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Nous publions ci-dessous une lettre du Noyau de discussion internationaliste de l’Équateur, qui est un témoignage de solidarité avec les travailleurs de « Luz y Fuerza del Centro » du Mexique. Cette lettre fait suite à deux autres messages de solidarité envoyés par deux groupes du Pérou (voir : https://fr.internationalism.org/icconline/2009/solidarite_avec_les_travailleurs_de_luz_y_fuerza_del_centro_au_mexique.html)
Lettre aux camarades de « Luz y Fuerza del Centro » du Mexique
Chers camarades,
Un peu plus d’un mois s’est passé depuis que, dans la nuit du 10 octobre, la bourgeoisie mexicaine, grâce à son bras armé que sont ses forces de sécurité de l’État capitaliste et avec l’aide de ses agents au sein du mouvement prolétarien, déguisés en syndicats de toutes couleurs, a commis une de ces actions qui lui sont propres : malmener, piétiner et affaiblir la force de ce mouvement à coups de bâton, avec parfois des charges à cheval sabre au clair, usant de la ruse dans les négociations et les allers et retours des « fervents » et si « sacrifiés » dirigeants syndicaux, qui cachent cacher leurs intentions réelles avec des mensonges par tonnes : pour défendre les intérêts de leurs maîtres.
Le prolétariat a vécu des événements comme celui du 10 octobre au Mexique depuis toujours, depuis qu’il a commencé à se lever contre l’avidité du profit, contre l’extraction de valeur de la part de la bourgeoisie ; rappelons-nous le « Dimanche sanglant » du 9 janvier 1905 dans les rues de Saint-Petersbourg, dans la Russie tsariste, qui fut le signe avant coureur de l’Octobre rouge de 1917 ; en Equateur aussi, au siècle dernier, le 15 Novembre 1922, des centaines d’ouvriers qui protestaient pour obtenir des améliorations de leurs conditions de vie furent abattus à coups de sabre et jetés au fleuve Guayas qui débouche sur le port de Guayaquil ; et plus près de notre époque, en 1979, le massacre des travailleurs agricoles du sucre de l’entreprise sucrière Aztra, dans la province du Cañar, où plus de deux cents ouvriers furent jetés dans des canaux où ils furent mitraillés par les force de l’ordre : c’est d’ailleurs ainsi que la « démocratie » a débuté, une autre manière de domination de la bourgeoisie.
Si on regarde attentivement l’histoire de la lutte de classe et si on note tous les combats que la classe a menés depuis des siècles, la liste serait aussi grande qu’est grande la nécessité pour l’humanité d’atteindre des jours meilleurs. Mais cela ne servirait à rien si on ne faisait que se souvenir et se lamenter de tels événements ; on ne pourrait pas en tirer grand-chose. En agissant ainsi, on ne ferait pas mieux que les syndicalistes, les partis de gauche du capital ou ces gauchistes de toute engeance qui aiment tant les commémorations pompeuses de telle ou telle date significative des luttes de la classe ouvrière. Ces agents idéologiques ou institutionnels du capital ne connaissent en rien l’essence du marxisme, ils ne sont en rien intéressés à tirer des leçons de ces luttes ; pour eux, le marxisme ce n’est que des phrases vides, des slogans bons à être répétés dans les discours, pour eux le marxisme n’est qu’un ornement idéologique. Nous, par contre, nous devons faire ressortir les malheurs, nous devons regarder les faits en face, sans fard, nus, pour ainsi comprendre et assimiler ce qu’ils nous laissent comme enseignement. Nous devons être courageux face à l’adversité et puiser avec ténacité dans la réflexion, favoriser le débat et l’éclaircissement avec ceux qui luttent, avec les camarades qui se sont affrontés aux expéditions punitives, avec ceux qui ont perdu leur poste de travail, avec les travailleurs d’autres lieux, d’autres entreprises, d’autres villes et d’autres pays.
Frères prolétariens, vous n’êtes pas seuls. Ici aussi [en Equateur], au mois de septembre, nous avons vécu des moments de protestation similaires au niveau national pour les mêmes raisons : défense des salaires, des postes de travail, d’une vie digne, des indemnisations justes, etc.; mais ces syndicalistes, transfuges de profession, ont adroitement amené les travailleurs vers les chemins du parlement, des lois, des avocats, etc..; les problèmes sont les mêmes ; il faut sauter par-dessus le mur que la bourgeoisie a construit devant nous : le syndicat, les partis de la gauche du capital et les gauchistes, le parlement, les gouvernements, les nations.
Camarades, permettez-nous de vous dire que nous sommes de tout cœur avec vous, pleinement solidaires. Nous voulons approfondir la réflexion sur tous les éléments théoriques et pratiques que nous a légués la lutte de la classe ouvrière dans le monde entier. Nous pensons que, de cette manière, en comprenant votre souffrance à la lumière de la lutte de classe, nous pourrons transmettre les enseignements tirés à nos camarades prolétariens de cette partie de la planète. Nous sommes loin de vous, camarades, mais nous voulons vous dire de ne pas vous décourager. Le futur vous appartient, même si le chemin est plein d’embûches, mais, ensemble et solidaires, au feu de la lutte de classe, nous en sortirons victorieux et c’est l’humanité tout entière qui en sortira victorieuse. En reprenant le Manifeste communiste élaboré par Marx et Engels à la demande des leurs camarades de la Ligue des communistes en novembre 1847, « Les communistes ne s'abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l'ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent à l'idée d'une révolution communiste ! Les prolétaires n'y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner. »
En ce sens, nous sommes convaincus que seul le débat, la réflexion et l’éclaircissement feront en sorte de concentrer la force suffisante pour faire effondrer les murs que les forces de la bourgeoisie érigent devant nous pour ainsi pouvoir construire nous, pour l’humanité toute entière, une société humaine, le communisme.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
NDIE (Núcleo de Discusión Internacionalista de Ecuador, noyau de discussion internationaliste de l’Equateur)
Guayaquil, Novembre 2009