Août 2002 : depuis la Russie jusqu'en Europe centrale,
des pluies interminables font gonfler les fleuves. Depuis les rives
de la mer Noire jusqu'aux régions de l'Allemagne de l'Est, la
Bavière, la République Tchèque, l'Autriche se trouvent
noyées par les eaux débordées de l'Elbe, du Danube
et de leurs affluents. Les inondations ont touché les campagnes,
les grandes et les petites villes. On a dû évacuer plus
de 100 000 personnes à Dresde. Des quartiers entiers sont dévastés
à Prague, à Vienne. En Hongrie, à Budapest, le
Danube n'avait jamais atteint, de mémoire d'homme, un tel niveau
et les évacuations de populations une telle ampleur. Ponts de
chemins de fer détruits, complexes chimiques menacés,
les pertes pourraient atteindre le chiffre pharamineux de 20 milliards
d'euros. Et surtout, les morts se comptent par dizaines un peu partout.
Septembre 2002 : une gigantesque montagne d'eau descend des Cévennes,
dévastant tout ce qui se trouve sur son passage dans le Sud-Est
de la France. Une véritable bombe liquide a tout fait exploser
sur son passage. Bilan : une quarantaine de morts, ponts effondrés,
chemins de fer, autoroutes, lignes téléphoniques coupés.
Toute une région couvrant trois départements transformée
en marécage. Des vies perdues, des pertes énormes dans
toutes les activités.
Cette catastrophe s'est produite dans une région particulièrement
meurtrie par les inondations : Nîmes, Vaison-la-Romaine, l'Aude.
Depuis plus de dix ans, les catastrophes se sont succédées
sans relâche, à chaque fois plus meurtrières, plus
destructrices. De violents orages "tout à fait exceptionnels",
disent les experts, et qui en fait le deviennent de moins en moins.
La bourgeoisie détruit la planète
En effet, que ce soit les inondations "lentes" des plaines
d'Europe centrale, que ce soit celles de la Méditerranée
après celles de la Somme l'an dernier, il devient de plus en
plus difficile pour les gouvernements de cacher un fait : ces catastrophes
se multiplient et sont devenues, et c'est le plus inquiétant,
de plus en plus meurtrières. Il y a encore quelques années,
on pouvait entendre les experts nous parler de "la mémoire
courte" des humains concernant le climat. En fait, depuis quelques
années, les inondations se sont constamment amplifiées
sur tous les continents, de la Chine à l'Amérique Latine.