Nos lecteurs ont pu prendre connaissance de nos différents articles consacrés au mouvement des « gilets jaunes » en France, sur notre site internet mais aussi sous forme de tract et de supplément à notre journal.
Dans nos prises de position, nous mettons tout particulièrement en avant le caractère interclassiste de ce mouvement et nous en tirons la conclusion que cette « révolte » est sans avenir, que la classe ouvrière y est absente en tant que force sociale et que les formes et les méthodes que prend ce mouvement sont étrangères à ce qui fait la spécificité et la force du prolétariat dans ses luttes.
Cependant au sein de ce mouvement qui trouve son origine dans la petite-bourgeoisie et ses revendications spécifiques, nous trouvons aussi des ouvriers et nous voyons aussi des revendications que la classe ouvrière peut prendre à son compte (vie chère, hausse du SMIC, etc). Enfin, le mouvement des « gilets jaunes » a aussi montré une méfiance vis à vis des syndicats et des forces politiques qui traditionnellement encadrent la classe ouvrière et cherchent à anéantir ses efforts pour développer sa conscience.
Pourquoi alors dit-on que ce mouvement n’appartient pas à la classe ouvrière ? Pourquoi celle-ci ne peut-elle pas prendre les devants et engager une lutte plus massive ?
Pour répondre à ces questions, il faut revenir sur ce que signifie l’interclassisme ; en quoi le prolétariat se distingue de toutes les autres classes dans la société capitaliste ; en quoi l’autonomie de la classe ouvrière constitue un élément fondamental pour lequel le prolétariat s’est battu dès sa naissance ; en quoi les buts et les méthodes de ses luttes ne peuvent être qu’en cohérence avec le caractère révolutionnaire et internationaliste de la classe ouvrière et se trouvent en diamétrale opposition aux buts et méthodes du mouvement des « gilets jaunes ».
Le CCI invite tous ceux qui sont intéressés à tirer les leçons de ce mouvement et à mieux comprendre la nature, les objectifs et les modes d’action de la classe ouvrière, à venir discuter lors de ses réunions publiques qui seront organisées en janvier à Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Nantes et Lille.