la lutte mondiale du prolétariat peut mettre fin à cette menace [9] ».

Récent et en cours: 

  • environnement [10]
  • Marche pour le climat [11]

Rubrique: 

Crise environnementale

Usine AZF (Toulouse): La catastrophe, c’est le capitalisme!

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À l’occasion du 20e anniversaire de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, nous invitons nos lecteurs à lire ou à relire l’article que nous avions publié à l’époque. Depuis cette catastrophe, les « accidents » industriels n’ont cessé de se multiplier, signes parmi d’autres du délitement accéléré du capitalisme et de l’incapacité croissante de la bourgeoisie à assurer la direction de la société. Les catastrophes de Fukushima (2011) ou de Beyrouth (2020) ont suffisamment démontré la validité de notre analyse : « La catastrophe de Toulouse est un pas de plus dans l’horreur d’un capitalisme de plus en plus décadent et destructeur ».

– Explosion de l’usine AZF à Toulouse : L’État bourgeois est responsable de la catastrophe [12]

 

Evènements historiques: 

  • AZF [13]

Rubrique: 

20 ans après l’explosion de l’usine AZF

URL source:https://fr.internationalism.org/content/10537/icconline-septembre-2021

Liens
[1] mailto:[email protected] [2] https://fr.internationalism.org/contact [3] https://fr.internationalism.org/tag/vie-du-cci/permanences [4] https://fr.internationalism.org/content/10529/derriere-declin-des-etats-unis-declin-du-monde-capitaliste [5] https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20210917-australie-apr%C3%A8s-la-rupture-du-contrat-du-si%C3%A8cle-avec-la-france-la-question-du-co%C3%BBt-de-ce-revirement [6] https://fr.internationalism.org/french/rint/107_new_york.html [7] https://fr.internationalism.org/french/rint/108_machiavel.htm [8] https://fr.internationalism.org/tag/recent-et-cours/11-septembre-2001 [9] https://fr.internationalism.org/content/9880/tract-international-du-cci-capitalisme-menace-planete-et-survie-lhumanite-seule-lutte [10] https://fr.internationalism.org/tag/recent-et-cours/environnement [11] https://fr.internationalism.org/tag/recent-et-cours/marche-climat [12] https://fr.internationalism.org/ri316/catastrophe_AZF.htm [13] https://fr.internationalism.org/tag/evenements-historiques/azf