Soumis par Révolution Inte... le
Le CCI n'est pas la seule organisation du milieu de la Gauche communiste
à être l'objet d'attaques parasitaires dans la période
actuelle. Une attaque similaire a été lancée par
le groupe Los Angeles Workers Voice (LAWV) contre le Bureau International
pour le Parti Révolutionnaire (BIPR). Tout ceci fait suite à
l'effondrement de la branche américaine du BIPR, mise en place
à la conférence nord-américaine des sympathisants
du BIPR, qui s'était tenue à Montréal en avril
2000. Cette section des sympathisants du BIPR était un regroupement
du Los Angeles Workers Voice avec un autre sympathisant, AS, alors basé
dans le Wisconsin, maintenant dans l'Indiana.
Ce regroupement aux Etats-Unis, organisé sous le nom d'Internationalist
Notes (une lettre d'information publiée depuis plusieurs années
par AS) a commencé rapidement à se défaire.
A partir de l'été 2001, on a pu avoir un bref aperçu
d'âpres disputes internes au sein d'Internationalist Notes, qui
devaient couver depuis le début même, sur des questions
fondamentales concernant le fonctionnement de l'organisation, la centralisation
et l'intervention dans la lutte de classe. Vers décembre, leurs
chemins se sont séparés, le LAWV ayant rompu avec les
orientations et les pratiques organisationnelles du BIPR, et donc avec
celles de la Gauche communiste. Cependant, quelque temps après,
ayant été accusé de façon outrancière
de pratiques dictatoriales, le BIPR dénonçait le LAWV
pour "avoir recours à la calomnie, ce qui interdit toute
discussion ultérieure."
Les dissensions qui ont déchiré la branche américaine du BIPR se sont centrées sur une question organisationnelle de base, clarifiée depuis longtemps déjà par le mouvement ouvrier révolutionnaire. Il semble qu'il y ait eu un profond désaccord sur la nécessité d'une presse paraissant régulièrement, de la tenue périodique de réunions publiques et d'une intervention cohérente et réfléchie dans la lutte de classe, ainsi que sur la nécessité d'une organisation centralisée.
De ce que nous pouvons saisir du débat, il semble que le LAWV, un groupe engagé dans un processus de rupture avec le gauchisme, était embourbé dans le localisme, l'immédiatisme et l'activisme. Selon les termes même du BIPR, "ce à quoi ils sont opposés, ce n'est pas à une organisation de type de celle des Bolcheviks, mais à toute organisation qui irait au-delà de leur groupuscule. Tel qu'il est, United States Workers Voice (comme le LAWV s'appelle maintenant) reste un regroupement d'individus, sans cohésion aucune, et en conséquence sans positions politiques claires et incapable de travailler avec quiconque en dehors de leur cercle immédiat." (Déclaration sur les relations entre le LAWV et le BIPR).
Toutes ces confusions politiques de la part du LAWV ne sont pas une surprise. Ce groupe est arrivé à la Gauche communiste après une terrible expérience bourgeoise gauchiste, de fait staliniste, portant un bagage politique extrêmement négatif, ce qui a affecté son évolution politique et aurait nécessité une ferme discussion politique. Leurs faiblesses immédiatistes et localistes ont pu se voir clairement au cours de la période qui a précédé leur affiliation formelle au BIPR, à travers les distributions systématiques et volontaristes de tracts au cours de meetings et de manifestations gauchistes ou syndicales, sans aucune évaluation politique du caractère approprié ou non d'une telle intervention. C'est bien là une de leurs faiblesses qui ont fait l'objet des critiques de la part d'AS, dans les textes du débat publiés dans la presse du BIPR.
Mais durant la brève et tumultueuse période d'affiliation avec le BIPR, les actions du LAWV ont clairement reflété qu'il était dominé par des idéologies étrangères à la classe ouvrière. Le LAWV a mené des intrigues et des manœuvres politiques au sein du BIPR, ayant tenu en privé des discussions secrètes politiques et organisationnelles à Los Angeles, sans y faire participer AS ou le reste du BIPR, et sans les tenir au courant. Ils ont fait fi des règles et du mode de fonctionnement des organisations révolutionnaires et du comportement de camarades appartenant à une organisation prolétarienne.
Les conséquences de ce mode de fonctionnement bourgeois gauchiste ont été la prise de décisions unilatérales dans le domaine de l'organisation, des annonces définitives de changement brutal de ligne politique de classe, sans le moindre murmure de discussion au sein de l'organisation. Le LAWV a répondu à des critiques sur ces grossières violations des règles organisationnelles par des attaques personnelles contre AS et par des calomnies contre le BIPR.
Quelles que soient les divergences qui séparent les organisations
du milieu de la Gauche communiste, l'héritage politique commun
et les principes que nous partageons l'emportent de loin. Dans cette
affaire, nous tenons à exprimer notre solidarité envers
AS et le BIPR.
Nous aussi sommes habitués à ce type de conduite venant
d'un milieu parasitaire dont l'existence se résume à attaquer
et jeter le discrédit sur les organisations communistes. Et cette
accusation toute vertueuse de pratiques antidémocratiques et
staliniennes au sein du BIPR n'est pas sans nous rappeler les immondices
que l'autoproclamée "fraction interne du CCI" a déversés
récemment sur le CCI.
Il est évident qu'il y a des différences entre le LAWV et la prétendue "fraction" formée par d'anciens membres du CCI. Il y a néanmoins de remarquables similitudes entre les comportements de ces deux regroupements : ils subissent la même influence d'idéologies étrangères à la classe ouvrière, ils ont la même tendance à compenser la vacuité de leurs arguments politiques par des attaques personnelles au cours des débats, à couvrir leurs violations des règles organisationnelles de base par les dénonciations de stalinisme et de pratiques antidémocratiques dont eux et l'ensemble de l'organisation seraient victimes, et tous deux vont proclamant que ce sont eux les continuateurs de la tradition de la Gauche communiste. En un mot, ils ont la même conduite parasitaire.
Une fois que le LAWV eut induit une dynamique négative dans sa
relation avec le BIPR, il sombra dans une brusque régression
politique. C'est ainsi que, par exemple, alors qu'il avait confirmé
son plein accord avec la plate-forme du BIPR depuis le milieu des années
90, le LAWV a brutalement adopté cette vision ridicule selon
laquelle dès 1918 la Révolution russe aurait dégénéré
en capitalisme d'Etat et les bolcheviks seraient devenus contre-révolutionnaires.
La régression politique du LAWV s'est poursuivie par la publication
de leur plate-forme dans leur nouvelle revue, le New Internationalist
(sous la pression du BIPR le nom Internationalist Notes a été
abandonné car il a déjà été utilisé
dans l'histoire par Battaglia Comunista). La plate-forme est un document
assez mal écrit de deux pages et demie, présenté
en un seul interminable paragraphe. A son début, le texte du
LAWV semble suivre d'assez près les positions de base telles
qu'elles apparaissent dans chaque publication de la presse du CCI, et
leur emprunte maintes formules.
Le CCI n'est en rien flatté par cette imitation aguichante de la part d'un groupe parasite. Nous avons tout à fait conscience que les parasites se cherchent souvent une légitimité par des tentatives d'ouverture en direction des groupes déjà établis du milieu politique prolétarien, et ce afin de pouvoir les dresser les uns contre les autres. De toute façon, le LAWV a remodelé et a ajouté de nombreux points aux formules tirées de nos positions de base, ce qui reflète leur inconsistance, leurs confusions et leur régression politique qui les fait s'éloigner des traditions de la Gauche communiste.
Par exemple, au lieu de parler de décadence du capitalisme, le LAWV fait référence à une période de barbarie introduite par la guerre mondiale en 1914. Mais plus loin dans le document, on fait référence au 'capitalisme décadent', sans expliquer ce que signifie cette décadence. Le document n'est pas clair aussi sur le capitalisme d'Etat : n'existe-t-il que dans les pays staliniens ou représente-t-il une tendance universelle dans la période de décadence du capitalisme ? La "dictature du prolétariat", un acquis fondamental du mouvement ouvrier révolutionnaire, qui remonte à Marx et Engels, est totalement absente de ce document.
Malheureusement, aujourd'hui aux Etats-Unis, nous avons non seulement un affaiblissement de la présence du BIPR, mais avec lui, c'est la présence de toute la Gauche communiste qui est affaiblie.
En outre, nous nous trouvons face à la présence d'un groupe parasitaire, composé d'anciens gauchistes, n'ayant qu'une compréhension parcellaire des positions de la Gauche communiste, lourdement imbibé d'un amalgame de conceptions idéologiques localistes, immédiatistes et activistes, héritées de leur passé staliniste, d'un manque de confiance libertaire envers la centralisation et la Révolution russe, et qui s'affirme comme étant le porte-parole de la Gauche communiste aux Etats-Unis.
Et en même temps, ils dénaturent les positions de cette
tradition politique et calomnient l'une des plus importantes organisations
internationales qui s'en revendique, le BIPR.
Il est à craindre que dans un avenir proche, le CCI aussi sera
sujet aux calomnies et aux diffamations venant de ces éléments
parasites.