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L'horreur abominable des crimes du nazisme a été décrite, dépeinte, étalée à satiété depuis la seconde guerre mondiale par la propagande du camp "démocratique" dans le but de dissimuler les propres exactions de ce dernier dans tous les conflits où il a été impliqué. Bien qu'aucune des exactions macabres du nazisme ne soit aujourd'hui inconnue du grand public, contrairement aux crimes des grandes démocraties, les révolutionnaires doivent dénoncer les crimes nazis comme une illustration irréfutable de la barbarie sans limite du capitalisme décadent. La première guerre mondiale avait signé l'irruption violente de cette barbarie avec ses 17 millions de morts. Depuis lors, elle a été surpassée par les exploits de la seconde (50 millions de morts) qui, loin de constituer une parenthèse dans l'histoire de ce siècle, se sont trouvés confirmés par les atrocités dans les guerres locales qui l'ont suivie sans discontinuité jusqu'à aujourd'hui.
Le fascisme n'est pas le produit de ses dictateurs mais le produit d'un système barbare
Selon une certaine interprétation de l'histoire, si le nazisme a été instauré en Allemagne c'est parce qu'il a existé des hommes comme Hitler qui ont su imposer leurs conceptions barbares au pays en gagnant les couches populaires à leurs idéaux macabres. Si effectivement Hitler a été un facteur actif dans l'instauration de ce régime, la raison en est d'abord qu'il était le plus apte à mettre en œuvre le programme correspondant aux nécessités économiques et politiques de la bourgeoisie allemande. La preuve en est, nous l'avons montré, que c'est la démocratie qui cède légalement le pouvoir à Hitler. Et si ce dernier bénéficie de l'appui du grand patronat, c'est bien parce que les sphères dirigeantes de la bourgeoisie pensent qu'il est le plus à même de défendre le capital national.
Un épisode significatif de cette réalité est le processus menant à l'élimination par Hitler des SA (Section d'Assaut) qui signe la volonté du Führer de se débarrasser de cette frange radicale et populiste des forces sur lesquelles il s'était appuyé au cours de son ascension politique, afin d'éviter tout débordement de sa part. Contrairement aux illusions des SA, il n'est nullement question pour Hitler de contester ou de porter atteinte de quelque manière que ce soit aux grandes figures de la bourgeoisie allemande à qui il doit son accession au pouvoir, de même que Mussolini avait dû remiser l'anticléricalisme des professions de foi du fascisme à ses débuts en Italie, afin de présenter une image plus respectable face à la grande bourgeoisie italienne. Le conflit entre les SA et Hitler se cristallise alors que l'aggravation de la situation économique en Allemagne met en situation ce dernier de devoir prouver la valeur de ses engagements populistes.
La population d'Allemagne qui voit cette année là le chômage diminuer, est cependant déçue par les promesses démagogiques d'Hitler non tenues. Hitler ne songe pas à heurter de front les intérêts de la grande industrie et des milieux financiers qui l'ont porté au pouvoir. Dès 1933, en conflit avec Röhm (chef des SA, les sections d'assaut), il déclare : "je réprimerai toute tentative de troubler l'ordre existant aussi impitoyablement que je materai la seconde révolution qui ne mènerait qu'au chaos". Il limoge un certain nombre de chefs nazis qui avaient essayé de prendre en main le contrôle des associations patronales et rétablit Krupp et Thyssen aux postes qu'ils occupaient[1]. Il liquide physiquement les SA et leurs chefs au cours de "la Nuit des longs couteaux" (le 30 juin 1934).
Les idéaux racistes, xénophobes et totalitaires du nazisme sont, du point de vue humain, une pure aberration. Ils sont, par contre, comme on va le voir, d'une grande utilité au service du capital national allemand. Hitler galvanisait le désir de revanche de l'Allemagne vaincue lors du premier conflit mondial et humiliée par le traité de Versailles. Le capital allemand avait besoin d'une main de fer capable de soumettre le pays aux exigences de la militarisation en vue de la prochaine guerre mondiale. De cela, d'autres hommes et formations politiques se réclamant de la démocratie étaient capables[2], mais c'est le programme de Hitler qui correspondait le mieux à la situation. En effet, la classe ouvrière ayant été laminée, il n'était plus nécessaire de l'immobiliser au moyen de la mystification démocratique rendant de ce fait superflu un régime démocratique. De plus, il s'agissait de rassembler par la contrainte toutes les fractions de la bourgeoisie.
Au service de cette entreprise, il fallait une idéologie. Celle-ci, à destination essentiellement de la petite bourgeoisie ruinée, allait prendre corps dans l'exaltation de la race aryenne et dans le racisme. La communauté juive en particulier allait être persécutée et mise hors la loi et bannie de la société. Face à la situation de crise économique aiguë, il fallait trouver des boucs émissaires et, là encore, les juifs furent la cible désignée. En particulier, l'élimination des artisans et petits commerçants juifs permettait de gagner au régime leurs concurrents "aryens" ruinés par la crise. En outre, la confiscation des biens des juifs (dont un nombre significatif appartenait à la bourgeoisie ou à la petite bourgeoise aisée) permettait de remplir à bon compte les caisses de l'Etat.
La rationalité capitaliste de la xénophobie et de la purification ethnique
Dès le début de sa carrière politique, Hitler affiche la couleur de ses orientations idéologiques racistes, ultra nationalistes et anticommunistes. C'est ce qu'illustre le passage suivant de son discours de Munich du 22 juillet 1922 : "Le juif n'a jamais fondé aucune civilisation, bien qu'il en ait détruit des centaines. Il ne peut rien exhiber qui soit sa propre création (…) En dernier ressort, seul l'Aryen peut créer des Etats et les conduire sur le chemin de la grandeur future. Le Juif en est incapable. Et c'est parce qu'il en est incapable que toutes ses révolutions doivent être internationales. Elles doivent se répandre comme la peste. Déjà il a détruit la Russie ; aujourd'hui c'est au tour de l'Allemagne et, dans son envieux instinct de destruction, le juif cherche à supprimer l'esprit national des Allemands et à polluer leur sang"[3].
La terreur n'est pas seulement le moyen employé pour faire respecter l'ordre capitaliste et les contraintes du militarisme, elle est également mise au service de contraintes économiques par l'élimination de toute une partie de la population jugée indésirable du point de vue capitaliste. Dès le début du IIIe Reich, des milliers d'opposants au régime avaient été torturés ou supprimés par la Gestapo et les divers services de répression. Mais avec la guerre on en vint à exterminer des groupes d'hommes, de femmes et d'enfants qui n'avaient manifesté aucune opposition au régime. Un texte d'Hitler d'octobre 1939 autorisait certains médecins du IIIe Reich à décider de la mort de leurs patients jugés incurables.
Deux types de "justifications" étaient avancés à l'appui de cette décision. L'une relevait de l'eugénisme : il s'agissait d'améliorer la race en empêchant la propagation de maladies héréditaires. L'autre était d'ordre économique : les médecins devaient tenir compte aussi de la capacité de travail du malade[5].
En temps de crise, il existe toujours une partie de la population qui ne peut être employée pour faire fructifier le capital. D'où l'existence d'une surpopulation par rapport à ce critère de rentabilité. Les différentes méthodes envisagées et employées pour délimiter quelle partie de la population était excédentaire et comment s'en débarrasser montre la gradation dans la spirale sans fin de la barbarie.
Ainsi, la politique d'extermination ne s'est pas appliquée aux seuls juifs, mais également aux Tziganes, aux handicapés mentaux et aux malades incurables, aux populations slaves qu'il fallait éliminer par millions pour faire place aux colons de "bonne race".
Une nouvelle étape fut franchie lorsque, le 24 janvier 1939, Heydrich fut chargé par Hitler "de trouver une solution aussi favorable que possible à la question juive". Les deux méthodes adoptées à ce moment là furent l'émigration et l'évacuation.
Malgré les menaces d'anéantissement de la population juive en Europe en cas de guerre, formulées avec la même netteté dans plusieurs déclarations de Hitler à des diplomates étrangers en janvier-février 1939, les autorités nazies continuent à cette époque à pousser les juifs d'Allemagne à émigrer (contre paiement d'une forte "rançon") tandis que divers services élaborent des plans d'évacuation. En effet, la Grande-Bretagne ayant refusé d'accueillir les juifs en Palestine et les Etats-Unis sur le sol américain[6], les nazis envisagèrent, à partir de 1940, d'évacuer tous les juifs d'Allemagne à Madagascar. Le projet fut vite abandonné et Eichmann, chargé en vertu d'un décret de Goering du 31 juillet 1941 de toutes ces questions, regroupa les juifs des pays conquis en les concentrant dans l'ancienne Pologne.
C'est avec l'invasion de l'URSS qu'est inaugurée la politique d'extermination systématique de toute la population juive. En juin 1941, suivant les instructions de Hitler, Himmler ordonne au commandant du camp d'Auschwitz de construire des chambres à gaz.
Ainsi, 7.820.000 personnes furent déportées dans les camps de concentration. 700.000 seulement survécurent. Les autres furent éliminées volontairement ou succombèrent suite aux mauvais traitements, aux maladies, à l'exploitation forcenée.
La rationalité capitaliste de la terreur et de la barbarie
Le corset de fer sur la société destiné à la faire marcher d'un seul pas au service des objectifs impérialistes de l'Allemagne reposait en bonne partie sur l'utilisation de la terreur ouverte, comme dans les régimes staliniens, (les "démocraties", quant à elles, combinant habilement mystification démocratique et répression). Cette terreur doit s'exercer contre les opposants de tous ordres et être omniprésente afin d'éviter toute réaction de la part de ceux pour qui l'effort de guerre requiert le plus de sacrifices, sur les lieux de production et surtout sur le front.
Au sein du dispositif répressif, les camps de concentration occupent une place essentielle : "Les camps de concentration, créés en 1933, furent placés sous l'autorité de la Gestapo. Le lendemain des élections du 5 mars, selon la déclaration du consul américain à Berlin, la fureur de la populace se déchaîna sous forme d'agression de grand style contre les communistes, les juifs et toutes sortes d'autres personnes. Des bandes de miliciens rôdaient dans les rues, frappant les passants, brisant des vitres pour piller les étalages, allant même jusqu'au meurtre. Quant aux Allemands arrêtés par la Gestapo, "pour leur propre sécurité", on leur appliquait des procédés inqualifiables de brutalité et d'intimidation. Les victimes se chiffraient par centaines de mille"[7].
Avec la guerre et la nécessité pour l'Allemagne de faire régner son ordre sur les territoires occupés, les méthodes employées se sophistiquent et deviennent de plus en plus radicales. Destinés avant 1939 à accueillir les opposants intérieurs, les camps de concentration seront peu à peu transformés durant les hostilités en une gigantesque machine à tuer tous ceux qui sont soupçonnés de résistance en Allemagne ou dans les pays occupés ou vassalisés. Une instruction du général Keitel, du 12 décembre 1941, connue sous le nom de "Nuit et Brouillard", explique : "un effet d'intimidation durable ne peut être obtenu que par des condamnations à mort ou par des mesures telles qu'elles laissent la famille (du coupable) et la population dans l'incertitude quant au sort du détenu". C'est à cet objectif que répondait le transfert des détenus en Allemagne.
Les besoins en main d'œuvre se font sentir d'autant plus expressément que les difficultés militaires de l'Allemagne s'accroissent.
Au cours de l'année 1942, les camps de concentration changent de but. Ils vont acquérir désormais une fonction économique. Les camps deviennent un immense réservoir de matériel humain à bon marché, indéfiniment renouvelable et exploitable à merci. A partir de 1942, la gestion des camps sera remise entre les mains de Pohl, responsable de l'Office d'administration économique et, lors des conférences qui réunissent périodiquement les responsables de l'économie de guerre, la main d'oeuvre concentrationnaire entre en ligne de compte pour l'exécution des tâches fixées. De Mauthausen, de Ravensbrück, de Buchenwald, d'Auschwitz, les déportés sont envoyés dans toute une série de "kommandos", de camps annexes, d'usines souterraines où ils travaillent directement pour l'industrie de guerre.
Ainsi, le tiers au moins des ouvriers employés par les grandes sociétés, tels Krupp, Heinkel, Messerschmitt ou I.G. Farben étaient des déportés.
Le caractère de plus en plus expéditif et radical des moyens employés pour exploiter et se débarrasser de la population concentrationnaire témoigne des contradictions croissantes et insolubles dans lesquelles se trouve le capital allemand, en situation de plus en plus défavorable sur le plan impérialiste. Mais, arrivé à un certain stade, la barbarie acquiert sa propre dynamique qui n'obéit plus à aucune rationalité comme en ont témoigné toutes les expériences scientifiques auxquelles se sont livrés certains médecins allemands sur les déportés dans les camps et dont la description est inimaginable. C'est également ce qu'exprime "le sens artistique de certaines femmes SS qui collectionnaient les peaux de déportés tatoués avec lesquelles on faisait des abat-jour"[8] ou encore les "manies" du "professeur" August Hirt qui s'adressa en décembre 1941 à l'adjoint de Himmler, Brandt, afin d'obtenir, pour sa collection, "les crânes de commissaires bolchéviks juifs qui représentent le prototype de ces êtres inférieurs, repoussants mais caractéristiques"[9].
Les services rendus par le nazisme au camp démocratique : La répression de la classe ouvrière
Lorsque les armées nazies en déroute sont contraintes de reculer, il leur appartient d'assumer leur responsabilité de vaincu dans les territoires qu'elles abandonnent à l'administration de leurs vainqueurs. Ces responsabilités consistent en particulier à affaiblir la classe ouvrière, au moyen de la répression, de manière à ce qu'elle ne se soulève pas contre l'ordre capitaliste, comme ce fut le cas lors de la première guerre mondiale. C'est ainsi que la soldatesque nazie rendra de grands services à ceux qui pourtant étaient encore ses ennemis du camp impérialiste d'en face, et à l'ordre capitaliste comme un tout, en faisant le nettoyage là où existaient des menaces potentielles de soulèvement.
Pour sa part le camp allié s'était acquitté d'une mission équivalente à travers les bombardements massifs des populations civiles, et de la classe ouvrière en particulier, en l'Allemagne. Comme nous le développons dans l'article Les massacres et les crimes des grandes démocraties, "Ce n'est pas un hasard si les bombardements de terreur se sont systématisés au moment même où des grèves ouvrières éclataient en Allemagne et où, depuis la fin 43, les désertions au sein de l'armée allemande tendaient à s'amplifier".
En Italie, fin 42 et surtout en 43, des grèves éclatent un peu partout dans les principaux centres industriels du Nord. Lorsqu'à l’automne 43, après avoir débarqué en Sicile et occupé totalement et solidement tout le Sud de l’Italie, les Etats-Unis, sur les conseils de Churchill décident de "laisser l’Italie mijoter dans son jus", c'est bien pour laisser à l’armée allemande le soin de mater et briser la classe ouvrière, en occupant militairement tout le Nord de l’Italie et toutes ses grandes concentrations ouvrières (cf. Les massacres et les crimes des grandes démocraties). C'est avec tout le zèle dont ils avaient déjà fait preuve que les corps spécialisés nazis s'acquitteront de cette mission à Naples.
C'est un scénario assez semblable qui se joue à Varsovie en juillet 44. Mais cette fois, c'est un autre allié, la Russie qui laisse faire l'armée allemande. Elle s'abstient d'intervenir en soutien au soulèvement de la population de cette ville, pourtant encouragé par les Alliés, contre l’occupation allemande. Le 30 juillet, toute la population se révolte alors que l'armée rouge se trouve aux portes de la ville. Les Alliés et l'URSS laisseront l'armée allemande écraser l'insurrection dans le sang, au terme de 63 jours de combats. Le bilan fut particulièrement lourd : 50.000 tués, 350.000 déportés en Allemagne, un million de personnes condamnées à l’exode et une ville complètement en ruines. Il n'était nullement nécessaire au régime hitlérien, d'un point de vue stratégique, d'inscrire cette "victoire" à son palmarès alors que ses armées étaient en pleine déroute. Ce faisant, en agissant de la sorte, il rendait un double service à l'URSS et au capitalisme comme un tout.
Le futur occupant, l'URSS, ne trouverait en effet devant lui qu’une population décimée et exsangue, et par conséquent peu capable de lui résister efficacement, ce qui n'était pas acquis au départ compte tenu du profond nationalisme anti-russe en Pologne. Par ailleurs, au sein de la population insurgée, la classe ouvrière avait un rôle prépondérant, et c'est elle qui s'est trouvée la plus exposée à la répression. Dans ces événements, elle ne se présentait pas sur le terrain de la défense de ses intérêts de classe, contrairement à la situation en Italie du Nord. Néanmoins, cette saignée dans les rangs ouvriers participait aussi des dispositions nécessaires pour limiter le plus possible les risques de surgissement prolétarien.
La barbarie nazie expression sans fard de la pourriture du capitalisme décadent
Si la barbarie nazie apparaît plus répugnante que celle des autres expressions du capitalisme décadent c'est parce que la barbarie de l'Etat démocratique est entourée de mille artifices et légitimations (défense des droits de l'homme, de la liberté) destinées à la rendre "acceptable". Contrairement à la propagande démocratique, celle du régime nazi revendiquait ouvertement et exaltait la violence barbare au service du nationalisme allemand et d'idéaux racistes. Cela tient au fait que, comme nous l'avons mis en évidence, dans les pays où s'instaure le nazisme, le prolétariat ayant été complètement laminé, la domination capitaliste n'a pas besoin des mystifications démocratiques pour s'exercer et maintenir son joug contre la classe ouvrière, ni ne connaît de limite à la mise en action de ses forces de répression.
C'est la raison pour laquelle le discours officiel des dirigeants nazis exprime on ne peut plus clairement et crûment la pourriture atteinte par le capitalisme décadent. En effet, même si ceux-ci présentent les traits de psychopathes sadiques et tyranniques, ils ne sont, en réalité, que le produit de la société bourgeoise décadente, et surtout ils ont été choisis en toute conscience, par la classe dominante et son "élite" pour diriger l'Etat.
[1] Sources : Guy Richard :"L'histoire inhumaine". L'industrie du meurtre collectif : Hitler et le IIIe Reich.
[2] Le SPD, qui a été le fer de lance de la défaite prolétarienne ouvrant la voie au fascisme, en bon serviteur du capital national, est tout à fait prêt à épouser dans sa propagande et son attitude politique, les thèmes nazis. Ainsi lorsque Hitler arrive au pouvoir en mars 33, donnant le signal dans toute l'Allemagne des violences antisémites, et que le premier camp de concentration destiné aux juifs et aux opposants est ouvert le 20 mars à Dachau, le 3 avril, "le SPD annonce sa rupture avec la IIe Internationale et désavoue les attaques de sa presse contre Hitler (…) Le 19 juin, le comité directeur du SPD décide d'éliminer les juifs de sa direction" (L'histoire inhumaine). C'est peine perdue pour ce parti passé dans le camp bourgeois en 1914. Après avoir rendu tant de services au capital, il ne lui est plus en cet instant d'aucune utilité. C'est pourquoi il sera balayé : "Le 22 juin, le SPD est interdit, tous les autres partis se dissolvent et, le 14 juillet, le NSDAP est érigé en parti unique". (L'histoire inhumaine)
[3] Sources : Guy Richard :"L'histoire inhumaine". L'industrie du meurtre collectif : Hitler et le IIIe Reich.
[4] Sources : Guy Richard :"L'histoire inhumaine". L'industrie du meurtre collectif : Hitler et le IIIe Reich.
[5] Sources : "Histoire de l'Allemagne contemporaine" ; Jean-Marie Argelès / Gilbert Badia ; Weimar – IIIe Reich ; L'extermination des "sous-hommes".
[6] Sources : Guy Richard :"L'histoire inhumaine". L'industrie du meurtre collectif : Hitler et le IIIe Reich.
[7] Une telle situation se reproduira à nouveau, mais de façon beaucoup plus cynique et significative de l'hypocrisie du camp impérialiste adverse, lorsque Joël Brandt tentera de faire conclure entre nazis et alliés un marché visant à faire libérer des juifs en échange de camions livrés à l'Allemagne. Preuve de leur intérêt pour la tractation, les nazis étaient disposés à libérer 100.000 juifs "gratuitement" avant toute livraison de camions, ce qui aurait permis aux alliés de sauver 100.000 personnes sans pour cela renforcer le potentiel de guerre ennemi. Les négociations échouèrent uniquement parce que le camp démocrate ne voulait pas s'encombrer de tous ces juifs qui représentaient pour lui le même problème qu'en Allemagne, des bouches inutiles supplémentaires à nourrir en temps de guerre. Comme le souligne notre article La co-responsabilité des "alliés" et des nazis dans "l'holocauste" (Chapitre I), la bourgeoisie "alliée" fut très discrète sur ces mêmes camps pendant la guerre elle-même, au point que ce thème fut absent de sa propagande guerrière. La thèse officielle prévalant encore aujourd'hui est qu'elle ne savait pas. Une telle thèse entre en contradiction évidente avec l'épisode Joël Brandt et le fait qu'il était impossible que les camps de concentration passent au travers des mailles des renseignements alliés, notamment ceux obtenus par son aviation. Il est évident que "les gouvernements alliés avaient été de leur côté informés par divers canaux dès 1942 (révélations faites par Gerstein, un SS, à un diplomate suédois, informations transmises à Allan Dulles en Suisse)." (Histoire de l'Allemagne contemporaine).
[8] Sources : Guy Richard :"L'histoire inhumaine". L'industrie du meurtre collectif : Hitler et le IIIe Reich.
[9] Sources : Guy Richard :"L'histoire inhumaine". L'industrie du meurtre collectif : Hitler et le IIIe Reich.