Schumann

Situation internationale - mars 1948

Concluant notre dernier aperçu de la situation internationale, nous y notions la tendance de l'économique à céder le pas au politique, et ce sur un rythme accéléré. Ainsi, nous affirmions que la conjoncture économique en Tchécoslovaquie favorisait l'initiative russe. Non que cette initiative fût déterminée par des considérations purement économiques. Ce qui, par ailleurs, provoquait une accélération du rythme dans le cours vers la guerre, c'est que, si limité ce pouvoir fut-il, la bourgeoisie de la propriété dite privée n'en conservait pas une certaine autorité.

Le gouvernement poursuit son plan de guerre

Le gouvernement Schumann poursuit son existence et la politique qu'il s'est fixées. Cela ne se fait naturellement pas sans accrocs. De temps en temps, quelques fractions parlementaires se payent le luxe de quelques obstructions, de quelques manœuvres, provoquant débats et assauts d'éloquence à l'Assemblée nationale. Mais invariablement, cela se termine par des votes de confiance répétés et tout rentre dans l'ordre. Les discours spectaculaires de De Gaulle n'impressionnent désormais plus aucun.

La grève est passée par là

Après 21 jours de grève généralisée, après tant d’assauts démagogiques de la part des staliniens, promettant un bon Noël aux travailleurs en grève, après des manifestations rodomantesques du gouvernement Schumann mobilisant des classes, après avoir prudemment crié "les caisses sont vides" aux revendications ouvrières, après tant de burlesque dans les antichambres syndicales et ministérielles, après de tragiques heurts entre ouvriers égarés chacun sur une voie impérialiste, la CGT lance le mot d’ordre de reprise de travail.

Ne lions pas les intérêts de la classe de la classe ouvrière aux antagonismes impérialistes

Après les hostilités oratoires des grandes puissances du monde capitaliste, il était normal d'assister, sur le plan intérieur de certains secteurs nationaux, à une répercussion des antagonismes impérialistes s'exacerbant.

Mais, tandis que les secteurs capitalistes directement absorbés par les 2 grands blocs impérialistes ne présentent que de simples opérations de nettoyage politique et policier dans certains autres, la bataille d'influence revêt des caractères qui s'apparentent à une guerre civile larvaire.

De l'échéance de juillet à la conférence du Palais-Royal ou se trouve : où se trouve la lutte de classe ?

La grève de Renault se devait, dès la fin avril, de déclencher, dans la presse dite ouvrière, un torrent d'agitation de droite à gauche, tous se faisant un devoir de défendre avec indignation les travailleurs, "artisans de la renaissance française". Quant aux véritables "défenseurs du minimum vital", les titres bien ronflants de la "Vérité" suffisent pour se convaincre de la participation active des trotskistes à ce front commun de défense.

3 tracts de la GCF

1er tract

CAMARADES,

Depuis vendredi 25, des ouvriers du département 6, secteur Collas, ont déclenché la grève pour une augmentation horaire de 10 Frs. Le mouvement s'est développé et, mardi 29, il englobe la presque totalité des usines Renault.

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