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En Israël et en Palestine, les morts se comptent par 40, 50, tous les jours. Jamais auparavant la barbarie quotidienne n'avait atteint un tel degré dans la région. Depuis le déclenchement de la deuxième Intifada en septembre 2000, ce sont 1600 morts qui jonchent le sol de cette région, particulièrement chez les jeunes et les adolescents des zones de populations hyper-concentrées de la bande de Gaza et de Cisjordanie.
La soldatesque de Tsahal, la peur au ventre et excitée par le nationalisme, tire sur tout ce qui bouge, dynamite des quartiers entiers, fouille les maisons, bombarde et entre dans les camps de réfugiés, détruit les infrastructures vitales comme les canalisations d'eau, tire sur les ambulances et les hôpitaux. Elle arrête tout homme de plus de 14 ans sous prétexte de "chasse aux terroristes" en puissance, alimentant d'autant la haine anti-juive des Palestiniens.
Côté palestinien, on assiste à un accroissement sans précédent des attentats aveugles frappant la population d'Israël, arabes israéliens compris : des jeunes désespérés, fanatisés, embrigadés par des groupes islamistes, utilisés comme arme "percutante" par l'Autorité palestinienne (les Brigades de Al-Aksa, par exemple) qui les pousse à jouer les kamikazes au milieu de la foule.
Depuis septembre 2000, c'est bel et bien, en réalité, d'une guerre qu'il s'agit, après les quatre guerres "déclarées" de 1956, 1967, 1973 et 1982 qu'on a vues depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948 (sans compter les multiples opérations de police et autres attentats qui n'ont jamais cessé en temps de "paix"). Des deux côtés, de véritables flots de propagande nationaliste s'écoulent, transformant tout un chacun en tueur patenté. Et au déversement massif de cette idéologie abrutissante s'ajoute celui de la religion qui permet d'opposer plus fortement encore les deux "camps" et d'attiser la violence meurtrière.
"De chaque côté, les cliques dirigeantes appellent les ouvriers à "défendre la patrie", qu'elle soit juive ou palestinienne. Ces ouvriers juifs qui en Israël sont exploités par des capitalistes juifs, ces ouvriers palestiniens qui sont exploités par des capitalistes juifs ou par des capitalistes arabes (et souvent de façon bien plus féroce que par les capitalistes juifs puisque dans les entreprises palestiniennes le droit du travail est encore celui de l'ancien empire ottoman).
Les ouvriers juifs ont déjà payé un lourd tribut à la folie guerrière de la bourgeoisie au cours des cinq guerres qu'ils ont subies depuis 1948. Sitôt sortis des camps de concentration et des ghettos d'une Europe ravagée par la guerre mondiale, les grand-parents de ceux qui aujourd'hui portent l'uniforme de Tsahal avaient été entraînés dans la guerre entre Israël et les pays arabes. Puis leurs parents avaient payé le prix du sang dans les guerres de 67, 73 et 82. Ces soldats ne sont pas d'affreuses brutes qui ne pensent qu'à tuer des enfants palestiniens. Ce sont de jeunes appelés, ouvriers pour la plupart, crevant de trouille et de dégoût qu'on oblige de faire la police et dont on bourre le crâne sur la "barbarie" des arabes.
Les ouvriers palestiniens aussi ont déjà payé de façon horrible le prix du sang. Chassés de chez eux en 1948 par la guerre voulue par leurs dirigeants, ils ont passé la plus grande partie de leur vie dans des camps de concentration, enrôlés de gré ou de force à l'adolescence dans les milices du Fatah et autres FPLP ou Hamas. Leurs plus grands massacreurs ne sont d'ailleurs pas les armées d'Israël mais celles des pays où ils étaient parqués comme la Jordanie et le Liban : en septembre 1970 (le "septembre noir"), le "petit roi" Hussein les extermine en masse, au point que certains d'entre eux vont se réfugier en Israël pour échapper à la mort ; en septembre 1982, ce sont des milices arabes (certes chrétiennes et alliées à Israël) qui les massacrent dans les camps de Sabra et Chatila, à Beyrouth." (Révolution Internationale n°307, janvier 2001)
Aujourd'hui, après la conférence de Madrid, les accords d'Oslo
en 1996, les différents sommets de Camp David aux Etats-Unis et de Charm-El-Cheik
en Egypte, le tout enrobé du caramel idéologique de l'octroi du
prix Nobel de la paix à Arafat, Perès et Rabin (ceux-là
mêmes qui n'avaient cessé de fomenter guerres et attentats depuis
des décennies), après tous les discours sur la "paix en marche"
dans la région "grâce" aux efforts américains
(auxquels les pays européens, France en tête, se sont empressés
de s'opposer au maximum), on peut une fois de plus voir ce que le mot "paix"
signifie dans la bouche de la bourgeoisie : la guerre. Cette réalité
est le mode de vie de ce système moribond depuis plus d'un siècle
et ne peut que s'accentuer dans ce siècle, si le prolétariat n'y
met pas fin par la révolution communiste mondiale.