Soumis par ICConline le
Les assemblées générales (AG) constituent le poumon de la lutte. C'est là que les ouvriers (travailleurs du privé et du public, chômeurs, retraités, étudiants précaires, lycéens-enfants de familles ouvrières…) peuvent véritablement s'approprier LEURS luttes, décider collectivement. C'est le véritable lieu de la démocratie ouvrière.
En étant non catégorielle et non corporatiste, en étant ouverte à tous les autres exploités, l'AG permet de solidariser les différents secteurs de notre classe, elle est le lieu où peut se construire la vie de la lutte et sa massification.
C'est pourquoi les syndicats concentrent tous leurs efforts pour… les saboter ! Le texte ci-dessous, réalisé par la CNT AIT du Gers (sia32.lautre.net), explique succinctement ce que doit être une AG réellement autonome et aux mains des grévistes et détaille les différents pièges classiques qui la guète.
Qu'est-ce qu'une assemblée générale ? (Texte de la CNT AIT du Gers)
Définition
On appellera assemblée générale la réunion ponctuelle, démocratique et décisionnelle de travailleurs, groupés hic et nunc selon un critère, qui peut être varié (appartenance à un syndicat, à une confédération, à un mouvement social). À aucun moment ces travailleurs ne peuvent être des délégués : le principe de l'AG est le vote par tête.
Typologie
Il existe plusieurs types d'AG :
L'assemblée générale syndicale
L'assemblée générale intersyndicale
L'assemblée générale des travailleurs en grève
Par ailleurs, elle peut être professionnelle, ou interprofessionnelle.
Fonctionnement de l'AG :
L'AG est démocratique, et garantit donc un tour de parole, équitablement réparti dans le temps et les thèmes de discussion. Ce tour de parole est garanti par un mandat, celui du modérateur.
Cette parole doit aussi être cohérente avec un ordre du jour, fixé au début de la réunion; et qui ne comprend pas de points divers décisionnels.
L'AG est décisionnelle, et ces prises de décision s'opèrent par un vote à main levée, sans qu'il y ait retour sur décision, conformément à l'ordre du jour.
L'AG est pérenne, donne lieu à compte-rendu, effectué par un secrétaire désigné en début de séance, qui a charge de noter et diffuser les débats et décisions de l'AG. Elle prévoit la date et le lieu de la prochaine AG.
Menaces pesant sur l'AG :
Monopolisation du débat : l'AG n'est pas démocratique. Le cas classique est le délégué syndical qui s'attribue d'autorité le rôle de modérateur, participe aux débats en répondant ou donnant systématiquement son avis. Une variante est un participant dans la salle qui monopolise la parole ou intervient trop souvent.
Manipulation du débat : l'ordre du jour n'est pas respecté. Lorsque le débat s'oriente précisément vers une action directe, ou un mouvement de grève reconductible, l'ordre du jour est violé et mélangé, afin de brouiller la clarté des débats, et de faire perdre le fil conducteur d'une AG, qui est de répondre à la question "Que faire, et comment?"
Non-démocratie de l'AG : le vote n'est pas respecté. Violant l'ordre du jour, on représente au vote plusieurs fois une décision déjà prise, jusqu'à épuisement des suffragants. Souvent, la manipulation intervient en fin de réunion, pour détruire sa cohérence et son offensivité.
Neutralisation de l'AG : l'AG, aussi riche soit-elle, n'a pas de suite. Souvent, l'AG de travailleurs grévistes est organisée pour faire chambre d'écho à la colère des travailleurs, et neutraliser leur révolte en transformant leur volonté d'action directe par un temps de parole stérile.
Soyons vigilants ! En AG, nous avons tous les outils en main pour savoir si elle est monopolisée, manipulée, neutralisée. Dans tous les cas, dénonçons les manquements aux conditions précédentes, car ils ont inévitablement pour but de bafouer notre présence, notre propos ou notre décision, bref, notre raison de faire grève!
"L'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes"
SIA 32 (Membre de la CNT AIT).