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Il y a quelques mois, nous nous sommes efforcés de répondre à la question de la tâche qui incombe aux révolutionnaires dans le moment présent[1]. En marxistes, nous avons donné la réponse en partant de l'analyse de la situation objective qui, à notre avis, loin d'évoluer vers un changement de rapport de forces de classes favorable au prolétariat, est caractérisée essentiellement par l'absence de toute réaction du prolétariat tendant à donner ses solutions propres à la crise de la société capitaliste. L'absence du prolétariat, en tant que force politique indépendante dans la société, permet au capitalisme non seulement de se survivre mais de se survivre de la seule façon possible dans sa phase décadente, dans la guerre permanente.
La guerre de 1939-45 - qui ne fut elle-même que la continuation de la guerre impérialiste de 1914-18, laquelle fut interrompue par l'éclosion du mouvement révolutionnaire du prolétariat - s'est soldée d'une part par la liquidation d'un certain nombre des impérialistes antagonistes (Allemagne, Japon) et d'autre part par un écrasement décisif de toute velléité du prolétariat à reprendre le chemin de la conscience et de l'action de classe révolutionnaire (Italie 1943 – Allemagne 1945).
Tout le monde connaît fort bien le premier résultat de la guerre 1939-45 (écrasement de l'Allemagne et du Japon), mais peu nombreux sont les gens qui s'arrêtent sur le deuxième résultat : la victoire remportée par le capitalisme mondial sur le prolétariat. Cette victoire s'exprime par l'embrigadement du prolétariat, dans sa grande majorité, dans la guerre "antifasciste" jusqu'au bout ; par l'écrasement physique et le fourvoiement idéologiques des premières manifestations contenant d'évolution de la guerre impérialiste en un cours de convulsions sociales révolutionnaires (Italie 1943) ; par la destruction du centre industriel qu'était l'Allemagne et la dispersion de ce prolétariat hautement concentré et politiquement le plus évolué à travers l'Europe. La déportation en masse du prolétariat allemand, transformé en prisonnier-esclave moderne, repose davantage sur des considérations politiques de classe que sur des intérêts économiques et actes de brigandages impérialistes des pays vainqueurs. Le capitalisme mondial se rappelait trop bien ce que peut devenir une armée "vaincue" composée de prolétaires en uniformes, prenant conscience de la monstruosité sanglante de la guerre et du régime social qui l'engendre. Il se souvenait trop bien ce qu'est advenu de cette armée, réalisant le tour de force de repasser le Rhin, dans le court délai qui lui était fixé, avec cette discipline "allemande" qu'il ne cessait d'admirer, et comment cette même armée, une fois le Rhin franchi et se trouvant dans son pays, s'est déchaînée, hissant le drapeau de la révolte, renversant les autorités et la discipline et donnant le signal de départ de la future révolution de Spartacus et du prolétariat. On ne trouve pas toujours les chiens sanglants à la Noske au moment propice ; et l'Allemagne de 1945 n'avait pas immédiatement des Scheidemann, des Ebert, des Noske, un parti social-démocrate pour conjurer la menace révolutionnaire. Aussi, fort de l'expérience passée, les pays vainqueurs devaient accorder toute leur attention au "mauvais moral" de l'armée allemande de fin 1944 et être encore plus attentif aux manifestations de révolte du Polkstarm éclatant un peu partout dans les centres industriels au début de 1945.
Cette fois-ci le capitalisme n'a pas cru possible de renouveler la manœuvre de 1918. Alors qu'en 1918, devant la menace de la révolution, il concluait hâtivement un armistice et mettait fin aux hostilités afin de permettre et d'aider le capitalisme allemand de conjurer la menace prolétarienne, en 1945 il repousse l'offre de l'amiral Dönitz d'engager des pourparlers en vue d'un armistice et accentue les bombardements meurtriers avec une sauvagerie inouïe sur tous les centres industriels de l'Allemagne. Seule la terreur la plus grande, la destruction la plus systématique des villes transformées en ruines, le désarmement et la dispersion de millions d'ouvriers allemands retenus hors d'Allemagne dans des camps de prisonniers offraient au capitalisme mondial une garantie contre une menace révolutionnaire possible.
En d'autres termes, la différence entre 1918 et 1945 consiste qu'en 1918 le capitalisme met fin à sa guerre pour faire face au prolétariat, tandis qu'en 1945, devant les premiers indices bien que très faibles d’une éventuelle menace de classe, le capitalisme accentue ses opérations de guerre, transformant celle-ci en guerre de destruction contre le prolétariat. Il faut ajouter que cette manœuvre du capitalisme fut grandement facilitée par l'adhésion du prolétariat du bloc "démocratique" à l'idéologie de "l'antifascisme" et au mythe mensonger de 'l'État ouvrier" soviétique.
Quant aux groupes révolutionnaires, ils n'ont joué aucun rôle, n'exerçant aucune influence réelle, même petite, dans la masse, soit à cause de leur extrême faiblesse numérique et de leur incapacité organisatrice, soit qu'ils étaient gangrenés par des idées confuses ou nettement anti-prolétariennes, comme ce fut le cas de la tendance Vercesi et de la fraction belge au sein de la Gauche Communiste.
On peut invoquer bien des raisons en partie valables pour disculper les éléments et les groupes révolutionnaires et pour expliquer la médiocrité et l'insuffisance de leur action, il n'en reste pas moins que la faillite pendant la guerre est une amère et indiscutable réalité.
Mais quelles que soient les conditions et les facteurs qui ont facilité et favorisé la politique de classe du capitalisme, que le prolétariat ait ou non compris la portée tragique des événements de la fin de la guerre, qu'il n'ait pas réalisé sa solidarité internationale et qu'il n'ait pas livré sa bataille de classe, la défaite de classe du prolétariat contenue dans la fin de la guerre demeure complète. Le prolétariat n'a pas pris conscience de cette défaite, cela ne diminue en rien sa portée ; au contraire, cela la rend d'autant plus grave. Elle est doublement décisive car elle est à la fois préventive et inconsciemment subie.
Dans les milieux révolutionnaires, on a violemment critiqué ce qu'on appelait notre scepticisme, notre soi-disant esprit "défaitiste" quand nous avons, dans le milieu de 1945, osé poser la question : "1918 ou 1933 ?" Qu’entendions-nous exactement par cette formulation ? Que nous ne nous trouvions pas devant un cours montant, avec des perspectives d'éclosion de mouvements révolutionnaires, comme c'était le fait en 1918, mais que nous sommes déjà après une défaite consommée. Les événements de 1923 en Allemagne furent méconnus et longtemps niés dans leur signification de défaite. Il fallait de longues années pour qu'on puisse saisir toute l'étendue et la portée historique de cette défaite qui a grandement conditionné l'évolution ultérieure du mouvement ouvrier : la dégénérescence de la Russie, la défaite de la Gauche dans l'Internationale Communiste et le renforcement du capitalisme dans le monde.
Aujourd'hui -au risque d'être une fois de plus taxés de pessimistes et de sceptiques par ceux qui prétendaient que c'est justement avec la fin de la guerre que s'ouvrait la perspective rayonnante de grands mouvements de combat de classe, se consolant facilement en prenant leurs désirs pour la réalité- nous pouvons constater que les événements, depuis 1945, malheureusement n'ont que trop confirmé notre analyse. Nous disons trop parce qu'aujourd'hui ce ne sont même pas les années 1923 et suivantes que nous vivons mais plus justement les années 1933-39, les années de marche accélérée vers la guerre impérialiste généralisée.
C'est en pesant chaque mot et non par goût de la phraséologie journalistique que nous disons que le mouvement ouvrier n'a encore jamais vécu des heures aussi sombres que celles que nous traversons. Il serait peut-être plus exact encore de dire qu'il n'existe pas de mouvement ouvrier présentement. Les partis socialistes et staliniens ont depuis longtemps cessé de représenter une tendance du mouvement ouvrier pour n'être que des formations politiques de la bourgeoisie. Le mouvement syndical ne représente pas davantage une organisation unitaire de défense des intérêts économiques immédiats du prolétariat. Les syndicats sont aujourd'hui complètement intégrés à l'État, ils sont un appendice de l'État avec la fonction de faire accepter, par la classe ouvrière, les mesures d'exploitation et d'aggravation de leurs conditions de misère. Les récents mouvements de grève ont mis en évidence que ce moyen classique de lutte des ouvriers a cessé d'être l'arme exclusive du prolétariat, a perdu sa nature absolue de classe et peut aussi servir de moyen de manœuvre d'une fraction politique capitaliste contre une autre, d'un bloc impérialiste contre un autre et finalement dans l'intérêt général du capitalisme.
Dans l'ensemble, la classe ouvrière - désorientée et totalement impuissante - sert actuellement de masse de manœuvre à différents partis et cliques politiques de la bourgeoisie.
Les petits groupes et groupuscules de révolutionnaires sont absolument sans liens physiques avec la classe et leur influence est nulle. N'est-il pas plus tragique que comique de voir ces groupes se prendre au sérieux quand ils parlent de leur action des masses et dans les masses, quand ils s'agitent et sont agités dans le vide et ne s'aperçoivent pas que toute cette agitation se passe et se fait en dehors des masses, en marge de la classe ?
Mais alors que reste-t-il à faire aux militants révolutionnaires ? N'ont-ils, en tant que révolutionnaires, aucune tâche à faire, ni aucune possibilité de s'en acquitter ?
Avant de répondre à ces questions et pour pouvoir répondre d'une façon concrète positive, il est indispensable de reconnaître préalablement la réalité objective du moment présent, reconnaître sans réserve l'inexistence effective, dans l'immédiat, du mouvement ouvrier et de renoncer catégoriquement à la pratique du bluff, à la prétention de vouloir jouer immédiatement et à tout prix un "rôle" de guide et dirigeant, et s'obnubiler de son importance.
Les conditions et les facteurs qui ont déterminé la plus profonde défaite du prolétariat et la nuit historique de la période présente dans laquelle a sombré le mouvement ouvrier révolutionnaire ne sont aucunement épuisés. Ils continuent encore à agir et à dominer le cours présent. Rien ne laisse malheureusement escompter une modification du cours avant la généralisation de la prochaine guerre impérialiste. Peut-être même que la catastrophe humaine que sera la prochaine guerre mondiale est-elle nécessaire pour déterminer le renversement du cours et conditionner la réapparition du prolétariat et la reprise de sa mission et de sa lutte révolutionnaire.
Dans la période présente les révolutionnaires ne peuvent prétendre exercer une influence directe et efficace sur les événements. Ils ne peuvent que représenter des îlots, des hommes allant consciemment et volontairement contre le courant, se trouvant non pas volontairement mais forcément isolés des grandes masses du prolétariat. Leur tâche dans le présent n'est pas celle de l'agitation mais celle de la propagande des idées, nécessairement limitée à des couches restreintes. Leur principal effort doit porter sur le réexamen critique des notions et des conceptions qui ont servi de fondements du programme de la révolution et de l'Internationale Communiste, à la lumière de l'expérience des trente dernières années, riches en actions révolutionnaires et défaites profondes.
C'est dans le plein accomplissement de ce travail que les groupes révolutionnaires s'acquitteront réellement de la tâche qui est la leur et contribueront efficacement à l'élaboration du programme qui permettra demain au prolétariat, à la reprise de ses luttes, de s'en servir comme l'arme décisive pour le triomphe de la révolution et l'édification de la société socialiste. Le programme n'est pas un composé de dogmes qu'une fois donnés il ne reste qu'à vulgariser et à propager. C'est une œuvre constante nécessitant son continuel développement (et dépassement) sur la base de l'expérience vivante de la lutte de classe. La prise de conscience, le travail sur la matière, donnée par l'expérience, en vue de l'enrichissement du programme restent les raisons fondamentales de l'organisation de l'avant-garde ; et c'est dans ce sens et sur cette base uniquement qu'on doit concevoir la formation des cadres.
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Notre premier article déjà mentionné, sur la tâche de l'heure, a suscité des commentaires très divers. La plupart ont exprimé leur accord sur le fond de l'analyse, la façon dont nous avons posé le problème. Cependant, certains manifestaient la crainte de nous voir idéaliser l'isolement et que, sous prétexte de l'étude historique, nous préconisions, pour les autres groupes, de s'orienter vers une secte de doctrinaires où nous nous acheminerions nous-mêmes.
On ne peut nier qu'un tel danger menace en réalité les groupes révolutionnaires qui, répugnant au bluff de l'activisme dans le vide, ne finissent par faire d'une nécessité vertu.
Pour l'instant l'isolement des groupes révolutionnaires n'est pas le fait d'une volonté mais leur est imposé par les circonstances extérieures. Dans l'immédiat, le danger est exclusivement dans l'impatience, dans l'incapacité d'attendre et rester soi-même, dans le besoin de s'agiter pour faire croire à soi et aux autres qu'on agit. Ce besoin de ne pas rester en dehors, de ne pas assister passivement au déroulement des événements a toujours été le point de départ de l'opportunisme, des programmes transitoires, de l'action "réaliste", d'en attendant, d'éviter le pire, du moindre mal, des fronts-uniques, de la politique de présence, de toutes sortes de coalitions et alliances.
L'envers de la médaille - en apparence à l'opposé extrême de l'opportunisme mais en réalité tirant son origine de la même impatience et du même besoin de l'action directe -est l'action individuelle désespérée et, sur une échelle organisée, l'aventurisme qui, en atteignant les proportions de putsch, fait un mal incalculable au développement réel du mouvement révolutionnaire. C'est de ce danger- dont le trotskisme nous offre l'échantillon le plus remarquable de l'opportunisme politique, étroitement lié à la pratique aventuriste - que doivent se garder avant tout les groupes vraiment révolutionnaires et contre quoi ils doivent mettre en garde les militants ouvriers.
Contre le second écueil de transformation en secte, les révolutionnaires, tout en ne fermant pas les yeux sur la réalité, savent qu'il n'y aura pas finalement d'autre remède que la modification du cours, la réapparition du prolétariat se manifestant par des luttes de classe vivantes et non imaginaires. Dans le présent, les révolutionnaires ne peuvent échapper à cette sclérose sectaire qu'en tendant au maintien et au développement de liaison entre les groupes révolutionnaires de tous les pays, en entretenant les discussions les plus larges et les plus publiques, en bannissant l'esprit du Tabou dogmatique, afin que l'esprit de critique vienne continuellement balayer la poussière accumulée et vivifier la pensée. Il n'y a pas d'autre voie de salut et il ne saurait exister de garantie absolue à priori.
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Prenons par exemple le cas du groupe RKD et sa nouvelle métamorphose en le journal le "Prolétaire". Voilà un groupe qui a toujours mis en avant l'activisme à tout prix. Dans le dernier numéro de son journal il dit qu'entre l'organisation du parti et les petits groupes il n'y a qu'une différence de degré, une différence uniquement quantitative. Ce groupe n'a pas encore compris pourquoi, malgré toutes ses déclarations, en y ajoutant celles des trotskistes, le grand parti révolutionnaire ne s'est pas encore constitué. Et le RKD ne l'a pas encore compris parce que se poser simplement la question lui donne d'abord un mal de tête fou et il a horreur des maux de tête. Il est bien plus facile de grappiller quelques idées, souvent mal digérées, à droite et à gauche, les lancer à grand renfort de phrases creuses, dans le vide, en se donnant l'illusion d'agiter les masses. Son histoire est vraiment l'exemple typique de l'inconsistance politique enveloppée dans un activisme. Jusqu'en 1935 ils font partie du parti stalinien ; de 1935 à 1939 au trotskisme ; de 1939 à 1942 à la tendance Cheleriste du trotskisme et sont pour la défense de l'URSS et éditent une plateforme qui n'est, dans sa majeure partie, qu'une compilation de citations de Ciliga et surtout de Lénine. Ce sont des léninistes à tout crin, dans tout le mauvais sens du terme, dans le sens qu'il a pris après la mort de Lénine. Lénine est, pour eux, le génie de la Manœuvre, de l'intrigue, de la pratique du noyautage. Sur le plan politique, il va de soi qu'ils se réclament des 4 premiers congrès de l'IC, du front unique politique, du parlementarisme, du syndicalisme, de la politique nationale et coloniale, des mot-d’ordres démocratiques, de la notion de l'organisation des révolutionnaires professionnels ultra-centralisée et policée. Sur cette base programmatique, ils construisent, au début de 1945, avec un groupe qui venait de quitter le trotskisme, l'Organisation Communiste Révolutionnaire de France et entretiennent un bluff éhonté sur l'existence de groupes semblables s'y rattachant en Angleterre, en Allemagne, en Autriche et ont l'audace de s'annexer le groupe de Bolcheviks militants dont ils ont appris l'existence dans les prisons russes... en 1931-32 par le livre de Ciliga.
Voilà un groupe qui critiquait notre intransigeance de principes - qui lui paraissait être du sectarisme - et notre manquement (...) en général du "bordiguisme" à l'orthodoxie "léniniste", en nous jetant l'accusation d'ultra-gauchisme.
Le voilà ce groupe qui est aujourd'hui métamorphosé, ayant abandonné en route, comme par enchantement, sa phraséologie "léniniste orthodoxe" pour devenir des anti-bolcheviks, des anti-marxistes prônant on ne sait quelle synthèse entre le marxisme et l'anarchisme. Il serait trop long d'entrer dans tous les détails de ces changements, arrêtons-nous donc là et posons-nous la question : le travail de ce groupe présente-t-il tant soit peu un apport, un intérêt ou au moins une volonté de contribuer à la clarification des problèmes posés devant le prolétariat ? Évidemment non. D'autre part, ce groupe accuse-t-il une évolution ? Si on entend par là le changement apparent des positons et surtout de la phraséologie, incontestablement oui. Mais cette évolution ne va pas au-delà. La méthode d'élaboration reste la même qu'avant ; le contenu politique est toujours aussi instable qu'inconsistant. Le RKD a changé de peau et de phrases mais dans sa nature il est resté identique à lui-même. Hier il a pris pour support de son besoin d'activisme le "léninisme orthodoxe" ; aujourd'hui, fatigué de répéter les mêmes phrases, il prend comme support l'anti-marxisme ou le "communisme libertaire".
Peu importe après tout le support, ce qu'il cherche avant tout c'est de pouvoir donner libre cours au besoin de s'agiter, de se dépenser, de faire de l'activisme, le support ne lui servant que de terrain d'envol.
Un tel activisme ne représente pas une manifestation de vie du prolétariat mais une maladie, une éruption d'eczéma sur l'organisme de la classe qui est d'autant plus pernicieuse qu'elle se développe sur un organisme débile, au moment où l'organisme de classe présente une moindre résistance à l'envahissement parasitaire.
Marcou
(à suivre)
[1] Voir article : "La tâche de l'heure : construction du parti ou formation des cadres ?", paru dans Internationalisme n° 12 -août 1946.