Soumis par CCI le
L'ensemble de la bourgeoisie s'est d'abord donné le mot afin de monter en épingle la «lutte» des cheminots. Ainsi, les médias aux ordres de la classe dominante ne se sont pas privés de flatter l'énorme combativité des travailleurs de la SNCF en les présentant comme les «guides » de ce «grand mouvement social». Dans toute la presse bourgeoise, les titres les plus ronflants ont fleuri : «La SNCF a ouvert la voie» (« Info-Matin »), «Les cheminots ouvrent la voie» («Rouge»). On pouvait lire dans « Le Monde », au lendemain de la manifestation du 24 novembre que : «Les cheminots, en continuant leur grève, espèrent donner l'exemple» (26-27 novembre) et que «la mobilisation des agents de la SNCF dans les jours qui viennent pourrait inciter les syndicats à prendre appui sur ce mouvement pour amplifier leur action.» (28 novembre) Prophétie ? Oh que non ! Manoeuvre organisée, de toute la bourgeoisie. Et ce sont une fois de plus le PCF et les gauchistes qui ont le mieux animé cette entreprise de décervelage des travailleurs de la SNCF, et, avec ceux-ci, de toute la classe ouvrière. Le PCF, qui, souvenons-nous, à l'époque où le «camarade» Fiterman était ministre des transports, traitait de «fascistes d'extrême droite» les cheminots en grève sauvage en 1984, n'a pas cessé ici de les caresser dans le sens du poil, de monter au pinacle leur «volonté d'en découdre», des cheminots «résolus à tenir ferme, jusqu 'à ce que Juppé mette les deux genoux à terre». C'est lui qui, le premier, a salué le «renforcement de leur mouvement», a appelé à son «élargissement». Quant aux gauchistes, ils n'ont pas été moins présents et moins actifs à envoyer les ouvriers au casse-pipe. Dans l'hebdomadaire de la Ligue Communiste Révolutionnaire, «Rouge», du 23 novembre (n°1661), on pouvait ainsi lire que «les cheminots peuvent jouer un rôle d'impulsion pour une suite générale au 24 novembre», que «le mouvement cheminot peut être un élément détonateur». LO n'était pas en reste, et clamait à son tour dans son numéro du 24 novembre (n°1429) que : «Si la grève démarrait vraiment à la SNCF, il est certain que, dans l'ambiance générale actuelle, ce pourrait être le signal d un mouvement encore plus vaste...» Ainsi, la magnifique unanimité et la synchronisation de toutes ces déclarations de l'ensemble des forces du capital, faisant une gigantesque publicité pour la lutte «exemplaire» des cheminots ne visaient qu'un seul but : galvaniser la combativité des autres secteurs pour les pousser à s'engager massivement, derrière les cheminots, dans le piège de la bourgeoisie.