Grèves dans les maquiladoras (Mexique): le mirage syndicaliste a stérilisé la combativité ouvrière

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Matamoros est une ville de l’État de Tamaulipas, qui est considérée comme l’une des régions les plus dangereuses du Mexique. Elle est le théâtre d’affrontements incessants entre les gangs mafieux qui se querellent pour leurs zones de contrôle, semant la mort et la terreur. Les enlèvements, l’extorsion et les meurtres sont des phénomènes auxquels sont fréquemment confrontés les habitants de cette région, mais il en va de même pour les migrants, mexicains ou centraméricains, qui doivent traverser la zone pour atteindre les États-Unis. 1 Matamoros, bien qu’étant marquée par cet environnement effroyable, fait partie de la zone frontalière industrielle formée à la fin des années 1960, qui a pu être renforcée et étendue au milieu des années 1990 grâce à l’ALENA. 2 Rien que sur cette partie de la frontière, près de 200 maquiladoras, 3 qui ne sont plus de petites et moyennes usines comme dans les années 1970, ont été installées. Certaines d’entre elles sont de grandes entreprises implantées sur différents sites et ont un effectif pouvant atteindre deux mille ouvriers.

Dans ces usines, les ouvriers travaillent à des rythmes effrénés. Depuis 2002, leur temps de travail est passé de 40 heures à 48 heures par semaine, tout en maintenant des salaires quasi-bloqués depuis 15 ans, avec parfois des variations annuelles minimes. Cependant, afin de pouvoir maintenir les seuils de productivité et d’importants bénéfices, il faut impérativement entretenir une surveillance ainsi qu’un contrôle technique et politique au sein de l’usine par le biais de superviseurs et de contremaîtres, mais plus encore au travers de l’organisation syndicale. Une productivité élevée et de bas salaires (qui rivalisent avec ou égalent les maigres salaires des ouvriers chinois) sont la combinaison qui a permis à ces projets d’investissement de faire de gros profits, mais la présence vigilante des syndicats est essentielle pour assurer la soumission des ouvriers et la pérennité de cette situation.

Compte tenu du climat général à la frontière, du contrôle politique féroce imposé aux usines de Matamoros par les syndicats et la direction, il semblait peu probable qu’une réaction ouvrière voit le jour dans cette zone, et plus encore, qu’elle puisse exprimer une grande combativité et une forte capacité à créer des liens de solidarité. Tout cela montre que la classe ouvrière a un potentiel et des capacités de lutte toujours vivants, mais qu’elle ne parvient pas à prendre le contrôle de son combat. Le poids de la confusion et le manque de confiance en ses forces est néanmoins un problème qui a caractérisé les mobilisations.

L’appareil gauchiste du capital assure que ce qui s’est passé récemment à Matamoros était une “révolte ouvrière”, d’autres affirment qu’il s’agissait d’une attaque contre le Président Andrés Manuel López Obrador (AMLO) et de sa “quatrième transformation”, tandis que d’autres parlent d’une “grève sauvage de masse”  Ces affirmations, en plus d’être fausses, sont trompeuses et attaquent directement les ouvriers : elles tendent un voile sur la réalité afin d’éviter que ces derniers puissent tirer les leçons de leurs luttes.

Les forces prolétariennes se noient dans le Code du travail de la bourgeoisie

Le slogan qui a unifié et mobilisé les ouvriers pendant un peu plus d’un mois, et leur permettait de simplifier leur revendication, était “20-32” : augmentation de salaire de 20 %, et versement d’une prime de trente-deux mille pesos (1 660 dollars). Le principal élément déclencheur ayant alimenté le mécontentement et animé la lutte a donc été la dégradation des conditions de vie des ouvriers, mais le contrôle exercé par les syndicats a canalisé cette combativité. Dès le début des mobilisations, une méfiance à l’égard des syndicats s’est exprimée, mais à aucun moment les ouvriers ne sont parvenus à comprendre que les syndicats n’étaient plus des instruments dont ils pouvaient se servir afin de défendre leurs intérêts. C’est pourquoi ils se sont soumis à leurs pratiques, faisant toujours preuve d’indécision et d’une certaine naïveté. Au début, lorsque le mécontentement ouvrier commençait à s’étendre, ils ont cru possible de “faire pression” sur le “leader syndical” et de l’obliger à “prendre leur défense”. Puis, cette indécision s’est transformée en confusion généralisée lorsque les ouvriers ont considéré qu’il suffisait de recevoir des “conseils juridiques honnêtes” pour faire valoir leurs “droits”.

En plaçant leurs espoirs dans les lois et dans une avocate pour “défendre leur intérêts”, la mobilisation ouvrière s’est affaiblie et la confusion a gagné du terrain. En se sentant “protégés” par l’avocate, ils n’ont plus cherché à prendre le contrôle de leur lutte, ce qui souligne un grave problème auquel est actuellement confrontée la classe ouvrière : le manque de confiance en ses propres forces et son absence d’identité de classe.

Cette difficulté a conduit à ce que, malgré leur méfiance à l’égard des organisations syndicales, ils sont restés sous leur contrôle et sur leur terrain, celui qu’encadrent les lois du travail. Ce sont ces mêmes lois qui donnent du pouvoir aux syndicats, en tant que signataires de conventions collectives. En s’accrochant fermement aux directives syndicales, les ouvriers ont cédé le contrôle de la lutte au syndicat lui-même, en lui permettant de contenir le mécontentement, de museler la combativité, et d’imposer le respect des lois bourgeoises, empêchant ainsi la réalisation d’une véritable unification des forces ouvrières, qui s’organiserait hors du syndicat.

En réduisant la lutte au simple respect des lois, les ouvriers, même s’ils s’affichent dans la rue de manière unie et qu’ils tiennent des assemblées générales, au moment de faire face au patron, à l’État et au syndicat, agissent séparément, usine par usine et contrat par contrat. C’est ce que prévoit la législation bourgeoise, qui de cette manière, divise et isole les travailleurs. Au bout du compte, les lois sont faites pour soumettre les exploités.

Alors, est-il possible de lutter hors du syndicat, et au-dessus des lois ? La classe ouvrière, de par son histoire, a connu diverses expériences qui confirment cette possibilité. Par exemple, en août 1980, les ouvriers polonais ont organisé une grève de masse qu’ils contrôlaient véritablement. Ni le déclenchement de la grève, ni la construction de leurs organes unitaires de combat n’étaient conformes aux directives légales, mais ils ont réussi à étendre la mobilisation à tout le pays et à imposer une négociation publique avec le gouvernement. Le caractère massif des mobilisations et leur capacité d’organisation leur ont permis de créer une grande force capable de prévenir la répression. 4

Le mécanisme que l’État polonais a utilisé pour diviser et affaiblir les travailleurs a précisément été le même qu’emploient toutes les bourgeoisies du monde entier : les syndicats. Avec la création du syndicat Solidarność (dirigé par Lech Walesa), l’État a brisé l’organisation et l’unité des travailleurs, ce qui lui a permis d’enfin étendre la répression. Quelque temps plus tard, le leader syndicaliste, Lech Walesa, est nommé chef de l’État polonais.

Les ouvriers et particulièrement ceux de Matamoros doivent recouvrer leur capacité d’analyse ; l’expérience de la grève de masse en Pologne et de sa répression en est le meilleur exemple. Elle montre clairement que le syndicat est une organisation qui agit à l’encontre des ouvriers et qu’il ne suffit pas de s’en méfier : il est impératif de s’organiser en dehors de lui, et en dehors de son terrain de mobilisation.

Les syndicats contre la classe ouvrière

La première grande leçon à tirer de la lutte des ouvriers des maquiladoras est que le syndicat est une arme de la bourgeoisie. 5 L’attitude éhontée des syndicats, en poussant les ouvriers à accepter une augmentation plus faible et à rejeter la prime, révèle de façon claire qu’ils ne sont désormais plus un instrument du prolétariat (comme c’était alors le cas au XIXe siècle). Les menaces et les agressions directes perpétrées par les Syndicats des travailleurs Journaliers et des Ouvriers Industriels et de l’Industrie Maquiladora (SJOIIM) et par le Syndicat industriel des travailleurs des usines de Maquiladoras et d’assemblage (SITPME) ont seulement confirmé ouvertement que les intérêts qu’ils défendent ne sont plus ceux des ouvriers. En opérant sous couverture dans les rangs prolétariens, ils se révèlent être des armes de la bourgeoisie, tels des loups déguisés en moutons.

Au cours des grèves, les syndicats ont agi en défendant les intérêts du patronat, c’est pourquoi la majorité des ouvriers, lors des mobilisations, ont fait part de leur rejet des dirigeants syndicaux, Juan Villafuerte et Jesús Mendoza, et que les cris “dehors les syndicats !” ont retenti sans cesse dans chaque usine et chaque manifestation. Ceci met en évidence le courage des ouvriers et la défiance envers les syndicats. Cependant, les ouvriers sont restés enfermés dans cette forme de bravoure et de combativité, sans réussir à la dépasser. Parce qu’ils n’ont pas confiance en leur propre force, au lieu de prendre le contrôle de la lutte, en s’organisant de façon unifiée en une structure qui les amènerait à rompre complètement avec la domination du syndicat et la division sur laquelle il joue, ils ont reproduit le même schéma : officiellement, ils ont cessé de suivre passivement la direction “traîtresse” du syndicat, pour suivre tout aussi passivement la “nouvelle direction” informelle, représentée par leur conseillère juridique, l’avocate Susana Prieto, qui a utilisé ses compétences de juriste 6 pour replacer la lutte de classe dans le cadre de la législation bourgeoise, et qui a suscité un espoir dans la création d’un syndicat “indépendant”, qui disputerait la convention collective aux anciennes organisations syndicales.

Le travail de confusion, de soumission et de contrôle que réalisent les syndicats n’est pas l’apanage de certains pays ou de certains syndicats, ils sont tous des armes de la bourgeoisie. Peut-on considérer qu’il existe une différence entre le SNTE et la CNTE ? 7 L’un utilise un langage traditionnel, tandis que l’autre a recours à des discours et des actions d’une apparente radicalité, alors que leur objectif est le même : la soumission et le contrôle des ouvriers.

Il n’est donc pas surprenant que le gouvernement de AMLO encourage très discrètement la création d’organisations syndicales qui lui permettront d’utiliser et d’orienter le mécontentement des ouvriers vers un affrontement avec des anciennes organisations syndicales, principalement associées au Parti de la Révolution Institutionnelle (PRI, comme c’est le cas de la CTM, la CROM et la CROC). 8 López Obrador n’a pas seulement “sauvé” le chef mafieux du Syndicat mexicain des mineurs et des métallurgistes, Napoleón Gómez Urrutia (“Napito”) de son prétendu exil au Canada, où il vivait luxueusement depuis les deux derniers sexennats, pour faire de lui un sénateur, mais surtout pour que celui-ci façonne une “nouvelle fédération syndicale”. Quelques mois après son retour à Mexico, “Napito” a créé la Confédération Internationale des Travailleurs (CIT), englobant des syndicats qui se sont détachés de la CTM et de la CROC, et a également conclu des alliances avec des syndicats américains et canadiens, en particulier l’AFL-CIO et les Métallos. 9

Le président Lopez Obrador, lors de son discours du 14 février dernier, a affirmé que le gouvernement n’interviendrait pas dans la vie des syndicats. Il a néanmoins ajouté : “Nous ne pouvons pas empêcher les travailleurs ou les cadres de pouvoir, conformément à la loi, de demander la création d’un nouveau syndicat” (d’après le quotidien La Jornada). 10 C’est dans cette optique qu’apparaissent de “nouveaux” syndicats, avec ceux qui cherchent à affaiblir les anciens syndicats répondant aux intérêts de fractions bourgeoises différentes de celles qui gravitent désormais autour du nouveau gouvernement. C’est ainsi que des projets syndicaux “alternatifs” ont vu le jour au sein de l’IMSS, de la PEMEX et de l’UNAM. 11

Au XIXe siècle, les syndicats ont été un instrument important du combat et de l’unité des ouvriers. Le capitalisme lui-même, en développant les forces productives, a permis la mise en œuvre de réformes économiques et sociales améliorant les conditions de vie des travailleurs. Aujourd’hui, il est impossible pour le système capitaliste d’apporter des améliorations durables au sort des ouvriers. Cette situation a conduit les syndicats à perdre leur caractère prolétarien et à leur intégration dans l’État. C’est pourquoi à chaque lutte que mènent les travailleurs, ces derniers trouvent le syndicat en train d’essayer de contenir et de saboter la lutte, en assujettissant le mécontentement aux directives des lois bourgeoises, en créant des confusions et des craintes pour affaiblir la confiance et ainsi empêcher l’unité et l’extension de la lutte.

Quelles sont les leçons à tirer du “Mouvement 20-32” ?

La mobilisation menée par les ouvriers des maquiladoras a sans aucun doute été un événement très combatif, mais elle n’a pas pu éviter que la majeure partie des ouvriers s’illusionnent sur les lois et le syndicat lui-même, car s’est étendu l’espoir confus selon lequel les lois, ainsi que les syndicats, s’ils sont dirigés “de manière honnête”, pourraient perdre leur nature anti-prolétarienne. Même la référence au décret de Lopez Obrador (“Décret sur les mesures d’incitation fiscale dans la région frontalière du Nord”) 12 pour montrer la “légalité” de l’augmentation salariale dans les maquiladoras, a permis de voir que la confusion est encore plus profonde, car elle nourrit l’espoir que le nouveau gouvernement puisse améliorer les conditions de vie des travailleurs. De plus, le gouvernement d’AMLO a profité de la mobilisation des travailleurs pour montrer à son partenaire nord-américain sa volonté de se conformer aux augmentations salariales dans les usines des secteurs automobiles et électroniques installées au Mexique, comme l’exige le gouvernement de Trump dans les accords ALENA 2.0 (ou rebaptisés USMCA, États-Unis-Mexique-Canada Agreement).

Il ne suffit pas de quantifier le nombre d’usines dans lesquelles le cahier des charges a été accepté pour faire le point sur les mobilisations. Cet aspect est important, mais il n’est pas suffisant. Pour avoir une vision plus large, il est nécessaire d’évaluer la force massive que les mobilisations ont pu unifier, mais il est surtout primordial de prendre en considération le niveau de conscience qui a été atteint et qui s’est exprimé au travers de formes organisationnelles que le mouvement a pu prendre. Par exemple, le manque de contrôle de la mobilisation par les travailleurs eux-mêmes et la dispersion à la fin de la plupart des grèves brisent les liens de solidarité et permettent que des représailles aient lieu. Selon les chiffres officiels, 5 000 ouvriers ont été licenciés pour avoir participé à la grève.

Pour résumer, les grèves ont permis à une combativité ouvrière, motivée par la dégradation de ses conditions de vie, de voir le jour, mais la bourgeoisie a rapidement soumis ces élans de courage, en entretenant le voile illusoire “du respect démocratique” des lois et en empêchant le développement de la conscience.

Plus grave encore, les problèmes qui se sont développés au cours de la mobilisation pourraient s’étendre et s’aggraver. Le manque de réflexion, et l’enthousiasme avec lequel les grèves ont été levées ont créé un environnement très propice au renouvellement des illusions dans les lois et dans les nouvelles organisations syndicales. La “conseillère juridique” des ouvriers a elle-même déclaré que durant la “seconde phase” du mouvement 20-32, ils s’orienteront vers la formation d’un syndicat “indépendant” qui concurrencera les anciennes organisations syndicales, et qui, en plus de cela, établira à Matamoros un cabinet d’avocats “honnêtes” pour “défendre” les ouvriers. Encore plus d’illusions et plus de confusion, c’est tout ce qui risque de se propager. La seule issue pour les ouvriers face à cette offensive est la lutte, en s’assurant d’en prendre le contrôle, et de réfléchir de manière approfondie sur la nature des syndicats et leur intégration à l’appareil d’Etat partout dans le monde.

Tatlin, avril 2019

Révolution Mundial, organe du CCI au Mexique

 

1 En 2010, a été faite une découverte macabre de 79 corps de migrants centraméricains. L’année suivante, en 2011, une fosse contenant environ 200 corps a été trouvée, bien que certaines sources ont déclaré qu’il y avait en réalité près de 500 cadavres.

2 ALENA : Accord de Libre-échange Nord-Américain signé par les États-Unis, le Canada, le Mexique, entré en vigueur en 1994 et renégocié par Trump dans l’ALENA 2.0.

3 Les maquiladoras, sont des usines de montage en zone franche qui assemblent des biens importés exemptés de droits de douane et destinés à être intégralement réexportés. Ce sont pour la plupart des usines de l’industrie textile ou des usines d’assemblages du secteur automobile. Elles servent aussi à retenir et à surexploiter une main-d’œuvre migrante latino-américaine à l’intérieur et tout le long de la zone frontalière mexicaine (NdT).

4 Sur l’expérience de la Pologne en 1980, voir “Grève de masse en Pologne 1980 : une nouvelle brèche s’est ouverte”, Revue Internationale n° 23 (4e trimestre 1980) et “Un an de luttes ouvrières en Pologne”, Revue Internationale n° 27 (4e trimestre 1981).

5 Voir notre brochure “Les syndicats contre la classe ouvrière”.

6 Nous n’avons pas l’intention de nous perdre en conjectures concernant “l’honnêteté” de l’avocate Susana Prieto. Le principe de sa profession l’amène à évoluer dans le cadre des lois bourgeoises. Le fait qu’elle maintienne une sympathie et un soutien (comme elle l’a elle-même déclaré) au gouvernement de López Obrador, la place sur un terrain clairement bourgeois.

7 SNTE : Syndicat National des Travailleurs de l’Éducation (syndicat officiel). CNTE : Centrale Nationale des Travailleurs de l’Éducation (syndicat “dissident”)

8 CTM : la Confédération de Travailleurs du Mexique, a été créée en 1936. CROM : la Confédération Régionale Ouvrière Mexicaine, fondée en 1918. CROC : la Confédération Révolutionnaire des Ouvriers et des Paysans, formée en 1952.

9 L’American Federation of Labor – Congress of Industrial Organizations, dite AFL-CIO, est la plus grande organisation et fédération syndicale des États-Unis, regroupant également des syndicats tel que les Métallos (United Steelworkers) du Canada dont “Napito” a une grande expérience de toutes les arcanes après y avoir exercé de hautes fonctions pendant 12 ans (entre 2006 et 2018) avant de rentrer au Mexique pour se faire élire sénateur sous l’étiquette du parti d’AMLO, Morena.

10 Il y a derrière cette illusion, une véritable lutte entre fractions bourgeoises pour le contrôle de l’appareil d’encadrement syndical, les syndicats traditionnels, largement discrédités, étant une courroie de transmission des anciens gouvernements (en particulier du PRI) alors que les “nouveaux” syndicats, dits “indépendants”, qui fleurissent aujourd’hui, sont plus ou moins ouvertement instrumentalisés par le nouveau gouvernement : pour gagner ce contrôle face à ses concurrents au sein de la bourgeoisie et parce qu’il est conscient de la nécessité et de l’urgence de recrédibiliser l’appareil syndical dont l’image est fortement ternie par l’implication de la plupart de ses dirigeants dans la corruption généralisée qui règne dans le pays, face aux attaques en préparation contre la classe ouvrière et ses luttes à venir (NdT).

11 IMSS : Institut Mexicain de la Sécurité Sociale. PEMEX : La première compagnie pétrolière mexicaine avec un rayonnement international. UNAM : Université nationale autonome du Mexique, considérée comme l’une des meilleures au monde.

12 Le 10 décembre 2018, le gouvernement de AMLO, a présenté un programme afin d’encourager l’emploi et l’investissement dans la zone frontalière. Leur objectif est de coopter une partie des migrants mexicains et centraméricains, dans le but de ralentir les flux migratoires vers les États-Unis.

 

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Les syndicats contre la classe ouvrière