Soumis par Internationalisme le
Le 23 août, le CCI a pour la deuxième fois organisé avec succès une ‘journée de rencontre et de discussion avec le CCI' à Anvers.
"Cela demande une suite !" était la conclusion générale en 2007. Les nombreuses réactions positives et la participation active, pleine d'enthousiasme, des participants en 2007 démontrent que ce genre de rencontre correspond à un besoin qui existe chez beaucoup d'entre nous. Il suffit d'observer les nombreuses discussions en petit groupe ou sur internet, la correspondance que nous recevons sur un plan international de personnes qui prennent pour la première fois contact avec nous, les discussions avec de nouveaux groupes ou avec des gens que nous rencontrons lors de réunions ou de manifestations ou le succès d'initiatives similaires par le CCI, à Londres, Marseille ou Naples (1). Tout ceci témoigne d'un nombre croissant de personnes qui, dans tous les recoins de la planète, se posent des questions fondamentales. On veut réfléchir ensemble au futur, rechercher ensemble, et pas chacun dans son coin, une alternative pour cette société agonisante, où les catastrophes écologiques, la crise économique, le chômage, la guerre et la famine avec ses masses de réfugiés, sont monnaie courante et se multiplient. Mais aussi pour apprendre à tirer les leçons des expériences du passé, des nombreux efforts et contributions théoriques, pour mieux saisir la dynamique les forces qui peuvent réaliser cette alternative. Qui peut réaliser ces changements nécessaires ? Qui peut établir un rapport de force et comment ? La discussion politique et le débat ont toujours constitué les artères vitales du mouvement ouvrier car c'est ainsi que sont clarifiées les questions qui surgissent concrètement dans les confrontations quotidiennes avec la réalité de la crise, de la dégradation des conditions de vie et de la guerre, mais aussi dans la lutte et dans la quête d'une alternative historique. Aujourd'hui surtout dans la nouvelle phase de resurgissement de la lutte de classe, non seulement à travers les multiples expressions de luttes ouvertes (2) mais surtout par l'émergence d'une nouvelle génération en recherche de réponses fondamentales, la création d'un espace pour ce processus de réflexion politique est d'une importance essentielle.
Encore plus d'efforts ont été faits pour en faire réellement une journée de discussions et de rencontre
-Créer l'espace pour une nouvelle génération signifie aller le plus possible à l'encontre des questionnements qui existent en son sein en abordant un large éventail de sujets, autant de points de départ pour approfondir la réalité sociale. En préparation de cette rencontre nous avons diffusé à autant de contacts et lecteurs possible, aussi par notre site web (3), un questionnaire comprenant une large liste de sujets possibles que nous avons distillés des réunions publiques et permanences, courriers ou de rencontres précédentes. Liste au sein de laquelle chacun pouvait indiquer les sujets qui lui tenaient le plus à cœur ou en ajouter d'autres. Nous nous sommes aussi réunis avec quelques jeunes contacts où ont surgi des idées et des sujets nouveaux.
-Créer de l'espace signifie aussi, comme nous l'a également appris l'expérience de 2007, que chacun peut y participer et contribuer selon sa capacité et ses intérêts sans être obligé de participer à toutes les parties. Plus encore que l'année précédente, les contacts ont eu une part active à tous les aspects de la journée : écriture de l'introduction sur l'art, confection de plusieurs synthèses, traductions et présidence à certains des débats. Egalement l'existence de moments plus informels, la préparation collective des repas ou des tables de lecture faisaient partie intégrante du succès de cette journée. La réussite d'une journée de discussion et de rencontre est plus que simplement la somme de ses différentes parties comme en témoignent ces deux témoignages : "Après avoir recueilli les remarques des camarades présents l'année dernière, il a été décidé de tenter une nouvelle formule. Les participants de l'année passée s'étaient plaints de la longueur des discussions et avaient avoué avoir du mal à tenir un tel rythme. Le CCI a pris en compte ces difficultés et a décidé de faire des discussions moins longues et surtout qui ne présentaient aucun caractère d'obli-gation."(M. 05.09.2008). "C'était bien aussi que tout le monde ne devait pas tout le temps participer aux discussions. On pouvait facilement se lever et aider à la préparation du barbecue ou simplement prendre une petite pause. Ceci n'était pas fait pour donner à ceux qui sont plus « pratiques » et « moins intellectuels » un sentiment de participation, non !, une telle vision dénigrante je ne la partage pas, ils étaient tout aussi importants pour la réussite de cette journée. Chaque individu a ses capacités et ses qualités et doit se sentir libre de les utiliser selon ses moyens. Cette liberté leur était donnée." (Y., 17.09.2008). Cette année, un réel effort a été fait pour mieux faire connaissance avec le CCI et mieux renforcer les liens entre les présents. Par le moyen des stands permanents, des tables thématiques et du panneau informel, il y avait largement l'occasion d'une façon plus informelle d'échanger les idées. Et surtout il y avait le barbecue où nous avons pu par après rester à causer aussi avec d'autres invités et resserrer des liens de solidarité.
-Créer de l'espace signifie que les participants aient pleinement l'occasion de débattre librement ensemble, dans un climat ouvert, fraternel où chacun sans crainte peut mettre en avant ses questions, réflexions mais aussi ses doutes pour ainsi chercher des réponses d'une façon consciente et collective. Ce n'était pas une journée de spécialistes ou pour spécialistes, un lavage de cerveau ou "une formation" ex-cathedra. "C'était une journée où des questions furent posées librement et discutées. On a abordé et approfondi des sujets actuels et brûlants comme ceux de la guerre en Géorgie et la crise socio-économique (et écologique). Quels problèmes menacent le monde, quels en sont leur racine et comment les prendre en mains ?Aussi l'art et la société sont venus à l'ordre du jour." (Y.,17.09.2008)
-Créer de l'espace finalement, c'est également souligner que cette journée et ce débat ne sont qu'un moment de tout un processus de réflexion et doit être compris ou conçu dans une continuité. Une participante le formule ainsi : "Dès le début, il a été dit que cette journée n'avait pas pour but de donner des réponses définitives sur les sujets abordés mais d'ouvrir le débat, de donner le goût de partager. En ce qui me concerne, je considère que les buts annoncés ont été atteints."(M). "Beaucoup de questions évidemment touchaient à toute sorte d'autres questions, qui loin de là ont toutes été posées et répondues. Pour moi, les différentes discussions ont ouvert des portes et c'est ce qui compte." (Y), confirme un autre participant. De voir comment on peut traiter les choses, d'exprimer de la manière la plus claire possible les problèmes et les questions, de formuler les questions de telle manière que cela contribue à une meilleure compréhension et une plus grande profondeur dans notre processus de compréhension était pour le CCI un des plus importants objectifs. Aujourd'hui, la volonté de débattre et la méthode utilisée pour approcher les questions sont d'une importance vitale pour développer la clarification.
Les thèmes mis à l'ordre du jour :
Des sessions donc, cette année, plus courtes mais plus nombreuses. Dans une première session commune, on a essayé de tracer un cadre pour les discussions de la journée "Quels enjeux pour la période actuelle? Inflation, récession, guerre, lutte face à la flambée des prix, émeutes de la faim,...."; "Le but de la première discussion sur l'enjeu de la période actuelle n'était pas très clair au début. Finalement, il est apparu que cette première discussion voulait mettre les prochains thèmes abordés dans un contexte social, voulait donner une base pour les prochaines discussions. Elle devait offrir un cadre solide pour une meilleure compréhension des thèmes suivants." (Y). Dans l'après-midi, deux groupes ont été formés autour de plusieurs thèmes :
- "Est-ce que l'art/ la culture peut changer le monde? Est-ce que l'art peut exercer une influence sur les mouvements sociaux?"
- "Quelle est la nature de la crise économique actuelle? est-ce qu'une solution est possible?"
-En dernier lieu, une session commune autour du thème "Comment mettre fin à la guerre ? » et en particulier traitant de la guerre en Géorgie a été abordée.
Le dernier sujet : " A quoi sert une organisation politique comme le CCI ? D'où vient-elle et quel rôle peut et doit-elle jouer?" n'a pu être discuté par manque de temps.
Nous reviendrons sur les différentes introductions ainsi que sur certaines remarques et synthèses de discussion. Nous comptons les rendre publiques aussi vite que possible dans notre presse et/ou sur notre site web.
Quelques témoignages
Pour compléter l'image de cette journée, nous traçons quelques passages de commentaires que certains participants nous ont déjà fait parvenir :
"La journée a été excellente à tous les niveaux tant du point de vue du fond que de la forme. L'accueil a été fort agréable, l'ambiance très chaleureuse et fraternelle. Les discussions étaient toutes très riches et très intéressantes. Il est important de dire également que le repas du soir ne fût pas juste un moment de détente pour se remettre de cette journée mais qu'il avait une place à part entière dans le déroulement de la journée...il a permis à des camarades qui n'avaient pas pu aborder les questions qui les préoccupaient de discuter avec d'autres camarades sur ces sujets. Il a permis également pour certains de découvrir ce que peuvent être les rapports humains dans un cadre autre que celui de la société capitaliste....A la fin de la journée, nous fonctionnions comme un groupe avec de réelles relations qui se sont tissées tout au long de la journée."(M)
"Les discussions étaient vivantes :des visions contradictoires n'étaient pas évitées, mais on cherchait à dépasser les contradictions. Le CCI a fait des efforts de donner la parole à chacun. Ceci est positif. Ce n'est pas facile d'éclaircir toutes les questions d'un public aussi hétérogène. Je trouvais le barbecue un succès, très agréable et excellent... un grand pas en avant par rapport à l'année précédente!" (Y).
"Je trouvais intéressant les contributions sur le caractère international de la classe ouvrière, qu'on ne peut pas se laisser diviser entre Taïwanais et belge, entre flamands et wallons, par entreprise ou corporation. Quand une entreprise ici ferme ses portes, que des licenciements tombent et que l'entreprise est délocalisée, les gens ailleurs ainsi devront travailler avec des salaires de misère, tous sont exploités et la solidarité alors est la seule arme. Je suis toujours impressionné par la capacité d'analyse globale dont rayonnent les éléments du CCI. Je trouvais également très instructif les différences entre les périodes d'esclavage, du système féodal et du capitalisme. Concernant la guerre en Géorgie, celle-ci ne diffère pas avec celles des dernières dizaines d'années, chacun trouve qu'il a des droits à faire valoir dans cette guerre. C'est à nous d'expliquer que des deux côtés ce sont toujours les soldats et les civils, donc les ouvriers qui meurent. Il n'y a aucune raison de prendre partie et justement il ne faut pas prendre partie exceptée celle de la classe ouvrière. La guerre devient de plus en plus la réalité quotidienne sur cette terre. Cela ne sert à rien de savoir si les Etats Unis étaient au courant ou ont donné leur permission car de par la disparition des deux blocs, les pays feu satellites font une politique du chacun pour soi contenant le risque que des petits conflits s'agrandissent.... Je trouvais la journée de hier très réussie...bien organisée...et avec une assistance consistante." (AT., 24.08.2008).
"C'était bien et très intéressant. L'introduction générale, je la trouvais trop longue, différents passages dans la discussion sur l'art un peu trop abstraits pour moi. La discussion sur la guerre en Géorgie était très intéressante. Les interventions du CCI étaient très complémentaires. En plus, il y avait des positions hétérogènes, mais pas contradictoires... Peut-être que sur une telle journée, une discussion aurait suffi pour aller au fond des choses... C'était un bon barbecue et un moment vraiment convivial." (E.13.09.2008).
"D'abord, je veux remercier ceux qui ont organisé cette réunion. Le lieu de la réunion, les anciens journaux, les textes dans d'autres langues (comme ceux en farsi) sur les tables, la documentation sur le panneau étaient très intéressants et attirants. La réunion a bien démarré par les exemples des jeunes et autres qui veulent changer la société. L'introduction soulignait les changements dans la conscience des ouvriers. On entendait comment les ouvriers en Egypte avec leurs manifestations de solidarité ont atteint un niveau de conscience supérieur. Les exemples de solidarité parmi les ouvriers là-bas et le choix du CCI de lire dans la réunion des passages de leurs prises de position étaient impressionnants...car dans la lutte des ouvriers pour leurs propres intérêts, ni l'islam, ni le nationalisme peuvent les convaincre. L'introduction allait logiquement aux causes: la crise du capitalisme...L'art comme symptôme de la société a aussi été abordé. Dommage que le sujet de l'organisation a été moins discuté. La présence des jeunes était intéressante. Ils étaient très actifs (surtout sur le sujet sur l'art). Dans ce sujet attirant pour les jeunes, beaucoup de points ont été avancés dans la discussion. On peut avec de tels sujets avancer beaucoup de points concernant toute la société... Personnellement, je trouvais dommage que deux discussions se déroulaient en même temps. Conclusion générale: selon moi, c'était une journée de discussion très riche et réussie."(N.05.09.2008).
CCI 19.09.2008
1. Voir notre site Web : WR Day of Study: Presentations and discussions; Journée d'étude du CCI en Grande-Bretagne: un débat vivant et fraternel; Journée de rencontre et de discussion avec le CCI d'août 2007: chercher ensemble une alternative pour cette société agonisante en "Journée de discussion à Marseille: un débat ouvert et fraternel sur un autre monde est-il possible?"
2.Voir les multiples articles dans notre presse et surtout sur notre site Web sur les manifestations de lutte de classe dans le monde
3.Voir l'invitation sur notre site Web aussi en format PDF