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Depuis mai 68, en France, le mouvement gauchiste a subi de nombreuses transformations. Si 1969 a été l'année de pointe de son renforcement, les années qui vont suivre vont voir un relatif recul de l'influence de certains groupes gauchistes et le développement d'une certaine crise qui va se manifester de façon différente suivant les courants.
LE MOUVEMENT MAOISTE (DIT MARXISTE LENINISTE)
Contrairement au courant trotskyste qui est issu d'une tradition prolétarienne passée dans le camp bourgeois lors de la seconde guerre mondiale, le courant maoïste est directement un avorton de la contre-révolution. Issu du PCF au milieu des années 60, sur la base de la détérioration des rapports entre le capitalisme russe et le capitalisme chinois, le mouvement "pro-chinois" n'a jamais rompu avec une seule des positions contre-révolutionnaires du PCF; il prôna même un retour aux enseignements de Staline et un alignement derrière l'Etat bourgeois de Mao.
En 1969, deux groupes maoïstes principaux existaient : la Gauche Prolétarienne qui se dissoudra trois ans plus tard et le P.C.M.L.F. (Parti Communiste marxiste léniniste de France). Depuis une dizaine de ruptures ont ponctué la vie du mouvement maoïste en France et aujourd'hui (début 80), quatre groupes importants existent encore : le P.C.M.L. (Parti Communiste Marxiste Léniniste), le P.C.R. ml (Parti Communiste Révolutionnaire marxiste léniniste), l'UCFML. (Union Communiste de France marxiste léniniste) et l'O.C.F.ml (Organisation Communiste de France marxiste léniniste. Drapeau Rouge). Il faut ajouter à ces groupes une dizaine de petits cercles locaux dont certains "pro-albanais" comme le P.C.O.F. (Parti Communiste des Ouvriers de France) qui publie le journal "la Forge". Mais, en fait le courant maoïste a subi depuis dix ans un important déclin numérique et une crise quasi-permanente qui sont le produit d'un certain nombre de contradictions politiques propres à un courant bourgeois sans grande expérience et lié à l'évolution de la politique de l'Etat chinois. Cette crise a été le produit de la réduction croissante du champ d'intervention et de mystification des groupes maoïstes coincés entre un fort mouvement trotskyste, un puissant parti stalinien et une Social-Démocratie en pleine expansion depuis l'après-mai 68.
Plus précisément, les facteurs d'affaiblissement des groupes maoïstes relevant de l'évolution de la lutte de classe et de la situation internationale ont été :
1. Le développement de la mystification du "Programme Commun du PC et du PS" que les maoïstes n'ont pas soutenu. Ils conciliaient ouvertement avec la droite et même l'extrême droite sur les questions de la défense nationale (propagande antirusse, soutien à la force de frappe atomique, dénonciation du mouvement antimilitariste, soutien de l'impérialisme français). On pouvait ainsi lire dans "L'Humanité Rouge" (journal du P.C.M.L.F.) :
"Le gouvernement actuel, tout en maintenant le principe de la défense nationale est incapable de mobiliser les masses populaires en raison du caractère oppresseur et réactionnaire de sa politique intérieure.
Quant au "Programme Commun" qui représente la tendance montante de la bourgeoisie, il est extrêmement dangereux car tout en prétendant renforcer la défense nationale, il passe complètement sous silence le danger soviétique". (Humanité Rouge n°240, sept.74).
Et aussi :
"Quant d nous aujourd'hui plus que jamais, nous appelons les travailleurs, la jeunesse d agir pour le renforcement de la défense nationale..." (Humanité Rouge n°309, juil.75)
Le maoïsme sapa ainsi les bases de son influence en se dévoilant trop rapidement et trop ouvertement comme une officine nationaliste directement au service de la bourgeoisie et du bloc américain.
2.L'abandon d'un anti-syndicalisme verbal par la plupart des groupes maoïstes va contribuer à effacer complètement le mythe maoïste : en effet, le verbiage antisyndical a été un des principaux facteurs de l'influence des groupes maoïstes. En mai 68 et puis après, de nombreux ouvriers conscients du sabotage syndical se sont ainsi tournés vers des groupes comme la GP qui appelait à "pendre les bureaucrates syndicaux", ou comme le P.C.M.L.F. qui appelait à la constitution de "syndicats de base" et dénonçait la C.G.T. comme "social-fasciste". Cette démagogie utile pour dévoyer les ouvriers dans une période de lutte devenait inutile au moment du reflux des luttes à partir du début des années 70. Les maoïstes n'avaient alors pas de politique de rechange.
3.L'intégration de plus en plus ouverte de la Chine dans le bloc américain (rappelons que les groupes maoïstes en France ont surgi essentiellement sur la base du soutien au Vietnam contre les USA et d'une critique des capitulations de la Russie face aux USA).
4.Les remaniements politiques au sein de l'Etat chinois survenus notamment après la mort de Mao. (liquidation de la "Bande des quatre", ré émergence de Teng Hsiao Ping que tous les groupes maoïstes avaient traîné dans la boue).
Tous ces facteurs ont ainsi contribué à une dispersion des maoïstes dans des voies aussi diverses qu'impénétrables : de l'abandon du militantisme pour entrer dans la voie du marginalisme mais aussi _du journalisme (Libération), de la philosophie( la "nouvelle philosophie", aujourd'hui ouvertement de droite), du semi-terrorisme (NAPAP), de l'autonomie spontanéiste ("Camarades") et même de quelques tentatives de rejoindre le terrain prolétarien comme l'a exprimé la constitution de l'Organisation Communiste "Le Bolchevik" qui donnera naissance à L'Eveil Internationaliste et à la Gauche Internationaliste à travers une série de ruptures.
Depuis l'échec du "Programme Commun" et la reprise de la lutte prolétarienne, les principaux groupes maoïstes (P.C.M.L.F. et P.C.R.ml.) ont accéléré le changement de cap qu'ils avaient opéré dans le milieu des années 70 en abandonnant les aspects un peu trop "radicaux" de leurs interventions. Ils ont maintenant opté pour une attitude plus conciliante avec les syndicats et les partis de gauche. Ces derniers ont assoupli eux aussi leur attitude à l'égard des gauchistes en général.
Ce tournant du courant maoïste a été clairement exprimé au début de 1978 par le P.C.M.L.F. à l'occasion du 40ème Congrès de. la C.G.T. dont "l'ouverture démocratique" fut saluée. Par ailleurs la décision du P.C.M.L.F. et du P.C.R.ml de présenter une liste commune aux élections de mars 78 fut une façon de revaloriser un électoralisme qu'ils n'avaient cessé de dénoncer auparavant chez les partis de gauche et les trotskystes. Enfin, au lendemain de ces élections le P.C.M.L.F, développait la perspective d'un travail d'"explication en direction des électeurs, des militants de base, ouvriers, employés, petits paysans du P.S. et du P.C.F. en liaison avec, une poursuite des indispensables luttes de classe pour la défense des revendications les plus immédiates" (HR n°851,mars 78).
Fin 1978, le P.C.M.L.F. opèrera même une autocritique de ses positions trop chauvines de soutien à l'impérialisme français notamment leur soutien à l'intervention française au Zaïre.
Par rapport à la montée des luttes ouvrières il n'est pas inintéressant de relever dans la presse maoïste le renforcement d'une perspective d'unité à la base" dans les luttes sur le terrain de l'encadrement syndical. Cette perspective confirme le rapprochement de plus en plus prononcé des groupes maoïstes vers les vieilles tactiques trotskystes de sabotage des luttes. Sous le titre "Qu'est-ce donc que l'unité à la base ?", le P.C.M.L.F. expliquait fin 1979 : "la réalisation de l'unité à la base exige des compromis...aussi en .tant qu'individu ou représentant d'une force politique organisée ou d'une section syndicale, chaque contractant doit renoncer d agir unilatéralement. Dans l'action unie, il ne doit pas populariser ses seules idées, le seul programme de son seul parti ou de son seul syndicat... De la même façon, je n'accepte pas que des militants d'autres forces politiques 'récupèrent' notre action commune en essayant de la dévier sur leur propre programme de parti..." (HR n°1133). On ne peut être plus explicite. Au même titre que les staliniens du P.C.F. et que les trotskystes, les maoïstes se préparent ouvertement à briser toute tentative d'organisation autonome de la classe dans les luttes.
Plus précisément, les groupes maoïstes, à part le petit groupe de l'U.C.F.M.L., ont réintégré pleinement les appareils syndicaux et notamment la C.F.D.T. Pourtant, aujourd'hui que la gauche divisée assume un rôle d'opposition plus marqué, une hésitation semble traverser le mouvement maoïste dont la logique consiste à se retrouver avec la Social-Démocratie contre le P.C.F., et plus particulièrement derrière le tandem Maire-Rocard (le dirigeant de la C.F.D.T. et le "nouvel homme" de la Social-Démocratie). C'est cette perspective qu'énonce très clairement le petit groupe O.C.F.ml.: "En vérité, l'échec politique et économique de la droite, mais surtout la faillite profonde en quelque sorte idéologique aussi bien des partis de la vieille droite que des partis de la fausse gauche exigent une alternative neuve et nette : une force révolutionnaire antitotalitaire. Les prémisses de l'émergence de cette force apparaissent aussi bien dans les conditions même de la bonne tenue de la C.F.D.T. lors des élections prudhommales que dans le succès d'estime de Michel Rocard dans l'opinion" (Drapeau Rouge n°72, déc.79). Dans le même journal, l'O.C.F.ml. dans un article intitulé "Les gauchistes rejoindront-ils le P.C.F. ?" exprime ses craintes de voir les gauchistes se mettre à la remorque d'un P.C.F. qui se lance aujourd'hui dans une activité "radicale" liée à la nécessité de contrôler et d'encadrer la remontée des luttes ouvrières ; elle cite en exemple un extrait d'une lettre d'un militant syndical publiée dans l'Humanité Rouge et qui explique : "il y a même des camarades, qui pensent que le P.C.F. est mieux que notre parti (le P.C.M.L.F.) et qui nous quittent sur cette base. Faute d'analyse sérieuse, j'ai bien peur que le parti se cantonne à être simplement une force d'appoint au service de la ligne actuelle P.C.F./C.G.T.".
Et l'O.C.F.ml. de rappeler à cette occasion l'alignement du P.C.F. derrière le bloc russe et la nécessité de renforcer le camp du "socialisme démocratique", en clair le camp Social-Démocrate et l'alignement derrière le bloc américain.
Sur le plan international en effet, la plupart des groupes maoïstes tente de suivre de façon plus ou moins cohérente l'évolution de la Chine et de se mettre au diapason de la propagande antirusse du bloc occidental. A plusieurs reprises, les groupes maoïstes français ont soutenu ouvertement les manœuvres du bloc américain. Pour eux, l'impérialisme russe est l'ennemi principal et cela explique leur propagande belliciste. Ainsi, le n°65 de Drapeau Rouge de 'septembre 79 reproduisait une publicité du journal Le Monde sur le livre du Général Hackett "La Troisième Guerre Mondiale" et expliquait dans un article intitulé "Défense : armer le peuple" : "En Europe et en France, la conscience des périls et des réalités semble mieux perçue (qu'aux USA) dans les cercles bourgeois, et même si le doute et l'indécision y règnent, il s'y manifeste également la volonté de faire face et de s'opposer au danger de guerre russe". Quelques moïs auparavant, ce même groupe reprochait au bloc américain sa faiblesse lors du conflit sino-vietnamien : "Carter en arrive même à céder à cette pression militaire et politique. Il vient de déclarer à un moment où tout le monde parle des préparatifs de guerre de l'URSS contre la Chine : "il n'y a pas de doute dans mon esprit que les soviétiques veulent la paix'" (DR n°54, mars 79). Dans ce même article, l'O.C.F.ml. soutenait en ces termes l'attaque de la Chine contre le Vietnam :
"La Chine est dans son bon droit ! Elle vient simplement de rappeler qu'elle ne cède pas aux menaces du petit hégémonisme soutenu par l'URSS. Munich en 1938 a défia prouvé que toute politique de faiblesse était en fait un encouragement à l'agression".
D'une façon plus large, lorsque les groupes ne soutiennent pas explicitement l'impérialisme occidental, le soutien implicite aux options européennes bénies par Washington montre clairement l'optique pro-occidentale de tous les groupes maoïstes. L’U.C.F.M.L., petit groupe "marginal", n'a pas soutenu l'agression chinoise au Vietnam : "L'entrée, des troupes chinoises sur le territoire vietnamien n'est justifiée ni par les provocations vietnamiennes à la frontière, ni par l'invasion du Cambodge par les Vietnamiens, ni par l'inféodation du Vietnam au social-impérialisme russe". Ce groupe a consacré dans le n°36 de son journal (Le Marxiste-Léniniste) un long article défendant l'idée d'une Europe réunifiée Est-Ouest, contre les deux "superpuissances", une "Europe des peuples". Très vite, le groupe admet que l'alliance Chine-USA est "inévitable" et il expliquait fin 78 à propos des menaces de guerre impérialiste : "Sur la question de la guerre, le prolétariat ne peut se contenter d'une attitude passive. En la matière, le pacifisme est la garantie du désastre. Quand le P.C.F. au tout début de la guerre de 39-45 a refusé de prendre la tète de la résistance d l'envahisseur nazi, il a commis une faute dramatique, chèrement payée par la suite, malgré l'héroïsme des F.T.P. Laisser à De Gaulle le soin d'incarner la résistance, c'était laisser une chance à la bourgeoisie, massivement capitularde, de se reconstituer" (Le Marxiste-Léniniste n°31).
C'est de la même tradition patriotarde que se réclame le groupe "pro-albanais" P.C.O.F.. Il dénonce les préparatifs de guerre en renvoyant dos à dos le P.S. et le P.C.F., "complices de la fascisation du régime". Cette pseudo-dénonciation s’inscrit dans la logique "antifasciste" et le P.C.O.F. en fait tente à son échelle minuscule de ressortir les vieux mythes qui servirent au P.C.F. pour préparer et embrigader le prolétariat dans la 2e Guerre Mondiale. En assimilant guerre et fascisme, le P.C.O.F. complète à sa façon la panoplie mensongère du maoïsme. Ainsi, c'est de A à Z, avec une constance imperturbable, que le maoïsme défend les positions bourgeoises.
Mais faute d'une réelle influence dans la classe ouvrière, le courant maoïste a peu de perspectives propres d'un nouveau développement par rapport au courant trotskyste qui reste le "fer de lance" du gauchisme en France.
LE MOUVEMENT TROTSKYSTE
Il est la force centrale de l'extrême-gauche du capital en France. La LIGUE COMMUNISTE REVOLUTIONNAIRE (LCR), LUTTE OUVRIERE (LO) et l'ORGANISATION COMMUNISTE INTERNATIONALISTE (OCI) se partagent depuis mai 68 la plus grande part du travail mystificateur réservé au gauchisme.
Les groupes trotskystes, contrairement aux maoïstes, ont été moins affectés par les crises et les scissions dans la période de recul de la lutte prolétarienne. Il y a pourtant eu un net phénomène de crise larvée qui s'est traduit par une "crise" de militantisme dans un groupe comme la LCR, par un net recul organisationnel de l'OCI et par un affaiblissement de la phraséologie politique de LO qui avait fait figure à une époque de groupe "pur" et "radical". En fait, la cause profonde de ces phénomènes a été l'alignement de ces trois groupes derrière l'Union de la Gauche (PC, PS, Radicaux de Gauche) et leur intégration rapide dans le jeu électoral.
Cette orientation du mouvement trotskyste va provoquer une série de petites scissions "de gauche" qui vont réagir contre une politique trop suiviste et trop ouvertement anti-prolétarienne. Ainsi, le petit groupe de la LIRQUI (aujourd'hui Ligue Ouvrière Révolutionnaire - LOR), après avoir scissionné de l'OCI expliquait lors des élections du printemps 74 : "Le récent ralliement 'sans ambigüité pour la victoire de Mitterrand de la part de l'OCI est l'un des faite politiques les plus importants actuellement. Ce ralliement signifie un reniement complet de toute la lutte passée de la 4ème Internationale en France. Parce que c'est ni plus ni moins dans les faits que le ralliement au Front Populaire. Il s'agit là d'une capitulation éhontée et sans conditions" (Bulletin n°4). Quant à la Ligue Trotskyste de France (LTF), issue d'un groupe exclu de la LCR, elle avançait la même accusation : "L'accusation majeure que la LTF porte contre les pseudo-trotskystes est leur incapacité à tracer la ligne de classe face au Front Populaire-Union de la Gauche, tant dans leur intervention générale que dans leur travail syndical. L'axe stratégique d'intervention des trotskystes est celui de l'indépendance de la classe ouvrière par rapport à la bourgeoisie, indépendance oblitérée quand les partis ouvriers et les syndicats entrent dans le front populaire. L'axe central de tout travail syndical pour des révolutionnaires conséquents devrait porter sur le problème du front populaire de trahison et la nécessité de la rupture des syndicats d'avec le front populaire. Les pseudo-trotskystes ont, soit appelé l'arrivée au pouvoir du front populaire (LCR et LO), soit appelé à voter Mitterrand contre...le front populaire (OCI) !" (Bulletin en français de la Spartacist League n°10, octobre 75).
Enfin, Combat Communiste, petit groupe dit "capitaliste d'Etat" pour la reconnaissance de la nature capitaliste de l'URSS, exclu de LO après la scission d'un autre groupe (Union Ouvrière), tapait lui aussi sur le même clou : "LO soutint donc la coalition camouflée entre la bourgeoisie et les leaders ouvriers contre-révolutionnaires sans même qu'ils se soient engagés sur quoi que ce soit de positif pour la classe ouvrière" (Critique du Programme de Transition, Brochure de CC).
Tous ces groupes, y compris Combat Communiste, conservaient la logique du trotskysme sur la question du soutien à la gauche capitaliste. Ils divergeaient seulement sur l'opportunité d'un tel soutien dans une période "non révolutionnaire". Ainsi Combat Communiste, dénonçant l'application caricaturale du mot d'ordre de gouvernement ouvrier par les grands groupes trotskystes ajoutait : "Nous venons de voir que le mot d'ordre de 'gouvernement ouvrier' n'a de sens que dans une période prérévolutionnaire. Dans une situation où par exemple - à l'image de ce qui s'est passé dans la révolution russe - des dirigeant bourgeois de la classe ouvrière seraient majoritaire dans les conseils ouvriers, on ne peut exclure la possibilité de les inviter à prendre le pouvoir" (idem). Cette position que CC n'a jamais critiquée publiquement depuis, permet de comprendre la difficulté voire l'impossibilité pour un tel groupe de rompre avec la contre-révolution malgré la reconnaissance de la nature capitaliste de l'URSS.
Quant à la LTF, section sympathisante de la Tendance Spartakiste Internationale qui préconise le retour aux sources du trotskysme, elle n'exprimait pas plus une rupture de classe avec le trotskysme officiel. Le radicalisme d'un tel groupe n'est qu'artifice et verbiage autour d'une défense des mêmes positions contre-révolutionnaires que les autres trotskystes : le frontisme, la défense du démocratisme bourgeois, du syndicalisme et du bloc impérialiste russe (encore que ce dernier point est la source d'un certain nombre de contradictions dans le mouvement trotskyste actuel comme, nous allons le voir plus loin). En fait ces scissions n'ont eu quasiment aucun impact sur les trois grands groupes trotskystes français.
Dans le redéveloppement de la lutte prolétarienne de l'hiver 79, ces groupes n'ont pas été capables de suppléer aux difficultés du mouvement trotskyste à redéfinir une politique nouvelle après l'échec électoral de l'Union de la Gauche. La volonté de maintenir un trotskysme "pur" ne peut que se heurter à la réalité même de la lutte de classe : en ce sens, des groupes comme la LTF, la LOR ou même CC (qui ne semble pas capable d'être conséquent dans sa volonté de rupture avec le trotskysme) n'ont guère de perspectives propres en France.
Un autre aspect du mouvement trotskyste français consiste en son poids relatif au niveau international. La LCR, rattachée au Secrétariat Unifié (SU) de la 4ème Internationale (plus ou moins dirigé par E.Mandel), et l'OCI qui a créé le Comité d'Organisation pour la Reconstruction de la Quatrième Internationale (CORQUI) rivalisent d'habileté dans leurs manœuvres pour constituer un organisme international capable de faire illusion, susceptible d'être confondu avec une véritable organisation prolétarienne internationale. Depuis que le trotskysme est passé dans le camp bourgeois lors de la 2ème Guerre Mondiale en soutenant l'impérialisme russe et l'alliance avec le bloc impérialiste des alliés contre le bloc impérialiste fasciste, il n'a cessé de maintenir le mythe de l'existence d'une 4ème Internationale véritablement révolutionnaire. Il serait trop long de faire l'historique des scissions et des regroupements éphémères, qui se sont succédés depuis les années 50, mais dans tous ces paniers de crabes concurrents, il n'y a rien qui se rapproche de près ou, de loin d'un véritable travail internationaliste prolétarien.
En ce qui concerne l'OCI, ce groupe a vu s'effondrer le Comité International pour la Reconstruction de la 4ème Internationale auquel il participait, en 1971 d'abord par la rupture du groupe anglais de Healy, la S.L.L. (aujourd'hui W.R.P.), puis en 1973 par le départ de la LIRQUI de Varga, dénoncé pour la circonstance d'agent double au service de la C.I.A. et de la Guepeou ! Depuis, l'OCI a tenté, non sans un certain succès de débaucher le S.W.P. américain qui appartient au SU et qui est l'organisation rivale de la LCR...
En fait, derrière toutes ces manœuvres sordides, il y a une crise du mouvement trotskiste liée en partie à la période qui voit le renforcement des blocs impérialistes et le resurgissement de la lutte prolétarienne. Cette crise s'exprime par une recomposition de toute une partie du mouvement trotskyste de plus en plus tenté par un alignement derrière la Social-Démocratie. Déjà lors des évènements au Portugal en 1974, on avait vu au sein du SU un écartèlement entre une tendance "classique" encore attachée à la défense des intérêts russes et par là même plus liée au parti stalinien, et une tendance "pro-Social-Démocrate" de plus en plus déterminée par les besoins du bloc américain. L'OCI a été dans ce sens le précurseur de cette tendance et à cette époque elle rejoignait la vision du SWP américain en soutenant quasiment ouvertement le P.S. Portugais:
"Constater que la radicalisation des masses utilise le canal du Parti Socialiste ne signifie pas adopter le programme ou la politique de la direction. du PS portugais. Mais aveugle serait celui qui refuserait de voir que sur les problèmes brûlants de la révolution, aujourd'hui, le PS portugais a engagé un combat qui rejoint les intérêts fondamentaux du prolétariat (démocratie ouvrière dans les syndicats, élections municipales, respect de la Constituante, liberté de la presse, etc.)" (Informations Ouvrières n°717, septembre 75).
Sur d'autres points et notamment sur celui du soutien aux "dissidents" des pays de l'Est, l'OCI s'est alignée derrière le bloc occidental et bien plus a contribué à donner un vernis "révolutionnaire" aux cliques nationalistes et démocratiques qui agissent dans les Etats capitalistes de l'Est et qui seront des mystificateurs dangereux pour le prolétariat en lutte : "Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est aujourd'hui un puissant levier entre les mains du prolétariat qui lutte contre l'impérialisme et la bureaucratie du Kremlin il disloque l'ordre contre-révolutionnaire européen que l'impérialisme et la bureaucratie du Kremlin ont imposé, après accords d Yalta et d Postdam„ aux peuples et aux prolétariats d'Europe, et qu'ils veulent maintenir ; il donne toute leur puissance aux contradictions sociales ; il participe de la lutte pour la révolution politique en Europe de l'Est et de la lutte pour la révolution sociale à l'Ouest" (La Vérité n°565, janvier 75). Comme quoi les trotskystes seront encore au premier rang pour châtrer le mouvement prolétarien dans les pays de l'Est en le dévoyant sur l'utopique "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" qui ne sert que les intérêts impérialistes et dans le cas présent l'impérialisme occidental.
Face à l'approfondissement des contradictions inter-impérialistes dont l'Europe sera de plus en plus le centre, une partie du mouvement trotskyste tend à s'adapter de plus en plus aux besoins de la Social-Démocratie. Cette dernière a d'ailleurs habilement orchestré en France une campagne de réhabilitation de Trotski lui-même comme homme politique opposant à Staline. Plus concrètement, à l'occasion de la prise du pouvoir au Nicaragua par le Front Sandiniste, cette convergence entre une partie du mouvement trotskyste et le Parti Socialiste s'est encore confirmée notamment à l'occasion de campagnes de soutien au "nouveau" Nicaragua. Cet abandon plus ou moins rapide d'une défense intransigeante du bloc russe ne va pas sans frictions étant donné le caractère particulièrement pourrissant du milieu trotskyste rongé par les rivalités et les querelles de personnes. Par ailleurs il ne peut manquer d'y avoir une exacerbation des contradictions entre les groupes trotskystes qui ont concentré leurs énergies en direction des partis staliniens, comme LO notamment et même la LCR dans une moindre mesure, et ceux qui suivent la Social-Démocratie comme l'OCI, ou qui occupent déjà une place de petit parti Social-Démocrate comme le SWP américain. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la rupture de la Ligue Communiste Internationaliste qui a été quasiment exclue de la LCR lors de son dernier Congrès à cause de ses liens avec l'OCI, alors qu'au même moment se déroulaient des négociations officiel les entre OCI et LCR !
Dans toutes ces péripéties se joue en fait la question du rôle de mystification des groupes trotskystes au sein de la lutte prolétarienne. Si, dans un premier temps, l'ensemble des groupes trotskystes français a soutenu l'illusion électoraliste de l'Union de la Gauche, aujourd'hui que cette gauche se redivise dans l'opposition pour mieux jouer son rôle de sabotage des luttes, le mouvement trotskyste se. retrouve ébranlé et momentanément incapable de déterminer une politique cohérente, ce qui explique l'absence d'une forte intervention des trotskystes lors de la grève des sidérurgistes du début 79. Ainsi à propos de la marche du 23 mars 79, la LTF est amenée à sermonner ses "grands frères" pour leur carence militante : "La CGT et le PC ont tous deux saboté leur propre marche, mortellement effrayés qu'elle puisse échapper à leur contrôle. Face à cette situation potentiellement explosive, les pseudo-trotskystes de tous bords se sont montrés lamentablement incapables d'avancer une perspective de lutte pour les travailleurs" (Le Bolchevik n°13, octobre 79).
Si les révolutionnaires ne peuvent que se réjouir de ces moments d'impuissance du trotskysme, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Si le suivisme vis-à-vis de la Social-Démocratie d'une partie du mouvement trotskyste est incontestablement en France un affaiblissement de ses capacités mystificatrices liées à son soutien au bloc russe, soutien qui lui permettait de développer un "anti-impérialisme", un internationalisme de façade et surtout une influence auprès des militants staliniens, un groupe comme LO sera plus difficilement entrainé dans cette voie. Ainsi, à l'époque de l'Union de la Gauche, ce groupe traçait nettement une divergence avec les autres trotskystes : "Pourtant, s'il y a dans les partis qui composent l'union de la gauche un parti dont les révolutionnaires doivent se préoccuper, ce n'est pas le Parti Socialiste, mais le Parti Communiste Français. Parce que le PCF a gardé, lui, une base ouvrière, et qu'il organise encore dans ses rangs nombre de militants dévoués à la classe ouvrière, et aspirant vraiment à changer le monde, au socialisme... C'est donc au sein de ce qui se passe au sein du PCF, de ce que pensent les militants de ce parti, de leurs aspirations, de leurs espoirs, et de leurs doutes, que nous devons nous préoccuper." (Lutte de Classe n°22, oct.74).
On voit qu'aujourd'hui un groupe comme LO est un auxiliaire précieux pour le PCF qui dans les faits est le seul parti de gauche à pouvoir véritablement casser la pression prolétarienne, briser, grâce à son contrôle sur la CGT, la combativité et la tendance à l'autonomie chez les prolétaires. En revalorisant les tâches des staliniens et leur travail militant, LO rend évidemment des services plus "radicaux" à la contre-révolution que l'OCI qui de son côté tente de revaloriser Bergeron, le dirigeant du syndicat Force Ouvrière, ou que la LCR qui tendrait plutôt à encenser la CFDT.
Mais finalement, qu'ils soient plutôt "pro-staliniens" ou plutôt "pro-Sociaux-démocrates", plutôt "prorusses" ou tendanciellement "pro-occidentaux", les groupes trotskystes accomplissent fondamentalement la même tâche de chiens de garde du capital, la même tâche de dévoiement de la conscience de classe et de sabotage des luttes ouvrières. Les exemples ne manquent pas au niveau international dé ce travail de sape des premiers combats de classe accompli par le trotskysme. Même si en France, les groupes trotskystes n'ont pas encore eu l'occasion d'avoir un strapontin gouvernemental comme le groupe trotskyste ceylanais (LSSP) ou bien de soutenir un coup d'Etat militaire comme les trotskystes argentins du PST qui, après avoir soutenu le retour de Perón en 1973 ont applaudi la prise du pouvoir du Général Videla début 76, ils ont tous soutenu à un moment ou à un autre au niveau international la mise en œuvre des défaites ouvrières.
Ainsi, à propos du Chili gouverné par Allende, la LCF soutint ouvertement le gouvernement d'Unité Populaire, le présentant comme autre chose qu'un gouvernement bourgeois, et présentant le Chili comme autre chose qu'un Etat capitaliste. Face aux menaces de l'armée, la LCR appela la classe ouvrière à défendre une fraction de la bourgeoisie contre une autre :
"Les révolutionnaires, chiliens du MIR ont clairement analysé cette situation : ils appellent à la constitution de comités pour le socialisme soutenant Allende tant qu'il se situe sur une ligne de classe et prêts à passer à l'action dès qu'il s'en éloignera" (Rouge n°86, nov.7 ). Rappelons que le MIR avait constitué une garde personnelle pour Allende et n'a cessé d'être une force d'appoint à la gauche bourgeoise au pouvoir.
Nous avons déjà mentionné plus haut le soutien de l'OCI au PS portugais. LO prétendait pour sa part que le Mouvement des Forces Armées (MFA), c'est-à-dire la clique militaire chargée de la répression des grèves pouvait aller dans le sens des aspirations des masses travailleuses : "Dans une période où de larges masses faisaient confiance au MFA, précisément parce que celui-ci se proposait de réaliser des objectifs correspondant à leurs aspirations, cela aurait été se couper des masses que de s'opposer en bloc à la politique du MFA. il fallait au contraire soutenir ceux des objectifs du MFA qui étaient justes : la réforme agraire par exemple. Il fallait au contraire, affirmer hautement que, chaque fois que le MFA fait un pas en avant dans le sens de la satisfaction des revendications démocratiques, il a le soutien des travailleurs contre la réaction" (Lutte de Classe n°31, oct.75).
Quant aux conflits inter-impérialistes, ils ont été l'occasion des positions les plus cyniques notamment de la part des groupes trotskystes apparemment les plus "radicaux" : "Les révolutionnaires sont pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Même si dans certains cas, soutenir le droit de certains peuples à disposer d'eux-mêmes, c'est soutenir les intérêts de l'impérialisme" (Lutte de Classe n°34, fév.76). Dans le même article, LO se garde bien de dire un mot sur le rôle de l'URSS dans les dites luttes de libération nationale. Quant à la Spartacist Tendency, elle est moins hypocrite et se détermine crument en fonction des intérêts militaires russes. Lors de la guerre en Angola, ce groupe avançait cette position : "Alors que les staliniens de tout poil chantent les louanges de leurs mouvements nationalistes préférés, la Tendance Spartakiste appelle, depuis début novembre, au soutien militaire pour le MPLA contre la coalition impérialiste...Nous avons toujours refusé de donner un soutien politique à ces forces qui se proposent de construire un Angola capitaliste" (Spartacist n°11). Ce groupe pense certainement se dédouaner en distinguant subtilement entre soutien militaire et soutien politique, ce qui est le comble de la duperie chauviniste qui consiste à être internationaliste sur le papier et à être farouchement nationaliste sur le terrain, les armes à la main. Dans le cas de la Tendance Spartaciste, c'est d'autant plus ignoble que ce groupe se garde bien de mettre en pratique ses idées tout en demandant simplement aux prolétaires africains ou asiatiques d'aller se faire trouer la peau pour le capital russe avec la bénédiction du trotskysme et du tiers-mondisme international. C'est ce qu'il a fait une nouvelle fois avec l'Afghanistan. La LTF, qui défend en France les positions de la Tendance Spartaciste, n'est pas en reste et a montré à propos de la situation en Iran ce que cachait son "intransigeance" face aux trotskystes qui ont soutenu Khomeiny : dans une polémique contre Combat Communiste, la LTF accuse CC de voir dans les luttes en Iran une situation plus importante pour le prolétariat que "les guérillas paysannes et nationalistes" car cela signifierait préférer Khomeiny à Ho Chi Minh et finalement nier les "acquis ouvriers" du Vietnam. Il n'est pas étonnant que la LTF préfère les stigmates de la barbarie capitaliste des zones dominées par l'impérialisme russe aux premiers pas du prolétariat iranien. Dénoncer Khomeiny pour la LTF n'est en rien une défense des positions de classe, mais simplement un appel aux forces pro-russes en Iran pour liquider la clique islamique. C'est dans cette perspective que la LTF continue à développer une défense des perspectives "démocratiques" et de "droit à l'autodétermination" qui sont justement les impasses sanglantes dont doit se débarrasser le prolétariat iranien.
En conclusion, le mouvement trotskyste en France a confirmé au cours de ces dernières années sa nature bourgeoise, notamment par une présence dans le jeu électoral de plus en plus marquée et massive (aux élections législatives de 1978, LO a présenté plus de 500 candidats I), par une présence dans les trois centrales syndicales les plus importantes (CGT, CFDT et F0) et même par le contrôle du syndicat étudiant UNEF-Unité Syndicale par l'OCI et les Etudiants Socialistes, concurrençant ainsi l'UNEF-Renouveau contrôlé par les staliniens. On peut noter aussi le rôle de plus en plus "responsable" des services d'ordre trotskystes lors des manifestations qui n'hésitent pas à attaquer les groupes "autonomes" qualifiés de "provocateurs" pour la circonstance. Enfin, dans les luttes ouvrières, soit en luttant pour l'unité syndicale, soit en défendant le frontisme et le démocratisme à l'égard des staliniens et des sociaux-démocrates, le mouvement trotskyste assume son rôle anti-prolétarien avec constance et abnégation.
C'est aussi à un autre niveau que le courant trotskyste joue pleinement son rôle anti-prolétarien : en caricaturant, en défigurant ce que doit être le fonctionnement et le rôle d'une véritable organisation prolétarienne internationaliste, en faisant passer leurs querelles de cliques bureaucratiques pour un débat politique prolétarien, les divers groupes trotskystes contribuent, largement à écœurer de nombreux travailleurs voulant renouer avec la tradition communiste révolutionnaire. Devant ce spectacle misérable qu'offre le courant trotskyste, nombreux sont ceux qui tendent à rejeter toute forme d'organisation révolutionnaire, tout militantisme, et sombrent dans l'anarchisme, le modernisme et l'individualisme qui sont souvent des écueils fatals.
Mais bien plus, le trotskysme exerce une pression sur le milieu révolutionnaire lui-même. Le Parti Communiste International (PCI) bordiguiste par exemple, pour des mobiles tactiques douteux et par incompréhension politique a largement liquidé le travail accompli par la Gauche Italienne regroupée autour de la revue "Bilan" avant-guerre dans la critique des erreurs de Trotski (sur l'analyse de la période, sur la question des tactiques frontistes et entristes, sur la question nationale, etc.). Aujourd’hui, le PCI est tombé dans des polémiques superficielles où la nature de classe du trotskysme est soigneusement cachée, où celui-ci est dénoncé comme "centriste" ou "opportuniste", jamais comme bourgeois. De plus, pour mener ses critiques, le PCI utilise l'œuvre de Trotski lui-même pour s'en revendiquer contre les "renégats" d'aujourd'hui, reniant la tradition de la Gauche Communiste qui dénonça unanimement les capitulations de Trotski face au stalinisme qui menèrent le trotskysme dans le camp bourgeois lors de la 2ème Guerre Mondiale.
Pour toutes ces raisons il est nécessaire de comprendre et d'insister sur le rôle et la nature contre-révolutionnaires des groupes trotskystes actuels.
Loin d'être une expression de la petite-bourgeoisie ou bien un courant prolétarien "activiste", "centriste ou "opportuniste", ou autre, le mouvement gauchiste actuel a bien sa place dans le front de la gauche du capital. Ni le trotskysme, ni le maoïsme n'ont quelque chose de prolétarien et de révolutionnaire. Par contre avec les orientations sociale-démocrates ou staliniennes, ils n'ont que des terrains d'entente même s'ils divergent sur des points secondaires ou tactiques. Ainsi, en ce qui concerne la question de la révolution "armée" et la dictature du prolétariat qui semblerait placer "quand même" le gauchisme dans le camp révolutionnaire, l'ensemble des courants gauchistes, non seulement présente cette alternative comme une tactique parmi d'autres mais en plus il présente les prises de pouvoir des Castro, Mao, Ho Chi Minh comme des modèles pour les prolétaires.
Ce que le gauchisme tente de préparer, c'est la défaite de la classe ouvrière, ce qu'il met en œuvre ce sont des méthodes politiques pour battre le prolétariat. Le courant gauchiste ne fait que préparer le terrain de la contre-révolution étatique déjà expérimentée par le stalinisme qui consiste à faire passer le capitalisme d'Etat ou l'autogestion pour du socialisme ou même du communisme.
Chénier
Liste des sigles :
Groupes maoistes :
PCMLF : Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France (aujourd'hui PCML), "L'Humanité Rouge".
PCRml : Parti Communiste Révolutionnaire marxiste-léniniste, "Quotidien du Peuple"
OCFml : Organisation Communiste de France marxiste-léniniste, "Drapeau Rouge".
UCFML: Union des Communistes de France Marxistes-Léninistes, "Le Marxiste-Léniniste".
PCOF : Parti Communiste des Ouvriers de France, "La Forge".
Groupes trotskystes et apparentés :
OCI : Organisation Communiste Internationaliste, "Informations ouvrières", "La Vérité".
LCR : Ligue Communiste Révolutionnaire, "Rouge", "Inprecor".
LO : Lutte Ouvrière, "Lutte Ouvrière", "Lutte de Classe".
LCI : Ligue Communiste Internationaliste, "Tribune Ouvrière".
LTF : Ligue Trotskyste de France, "Le Bolchevik". LOR : Ligue Ouvrière Révolutionnaire, "La Vérité des Travailleurs".
CC : Combat Communiste, "Combat Communiste", "Contre le Courant".