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Introduction
Les “Etudiants critiques de Utrecht” (KSU), la Fédération Anarcho-Syndicaliste (ASB) et le Courant Communiste International (CCI), ont publié aux Pays-Bas, le 21 juin, la déclaration commune reprise ci-dessous pour souligner leur solidarité avec les grévistes du groupe de soin de santé à domicile Viva! de IJmond et Haarlem. Cette déclaration a été largement diffusée au cours de la manifestation de protestation contre les coupes sombres dans les soins de santé, qui a eu lieu le 23 juin à la Haye, et que les grévistes du groupe de soin de santé Viva! avaient rejointe par solidarité.
L’initiative de produire, de publier et de distribuer une déclaration commune de solidarité mérite toute notre attention, dans la mesure où, pour la première fois aux Pays-Bas, des groupes, qui se basent sur des positions internationalistes, ont développé ensemble une activité de soutien et de solidarité envers un secteur de la classe ouvrière. Quel que soit l’aboutissement de la lutte de ces aides-soignants à domicile, cette initiative réussie des trois groupes constitue une étape importante dans le renforcement politique de la lutte de la classe ouvrière.
Après la diffusion de la déclaration de solidarité par les trois groupes et l’expression de solidarité de la part du personnel soignant envers ceux qui perdent leurs droits aux soins, la lutte du groupe de grévistes « Le soin à domicile, c’est nous » s’est poursuivie. Ils refont grève du 28 au 30 juin et organisent une occupation de la Grand Place à Haarlem.
Nous avons appelé à ce que cette combativité les amène aussi à rechercher la solidarité avec les travailleurs des transports publics qui se mettent en grève à partir du mercredi 29 et se réunissent à La Haye pour protester ; à ce qu'ils rejoignent également en délégation, la manifestation des pompiers à Amsterdam pour les convaincre qu'il vaut mieux mener la lutte ensemble. Car ce n'est qu'en solidarité avec les autres travailleurs dans d'autres institutions, dans d'autres entreprises et dans d'autres secteurs que l'unité dans la lutte peut se réaliser, que la lutte peut se renforcer sur le terrain de classe lui-même. (25.06.2011)
Déclaration
Grèves, actions, occupations : à la recherche de l’extension de la lutte !
Pourquoi est-ce que le personnel soignant à domicile du groupe d’aides-soignants Viva ! de IJmond et Haarlem mène-t-il des actions depuis le début de cette année? Parce que leur patron a eu l’idée de leur faire effectuer le même travail pour un salaire réduit. Le 15 avril dernier, chacun d’entre eux recevait une enveloppe contenant une nouvelle proposition salariale. Une proposition scandaleuse ! Cela revenait à ce que le salaire moyen de 13,10 euro brut par heure soit réduit à 9,92 euro brut par heure. En cas de refus, ils seraient licenciés !!!
Le comité d’action des aides-soignants à domicile « Le soin à domicile, c’est nous » qui s’était créé pendant ce temps, a appelé tous les 650 collègues à ne pas signer et au contraire à mener des actions. Cet appel a plus tard été soutenu par les syndicats (Abvakabo/FNV et la CNV). Ces travailleurs défendent leurs droits en ne veulent pas se faire licencier. Depuis, ils sont allés manifester plus de sept fois aux conseils communaux, afin de présenter leurs revendications et se faire entendre en public. Le comité d’action s’est aussi présenté avec toute une série de questions à la réunion d’information du conseil d’administration de l’entreprise, mais l’entrée lui a été refusée.
Puisque le comité d’action a appelé à ne pas signer le nouveau contrat et que personne ne veut être licencié, les travailleurs sont vite arrivés à la conclusion qu’il ne leur reste pas d’autre moyen que de faire grève. Ils en sont à leur septième jour de grève. Pourtant, faire grève est une exception dans le secteur des soins. D’ailleurs, ils soulignent que « Nous utilisons ce moyen de lutte avec prudence. Nous traitons nos clients avec respect. Aujourd’hui, ils ont du respect pour nous ».
Jeudi après-midi, le 16 juin dernier, ils ont tenu un rassemblement réussi sur la Grand place de Haarlem. Anita Kuipers du comité d’action a donné un aperçu de la lutte jusqu’alors, ainsi qu’un compte-rendu d’une visite qu’elle a faite avec 8 de ces collègues de Viva ! dans le cadre d’une recherche de solidarité auprès d’autres aides-soignants à domicile à Utrecht.
Après 3 visites à Haarlem, 2 à Ijmuiden et 1 à Velsen-Noord ils ont décidé qu’il était temps d’aller là où les mesures d’austérité sont dictées : à La Haye ; Ce jeudi prochain, le 23 juin, ils vont massivement à La Haye pour se joindre la manifestation de protestation contre des réductions dans les budgets des soins de santé. En opérant la jonction de leur lutte avec celle d’autres secteurs ils font savoir de façon claire qu’ils ne se laisseront pas faire, mais qu’ils veulent ouvrir les fenêtres et donner à leur lutte une assise plus grande. « De cette manière, nous élargissons notre action pour de bons soins, pour nos clients et pour les travailleurs », affirmait un des membres du comité d’action.
Les travailleurs du groupe d’aides-soignants à domicile Viva ! de IJmond en de Haarlem ont fait un pas courageux et important. C’est un exemple pour tous les travailleurs dans le secteur des soins de santé au Pays-Bas. Car c’est partout la même chose, réduction des salaires, licenciements, coupes sombres dans les soins de santé et flexibilité accrue. Nous devons lutter pour des soins plus humains, où il ne fait pas seulement bon de travailler, mais où on assure aussi des soins chaleureux et humains. Des soins ou les personnes se font soigner à une échelle humaine par leur aide-soignant habituel, ayant un contrat fixe, suffisamment d’heures de prestation et un salaire permettant de se loger et de vivre décemment.
Les actions des aides-soignants à domicile de Haarlem et de IJmond méritent notre plein soutien. Venez donc jeudi prochain à La Haye et concrétisez votre soutien tant à la lutte contre les coupes sombres dans les soins de santé qu’à celle des aides-soignants à domicile.
Leur travail est nécessaire ! Ils font du bon boulot !
C’est pourquoi : nous ne pouvons plus accepter de détérioration des conditions de vie et de travail !
Dans l’intérêt de notre vie et de celle des clients !
C’est pas eux le problème, le problème c’est le système !
Texte signé le 21 juin, par la ASB, les KSU et le CCI