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Au Brésil, "après les licenciements massifs des employés (75% du personnel) de la compagnie aérienne Varig au printemps dernier, c’est le tour des employés des usines Volkswagen de la ceinture industrielle de Sao Paulo (ABC). (…) C’est le syndicat des métallurgistes de l’ABC qui, en collaboration avec la direction de Volkswagen a fixé le quota de 3600 licenciements étalés jusqu’à 2008. Dans les assemblées, le climat était à une très forte intimidation, les syndicats exerçant le chantage à davantage de licenciements, si les employés n’acceptaient pas les modalités proposées pour des départs volontaires. Dans l’assemblée où l’accord a été conclu, les syndicalistes ont été hués, qualifiés de "vendus" et accusés d’avoir arnaqué les ouvriers. (…) Mais ce n’est pas tout puisque les ouvriers qui vont conserver leur emploi vont voir leur salaire amputé de 1 à 2% du fait de l’augmentation de la cotisation à la sécurité sociale, ceci encore avec l’assentiment des syndicats." (Extrait d'une déclaration commune entre l'Opposition Ouvrière -OPOP - et le CCI)
Au Brésil toujours, les employés de banque, dont le nombre est passé en vingt ans de 1 million à 400 000, se sont mis en grève durant une semaine pour des revendications salariales, malgré les consignes syndicales qui les exhortaient à ne pas faire grève à cause de la campagne électorale.
Au Brésil, chaque année au mois de septembre a lieu la campagne de revendication salariale des employés de banque. Régulièrement, cette campagne se traduit par des grèves qui, depuis quelques années, ne permettent que très modestement de ralentir les attaques sur les salaires. En moins de 5 ans, les salariés des banques publiques ont subi une perte considérable de leur pouvoir d’achat. Cette année, du fait des élections, les syndicats avaient décidé de différer la campagne de revendication salariale afin qu’elle ne coïncide pas avec la campagne électorale. Mais les employés de banque en ont décidé autrement. Ils ont mis en échec la manœuvre du cartel des syndicats incluant la CUT. Des assemblées générales, pourtant appelées et tenues par les syndicats, décidèrent de la grève contre l’avis même des syndicats locaux et de leur représentation nationale, dans les villes ou Etats suivants : Bahia, Porto Alegre, Florianópolis et Pernambuco. Certaines assemblées générales élirent des délégués pour constituer une centralisation nationale afin qu’elle représente le mouvement. La grande majorité des délégués élus ne représentaient aucun syndicat et même, n’étaient en général pas syndiqués. A Salvador, la délégation élue était constituée de nos camarades de l’Opposition Ouvrière. Face à l’extension de la lutte au niveau national, afin de n’être pas désavoués et pour reprendre le contrôle du mouvement, les syndicats ont déclaré la grève tout en manœuvrant pour retarder l’entrée en lutte des employés de banque de Sao Paulo. Lorsqu’ils ont finalement convoqué une assemblée générale pour décréter la grève dans cette ville, les ouvriers concernés n’ont pas voulu se contenter d’accepter passivement les consignes syndicales. Ils ont voulu prendre la parole et se sont heurtés violemment (mercredi 4 octobre) à la milice syndicale qui entourait et protégeait le présidium composé des mafieux syndicaux, afin qu’ils conservent le monopole de la parole.
Finalement les syndicats ont réussi à venir à bout du mouvement, au moyen d’une grosse manœuvre. Ils ont fait reprendre le travail à São Paulo et Brasília – ce qui a démoralisé les autres villes en lutte - en convoquant des assemblées dans lesquelles ils s’étaient assurés que les non grévistes participeraient massivement alors que, pour la plupart, les grévistes n’étaient pas ou peu informés.