Soumis par ICConline le
Ce texte est la traduction d’un article publié en langue anglaise sur notre site web et réalisé par Communist Internationalist, organe du CCI en Inde.
Il a été rédigé en novembre 2008, c’est-à-dire juste avant que la crise économique mondiale ne vienne frapper à son tour de plein fouet toute l’Asie. Néanmoins, en expliquant quels sont les ressorts du fameux “boom économique indien”, cet article montre à quel point cette croissance était bâtie sur du sable et qu’elle ne faisait que participer à la préparation de la brutale récession mondiale actuelle.
La partie indienne de l’économie capitaliste est en train de se développer de manière éblouissante, nous disent la bourgeoisie en Inde et dans le monde ainsi que les professeurs d’économie. Il existe bien sûr une certaine réalité derrière ces lueurs aveuglantes. L’économie indienne a connu un taux de croissance de 9,6% selon les estimations de 2006/2007 faites par la CIA dans le World Fact Book. Il est presque équivalent à celui de l’économie chinoise. Selon un rapport paru sur Indianbooming.com, « les principaux secteurs de croissance en l’Inde sont la technologie d’information (IT), l’ITES et le BPO1, l’industrie pharmaceutique, la technologie, l’immobilier et la vente au détail de même que les secteurs de la chimie et de l’alimentaire. La mode du shopping, les grands magasins, les hypermarchés, et le commerce de détail se développent en Inde et la présence de marques provenant du monde entier montrent leur vif intérêt à implanter des usines de fabrication en Inde ». Selon un rapport paru dans Business World du 12 mars 2008, journal populaire largement répandu de la bourgeoisie indienne, « l’augmentation des produits manufacturés et des services était de plus de 11% en 2006/2007. L’agriculture n’a augmenté que de 2 à 3%”. Le rôle le plus important dans cette croissance a été joué par le secteur des services qui compte pour plus de la moitié du Produit Intérieur Brut de l’Inde. C’est aussi le secteur de l’économie qui croît le plus vite. Les services d’affaires (IT, ITES – Information Technologie Enabled Service – et BPO – Business Processing Outsourcing) sont parmi les secteurs qui connaissent la croissance la plus rapide, contribuant au tiers de la poussée totale des services. IT compte à son actif pour 1% du PIB ou 1/50e des services. Selon le World Fact Book de la CIA, ce secteur se partageait 55% du PIB en 2007 contre 15% en 1950. Il emploie 23% de la force de travail totale. D’après la même source, l’agriculture et les secteurs affiliés ne représentaient que 16,6% du PIB en 2007 en employant 60% de la force de travail totale. Ce rapport établit que la production industrielle a représenté 27 ,6% du PIB la même année pour 17% des salariés.
Si la croissance du PIB mondial était comparée avec celle du PIB indien, ce dernier présenterait évidemment un aspect très brillant comparé à la baisse de la croissance mondiale, qui est estimée à 3,7/3,8% pour 2008/2009. Business Work du 5 mai 2008 rappelle que “les dernières estimations de 3,7 ou 3,8% de croissance prévues pour 2008/2009 sont plus basses d’un point depuis janvier de cette année ».
Il y a eu une croissance très rapide de l’automobile et des deux roues. L’Inde a encore connu un essor dans les secteurs des composants automobiles, de la chimie, de l’habillement, des produits pharmaceutiques et de la joaillerie. On a aussi vu un développement considérable de la construction et de l’immobilier, ainsi que des infrastructures et l’expansion du réseau ferroviaire. De nombreuses autoroutes et voies expresses ont été construites ces derniers temps.
Les causes de la croissance :
1) L’afflux de capitaux étrangers
Selon l’économiste en chef de la Kotak Mahindra Bank dont les propos ont été rapportés dans Business World du 12 février 2008 : « Une grande partie de la récente croissance de l’Inde a été due aux les liquidités fournies par les FII (Foreign Institutional Investors). » Ce point de vue est renforcé par l’affirmation d’un grand patron des opérations indiennes de la Morgan Stanley, pour lequel un facteur clé dans cette croissance accélérée a été l’augmentation en flèche des apports de capitaux en réponse à l’appétit global pour les investissements à risque). Il affirme : « Sur les cinq dernières années, les ménages et le gouvernement ont bu cette liquidité comme du petit lait, augmentant la dette du PIB de 20% qui ont soutenu l’accélération de la croissance du PIB. » L’afflux d’investissement étranger direct (FDI : Foreign Direct Inverstissement) en Inde a atteint un record de 19,5 milliards de dollars durant l’année fiscale 2006/2007. Cela représentait plus du double de l’année précédente. Et ce flux de capitaux serait de 25 milliards de dollars pour 2007/2008.
Les réformes de la politique industrielle des années 1990 ont substantiellement simplifié les règles en matière de licenciements, levé des restrictions à l’expansion et facilité l’accès à la technologie étrangère et à l’investissement venant de l’extérieur. En mars 2005, le gouvernement a autorisé 100% d’investissement venant de l’étranger dans le secteur de la construction et dans d’autres secteurs.
2) La croissance du secteur des services
La croissance exceptionnelle du secteur des services a été alimentée par une augmentation de la demande des consommateurs étrangers intéressés à l’exportation des services vers l’Inde et ceux qui cherchent à externaliser et sous-traiter leurs opérations. « L’Inde a émergé comme une importante destination de ’back office’ (ceci est une référence à toutes les fonctions administratives d’une entreprise) pour l’externalisation globale de services à la clientèle et d’aide technologique. » (BW du 12 février 25007). Selon une étude publiée dans The Statesman du 6 octobre 2008, « L’Inde, qui accueille six des centres d’externalisation principaux du monde, continue d’être une destination d’externalisation globale majeure pour la technologie d’information face à une volonté déterminée de la Chine de la concurrencer dans ce domaine. » Comme le secteur des services compte pour plus de la moitié du PIB total (entre 53 et 55%) et que l’IT, l’ITES et le BPO jouent le plus grand rôle dans la croissance du secteur des services, le récent boom indien est significatif de la montée phénoménale de la « révolution de la technologie de l’information ». C’est ce qui a fait dire au précédent président de la direction générale de Procter and Gamble India que « la croissance indienne est unique. » (BW du 12 février 2007). D’après le directeur de la recherche globale des marchés de la Deutsche Bank, « la trajectoire de la croissance de l’Inde a été unique. La voie traditionnelle asiatique est de démarrer avec des produits de basse technologie comme des jouets et des matériaux tout faits et ensuite de monter en complexité avec des produits comme l’automobile ou l’électronique. La trajectoire de l’Inde a consisté à utiliser les compétences de la classe moyenne éduquée pour « booste »r les services informatiques l’aviation, les banques, les hôtels, les télécommunications, etc. (BW du 12 février 2007) Différentes explications ont été mises en avant par les économistes en vue. Un économiste en chef à CRISIL (Credit Rating and Information Services of India Ltd., principale société indienne de conseils en matière d’investissements en tous genres) a montré que lorsque l’Asie de l’Est a commencé à se développer, il n’y avait aucun instrument significatif pour exporter des services et les pays de cette partie du monde étaient contraints de mettre l’accent sur la manufacture. Selon lui, l’Inde a manqué ce train et ouvert son économie au moment où la demande pour les services augmentait. « La fixation sur les services fut l’effet d’une coïncidence et il n’y avait pas de stratégie économique planifiée dans le sens de l’augmentation du poids des services. » (ibid.) Cela est très significatif dans la compréhension de l’explosion tout à fait soudaine de ce secteur dont on peut dire qu’il a joué le rôle de locomotive de la croissance indienne.
Une économiste spécialiste des marchés globaux de la Standard Chartered Bank a montré que le manque d’infrastructure a été un facteur conduisant les entrepreneurs à préférer les services à la manufacture. Pour elle, « le secteur privé a découvert qu’il pourrait mieux faire dans les services ». Cela est aussi très important pour comprendre la réalité interne actuelle de l’économie indienne et son boom impressionnant.
Tout ceci peut amener à penser que ces développements frappants et le haut niveau des services dans le PIB annonce l’ouverture d’une économie développée ; et certains secteurs de la bourgeoisie indienne et de l’appareil politique y souscrivent avec suffisance et arrogance. Mais le conseiller économique du groupe Tata vient apporter une ombre au tableau. Pour lui, « l’expansion de la part du secteur des services n’indique pas que l’économie est évoluée. La part des services au Bengladesh est de 52% et de 66% au Sénégal ». (ibid.)
Une force de travail compétente et efficace mais pauvre se trouve à la racine de cette croissance dans la sphère des services et de l’externalisation. Elle est aussi à l’origine de la demande grandissante en informatique, en technologie d’information de nombreux pays ; et l’Inde a maintenant un avantage compétitif dans ce domaine. Comme dans celui de la fabrication, « la capacité de produire de petites voitures à des prix plus bas qu’en Corée a aidé l’usine Chennai de Hyundai Motor India à devenir le pivot de production de la Santro de Hyundai Motor. Maruti Suzuki s’est établi comme producteur concurrentiel et exporte des véhicules comme l’Alto et la Switch vers l’Europe et d’autres marchés mondiaux. » (BW du 20 août 2007) Cela indique clairement la validité d’un réservoir de main d’œuvre compétente, efficace et pauvre en Inde ; tout cela attire les capitaux étrangers pour venir exploiter cette source d’extraction de plus-value qui les rendra compétitifs et fournira des profits. Le directeur général de la banque ICICI souligne la « tendance parallèle au nombre grandissant de compagnies choisissant l’Inde comme centre global de fabrication et de sourcing2(…) Elles ont très bien vu l’avantage de l’Inde comme base manufacturière » Il affirme plus loin que “l’aspect important de notre développement économique est l’émergence de capital connu comme le facteur clé de la croissance... C’est une clé de la réalité économique et a résulté dans l’augmentation du revenu des foyers et a stimulé la croissance dans la demande des consommateurs qui a son tour a fouetté la production industrielle. (ibid.)
Ceci renforce de plus l’idée d’un vaste champ de main d’œuvre compétente et pauvre à l’origine de la croissance dans cette partie du monde. Un point de vue similaire s’exprime dans le World Fact Book de la CIA qui affirme que la population de la classe moyenne comptant 300 millions de personnes représente un puissant marché pour la consommation. Il ajoute que l’Inde possède un vaste bassin d’experts techniques et managériaux compétents. Cela a constitué un facteur important de la croissance très impressionnante du secteur immobilier.
3) L’utilisation de la dette
La baisse des taux d’intérêts par la Reserve Bank (la banque centrale du gouvernement indien) de 12/12,5 en 2001 à 8,5 en 2004/2005 a accéléré la demande de construction et de crédits à la propriété, ainsi que du crédit à la consommation comme les réfrigérateurs, les automobiles, les motos et autres deux roues. Il est bien connu que lorsqu’il y a un manque de demande suffisante pour les produits capitalistes, indiquant une crise à venir, l’Etat capitaliste intervient dans l’économie avec différentes mesures comme une action à la baisse ou à la hausse du coût du crédit, sauvant des pans financiers importants de la faillite grâce à une provision d’énormes masses de crédit bon marché provenant des banques centrales, modifiant les taux de change monétaires, ou par la mise en œuvre de différentes prescriptions keynésiennes. La création artificielle de la demande par le crédit bon marché est un moyen très largement utilisé dans cette période de décadence du système capitaliste.
La croissance de l’économie américaine des années précédentes a été soutenue à bout de bras par des crédits venant à la fois de fonds privés et du gouvernement. Le gouvernement indien a aussi suivi les traces de la bourgeoisie américaine et d’autres bourgeoisies développées du cœur du capitalisme. Il revient au crédit bon marché d’avoir joué un rôle important dans la croissance de la demande et donc dans la croissance de l’économie. L’augmentation des dépenses d’Etat, à la fois dans les sphères productives et non productives, contribue à l’augmentation future de la consommation. Ces dernières années, le gouvernement indien a dépensé des sommes énormes dans le secteur du développement d’infrastructures. Certains rapports estiment que les dépenses improductives ont été multipliées par dix depuis 1985/1986 et que les dépenses militaires l’ont été par quatre au cours de la même période. Dans l’année fiscale présente, le gouvernement a annoncé une dette de 700 000 roupies, soit presque 15,6 milliards de dollars, pour les paysans en raison de considérations politico-économiques. Tout cela a bien sûr ajouté à la taille du marché mais aussi à la taille du déficit du budget année après année. Il en est résulté une élévation de la dette publique qui « aujourd’hui est de 31 070 510 millions de roupies (soit 690,5 milliards de dollars) ». (BW du 20 août 2007)
Selon un professeur d’économie de la plus prestigieuse université de l’Inde, « le pays se trouve aujourd’hui dans le piège de l’endettement (où la plupart de ses emprunts est consacré au paiement des intérêts mais pas au principal ». (BW du 4 juin 2007) Aussi, bien que cette croissance de l’économie indienne soit impressionnante, elle est très différente de la nature de celle de l’économie capitaliste au 19e siècle.
La politique agressive de marketing des entreprises produisant des biens de consommation durables, permettant d’acheter avec des traites acceptables, a aussi été un facteur d’accélération de la demande qui, en retour, a conduit à une accélération de la croissance. Cela constitue un marché massif et toutes les fractions du capital national et international sont impliquées dans une compétition à mort pour exploiter ce marché.
La taille du marché indien de détail est de 230 milliards de dollars (BW du 9 avril 2007). En 2008, elle est de 295,6 milliards de dollars. D’après un rapport publié dans The Stateman du 29 septembre 2008, « il est prévu que le secteur de détail du pays va augmenter jusqu’à 700 milliards de dollars en 2010, tandis que celui des affaires atteindra 20% du marché mondial en 2010 ». Les grandes entreprises, nationales aussi bien que les multinationales, ne laissent aucune pierre non retournée pour faire sentir leur présence et dominer ce marché. Les confrontations entre les détaillants et les grandes entreprises sont en augmentation. La majorité écrasante des gens engagés dans ce commerce de détail partout en Inde sont des petits-bourgeois propriétaires de commerces et de magasins, et constituent un marché de taille pour les produits capitalistes.
4) L’expansion aux marchés ruraux
De plus, l’Inde rurale a une population de 700 millions. Un rapport de BW du 20 août 2007 considère que « la capacité de faire des affaires dans l’Inde rurale est en train d’augmenter radicalement. Les villages deviennent liés à des changements dans la technologie de la production agricole et à ce qui s’y rattache ». Il s’est produit une intégration presque générale et une interdépendance entre l’industrie, la finance et l’agriculture. La production agricole est à présent devenue de façon prédominante une production pré-capitaliste de biens. Le développement de l’infrastructure rurale et l’intégration aux centres commerciaux augmente. Le gouvernement indien a porté une attention particulière à la construction de voies ferrées dans les zones agricoles. Il a amené les banques à proposer des crédits peu chers pour ce secteur et mis en œuvre un cadre de garantie de l’emploi pour cette population. Comme le directeur de la recherche en marché global de la Deutsche Bank l'a signalé au monde des affaires : "il faut penser à des salons de beauté à la campagne et à des projets d’infrastructure de transport plutôt qu’aux logiciels dernier cri de l’industrie des jeux informatiques." (BW du 12 février 2007)
L’importance du marché rural qui est restée de façon prédominante pré-capitaliste a été comprise par l’élite capitaliste.
Il existe en outre un nombre grandissant d’agents de grandes entreprises de l’assurance, de la banque, de produits pharmaceutiques et d’autres secteurs. Selon certaines estimations, il y aurait près de 1,1 million d’agents de la Life Insurance Corporation of India (la plus grande compagnie d’assurance de l’Inde) à elle seule. La plupart des gens tirent leurs revenus des services de transport comme producteurs pré-capitalistes et vendeurs de services. Un nombre très important d’hommes de loi ont un mode de vie petit-bourgeois. Il existe de nombreux agents à la fois dans le marché de gros et dans d’autres tels que l'immobilier, en quête de maisons à louer dans les centres urbains, etc. Tout cela réuni constitue un marché considérable pour le secteur capitaliste. Le marché total disponible à l’intérieur des frontières nationales indiennes a joué un rôle très important dans la réalité actuelle du boom indien.
Certains économistes et chercheurs en économie affirment qu’une grande partie de la demande dans les pays de l’Asie de l’Est vient des exportations vers le monde développé, alors qu’en Inde la plus grande part de cette demande est basée sur la croissance de la consommation domestique. Le rapport de la World Bank sur les indicateurs du développement mondial montre que l’exportation des marchandises et des services ne constitue que 19% du PIB alors qu’elle est de 34% pour la Chine et de 44% pour la Corée.
Les limites inhérentes au capitalisme
Le système capitaliste mondial peut augmenter la production autant qu’il veut mais il ne peut pas augmenter de la même façon et au même niveau un marché indispensable. Marx a affirmé que la production s’accroît en progression géométrique mais que le marché augmente dans une progression arithmétique. Aussi il y a toujours une cassure entre le volume de la production capitaliste et le volume du marché capitaliste disponible. Le capitalisme est intrinsèquement incapable de combler ce décalage lui-même. L’environnement pré-capitaliste lui procure cet indispensable secours. Mais à mesure que le capitalisme avance, il intègre les secteurs pré-capitalistes dans sa propre sphère les uns après les autres, et coupe ainsi la branche sur laquelle il est assis. De vigoureux efforts pour une exploitation future des marchés extra-capitalistes accompagnent cette situation mais au cours du temps le marché devient relativement saturé, ce qui a été le cas depuis les années 1960..
La production capitaliste est dirigée essentiellement vers le marché, le profit et l’accumulation. Mais le marché devient de plus en plus incapable d’absorber la production capitaliste globale. Ceci conduit inévitablement à une intensification ultérieure de la compétition et des conflits entre toutes les fractions nationales. Chaque pays capitaliste sans aucune exception devient impérialiste pour sa survie comme fraction du capital. Chaque pays recourt à différentes mesures capitalistes d’Etat pour rester à flots : la dette publique et privée, la tricherie avec la loi de la valeur, le contrôle du marché, la manipulation des réserves monétaires, les taux des prêts bancaires, les taux d’échange, etc. Récemment, les pays capitalistes principaux ont appelé et imposé la globalisation sur le monde pour ouvrir leurs marchés à leurs produits, technologie et capital. La création de l’OMC et de ses activités montre clairement l’intensité de la crise, le conflit et la ruée vers les marchés disponibles qui en découlent. De l’autre côté, les pays développés, les puissances capitalistes principales, usant d’un prétexte ou d’un autre, ont imposé différentes restrictions dans l’exportation des marchandises des pays en développement vers les pays développés. Chaque pays capitaliste est appelé selon ses forces et sa capacité à recourir à toutes les mesures politiques, militaires, diplomatiques et économiques possibles pour s’assurer du marché indispensable à ses produits et donc à sa propre survie comme fraction capitaliste au détriment des autres. Chaque pays, chaque corporation capitaliste fait les plus grands efforts pour être plus compétitif que les autres. La rentabilité est devenue le mot d’ordre du capitalisme d’aujourd’hui et cela nous aide à voir clairement l’essence réelle du capitalisme mondial dans sa phase avancée de décadence.
La vraie nature du capital est de se ruer vers tel secteur ou telle partie du monde où la possibilité de faire le profit maximum existe. Aussi, en cete période de globalisation, les diverses fractions du capital font de fréquentes incursions dans ces secteurs et régions qui assurent au maximum et le plus rapidement du profit. Ces incursions ont ainsi été faites vers les marchés financiers et les marchés boursiers étrangers partout dans le monde. Le capitalisme devient de plus en plus une économie de casino. La somme de tels « capitaux volatiles » qui passent rapidement d’un pays à un autre, là où est possible un profit maximum et rapide, augmente et devient prédominante sur le capital employé dans la production de biens industriels et agricoles et dans d’autres services socialement nécessaires. On la retrouve bien plus dans les secteurs de l’assurance et de la banque dans les différentes parties du monde. Il existe également une claire préférence pour la technologie d’information en lien avec le secteur des services. Dans cette sphère, les fractions développées du capital global ont trouvé dans l’Inde une destination très profitable. Diverses fractions du capital indien telles que Tata Consultancy Services, Reliance, etc., s’efforcent d’en tirer le maximum. Du fait de la politique éducative particulièrement élitiste de l’Etat indien, portant plus l’accent sur l’éducation supérieure que sur le primaire et le secondaire, l’Inde possède une importante force de travail bien formée et efficace tout à fait à l’aise en langue anglaise. Celle-ci est aussi plutôt bon marché en comparaison avec le monde développé. Aussi, les parties du capital international et national se sont attachées à exploiter cette source de travail jeune, compétente mais peu chère, au moment où la demande globale en services de technologie d’information est devenue très forte. Cela a donné naissance au boom de la technologie d’information liée au secteur des services. Nous avons déjà vu que les géants de la fabrication et les grandes compagnies indiennes exploitent elles aussi cette main d’œuvre et les matières premières, et ont fait de l’Inde un centre manufacturier compétitif sur le marché mondial. Un géant des téléphones cellulaires, Nokia, a déjà mis sur pied une unité de production près de l’aéroport de Chennai, et un grand nombre de ses fournisseurs ont aussi ouvert leurs équipements de production dans l’énorme « zone économique spéciale » (en anglais SEZ3) privée appartenant à Nokia. Les produits Nokia sont destinés aussi bien aux consommateurs indiens qu’au reste du monde. Hyundai Motors, Maruti Suzuki, etc., font d’ailleurs de même. Tous ont donné un élan très fort à la relocalisation d’activités industrielles et à l’externalisation de services et de soutien technique. Les établissements industriels et les centres de service ont été fermés dans les pays centraux et établis dans des pays comme l’Inde ou la Chine. Cela conduit inévitablement à une désindustrialisation dans les pays développés. C’est la particularité du modèle grandissant du capital mondial dans cette phase historique de décadence et qui est fondamentalement différent de la phase ascendante.
28% de la population indienne travaille dans le secteur des services (CIA Fact Book) et la part de ces derniers dans le PIB indien était de 53,6% en 2005, selon le rapport de l’Asian Development Bank. On peut avoir ainsi facilement une idée des salaires relativement plus élevés de ceux qui sont employés dans ce secteur. Cela est également vrai pour le secteur manufacturier qui contribue à hauteur de 27,4% du PIB (rapport de l’Asian Development Bank) et emploie 12% de la population (CIA Fact Book). Ces deux secteurs ont représenté un marché de 300 millions de personnes en Inde. En plus de cela, il y a encore un vaste marché extra-capitaliste comme on l’a dit plus haut. Cette demande ne peut qu’attirer à la fois les capitaux locaux et étrangers pour agrandir leurs activités productives et leurs établissements commerciaux.
Mais c’est la création d’une phase historique particulière dans la vie du capitalisme. Dans cette phase, la demande et la croissance de certaines parties ont lieu au détriment des mêmes dans d’autres parties du monde, plus particulièrement au cœur du capitalisme. Nous avons déjà vu qu’alors que la croissance en Inde a atteint deux chiffres ces dernières années ainsi qu’en Chine depuis une période importante, celle des pays développés a fait triste figure, estimée de 3,7 à 3,8% en 2008/2009. Cette grande différence dans le taux de croissance entre les pays centraux et la périphérie en développement en dit long sur la santé du capital global dans cette phase historique de décadence du capitalisme. Cette croissance anormale dans certaines parties périphériques s’accompagne d’une décroissance similaire dans les parties centrales du système doit être considérée comme un cancer, révélant l’état malade, sénile de ce système.
Les gens sont très souvent pris par la propagande de la bourgeoisie mondiale sur le miraculeux boom économique de l’Inde. La bourgeoisie cherche à mystifier la classe ouvrière mondiale et à la convaincre de chanter les louanges de la croissance en Inde et en Chine, et de lui faire croire que tout va bien dans le système capitaliste, qu’il possède un remarquable pouvoir de résilience et qu’il peut revenir à la normale malgré la crise et les explosions financières. Mais nous devons affirmer avec force qu’en dépit des roulements de tambour sur la croissance indienne, la participation de l’Inde au commerce mondial n’est que d’un maigre 1,2% d’après un rapport de l’OMC de 2006 (CIA Book Fact). Cela ne fait qu’une petite bosse dans la courbe vers la baisse de croissance.
D’un côté, il y a toute cette poussée, un marché grandissant de plus de 300 millions de consommateurs. De l’autre, il y a une pauvreté et une misère illimitées. Un rapport de 2007 de la Commission Nationale pour les Entreprises dans le secteur Non-organisé (National Commission For Enterprises in the Unorganized Sector, NCEUS) précise que 65% des Indiens, soit 750 millions de personnes, vivent avec moins de 20 roupies par jour, un peu moins d’un demi-dollar, la plupart travaillant dans « le secteur du travail informel sans sécurité du travail ou sociale, vivant dans une pauvreté abjecte ». (CIA Fact Book) On a aussi vu que 60% des ouvriers sont employés dans les secteurs de l’agriculture, ne contribuant que pour 16,6% du PIB. Le revenu de ces masses de travailleurs est très bas. Ces dernières années près de 25 000 petits paysans se sont suicidés car ils n’arrivaient plus à rentrer dans les frais engagés pour leurs productions. Ce taux de suicide ne cesse d’augmenter. De nombreux économistes bourgeois et d’universitaires reconnaissent aussi un sérieux sous-emploi et un chômage déguisé dans le secteur agricole. La fameuse croissance et ce boom n’ont pas réussi à réduire de façon drastique le pourcentage d’ouvriers employés dans l’agriculture. L’économie indienne est donc à des milliers de kilomètres d’avoir évolué vers une économie développée. La World Bank a classé l’Inde comme un pays à bas revenu.
Bien sûr, un grand nombre de jeunes diplômés se retrouve dans le secteur de la technologie d’information et constitue une base importante effective de consommateurs, mais il n’y a eu aucune réduction du chômage, qui était de 7,6% en 2006
Au contraire, le pourcentage de chômeurs augmente chaque jour. Comme dans les pays développés, la pratique capitaliste est ici de réduire les emplois et de geler les postes. Les départs en retraite ne sont pas remplacés et la charge de travail pour ceux qui restent augmente constamment. C’est un fait admis généralement que le chômage augemente. Ce chômage est cependant totalement différent de celui qui pouvait apparaître dans la phase ascendante du capitalisme, alors que celui-ci intégrait de plus en plus de gens au fur et à mesure que l’activité productrice augmentait. Mais aujourd’hui, aussi formidable que soit une croissance, elle exclut des gens en nombre grandissant. Celle récente de l’Inde n’est pas une exception à cette règle générale de cette phase du capitalisme.
Le contexte impérialiste
L’Inde a commencé à ouvrir son économie autour de 1991/1992. Cette jonction historique est d'une importance cruciale. Les relations internationales parmi les Etats capitalistes partout dans le monde étaient particulièrement tendues. L’ordre impérialiste mondial dominé par les deux blocs impérialistes, l’un conduit par les Etats-Unis, l’autre par l’ex-URSS, était en pièces après la chute du bloc de l’Est et celle de l’URSS. Cette situation a engendré un nouveau désordre mondial, une situation d’instabilité et d’indiscipline. La seule super-puissance restante, les Etats-Unis, s’est trouvé dans une incapacité grandissante à préserver son hégémonie. Tout ce processus a conduit à son affaiblissement actuel. Dans une telle situation internationale, la tendance au « chacun pour soi » et au chacun contre tous est devenue toujours plus affirmée. Et elle a sonné l’ouverture de la phase avancée de la décomposition du système capitaliste. Les bourgeoisies plus faibles des pays en développement ont aussi commencé à remettre en question le diktat de la bourgeoisie militairement la plus puissante, les Etats-Unis. Ceci est la toile fond de la récente croissance indienne. L’aspect stratégique et politique du développement économique a atteint des nouvelles proportions dans ce contexte. La rationalité économique et la recherche de profits énormes ont joué un rôle dominant dans les guerres de la phase ascendante du capitalisme. Mais le souci d’obtenir des gains politiques et stratégiques a joué le rôle principal dans les guerres qui ont surgi en décadence. De même, la poursuite de super-profits n’est pas en soi le facteur déterminant dans le mouvement et l’investissement de capitaux, de technologie, de relocalisation de l’industrie, etc. On connaît le Plan Marshall après les dévastations sans précédent de la Seconde Guerre mondiale et son importante contribution au développement économique remarquable de l’Allemagne, de la France et d‘autres pays européens dans la période d’après-guerre. La participation américaine au développement du Japon et de la Corée a aussi été tout à fait significative. Mais la force motrice derrière ce soutien actif des Etats-Unis tenait dans l’intérêt stratégique, politique impérialiste de l’Amérique dans le nouvel ordre mondial qui émergeait de cette guerre.
Dans le nouvel ordre impérialiste qui naît de la disparition des blocs,, de nouvelles alliances politiques, stratégiques et militaires se sont formées. Dans une telle phase historique, l’importance stratégique et politique de la bourgeoisie indienne a été comprise par les Etats américains et de l’Europe de l’Ouest. La bourgeoisie indienne est d‘ailleurs devenue plus à même d’affirmer son poids, sa force et sa confiance. Elle a commencé à s’éloigner du modèle stalinien de développement capitaliste d’Etat longuement chéri pour se retrouver sur une ligne politique de réformes économiques et d’ouverture de l’économie. Elle a commencé à s’engager vers une forme démocratique de capitalisme d’Etat.
D’un autre côté, la nécessité de contenir la puissance émergente politique, militaire et économique de la Chine a fait que les Etats-Unis et d’autres puissances occidentales ont réalisé qu’il fallait se servir de l’Inde comme d’un contrepoids et donc la développer. Cela a contraint les bourgeoisies de ces pays à utiliser tous les moyens possibles pour pousser en avant le développement économique de l’Inde.
Les raisons économiques mentionnées ci-dessus sont, bien sûr, importantes mais dans le monde d’aujourd’hui, ce sont des facteurs politiques et stratégiques de premier ordre. Le capital de n’importe quelle partie du monde n’est pas aussi libre qu’il pouvait l’être dans la phase d’ascendance pour aller vers une autre partie. Cela dépend aussi de l’Etat vers lequel il veut aller. Ce dernier est non seulement guidé par les calculs économiques mais aussi et surtout par des calculs politiques et stratégiques. C’est nécessairement le cas dans cette période de conflits impérialistes intenses entre tous les pays sans exception. Toute entreprise engagée dans la production d’équipement militaire sensible ne peut aller construire une unité de production sans la permission de son Etat d‘origine. D’après les rapports de journaux bourgeois, certaines entreprises américaines n’ont pas eu l’autorisation de leur gouvernement de vendre des super-ordinateurs à la Chine. Dans de tels cas, les relations militaires ne jouent pas seulement un rôle très important mais déterminant. Ainsi, la position géostratégique, le poids politique et militaire de la bourgeoisie indienne dans la « communauté internationale » dans les années 1990 et après a été un facteur important de son évolution comme destination favorable pour l’investissement étranger.
La croissance indienne et la classe ouvrière
Pour un membre de longue date du parlement indien et dirigeant syndicaliste gauchiste, « les attaques sur les masses ouvrières indiennes se sont dangereusement et diaboliquement intensifiées dans la récente période. La réforme économique n’est pas seulement destinée à accélérer l’industrialisation, elle encourage également l’utilisation de méthodes rigoureuses pour tromper la classe ouvrière et lui renier ses droits de base… près de 95% de la force de travail se trouve dans le secteur non-organisé. La plupart d’entre eux sont de façon lamentable en-dehors de tout cadre de sécurité sociale et sont à la merci des pires exploiteurs. La contractualisation et l’externalisation du travail ont profondément affecté les conditions de travail. Tandis que les heures de travail ont augmenté jusqu’à plus de dix heures par jour dans les petites et moyennes entreprises, surtout dans les usines « nouvelle vague »… le salaire est généralement en dessous du minimum sans aucun bénéfice de statut… Tout cela pour baisser substantiellement le coût du travail et maximaliser les profits… D’un côté, il existe une augmentation frappante des profits dans des unités spécialisées et, de l’autre, on voit une baisse constante du salaire réel. » (The Stateman du 5 septembre 2008) Il faut aussi mentionner que « les petites et moyennes entreprises comptent pour 40% de la production industrielle et pour 45% de ses exportations ». (Business Week du 20 août 2007) « Les petites et moyennes entreprises qui ont grossi de 35% ces deux dernières années enregistrent un taux de croissance de 40%… ce qui contribue à la production manufacturière à hauteur de 46%… la contribution des petites et moyennes entreprises au PIB est prête de toucher les 22% pour 2012, selon une étude de la chambre de Commerce et de l’Industrie. » (The Statesman du 29 septembre 2008)
Ce secteur grandit rapidement et devient de plus en plus important pour les grandes entreprises, qui sous-traitent leurs diverses activités de production avec ces PME. Ces dernières se soucient comme d‘une paille des lois du travail : elles sont les réelles baraques à sueur basées sur l’exploitation maximum et sur la répression contre les explosions ouvrières.
L’inflation a été liée de façon inséparable avec la croissance de l’Inde et a atteint depuis 16 ans un haut niveau. L’économie « au noir », la politique du gouvernement sur les taux d’emprunt, la création d’une demande artificielle grâce à des crédits peu chers, l’augmentation du déficit public, les énormes dépenses d’armement, la politique de subsides et autres mesures capitalistes d’Etat destinées à tricher avec la loi de la valeur – ce sont tous des facteurs importants de la croissance actuelle et qui poussent à une accélération de l’inflation (qui est de 12% actuellement). Ce qui rend les conditions de vie ouvrière beaucoup plus précaires. Elle s’ajoute indirectement à l’exploitation déjà intense de la classe ouvrière. Les mesures du gouvernement ont raté leur but et aggravé le taux d’inflation. Le gouvernement est incapable de prendre des mesures très fortes car elles pourraient remettre en cause le taux de croissance.
Les croissances indiennes et chinoises sont une arme très puissante de mystification de la bourgeoisie mondiale. Elle envoie à travers les vantardises sur ces dernières un message à toute la classe ouvrière : qu’en dépit des crises répétées et des chutes boursières, le système est en bonne santé et que la lumière est au bout du tunnel. Elle avait de même avec les Tigres et les dragons du Sud-Est asiatique avant qu’ils ne boivent le bouillon. Tout cela n’est qu’un piège politique, idéologique pour la classe ouvrière mondiale.
Conclusion
Le système capitaliste est un système plein de contradictions. La splendeur et la brillance apparentes cachent l’horreur de la réalité intérieure inhumaine. Ce n’est pas et ne peut être autrement avec les croissances et les booms indien ou chinois. Dans un article intitulé « Nouveau rendez-vous avec le destin » publié dans The Stateman du 15 août 2008, l’ex-gouverneur de la province la plus troublée politiquement et militairement de l’Inde écrit : « Nous continuons à nourrir des illusions et nous satisfaire de gains à court terme et d’un éclat à l’extérieur. On entend souvent ces jours-ci des propos sur les réserves impressionnantes de capitaux étrangers de l’Inde, ses performances en matière de technologie de l’information… Mais on en dit peu en comparaison sur le fossé s’élargissant toujours plus entre les riches et les pauvres, sur les problèmes aggravés du chômage et du sous-emploi, de l’existence sans fin d’une pauvreté aiguë, de l’augmentation rapide de squatters, de clochards et de bidonvilles dans les zones urbaines, et d’une détérioration profonde de l’environnement à la campagne comme à la ville… L’Inde a aujourd’hui le plus grand nombre de pauvres, le plus nombre d‘illettrés et le plus grand nombre de gens mal nourris dans le monde. Plus de 250 millions d’hommes, de femmes et d’enfants vont se coucher le ventre vide chaque jour. Une femme indienne sur trois est sous-alimentée. Près de 40% des enfants de moins de 5 ans en dessous du poids normal dans le monde sont Indiens. 57 millions d’enfants de ce groupe d’âge sont dénutris ; ce pourcentage (48%) est même pire que celui de l’Ethiopie (47%). Six femmes sur sept sont illettrées. Dans les villes, les bidonvilles et les installations de squatters ont proliféré de 250% plus vite que l’ensemble de la population. Bombay avec presque 12 millions de gens vivant dans de tels baraquements est devenue la capitale mondiale des bidonvilles. L’Inde est encore reconnue comme une des nations les plus corrompues du monde. »
Cette horrible réalité derrière l’éclat extérieur de croissance impressionnante et de boom économique est encore noircie par le fait que “l’économie parallèle représente presque la moitié de l’économie officielle… et le poids de l’argent cash qu’elle génère joue un rôle énorme dans l’aggravation de l’inflation… La plupart de l’argent venant en Inde en tant qu’investissement étranger n’est rien à côté de l’argent du marché noir ». (Business Week du 4 juin 2007) Le professeur d’économie de JNU, l’université la plus élitiste de New Dehli, considère que l’économie “au noir” de l’Inde vaut 500 milliards de dollars.
La brillance de la récente croissance économique de l’Inde est basée sur une intensification de l’exploitation et une aggravation des conditions de vie et de travail de la classe ouvrière, non seulement en Inde mais aussi dans les autres parties du monde.
Communist Internationalist, novembre 2008
1 L’externalisation de conduite d’affaires (Business process outsourcing - BPO) est proche de la sous-traitance. Elle signifie la contractualisation des opérations d’affaire spécifique à un service fournisseur externe. Cette BPO est dépendante de la technologie d’information (IT), donc elle est aussi liée aux services de technologie d’information (information technology enabled services ou ITES). Source Wikipedia (notre traduction).
2 Sourcing (ou identification en français), est un terme utilisé en gestion des ressources humaines pour décrire un processus qui a pour objectif d'identifier des candidats correspondant aux profils recherchés par le client. Le Sourcing est aussi employé dans le monde des affaires pour qualifier l'acte visant à réduire le coût général des achats, en automatisant les processus concernés. Expression anglo-saxonne utilisée pour désigner l’action de recherche, localisation et évaluation d’un fournisseur, afin de répondre à un besoin identifié (en matière de biens ou de services) formulé par une entreprise ou par un service ou un département de cette entreprise.
3 Une « special economic zone »,SEZ, est une région géographique qui se dote de lois commerciales plus libérales que celles auxquelles est astreint un Etat.