Carnage, tuerie ect. Les mots n'ont pas été assez forts pour exprimer l'horreur des
attentats qui ont eu lieu vendredi 13 novembre 2015 à Paris. A travers les cibles visées,
l’État islamique a volontairement voulu toucher la jeune génération, qui aime la vie, honnie
par Daesh, comme le montre la façon dont ont été menés ces attentats.
La chute du mur de Berlin a marqué l'entrée du capitalisme dans une nouvelle phase de sa période
de décadence: celle de la décomposition générale de la société. Le développement du chacun pour
soi entre grandes puissances impérialistes, conséquence de l'effondrement des deux blocs Est et
Ouest, a progressivement engendré le chaos, marqué par une multiplication des conflits
impérialistes locaux, qui se caractérisent par l’instabilité des alliances et l’aspect sans fin et sans
issue des combats, au point de déstabiliser les États les plus faibles et provoquer leur effondrement
poussant la logique des conflits à ravager des régions entières de la planète. Cela s'est concrétisé à
l'Est dans les années 90, particulièrement dans les Balkans, par un émiettement des nations et des
conflits sanglants, telle l'explosion de la Yougoslavie, du Caucase (Tchétchénie) jusqu'en Asie
Centrale (Afghanistan) ou en Afrique (avec l’ex-Zaïre, la Corne de l'Afrique ect…). La
responsabilité des grandes puissances du monde capitaliste ne s'arrête pas à la seule déstabilisation
des régions. Par leurs interventions militaires d'ordre stratégique ou plus simplement pour la
défense d’intérêts sordides, elles sont bien souvent directement à l'origine de la création de toutes
ces cliques meurtrières et obscurantistes, elles-mêmes aux services d’intérêts impérialistes locaux
favorisant la montée des seigneurs de guerre et autres aventuriers mafieux, qu'elles ont cherché à
instrumentaliser. Aujourd'hui, Daesh est une manifestation particulièrement révélatrice de cette
dynamique suicidaire du capitalisme. Ce sont donc bien d'abord les grandes puissances qui
déchaînent leur propre barbarie sur des nations capitaliste plus faibles et c'est cette même barbarie
qui, finalement, échappe à leur contrôle et revient les frapper en plein cœur du système comme un
boomerang.
Le fait que des jeunes soient embrigadés par Daesh pour commettre les pires crimes au nom d'une
idéologie irrationnelle, nauséabonde et morbide montre que les attentats sur Paris ne sont pas un
énième acte terroriste, ils révèlent une aggravation supplémentaire dans l'exacerbation des tensions
impérialiste et dans la décomposition de la société capitaliste.
Tirant les leçons des attentats du 7 janvier contre Charlie Hebdo, l’État français a empêché cette
fois-ci que puissent s'exprimer tout élan spontané de solidarité. Malgré tout, une brève tendance au
rassemblement s'est manifesté. Cet élan fragile, du fait des faiblesses importantes de la classe
ouvrière, peut, comme on l'a vu, être très facilement dévoyé sur le faux terrain du patriotisme et du
nationalisme derrière la logique meurtrière des États les plus démocratiques. La seule véritable
solidarité pour la classe ouvrière ne peut que s'exprimer que de façon autonome, en dehors de toutes
les influences de l'idéologie bourgeoise notamment aux moments des luttes ouvrières. Seule cette
logique permettra de retrouver une identité politique de classe, la perspective historique d'une autre
société.