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Le CCI tient le samedi 28 juin 2025 une réunion publique à Bruxelles sur le thème : « Signification et dynamique de la vague de lutte en Belgique »
Depuis 8 mois, la classe ouvrière belge mène une lutte massive contre les plans d'austérité des gouvernements fédéral et régionaux (26 milliards d'euros) à travers une succession de manifestations et de journées générales de grève mensuelles, entrecoupées de grèves et de manifestations dans certains secteurs (les chemins de fer, l'enseignement ou encore le secteur public...). Une nouvelle « journée de grève générale » est prévue le 25 juin prochain, juste avant les mois d'été. Il est donc temps de dresser un premier bilan.
La dynamique internationale du mouvement en Belgique ?
Les « économies » budgétaires qui touchent toutes les couches et tous les secteurs de la classe ouvrière, mais aussi la résistance massive qui s'y oppose, doivent être replacées dans un contexte historique et international : la crise de surproduction du système capitaliste, qui s'accélère dans la période actuelle de décomposition du système et oblige la bourgeoisie mondiale à s'attaquer à la classe ouvrière. Les manifestations de la putréfaction du capitalisme, telles que les guerres, les catastrophes écologiques... et les coûts qu'elles entraînent, renforcent à leur tour cette nécessité. La résistance à cet état de fait en Belgique n'est pas non plus une spécificité. Elle s'inscrit dans une dynamique historique et internationale importante, dans laquelle la classe ouvrière n'accepte plus passivement la dégradation continue de ses conditions de vie et de travail depuis des décennies. Lancé au Royaume-Uni en 2022, ce mouvement de lutte connu aujourd'hui sous le nom de « l'été de la colère », a été suivi en France, aux États-Unis, au Canada, en Allemagne... et en Belgique.
En Belgique, la résistance ouvrière s'est immédiatement manifestée dès les premières rumeurs de «sacrifices sociaux», avant même que les mesures concrètes ne soient annoncées, et à chaque mobilisation, les travailleurs se sont présentés en nombre toujours plus important pour culminer, lors de la journée d'action de janvier, à 100.000 manifestants. Issus de tous les secteurs (public et privé), de Flandre et de Wallonie, ils ont exprimé leur volonté de dépasser les clivages sectoriels et régionaux et de mener une lutte globale contre les attaques.
Quels sont les obstacles qui freinent le mouvement de lutte ?
Les syndicats, qui depuis le début du mouvement fin 2024 ont organisé toutes sortes d'actions pour ne pas perdre le contrôle, ont lancé à partir de février 2025 une contre-offensive visant à saper la dynamique de lutte. À partir de ce moment, la division du mouvement et la discorde sont organisées: grèves dans certains secteurs avec des revendications spécifiques, division entre les syndicats, report d'une grève générale de tous les secteurs à six semaines plus tard, accent mis par les médias sur la perturbation des transports publics et des services, sondages d'opinion visant à démontrer que la population soutient les mesures gouvernementales, etc.
De plus, la bourgeoisie et les médias insistent sur la gravité du contexte international. La crise, la guerre des droits de douane, la nécessité des coûts de l'économie de guerre et le développement de l'armement seraient inévitables, le message étant que les mesures d'austérité sont nécessaires et que la lutte est donc inutile.
Quelles perspectives pour la lutte et quelle responsabilité pour une organisation révolutionnaire ?
La bourgeoisie parviendra-t-elle, par le biais des syndicats, à briser le mouvement de lutte avant la période estivale, comme elle l'espère, ou une dynamique de réflexion s'amorcera-t-elle au sein de la classe ouvrière à partir de l'expérience de lutte passée ? Les travailleurs continueront-ils à compter sur les syndicats pour organiser la lutte ou s'opposeront-ils au sabotage de la lutte par les syndicats ? Continueront-ils à limiter la lutte à des revendications sectorielles ou régionales ou établiront-ils de plus en plus le lien entre la modération salariale et la réduction des allocations sociales d'une part, et l'augmentation gigantesque des budgets militaires d'autre part ? Et enfin, quelle est la responsabilité de l'organisation révolutionnaire dans ce contexte ?
Venez en discuter avec le CCI lors de sa Réunion Publique à Bruxelles, le 28 juin 2025 de 14h00 à 18h00
Adresse : Pianofabriek - Rue du Fort 35, 1060 Saint-Gilles