Mayer

Situation internationale - mars 1948

Concluant notre dernier aperçu de la situation internationale, nous y notions la tendance de l'économique à céder le pas au politique, et ce sur un rythme accéléré. Ainsi, nous affirmions que la conjoncture économique en Tchécoslovaquie favorisait l'initiative russe. Non que cette initiative fût déterminée par des considérations purement économiques. Ce qui, par ailleurs, provoquait une accélération du rythme dans le cours vers la guerre, c'est que, si limité ce pouvoir fut-il, la bourgeoisie de la propriété dite privée n'en conservait pas une certaine autorité.

Le gouvernement poursuit son plan de guerre

Le gouvernement Schumann poursuit son existence et la politique qu'il s'est fixées. Cela ne se fait naturellement pas sans accrocs. De temps en temps, quelques fractions parlementaires se payent le luxe de quelques obstructions, de quelques manœuvres, provoquant débats et assauts d'éloquence à l'Assemblée nationale. Mais invariablement, cela se termine par des votes de confiance répétés et tout rentre dans l'ordre. Les discours spectaculaires de De Gaulle n'impressionnent désormais plus aucun.

Mayer poursuit sa tâche

Mayer n'a pas attendu pour élargir ses premières réformes. Un deuxième train de mesures les a suivies. Elles confirment ce que nous disions le mois dernier : l'objectif du plan gouvernemental est d'aligner le capitalisme français sur le plan Marshall d'expression américaine, de préparer les conditions d'application de ce plan dans la monnaie et dans les prix, de prolonger la concentration du capital autour de l'État et de ramener l'agriculture américaine au niveau de l'exploitation industrielle du travail. Tel est, en effet, le sens de la réforme monétaire récente.

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