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Quelques jours après la publication par le CCI à la fois en espagnol, en français, en anglais et en allemand (du moins, autant que je sache), cela en raison de l’importance et de la gravité de l’affaire, d’un appel à la responsabilité du milieu prolétarien pour assurer sa défense1 contre les agissements d’un élément ayant une activité très nocive et qui a toujours refusé de clarifier son comportement, le GIGC (ex-FICCI) a publié un communiqué pour défendre cet élément2 et surtout attaquer le CCI.3
En solidarité, je commenterai certains passages de la déclaration du GIGC :
“Il en va de même du seul reproche “politique” qu’il porte : Nuevo Curso n’a pas répondu aux critiques, dont les nôtres, portant sur sa revendication historique de l’Opposition de gauche trotskiste des années 1930. Mais quelle autorité peut avoir le CCI en la matière, lui qui se refuse obstinément à répondre publiquement à ceux, dont nous sommes aussi, qui relèvent ses abandons successifs et gravissimes des principes marxistes”.
C’est la logique même du : “œil pour œil, dent pour dent”. Selon le GIGC, le CCI n'était pas en droit d'attendre une réponse de Nuevo Curso car ce dernier ne répond pas publiquement aux critiques du GIGC. dont il mentionne même pas le nom. Pour commencer, c’est un grand mensonge de prétendre que le CCI n’a pas répondu au GIGC (et cela peut être vérifié sur le site internet lui-même).4 Et pour finir, cet “œil pour œil, dent pour dent” est un principe totalement étranger à la classe ouvrière. Il serait très important que certains éléments du milieu prolétarien appellent au débat sur certaines questions, même si dans la logique de leur démarche interne, ils refusent de répondre provisoirement à d’autres questions.
“Nous l’avions déjà signalé l’été dernier : “Le CCI lance aujourd’hui une véritable attaque parasitaire – pour reprendre ses propres termes – vis-à-vis de ces forces, en particulier vis-à-vis du Gulf Coast Communist Fraction, en essayant de les convaincre de débattre en priorité du parasitisme””. Le texte ajoute : “Peu importe pour le CCI que le GCCF ait affiché son opposition à cette position, le fait même de réussir à leur faire accepter une réunion sur ce thème en lieu et place des questions politiques liées à l’expérience et aux leçons programmatiques de la Gauche communiste, est déjà en soi un piège pour de nouvelles forces sans expérience ”.
Le CCI a cherché à discuter de cette question importante en priorité afin de clarifier une divergence importante avec la GCCF (sans pour autant laisser de côté “les questions politiques liées à l’expérience et aux leçons programmatiques de la Gauche communiste”, comme s’il y avait une contradiction entre les deux ! C’était précisément une des questions politiques soulevées par ce groupe !) et il pensait que son contact étroit avec le parasitisme constituait une menace à discuter d’urgence avec ce groupe. Le CCI cherche avant tout à encourager la discussion et la clarification, et si le GCCF a exprimé un désaccord, ce n’est pas quelque chose de négatif qui clôturait le débat une fois pour toutes. Le CCI n’a rien fait “accepter” à la GCCF, leurs membres ont décidé d’accepter cette discussion et ont finalement décidé de la clore. Le CCI n’a ni les moyens ni l’intention de faire accepter de force ses positions ni d’embrouiller le débat. Il a recherché au contraire la poursuite de ce débat pour le développer dans la plus grande clarté possible.5 Le GIGC traite les éléments du groupe GCCF comme s’ils n’étaient que des suivistes sans force de volonté ni sens des responsabilités pour défendre la cohérence de leurs positions. C’est ce traitement ambivalent auquel s’exposent ceux en contact étroit avec le parasitisme.
D’un autre côté, comment un groupe qui se présente comme “cohérent avec lui-même” peut-il utiliser et adopter des concepts avec lesquels il est en désaccord : “une attaque parasitaire – en utilisant les propres termes”. Ce ne peut être qu’une instrumentalisation puérile du “c’est celui qui le dit qui l’est !”. Cela s’inscrit dans la dynamique parasitaire typique d’accuser les autres de suivre leur propre logique, et de projeter sur d’autres ce qu’ils font eux-mêmes. Ils disent même cela de manière plus sophistiquée, pour pouvoir accuser le CCI en retour. Sans doute, certains éléments le font consciemment, mais d’autres s’enferment dans le cercle vicieux de la conception du “œil pour œil, dent pour dent”. Il est important de sortir de ce cercle des accusations faciles et disséminées à tort et à travers pour distinguer les allégations sérieuses et fondées pour défendre le milieu prolétarien de la calomnie. Dans tout ce rideau de fumée d’accusations, toutes peuvent sembler identiques. Le CCI, cependant, ne nie pas la nécessité de porter des accusations sérieuses, rigoureuses, fondées et courageuses, pour la défense du milieu prolétarien, et déclare qu’il s’agit d’une question grave qui ne doit pas être prise à la légère et qu’elle requiert discrétion et enquête approfondie. Ce n’est pas quelque chose de nouveau qui surgirait avec le CCI mais qui appartient à la tradition de la défense de la classe ouvrière (contre Vogt, Lassalle, Schweitzer, l’Alliance de Bakounine, etc.) et ce n’est pas un outil qui vise à enfoncer personnellement des individus, mais à clarifier et distinguer les comportements qui appartiennent à la classe ouvrière et ceux qui n’en font pas partie, sur la base d’une enquête sérieusement menée sur les éléments avec une attitude trouble, pour assurer la défense du milieu prolétarien. Le CCI cherche également à distinguer ce type de calomnie de la diffamation, deux choses qui ne relèvent pas d’une vague unité confuse mais sont bien distinctes.
Les éléments qui composent le milieu politique prolétarien doivent chercher à clarifier ce qui se cache derrière cette attaque du GIGC non pas en partant de préjugés, mais à partir d’une méthode d’analyse et de la recherche de la clarté. Non en sortant les mots de leur contexte, mais aussi clairement que possible en lisant attentivement leur texte qui s’oppose aux documents du CCI et à son activité générale. En plus, il importe de suivre le reste des textes publiés par le CCI sur le GIGC ou la FICCI, et de les comparer avec ceux publiés par le GIGC sur le CCI. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons faire face à la confusion et à l’embourbement du milieu prolétarien. La rigueur et le sérieux sont nécessaires. Cette rigueur méthodique et ce sérieux me conduisent à une dénonciation claire de ce type d’activité parasitaire, et à distinguer qui fait partie du milieu prolétarien et qui, même s’il prétend le contraire pour d’autres raisons, n’en fait pas partie. La recherche de la clarté est fondamentale, elle est une démarche essentielle pour la classe ouvrière. Le CCI ne cherche pas à dénaturer les propos des groupes parasites, ni de la bourgeoisie.
“On voit mal l’intérêt que le PS et l’État espagnol auraient à créer de toute pièce un groupe comme Nuevo Curso dont la dénonciation du caractère capitaliste du… PS lui-même est systématique. Et qui, d’autre part, a joué un rôle actif dans l’émergence et le regroupement international de nouvelles forces révolutionnaires et communistes, particulièrement sur le continent américain ”.
Le CCI n’a jamais dit que le PSOE avait créé Nuevo Curso. Quiconque lit l’article du CCI peut le constater. C’est donc un mensonge.6 Ce n’est pas que le GIGC soit confus ou incapable de distinguer les choses. Le GIGC n’a pas d’autre moyen pour maintenir son existence que d’attaquer le CCI. Ici, il fait passer l’idée que tout ce qui, apparemment, rassemble des forces révolutionnaires constitue une réalité dans ce sens. Il est contraire à la nature du GIGC de reconnaître l’existence de groupes qui dénoncent le système capitaliste, mais qui n’appartiennent pas à la classe ouvrière, même s’ils s’en revendiquent (comme l’Alliance de Bakounine ou comme eux-mêmes) et de rechercher la clarté à ce sujet. Donc ils fourrent tout dans le même sac, pour se camoufler. La superficialité avec laquelle ils défendent Nuevo Curso (bien que ce ne soit pas NC mais Gaizka l’axe principal des investigations du document du CCI) est la même que celle qui pourrait être utilisée pour défendre le gauchisme (bien que NC ne fasse même pas partie du gauchisme ni de la Gauche communiste). Que se passe-t-il alors ? Il ne se soucie pas du tout de savoir si l’honneur de cet individu est défendable ou non. Trouver des éléments pour enquêter et comprendre aiderait à éliminer le rideau de fumée derrière lequel se cache le GIGC. Le GIGC ajoute d’ailleurs, avec une grande hypocrisie, soit dit en passant, que parler d’individus spécifiques, c’est entrer dans la “psychologie des individus et des supposés comportements individuels” et qu’il s’agit d’un terrain “nauséabond et destructeur” où il est impossible de vérifier quoi que ce soit. Une fois de plus, le GIGC attaque la conscience de la classe ouvrière, en l’empêchant de reconnaître des comportements qui n’ont rien de prolétariens et en la rendant très craintive à l'idée de comprendre les comportements individuels.
En outre, le CCI met clairement en garde “les participants au blog de Nuevo Curso qui le font de bonne foi”. Le but du CCI est de faire revenir ces éléments dans le camp prolétarien avec la plus grande clarté et la meilleure qualité possible, et non de détruire, renverser ou démolir des organisations, comme l’exprime le GIGC. Dans sa dénonciation du parasitisme, le CCI offre une perspective positive.
Le CCI “N’a-t-il pas émis une résolution interne appelant à la destruction de la TCI (ex-BIPR) lors de son 16e congrès de 2005 ? Aujourd’hui c’est au tour de Nuevo Curso”.
Le GIGC ne met pas de liens web vers les textes du CCI, il ne cite que les éléments qui lui conviennent, hors de tout contexte. Ils veulent même y mêler le dernier Congrès du CCI7 mais, pour commencer, ils ont tout à fait tort de dire que le CCI renie la nécessité de la lutte des classes. Seulement, ils ne cherchent pas à comprendre la théorie du cours historique, ils l’utilisent simplement comme une arme pour lancer leurs attaques anti-CCI.
De plus, ils font allusion et déforment les débats internes du CCI en 2005 ! Mais le GIGC, anciennement FICCI a été exclu du CCI en 2003. Comment ont-ils fait pour se procurer ces documents ? Et ils osent affirmer péremptoirement que le CCI a demandé la destruction de la TCI !8 Dans ce contexte, je demande, en tant que sympathisant du CCI et de la Gauche communiste, à la TCI d’exprimer sa solidarité avec le CCI au nom de la défense du milieu prolétarien.
Je n’irai pas plus loin dans le commentaire de ce document du GIGC, qui doit être analysé plus en profondeur. Mon intention est seulement d’exprimer le plus rapidement possible ma solidarité avec le CCI.
Fraternellement
TV, 19 février 2020.
[1] “Qui est qui dans Nuevo Curso ?” sur notre site internet. (NdR)
[2] Plus qu’en défense de cet élément, le GIGC prétend défendre le groupe Nuevo Curso, cherchant à faire passer Gaizka pour un épouvantail agité par le CCI. Ensuite, ses accusations de “personnalisation de divergences politiques” signifient, en réalité, déguiser l’individu en le cachant derrière le groupe, et travestir, en les dénaturant, les arguments du CCI. Le GIGC, n’a évidemment aucun intérêt à théoriser une distinction entre, d’une part, l’enquête rigoureuse sur l’honneur d’individus suspectés d’être des aventuriers afin d’assurer la défense du milieu prolétarien et, d’autre part, les attaques personnelles. Cependant, il n’a eu aucun scrupule à faire contre le CCI ce qu’il prétend aujourd’hui dénoncer en révélant le nom de militants qu’il cherchait à discréditer : https://fr.internationalism.org/ri330/ficci.html Le CCI a sérieusement enquêté sur cet individu en lui donnant l’occasion de s’expliquer à plusieurs reprises. S’il était honnête, il aurait considéré que l’enquête du CCI sur lui était injustifiée, il lui appartiendrait alors de clarifier son activité plus que suspecte, ainsi que de justifier son refus de s’en expliquer par le passé.
[4] Le CCI a répondu aux attaques du GIGC, bien qu’il ne soit bien sûr pas entré dans son jeu en l’incluant dans la Gauche communiste, en le traitant comme tel. Malgré cela, il s’est défendu contre ses attaques en répondant à ses calomnies et fausses déclarations depuis qu’il a constitué sa fausse fraction interne du CCI. Il suffit d’écrire “ficci”, “gigc”, “giic” ou “igcl” dans le moteur de recherche du site internet du CCI en espagnol, en anglais ou en français pour voir que le CCI n’a pas ignoré le GIGC, mais a recherché la plus grande clarté sur ses comportements.
[5] Le CCI, et l’on peut voir la maturité à cet égard dans les résolutions du 23e Congrès dernier, comprend que la lutte contre le parasitisme est l’une des luttes politiques fondamentales de cette période de décomposition. Ce phénomène, n’a rien d’extraordinaire dans la société bourgeoise, par rapport auquel il est loin d’être un corps étranger. Face à cela, il est nécessaire de lutter pour la défense de l’organisation contre des groupes qui prétendent faire partie du milieu politique prolétarien (aux origines diverses et hétérogènes) mais dont l’activité collective (malgré l’inclusion de positions contradictoires) vise à détruire les véritables organisations révolutionnaires, de la manière la plus voilée possible, pas nécessairement à travers des attaques frontales et continues qui leur feraient perdre leur apparence. Son origine n’est pas nécessairement la présence d’agents rémunérés par la bourgeoisie, car le GIGC a l’intention de déformer ce que dit le CCI pour fabriquer un épouvantail (bien que ce soit un bon terrain pour l’infiltration de tels éléments, mais aussi pour des aventuriers politiques et des ambitieux déclassés en mal de reconnaissance). Distinguer ces groupes des véritables organisations révolutionnaires est une question qui doit être abordée de manière méthodique et rigoureuse, en recherchant la clarté et la discussion avec des éléments en recherche qui ont du mal à aller au-delà des apparences. Il est important de distinguer, par exemple, le parasitisme du gauchisme, d’une part, et du marais, de l’autre, ou des éléments en recherche, car la confusion réelle en leur sein pourrait être confondue avec l’utilisation et la propagation de ces confusions à des fins propres. Les outils pour faire cette distinction sont fondamentaux et ne sont pas une invention du CCI.
[6] La déformation est très claire pour ceux qui ont lu les deux textes. Le CCI déclare qu’ “il est le principal animateur de Nuevo Curso” et “qu’aujourd’hui Gaizka prétende créer avec Nuevo Curso un lien “historique” avec une soi-disant Gauche communiste espagnole”, mais à aucun moment il ne dit que le PSOE a créé NC. Qu’un individu en contact régulier, bien qu’en alternance (avec la droite aussi), avec des hauts responsables de la bourgeoisie dans sa carrière alors qu’il était en contact avec le CCI, ait été le principal animateur de NC ne signifie pas nécessairement que la bourgeoisie a créé ce groupe.
[7] “en particulier celui de son dernier congrès liquidant le principe fondamental et central du marxisme de la lutte des classes comme moteur de l’histoire : « la dynamique générale de la société capitaliste (…) n’est plus déterminée par le rapport de forces entre les classes » (Résolution du 23e congrès du CCI) ?”
[8] Pour le CCI, le TCI est une organisation de la Gauche communiste ! Il y a peut-être eu alors un débat interne sur la TCI (mais sûrement pas dans les termes avancés par le GIGC !) mais si cela avait été une résolution du CCI, cela aurait été publié. Ou s’agit-il d’une contribution hors contexte ? Nous ne savons pas. Je ne connais pas cette discussion interne, fictive ou réelle, ni son contenu. Ce qui est clair, c’est la nature malveillante du GIGC, qui rend le document du CCI équivalent à une prétendue conspiration interne et secrète contre la TCI : pourquoi cherchent-ils à rompre la nécessaire solidarité entre les deux organisations ?