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Les trois parties précédentes de cette série ont mis en évidence comment le P.O.B., dès sa constitution, a connu un développement rapide en nombre et en influence. Le succès de la lutte parlementaire et syndicale dans l’obtention de réelles réformes va favoriser de plus en plus la disparition de l’idée même de révolution, au profit de la seule recherche de réformes. Les faiblesses se transformaient en doctrine. Le P.O.B., comme les autres partis sociaux-démocrates, était gangrené par l'opportunisme et le réformisme, malgré le combat quotidien de la gauche marxiste contre cette dégénérescence. Et cela d’autant plus que la bourgeoisie cherchait activement à contrôler la social‑démocratie pour encadrer la classe ouvrière en plein développement, qui constituait une menace de plus en plus grande pour son pouvoir (1).
Le P.O.B. capitule devant la guerre impérialiste
Au début du 20ème siècle, la constitution du marché mondial est achevée et, avec elle, la concurrence entre les différentes nations capitalistes est exacerbée. La guerre économique que se livrent les nations ne pourra que déboucher sur un conflit militaire et mondial. La première guerre mondiale illustre d'une manière particulièrement sanglante ce début de l'agonie du capitalisme mondial. Ayant épuisé sa mission historique, le système capitaliste a rendu possible et nécessaire l’avènement d’un autre mode de production, la société communiste. A partir de là, la tâche de l’heure pour le prolétariat est de lutter pour le renversement du capitalisme, seule issue réaliste des luttes pour ses intérêts immédiats. L’entrée en décadence du mode de production capitaliste met violemment le prolétariat et ses organisations devant le choix "guerre ou révolution".
Porté par les avancées théoriques du mouvement ouvrier au 19ème siècle, encore au début du 20ème siècle, le P.O.B, comme ses congénères du monde entier, assure la classe ouvrière qu'il s'opposera par tous les moyens à la boucherie mondiale qui s'annonce en souscrivant aux déclarations des congrès de la IIème Internationale. Car, bien que gangrenée par le réformisme et l’opportunisme, la IIème Internationale, sous l’impulsion de ses minorités révolutionnaires, s’était très tôt prononcée contre les préparatifs guerriers et la menace de guerre. Ainsi, en 1907, au Congrès de Stuttgart, confirmé par les Congrès de Copenhague en 1910 et de Bâle en 1912 et jusqu’aux derniers jours de juillet 1914, elle s’était élevée contre la propagande guerrière et les visées militaristes de la classe dominante. L'internationalisme dominait le ton des résolutions. Mais l’entrée en guerre le 4 août 1914 constitue une catastrophe sans précédent pour le mouvement ouvrier. Parallèlement à un matraquage idéologique nationaliste intense de la part de la bourgeoisie, l’élément décisif qui va l’entraîner dans cette tuerie ignoble est la félonie des principaux partis ouvriers sociaux-démocrates. Leurs fractions parlementaires votent les crédits de guerre au nom de l’Union Sacrée, poussant les masses ouvrières à s’entretuer pour les intérêts des puissances impérialistes, dans une hystérie chauvine des plus abjecte. Finalement une fois mis devant le choix, seuls les Bolcheviks russes et les socialistes serbes ont voté contre les crédits de guerre. Les syndicats eux-mêmes déclarent toute grève interdite dès le début de la guerre.
En Belgique, déjà à la veille de la guerre, le vieil appareil social‑démocrate est totalement pourri par l'opportunisme et le réformisme, comme l’illustre la fin du discours du président du P.O.B., E. Vandervelde, à la chambre en décembre 1911: "Le jour où la Belgique serait attaquée, nous la défendrions. Nous nous battrions comme les autres et peut-être avec plus d’ardeur que les autres". Ou encore le même Vandervelde qui estimait en 1913 que la France avait à défendre ses institutions républicaines contre l'Allemagne impériale. Quel contraste avec son message d'internationalisme socialiste à l'époque de gloire du P.O.B.: "Il arrivera un moment où les ouvriers que vous avez enfermés dans les casernes trouveront qu'ils sont vraiment trop bêtes de tirer contre d'autres ouvriers, un moment où les prolétaires se diront : cet homme, cet Allemand, ce Français, c'est un ouvrier comme nous-mêmes. C'est un compagnon de travail et de misère ; nous l'aimons infiniment mieux que les gros capitalistes qui nous exploitent ; pour des hommes comme Jaurès ou comme Liebknecht, nous avons beaucoup plus de fraternelle sympathie que pour un Woeste et Helleputte par exemple" (Chambre des députés, séance du 17.12.1894) et "Il viendra un moment", lance Vandervelde, "où vous n'obtiendrez plus que ces gens (les ouvriers, ndlr) soient assez bêtes pour vous défendre, pour garder vos propriétés, pour être vos chiens de garde !" (Chambre des députés, séance du 17.12.1894). Rappelons que la Charte de Quaregnon de 1894 (programme du P.O.B.) affirme que "les socialistes de tous les pays doivent être solidaires, l'émancipation des travailleurs n'est pas une œuvre nationale, mais internationale". Qu'est-il advenu des manifestations anti- militaristes massives, comme celle d'août 1897 à l'appel du P.O.B., lorsque des dizaines de milliers de personnes défilent derrière le slogan: "le socialisme brise le dernier fusil!","A bas la guerre, sabres et canons"?
L’argument fallacieux de la "guerre défensive"
Dès l’éclatement de la guerre, les "sociaux‑chauvins" servent en Belgique comme dans les principaux pays industrialisés, d’agents recruteurs pour la boucherie impérialiste et trahissent définitivement la classe ouvrière. Le P.O.B. considérait donc qu'une guerre entre les alliances serait une guerre de "défense de la démocratie" contre les "monarchies militaires". Et l'argument que les socialistes belges s'engageaient uniquement dans une "guerre défensive" suite à la violation de la "neutralité" belge par l'impérialisme allemand, n'avait d'utilité que pour la propagande de la droite, et allait mystifier le centre jusqu'en 1917. Cet argument était fallacieux: outre l'engagement plein et entier des sociaux démocrates belges dans l'union sacrée dès le début de la guerre, les déclarations des chefs du P.O.B. avant '14 mettaient en évidence qu'ils étaient prêts à trahir, oubliant toutes les leçons et analyses du mouvement ouvrier sur l'impérialisme, la guerre et l'internationalisme prolétarien. Il est évident que la neutralité belge ne pouvait être qu'une fiction juridique dans le monde impérialiste de 1914. Les "pays neutres" avaient en réalité une "neutralité" de façade. En conquérant un empire colonial et en prenant une part active aux luttes d'influence pour le contrôle du marché mondial, le capitalisme belge s'était placé de plain-pied sur le terrain des antagonismes impérialistes. Louis de Brouckère écrivait à ce sujet: "On a voté l'annexion du Congo, on croyait tenir la colonie. On s'aperçoit aujourd'hui que c'est la colonie qui nous tient. Nous sommes entrés dans la ronde des "puissances mondiales". Et les grands ne nous lâcheront pas. Il nous faut suivre leur mouvement, armer quand ils le disent, dépenser quand ils le disent."(2). L'argument que la Belgique, considérée à part, mena une guerre défensive, ne fut pas ignoré de Lénine. "Admettons, écrivait Lénine en 1915, que tous les Etats qui ont intérêt à respecter les traités internationaux aient déclaré la guerre à l'Allemagne, en exigeant de ce pays qu'il évacue et dédommage la Belgique. En l'occurrence, la sympathie des socialistes serait allée, bien entendu, aux ennemis de l'Allemagne. Or, le fait est justement que la guerre menée par la “ Triple (et Quadruple) Entente” ne l'est pas pour la Belgique; cela est parfaitement connu, et seuls les hypocrites le dissimulent. Sur le terrain de la guerre actuelle des gouvernements actuels, il est impossible d'aider la Belgique autrement qu'en aidant à étrangler l'Autriche ou la Turquie, etc. ! Que vient faire alors ici la “ défense de la patrie ” ??" (3). Donc, le cas belge ne pouvait modifier en rien le caractère général de la guerre. Il fournit seulement à l'un des deux blocs impérialistes l'occasion d'embellir ses mobiles de guerre en invoquant la barbarie de l'adversaire et le droit international.
En plus, le P.O.B. n'est sûrement pas le dernier à se bousculer au portillon de la "défense du sol natal". Du coup, les députés socialistes votent les 200 millions de crédits de guerre tout en applaudissant. Le P.O.B. soutient désormais l'union sacrée pour la guerre. Le P.O.B. avait d'ailleurs le triste privilège d'être le premier parti socialiste à adhérer à un gouvernement d'unité nationale. En tant qu'agent recruteur de la bourgeoisie, il engage les ouvriers belges à tirer sur les ouvriers allemands, et son ténor, E. Vandervelde, dès le 4 août 1914, jour de l'invasion par l'armée allemande de la Belgique, est "bombardé" ministre d'Etat dans le gouvernement de guerre. Ainsi il décrète: "la lutte de classe est suspendue, le peuple entier se consacre à la défense du territoire et de la liberté" (4). Puis en 1916, il devient Ministre de l'Intendance civile et militaire dans le Gouvernement belge siégeant au Havre. Dans ce contexte, il montera au front sur demande du roi pour exhorter le patriotisme quelque peu défaillant après de longues années de carnage sans fin, et pour faire la chasse aux déserteurs et aux ouvriers internationalistes. Pendant quatre ans, Vandervelde, comme président de l'Internationale et du P.O.B., sera un pion propagandiste de poids pour la cause des alliés. En tant que président de l'Internationale, il lance un appel aux socialistes russes à mettre provisoirement de côté leur lutte contre le tsarisme et à défendre la démocratie européenne contre le militarisme prussien (en fait l'inverse de l'appel de la résolution de Bâle de 1912). Avec lui, il y a E. Anseele, ministre à partir de 1916, qui se distinguera comme un véritable faucon, propagandiste de la guerre jusqu'à la victoire finale. Mais également un tas d'anciens opposants à la politique opportuniste, tel Jules Destrée, furent des hérauts des plus passionnés de ce qu'on a appelé le socialisme de guerre. Son patriotisme sans retenue ni nuance le convertira en défenseur acharné de la démocratie bourgeoise. Ainsi il fera des déclarations ronflantes au parlement rejetant la thèse que "les ouvriers n'ont pas de patrie" pour proclamer ensuite "le devoir des peuples de défendre l'intégrité territoriale de leurs pays" (5). Il fut d'ailleurs chargé de mission en Italie, alors neutre, afin d'y combattre "le caractère émollient et pernicieux pour le prolétariat des théories neutralistes" (6). Mais il y avait aussi Louis de Brouckère et De Man, trahissant l'opposition marxiste, qui se sont engagés volontairement dans l'armée belge. Leur exemple fut suivi par plusieurs opposants, y inclus dans les Jeunes Gardes Socialistes (JGS). C'est dire que le mouvement socialiste est unanime en ce qui concerne la défense du territoire, et qu'il a pris fait et cause pour les Alliés.
Le P.O.B. se dresse contre la vague révolutionnaire
Mais malgré tout ce chauvinisme et cette propagande de guerre mystificatrice, dès l'été de 1916, des mouvements de masse significatifs, notamment en Allemagne, sont apparus pour exprimer la colère des ouvriers contre les souffrances, les privations et la misère qu'entraînait la guerre. Entre autres, éclate en 1917 une mutinerie dans une grande partie de l'armée française. Des soldats partant en congé chantent l'Internationale dans les trains et revendiquent la paix. Les unités les plus difficiles sont prises sous les feux de leurs propres canons et 55 "mutinés" doivent paraître devant le tribunal de guerre et seront exécutés. (7)
Le véritable début de la vague révolutionnaire se situe au mois de février 1917, en Russie. A Petrograd, on assiste à l'explosion de tout le mécontentement accumulé dans les rangs ouvriers - ainsi que dans d'autres couches pauvres de la population - contre le ravitaillement en vivres de jour en jour plus défectueux de la capitale de Russie et la surexploitation imposée par l'économie de guerre. Les soldats professionnels qui sont appelés a écraser l'insur-rection se rallient. Les événements révolutionnaires de Russie eurent bien entendu un retentissement énorme dans tous les prolétariats d'Europe et du monde, mais d'abord parmi ceux des pays impliqués directement dans le carnage inter-impérialiste. Ils engendrèrent partout des manifestations et de vibrantes protestations de sympathie en faveur de l'Octobre rouge, et la Belgique n'y fit pas exception, provoquant en outre, sur le front, des élans de fraternisation entre soldats d'armées adverses.
Dès le développement de la révolution russe en 1917, la direction du P.O.B. s'engage contre la menace bolchevique. Et si au début, comme la plupart des partis sociaux-démocrates, le P.O.B. par l'intermédiaire de Vandervelde, de Brouckère et Colon avait envoyé du Havre au comité de Petrograd un télégramme saluant la victoire sur le tsarisme (8/3/17), E. Vandervelde condamne les ouvriers révolutionnaires de Russie pour soutenir ouvertement Kerenski et la contre-révolution, "la politique des bolcheviks ferait le jeu du roi de Prusse", "le bolchevisme est la négation du socialisme". De Man et de Brouckère iront avec Vandervelde en Russie en mai-juin 1917 pour contrer les aspirations pacifistes et exhorter la Russie à poursuivre la guerre sainte contre l'Allemagne au lieu d'écouter ceux qui les invitaient à retourner leurs armes contre leur propre bourgeoisie, et pour contrer la montée du bolchevisme! Quel contraste avec le mouvement de solidarité lors de l'insurrection en Russie en 1905 où Huysmans, au nom de l'Internationale, fait un appel au soutien à la Révolution Russe, entre autre par l'achat et l'envoi d’armes.
C'est cependant en Allemagne, le siège du plus puissant mouvement ouvrier, que les répercussions décisives se produisirent. Après un temps d'incubation durant l'année 1917, la révolte ouvrière grossit tout au long de 1918, pour atteindre son point d'incandescence au début du mois de novembre. Des drapeaux rouges flottent sur la flotte de guerre allemande, qui est à l'ancre à Kiel. Partout des conseils d'ouvriers et de soldats sont fondés, aussi à Bruxelles, où le 10 novembre 1918 des soldats allemands se révoltent contre leurs officiers. Ils occupent la Kommandantur, élisent un Conseil Révolutionnaire de soldats et font appel à la solidarité des ouvriers et des syndicats belges. Mais ceux-ci, où Jacquemotte jouait pourtant un rôle déterminant, ne bougèrent pas. Parce que le P.O.B. interdit aux ouvriers belges de se solidariser. Bien qu'il n'y ait pas de menace immédiate en Belgique, les événements en Russie et en Allemagne et la création du conseil révolutionnaire de soldats à Bruxelles ont fait impression. La bourgeoisie se rend compte dès à présent que les ouvriers en uniforme sortant des tranchées ne se contenteront plus de la situation d'avant guerre. Alors, ces mêmes socialistes (tel Joseph Wauters) vont discuter sous le couvert du Comité National de Secours alimentaire à Bruxelles avec E. Francqui de la Société Générale, l'industriel E. Solvay ou le libéral P. E. Janson, de la préparation d'un gouvernement d'union nationale, chargé de relancer à moindre frais pour éviter la contagion des mouvements révolutionnaires, résultant dans les pourparlers avec le roi au château de Lophem le 12 novembre. Les socialistes sont désignés à des postes ministériels importants: Vandervelde devient ministre de la Justice, Anseele des travaux publics et de l'industrie, et Joseph Wauters du travail. Le roi est d'accord avec Anseele que pour reconstruire la Belgique dans le calme et dans l'ordre, tous les partis doivent enterrer la hache de guerre et adhérer à un gouvernement d'unité nationale, qui doit accéder à quelques revendications importantes des ouvriers: ainsi le Suffrage Universel sera accordé, l'article 310, dirigé contre les grèves syndicales sera rayé du code pénal, des concessions importantes sur la journée des huit heures seront faites, et une retraite de 700 francs est introduite.
En fait, un programme de réformes "coupe-feu", ne laissant la place qu'à des émeutes pseudo-révolutionnaires (8). Car effervescence sociale il y avait. Elle s'exprimera avec force entre 1919 et 1921, dans une multitude de grèves sauvages (1919: 160.000 grévistes et 1920: 290.000 grévistes). Les socialistes font tout pour briser les grèves. Wauters entre autre, en instaurant les commissions paritaires, Louis Bertrand en proposant un arbitrage obligatoire lors de conflits sociaux, et Destrée en contestant le droit de grève aux fonctionnaires. Fin 1921, le mouvement prendra une forme symbolique. Une grève dans la métallurgie à Seraing s'étend aux mineurs et à d'autres ouvriers, et se radicalise après que la direction syndicale et le bourgmestre socialiste Merlot ont essayé de ménager une conciliation. Les grévistes se révoltent contre la direction syndicale qui refuse de soutenir le mouvement. Pour la première fois dans l'histoire du P.O.B., des prolétaires sont montés à l'assaut d'une maison du Peuple du P.O.B., illustrant ainsi le tournant historique du P.O.B. et de l'appareil syndical.
Finalement, deux autres exemples de la politique du P.O.B. au gouvernement après la guerre accentuent son passage à la bourgeoisie. D'abord il participe pleinement à la politique d'annexionnisme des cantons de l'Est et des colonies allemandes du Burundi et du Rwanda, et Vandervelde fut un des co-signataires du traité de Versailles (28/6/1919), choses qui étaient complètement impensables à la veille de la guerre. Puis, dans la même année 1919, il se solidarise avec la répression orchestrée par la social-démocratie allemande du SPD contre les ouvriers insurgés de Berlin. De plus, il accepte que le gouvernement belge, par l'envoi d'un corps expéditionnaire militaire dans la Ruhr, participe à la mission de "pacification" de cette région industrielle.
Assumer la continuité
Les organisations politiques du prolétariat meurent souvent vaincues, en trahissant, en passant dans le camp de l'ennemi. Tel fut aussi le cas du P.O.B.. Mais des fractions de l'organisation - les gauches - auront la force de ne pas laisser tomber les bras devant la pression de la classe dominante et assumeront la continuité de ce que ces organisations contenaient de prolétarien. En ce sens, se réclamer de la continuité qui traverse les organisations politiques prolétariennes, c'est se réclamer de l'action des différentes fractions de gauche, qui seules ont eu la capacité d'assurer cette continuité. Mais ce combat n'était pas mené n'importe où. Il se déroulait au sein des organisations qui regroupaient les éléments les plus avancés de la classe ouvrière. Des organisations prolétariennes, qui avec toutes leurs faiblesses ont toujours été un défi vivant à l'ordre établi.
"Rejetant loin de nous les demi-mesures, les mensonges et la paresse des partis socialistes officiels caducs, nous, communistes, unis dans la 3ème internationale, nous nous reconnaissons les continuateurs directs des efforts et du martyre héroïques acceptés par une longue série de générations révolutionnaires, depuis Babeuf jusqu'à Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg. Si la 1ère Internationale a prévu le développement à venir et a préparé les voies, si la 2ème Internationale a rassemblé et organisé des millions de prolétaires, la 3ème Internationale est l'Internationale de l'action des masses, l'Internationale de la réalisation révolutionnaire." ("Manifeste du Congrès de fondation de l'Internationale Communiste aux prolétaires du monde entier!" mars 1919).
Lac / 05.08.2006
(1) Le lent et difficile combat pour la constitution des organisations ouvrières, Internationalisme n° 324; Réforme sociale ou révolution?, Internationalisme n° 325; La percée du réformisme et de l'opportunisme, Internationalisme n° 326
(2) Louis De Brouckère, Socialisme et lutte de classe, n° 14, juillet 1914
(3) Lénine, Le socialisme et la guerre, L'exemple de la Belgique, 1915
(4) Vandervelde, Le parti ouvrier belge 1885-1925 p.68
(5) Discours de Furnémont et de Destrée, Annales parlementaires, 1912-13, p.661,665,942
(6) Jules Destrée, Les Socialistes et la Guerre européenne, Paris, 1916, p. 75
(7) Les mutins de 1917 appartiennent à la mémoire du prolétariat international, pas à celle de la nation!, Internationalisme n° 247, décembre 1998
(8) Léo Picard, Geschiedenis van de socialistische arbeidersbeweging in België, Tussen de twee oorlogen, p.493