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(D'après Révolution Internationale N°204; septembre 91)
A la suite du PCUS, le PCF va-t-il se désintégrer à son tour ?
Telle est l'une des grandes questions qui agitent aujourd'hui la bourgeoisie française. En son sein, nombreux sont ceux qui s'en inquiètent et que cette éventualité angoisse. Que la bourgeoisie nationale de l'extrême droite à l'extrême gauche se préoccupe autant du sort d'une de ses fractions les plus "méritantes", les plus actives et les plus efficaces dans ses entreprises anti-ouvrières, il n'y a là rien d'étonnant. L'ensemble de la bourgeoisie n'ignore pas que le parti stalinien demeure une des seules forces -avec sa courroie de transmission, la CGT- susceptible d'accomplir sa mission essentielle : encadrer le prolétariat, saboter et dévoyer les combats des ouvriers hors de leur terrain de classe, surtout à travers le rôle qu'il assume à l'heure actuelle, dans l'opposition.
C'est pourquoi la bourgeoisie est prête à soutenir par tous les moyens n’importe quelle initiative réformatrice" ou "refondatrice" lancée par un quelconque Fiterman ou Le Pors pour tenter de "sauver la mise du PCF face à un appareil totalement sclérosé.
Le prolétariat, lui, n'a rien à faire de toute cette agitation. Il ne doit jamais oublier ce que furent les innombrables états de service du PCF contre la classe ouvrière. Nous ne pouvons ici qu'en rappeler certains parmi les plus éloquents :
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quand, en 1935, le PCF dénonçait comme "provocateurs" et "agents à la solde des fascistes" les ouvriers des arsenaux de Brest et de Toulon en grève contre les décrets rabaissant les salaires, mis en oeuvre par un gouvernement qui annonçait le Front Populaire (et qu'en 1984, le ministre des Transports, Fiterman, remettait au goût du jour contre les ouvriers de la SNCF en grève à la gare Saint-Lazare) ;
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quand le secrétaire général du PCF, Thorez, "enseignait" aux ouvriers en 1936 qu'il "fallait savoir arrêter une grève" pour défendre l'économie nationale ;
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quand, en 1944, "L'Humanité" poussait les ouvriers à s'entre-tuer dans la boucherie inter-impérialiste mondiale avec la plus répugnante propagande chauvine : "A chacun son boche" ou "Plus fort les coups sur le boche chancelant", envoyant ainsi des dizaines de milliers d'ouvriers au massacre, au nom de la défense aussi bien de la "patrie française" baptisée "Résistance" que de la "patrie du socialisme" ;
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quand, dans le gouvernement d'"union nationale" à la fin de la guerre, en 1945, il cautionnait le bombardement des populations civiles à Sétif et Constantine pour mater leur révolte ;
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quand Thorez appelait les ouvriers à "retrousser leurs manches" en 1946-1947 pour la "reconstruction de la patrie et de l'économie nationale";
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quand le PCF soutenait tous les massacres d'ouvriers perpétrés par son "grand frère soviétique" en Allemagne de l'Est en 1953, en Hongrie et Pologne en 1956, quand il cautionnait en 1968 l'entrée des chars russes en Tchécoslovaquie et approuvait encore l'invasion de l'Afghanistan en 1979 ;
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quand, dans les années 70 et 80 (et encore aujourd'hui), le PCF ne cessait de brailler "produisons français, travaillons au pays" dans son rôle jamais démenti de contremaître et de garde-chiourme au service du capital national ;
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quand ces pseudo-champions de 1'"internationalisme prolétarien" envoyaient en 1979 -ce qu'un Le Pen n'a jamais osé- un bulldozer détruire à Vitry-sur-Seine un foyer d'immigrés maliens ;
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quand, aux côtés du PS au gouvernement, ils imposaient les licenciements massifs à Talbot, Citroën, Renault, et votaient tous les crédits des expéditions militaires de l'impérialisme français, du Tchad au Liban.
Sans compter leur abjecte politique constante et quotidienne menée depuis des décennies, sur fond 'intimidation et de racket, pour saboter et dévoyer toutes les luttes ouvrières.
Qu'ils crèvent donc ces charognards, ces zélés larbins des oeuvres les plus ignobles de la bourgeoisie ! La classe ouvrière ne les pleurera pas et ne s'en plaindra pas.