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Plus de 2,5 millions de morts à ce jour, une deuxième vague presque trois fois plus meurtrière que la première. Ce bilan morbide suffit pour révéler l’incapacité de la bourgeoisie à juguler les effets désastreux de la pandémie de Covid-19. Alors que les gouvernements, censés avoir tiré les leçons de la vague du printemps dernier, “promettaient” de “tout faire” pour éviter une deuxième vague, il n’en est rien. La bourgeoisie continue à faire face à la pandémie avec toute l’hypocrisie et le cynisme qui la caractérisent. En France, comme partout ailleurs, le gouvernement n’a pris aucune disposition pour accroître la capacité de prise en charge des hôpitaux, aucune augmentation de lits de réanimation, aucune augmentation des effectifs de soignants. L’incurie se poursuit, rendant les États incapables de soigner à peine plus de quelques milliers de malades. Dans ces conditions lamentables, la vaccination demeure à ce jour la seule porte de sortie. Or, là aussi, la logique de la concurrence capitaliste et du chacun pour soi entre chaque État et entre chaque laboratoire pharmaceutique aboutit à un fiasco de la campagne vaccinale puisqu’on assiste à une véritable pénurie de doses, laissant les populations toujours aussi vulnérables. En Europe, à peine quelques dizaines de millions de personnes ont été vaccinées. En France, où la pénurie est particulièrement caricaturale, il n’y a même pas suffisamment de doses pour vacciner les personnes de plus de 75 ans.
Les autorités politiques et scientifiques se dédouanent en dénonçant l’avidité des laboratoires pharmaceutiques ou bien en nous demandant encore de la patience : les livraisons conséquentes devraient arriver pour le mois d’avril ! Mais tous se gardent bien de prôner la levée des brevets déposés sur les vaccins qui permettrait une vaccination massive et beaucoup plus rapide. En effet, Pfizer et consorts ne veulent en aucun cas fournir la recette de la potion magique à leurs principaux concurrents afin de garder le monopole du marché et engranger le maximum de profits. C’est donc la logique pure des lois du capitalisme qui s’impose froidement au détriment de dizaines de millions de vies humaines. D’ailleurs, la bourgeoisie française se garde bien de protester contre le maintien de ces monopoles : elle sait pertinemment que ses poulains, Sanofi et l’Institut Pasteur, agiront de la même manière que leurs rivaux s’ils sont en mesure de sortir un vaccin. Chacun pour soi et Dieu pour tous, telle est la logique du système, de tous les États et de leurs labos. C’est bien le capitalisme mondial et sa classe dominante qui sont les seuls responsables de la poursuite de la pandémie.
La bourgeoisie poursuit donc son incurie qu’elle masque en cherchant à nous culpabiliser, en nous faisant porter le chapeau des contaminations, de l’épuisement des soignants victimes des “comportements irresponsables” des individus. Chaque jour, toute une kyrielle d’hommes politiques et de scientifiques défilent sur les plateaux télé en nous exhortant “à tenir bon”, à faire preuve de patience et à accepter les “sacrifices”. L’État nous impose le couvre-feu dès 18 heures ou des confinements le week-end, alors qu’on laisse ouvertement les prolétaires se contaminer sur les lieux de travail ou dans des transports en commun toujours aussi bondés aux heures de pointe.
C’est donc à la population de supporter, sous la contrainte, les “efforts” imposés par la classe dominante qui se moque royalement de la préservation des vies humaines et de la santé des travailleurs malgré ses beaux discours. Mais le cynisme de l’État “protecteur” ne s’arrête pas là ! La bourgeoisie et son gouvernement profitent encore de la situation pour poursuivre et renforcer ses attaques contre la classe ouvrière. En France, le gouvernent, avec la complicité des syndicats et de tous les partis de gauche, utilise l’état d’urgence sanitaire pour adopter en catimini la réforme de l’assurance-chômage qui prévoit notamment la réduction drastique des indemnisations des demandeurs d’emploi et l’augmentation de la durée des cotisations. Alors que la misère et la précarité explosent sous l’effet de la crise et de la pandémie, que des vagues de licenciements massifs vont déferler dans de nombreux secteurs et entreprises, la bourgeoisie n’a aucun scrupule à plonger les chômeurs dans une misère encore plus noire. Les promesses de Macron de ne laisser personne sur le carreau “quoi qu’il en coûte” ont fait long feu…
Bien sûr, officiellement, les syndicats se sont opposés à cette réforme, mais ce rejet est animé uniquement par l’objectif de ne pas se discréditer trop ouvertement auprès des salariés. En réalité, leur frilosité à protester contre cette nouvelle attaque contre la classe ouvrière correspond à ce qu’ils sont réellement : des organes de l’État capitaliste dans les rangs ouvriers. Ils ne crient à hue et à dia et ne tiennent un discours “radical” que quand ils sentent que le classe ouvrière risque de faire exploser sa colère et sa combativité par des grèves spontanées, des assemblées générales, des manifestations, en dehors de leurs consignes et de leur contrôle.
Aujourd’hui, ces saboteurs patentés des luttes ne cherchent nullement à pousser les prolétaires à riposter et mettent à profit les difficultés des travailleurs à se mobiliser du fait de la crise sanitaire et des mesures de distanciation sociale. Gouvernements, syndicats et patronats sont tous complices, main dans la main pour faire passer les attaques contre les chômeurs et contre l’ensemble de la classe ouvrière.
La crise sanitaire, encore loin d’être derrière nous, va continuer à aggraver les conditions de travail et d’existence de la classe exploitée en France, comme partout dans le monde. Avec l’aggravation de la crise économique, c’est encore et toujours la classe ouvrière qui va devoir payer la note. Face à la misère croissante que nous promet le capitalisme, nous n’aurons pas d’autre choix que de lutter tous ensemble et massivement en développant notre unité et solidarité face à la bourgeoisie et aux chiens de garde du capital que sont les syndicats.
Aujourd’hui, les travailleurs sont paralysés par la crise sanitaire, obligés de marcher au pas cadencé derrière les mesures drastiques de limitation de la vie sociale. L’État “protecteur” et son gouvernement ont le vent en poupe. Mais dès que la pandémie sera derrière nous, il faudra de nouveau occuper la rue, occuper tous les espaces publics pour discuter des moyens de la lutte et résister aux plans d’austérité que la classe dominante va chercher à nous imposer. Si la classe ouvrière hésite à se mobiliser sur son propre terrain de classe pour défendre ses conditions d’existence, si elle courbe l’échine, si elle fait confiance aux syndicats pour déclencher, organiser et diriger ses luttes, elle laissera les mains libres à la bourgeoisie pour cogner encore plus fort !
Dans ce monde pourri qui mène l’humanité vers le néant, le seul avenir de la société est entre les mains de la classe ouvrière, de ses combats contre le capitalisme et tous les fléaux qu’il engendre.
Vincent, 4 mars 2021