Grèves dans les hôpitaux: Contre la division syndicale, la classe ouvrière doit lutter sur son propre terrain!

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Cet été, alors que le gouvernement mettait la pression sur la population pour accélérer la campagne vaccinale, Macron annonçait, avec un ton martial, l’obligation vaccinale pour les personnels hospitaliers et des maisons de retraite, sous peine de licenciement. Des contraintes identiques ont été imposées dans d’autres pays, comme en Grèce ou en Italie. Ces mesures, stigmatisant une partie de la population que la bourgeoisie faisait pourtant applaudir en « héros » un an plus tôt, n’ont pas manqué de faire réagir alors que l’épuisement et la colère sont immenses face aux coupes budgétaires et aux suppressions de lits qui se poursuivent. (1)

Profitant des manifestations anti-vax et anti-pass, les syndicats, CGT et Sud-Santé en tête, ont sauté sur l’occasion pour semer davantage la confusion sur le terrain pourri de la « liberté de choix ». Les syndicats ont ainsi lancé des grèves « massives et illimitées » (c’est-à-dire divisées par établissement, voire par service !) dans un secteur fragilisé et un contexte de relatif déboussolement.

En réalité, les syndicats savaient parfaitement que leurs mots d’ordre louvoyants « contre les modalités d’obligation inscrites dans la loi » (CGT) avaient pour seul effet de semer la division dans les rangs des travailleurs, entre ceux qui sont vaccinés et ceux qui ne le sont pas : « Le secrétaire général de la section cadres de santé à la CGT, Laurent Laporte s’inquiète des conséquences sur le climat de travail dans les cliniques et hôpitaux. “On parle d’un sujet très clivant qui va diviser les travailleurs, même si ça n’est pas 50 % pour et 50 % contre”, craint-il ». (2) Les mobilisations, en plus d’être enfermées dans le seul secteur de la santé, étaient logiquement minoritaires et ont, en effet, générées de nombreuses tensions.

Ces faux choix et « débats », où chaque citoyen est prié de se positionner sur les orientations politiques de la bourgeoisie, sont du pain béni pour les syndicats et leur basse œuvre de sabotage des luttes ouvrières ! De fait, avec leurs discours hypocrites contre l’obligation vaccinale, les syndicats ont poussé une partie de la classe ouvrière à rejoindre des mouvements réactionnaires de colère pour la défense des « libertés démocratiques », terrain où se côtoient tous les individus ulcérés par la politique du gouvernement : des ouvriers isolés et déboussolés aux militants d’extrême droite et autres anti-vax ! Finalement, la classe ouvrière a laissé le terrain social à des protestations pourries. Et les syndicats n’ont cessé de nourrir les « manifestations du samedi » en prenant d’hypocrites distances pour ne pas trop se décrédibiliser en grenouillant ouvertement avec des complotistes souvent liés à des groupuscules d’extrême droite.

Dans les hôpitaux, comme dans tous les secteurs, la lutte est en effet indispensable… mais seulement sur le terrain de la classe ouvrière ! Le prolétariat doit donc se mobiliser face aux conditions de travail qui se dégradent, aux licenciements et suppressions de postes qui touchent tous les secteurs, comme face aux nouveaux désastres annoncés par la poursuite du démantèlement du système de santé. Ce n’est pas isolé, secteur par secteur, entreprise par entreprise, que le prolétariat pourra faire reculer la bourgeoisie et son État. C’est, au contraire, en développant son unité et ses méthodes de lutte : les assemblées souveraines où tous les ouvriers de tous les secteurs, au chômage, à la retraite, peuvent se réunir, prendre en main la direction des luttes et réfléchir à la nature de leur exploitation comme aux perspectives pour le futur.

EG, 2 octobre 2021

1 Voir : « Et pendant la pandémie… l’État détruit toujours les hôpitaux ! » disponible sur le site Internet du CCI.

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