Loin d’être une spécificité hispano-marocaine,
la répression des émigrants à Ceuta et Melilla est le dernier épisode d’une
longue liste d’horreurs que le capitalisme fait subir à cette partie la plus
pauvre de la
population. Des milliers d’émigrants se noient chaque année
dans le détroit de Gibraltar. Autant, sinon plus, sont violemment réprimés et
parqués dans des camps de transit pour avoir voulu, à bord d’embarcations de
misère tenter de rejoindre l’Europe, via la Sicile, les Canaries et plus
récemment Chypre et Malte. Les champions des "droits de l’homme",
France et Angleterre ne sont pas en reste, comme le montre la fermeture
conjointe du centre de Sangatte dans le Pas-de-Calais laissant des centaines de
réfugiés dans le dénuement le plus total, de même que la promesse de Sarkozy de
renvoyer 24 000 sans papiers par charter d’ici la fin 2005 ou les
négociations en cours que mène la France pour que la Libye ouvre des camps de
transit, comme au Maroc, en Algérie ou encore en Ukraine et Moldavie.