Soumis par Internationalisme le
Fichier attaché | Taille |
---|---|
2025_f-n-tract_belgique_jan2025.pdf | 706.23 Ko |
Au-delà des frontières régionales et linguistiques, services publics et secteur privé, La solidarité et l’unité sont la force de notre lutte
Les coupes les plus drastiques depuis des décennies
Ce n’est plus un secret pour personne : les gouvernements fédéral et régionaux économiseront des dizaines de milliards chacun dans le cadre de leurs compétences respectives et tous les secteurs de la classe ouvrière seront touchés afin de rendre l’économie belge plus compétitive et plus rentable. Alors que les travailleurs des entreprises privées sont licenciés en masse (27.000 en 2024), l’indexation automatique des salaires sera limitée, les primes pour les heures supplémentaires et le travail de nuit diminuées, la flexibilité du travail augmentée, le droit aux allocations de chômage restreint, des coupes sombres opérées dans les pensions et l’assurance maladie, le nombre total de fonctionnaires réduit, la titularisation du personnel enseignant mise en péril, etc
Et ce alors que les conditions de travail deviennent partout de plus en plus insupportables : sous-emploi, accélération des cadences, effacement de la frontière entre vie professionnelle et vie privée, augmentation des prix due à l’inflation, réduction de toutes sortes de subventions, catastrophes environnementales croissantes, dépression, burn-out.
Il n’y a pas seulement la perspective d’une baisse de la croissance économique et les politiques économiques protectionnistes de Trump, mais aussi le coût croissant des tensions et des guerres impérialistes, y compris les dépenses militaires en forte hausse, qui sont à l’origine de la campagne d’austérité de la classe dirigeante. Dans tous les pays, ils tentent effectivement de répercuter sur les travailleurs les conséquences de “leur” crise de surproduction, c’est-à-dire des biens qu’ils ne peuvent plus vendre avec un profit suffisant sur les marchés disponibles. Le travail doit coûter moins cher. Une fois de plus, ce qui est au centre des préoccupations n’est pas le bien-être ou les besoins des travailleurs , mais la vente rentable de biens et de services.
La bourgeoisie est déterminée à poursuivre son attaque
La bourgeoisie n’a que trop bien compris que ces plans provoqueraient des réactions dans de larges parties de la classe. Les “fuites” bien orchestrées ont servi de thermomètre pour mesurer l’opposition à ces plans avant qu’ils ne soient réellement mis en œuvre. C’est principalement aux syndicats qu’il incombe d’encadrer et de détourner à temps cette résistance attendue. Ils ont vu l’inquiétude et le mécontentement des travailleurs grandir de semaine en semaine et ne sont pas restés passivement sur la touche afin d’empêcher le mécontentement de se manifester par des actions “incontrôlées”.
Des tactiques éprouvées sont à nouveau utilisées : isoler et diviser les différents secteurs alors que les mesures touchent tout le monde ! Une manifestation uniquement pour le personnel de la santé et de l’aide sociale en novembre; puis le 13 décembre une journée d’action en protestation contre les “mesures d’austérités Européennes”. Pour la journée d’action du 13 janvier, seule une grève contre la “réforme des pensions” a été annoncée dans les chemins de fer. Ce n’est que bien plus tard, sous la pression sociale, que les syndicats ont décidé que l’enseignement y participerait également et plus tard, d’autres secteurs, tels que les postiers, s’y sont joints. En Wallonie, les syndicats ont organisé de leur côté des journées de grève séparées pour les enseignants de la communauté française, évitant ainsi une participation massive de leur part à Bruxelles le 13 janvier. La manifestation du 13 février porte pour sa part sur la “défense du service public”, comme si les travailleurs du secteur privé ou les chimeurs ne devaient pas être défendus ! Les mobilisations sont également enfermées dans les différentes régions (Wallonie, Flandre, Bruxelles. Bref, l’objectif est de planifier une série de journées d’action sans espoir, en essayant à chaque fois de limiter les mobilisations en les concentrant sur certains secteurs ou sous-aspects des plans d’austérité, pour finalement épuiser la volonté de se battre et ouvrir la voie à des concessions de grande envergure envers les plans d’austérité.
La solidarité et l’unité sont la force de notre lutte
La force et le dynamisme de la mobilisation du 13 janvier ont précisément consisté à ne pas se laisser isoler et à ne pas attendre passivement. Au lieu des 5000 manifestants “attendus” ou plutôt “espérés” par le syndicat, une grève massive a eu lieu dans différents secteurs et plus de 30000 manifestants se sont rassemblés à Bruxelles en provenance de toutes les régions. Le mouvement s’est étendu à d’autres secteurs que l’éducation et le rail, au mépris de l’intention initiale des syndicats. La mobilisation a ainsi montré que le mécontentement va au-delà d’une mesure particulière ou d’une “réforme” spécifique. Plutôt que d’attendre passivement que les mesures finales tombent, elle exprime une volonté d’entreprendre des actions offensives contre l’orientation annoncée des attaques.
Pour parer véritablement aux attaques contre nos conditions de vie, nous devons mener la bataille le plus largement possible dans l’unité, indépendamment de l’entreprise, du secteur ou de la région dans lesquels nous travaillons. Tous les travailleurs sont “dans le même bateau”. Tous ces groupes ne sont pas des mouvements séparés mais un groupe collectif : ouvriers et employés, syndiqués et non-syndiqués, immigrés et autochtones”, comme l’a dit un enseignant en grève à Los Angeles en mars 2023.
La classe ouvrière belge a accumulé une expérience importante dont la lutte actuelle doit tirer les leçons. Tant des grèves passées en Belgique, comme celle de 1983 et certainement celle de 1986, qui ont rassemblé des centaines de milliers de travailleurs des secteurs public et privé et des régions wallonne, bruxelloise et flamande, que des mouvements de grève qui ont eu lieu au cours des trois dernières années dans d’autres pays, comme la Grande-Bretagne, les États-Unis et la France, Et ceci afin d’éviter certaines des principales faiblesses qui les ont caractérisés :
En 2022-23, en Grande-Bretagne, les travailleurs d’entreprises de secteurs différents, parfois distantes de moins de 100 mètres, n’ont pas cherché à se solidariser et à unir leurs luttes.
En 2023, en France, les travailleurs ont participé en masse à 14 “journées d’action” contre les plans de retraite du gouvernement, mais n’ont pas réussi à élargir la lutte à des grèves dans les entreprises et les bureaux. L’épuisement de la combativité était inévitable.
Notre force est l’unité, la solidarité dans la lutte ! Unifier la lutte dans un seul et même mouvement :
surmonter la division entre les travailleurs de part et d’autre de la frontière linguistique, des régions flamande, wallonne et bruxelloise
surmonter la division entre les travailleurs du secteur public et ceux du secteur privé et les chomeurs ;
se mettre en grève et envoyer des délégations massives vers d’autres travailleurs pour qu’ils rejoignent la lutte et gagnent de plus en plus de travailleurs à la lutte ;
organiser des assemblées générales pour discuter ensemble des besoins de la lutte et s’unir autour de revendications communes.
C’est cette dynamique de solidarité, d’expansion et d’unité qui a toujours ébranlé la bourgeoisie au cours de l’histoire.
Courant Communiste International
24 janvier 2025
Venez en discuter lors la réunion publique le samedi 1er mars à Bruxelles: rue du Fort 35, 1060 Saint-Gilles de 14h à 18h