3a) Le rôle actif des trotskistes dans la stratégie de la bourgeoisie : Introduction

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Dans l'énorme opération anti-ouvrière montée par la bourgeoisie lors de la lutte des hôpitaux, les gauchistes -et en particulier les trotskystes de "Lutte Ouvrière" et de la "Li­gue Communiste Révolutionnaire"- ont joué un rôle de premier plan et de grande enver­gure. Fers de lance de la mise sur pied des coordinations qui se sont partagé l'encadre­ment des travailleurs en lutte, champions de première de la magouille et de la manipula­tion au sein des assemblées convoquées par celles-ci, ils ont contribué efficacement au succès de la manœuvre d'ensemble de la bourgeoisie. Ils ont ainsi fait une fois de plus la preuve que la bourgeoisie peut compter sur eux contre les ouvriers !

Dans les années 70, alors que l'union de la gauche avait le vent en poupe et que les syn­dicats parce qu'ils jouissaient encore d'un certain crédit au sein de la classe ouvrière parvenaient à assurer seuls l'encadrement et le sabotage des luttes, les gauchistes oeu­vraient déjà en arrière plan. La bourgeoisie comptait déjà sur eux pour se faire ouverte­ment les rabatteurs de la gauche et la caution "radicale" des syndicats. Aujourd'hui s'ils apparaissent beaucoup plus directement sur le devant de la scène, s'ils tiennent plus vo­lontiers un discours "anti-gauche" et adop­tent un ton critique radical vis à vis des syn­dicats, ce n'est pas parce qu'ils ont changé de camp, bien au contraire. Au moment où la classe ouvrière se détourne massivement des syndicats et des partis de gauche, qu'elle re­jette ouvertement leurs mots d'ordre et qu'elle cherche activement les moyens de développer son propre contrôle sur ses lut­tes, la bourgeoisie fait de plus en plus appel directement aux gauchistes pour qu'ils se chargent du sale boulot que les forces classi­ques d'encadrement ne peuvent plus faire comme auparavant. Et si aujourd'hui on voit surtout les trotskystes au premier plan des efforts déployés par la classe dominante pour combler la brèche profonde qui s'est ouverte dans son dispositif anti-ouvrier, ils seront rejoints demain par toute la kyrielle d'autres petits groupes gauchistes, maoïstes, anar­chistes, qui, eux aussi, ont déjà rendu ce bons et loyaux services à la bourgeoisie.

La classe ouvrière n'a pas d'illusions à avoir, elle rencontra de plus en lus les gau­chistes sous les masques les plus variés, "combatifs", "radicaux", voire même "révo­lutionnaires", comme obstacle majeur au développement de ses combats. Et si elle doit être plus consciente de cela, elle doit aussi savoir qu'elle ne pourra pas éviter l'obstacle mais, plus encore, qu'elle devra affronter tous ces faux amis.

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