COP 28 à Dubaï: Un symbole du cynisme de la bourgeoisie!

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La 28e conférence annuelle des Nations Unies sur le climat, qui s’est tenue, cette année, à Dubaï, s’est achevée sur un nouvel accord qui incite prétendument les nations à abandonner (très) progressivement les combustibles fossiles, à accélérer les « actions en cours » afin d’atteindre un « bilan carbone neutre ». Et tout cela d’une manière « juste, ordonnée et équitable »… d’ici 2050. Le président de la COP 28, Sultan el-Jaber, qui est Ministre de l’Industrie des Émirats arabes unis et PDG de la compagnie pétrolière Adnoc, a loué l’accord, qui a été approuvé par près de 200 pays : « Pour la première fois, notre accord fait référence aux combustibles fossiles ». À l’en croire, il s’agit d’un accord « historique » et d’un « plan solide » pour maintenir à portée de main l’objectif de limiter les températures mondiales à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels.

Quelle sinistre farce ! Les experts expriment déjà des commentaires pour le moins critiques. La résolution contient, en effet, des lacunes très accommodantes qui offrent à l’industrie pétrolière de nombreuses échappatoires en s’appuyant sur des technologies non éprouvées et peu sûres. Mais bien naïf est celui qui s’attendait à autre chose de la part des organisateurs de ce sommet. Les dirigeants de cette région, connue comme l’Eldorado de toutes les mafias et du blanchiment massif de l’argent de la drogue, des armes et de tout ce qu’on voudra, sont rompus, comme leurs homologues du monde entier, aux petits arrangements et l’exploitation des « failles juridiques ». Alors qu’ils se présentent aujourd’hui comme les promoteurs de la transition énergétique, préoccupés par le climat, ils vivent le reste de l’année des énergies fossiles et ne manquent évidemment pas de les promouvoir.

L’évaluation des progrès de chaque État dans la réduction des émissions imposée depuis la COP 21 de Paris de 2015, prétendument contraignante, pour limiter l’augmentation de la température mondiale d’ici 2030, se heurte à la triste réalité du système capitaliste. Aujourd’hui, les combustibles fossiles (charbon, gaz et pétrole) représentent toujours 82 % de l’approvisionnement énergétique ! Au lieu de diminuer, les émissions mondiales ne cessent d’augmenter : de 6 % en 2021 et de 0,9 % en 2022.

Cela démontre une fois de plus que ces sommets internationaux sont incapables d’avoir le moindre impact sur le réchauffement climatique et les conséquences catastrophiques que cela entraîne pour l’humanité, et qu’ils ne sont en fait rien d’autre que des salons de discussion destinés à rassurer sur le fait que la bourgeoisie « agit » et qu’il n’y a plus d’autre choix que de « s’adapter ». L’année 2023 illustre cela de manière dramatique avec de violentes tempêtes et des inondations de grande ampleur sur tous les continents, des incendies de forêt dévastateurs en Amérique du Nord, dans le sud de l’Europe et à Hawaï, la sécheresse dans de vastes zones de la planète.

La crainte grandit que la planète s’approche d’une série de points de basculement où les dommages environnementaux deviendraient incontrôlables et conduiraient à de nouveaux niveaux de destruction. Le réchauffement de la planète, conjugué à des manifestations plus immédiatement palpables de la destruction de l’environnement, telles que la déforestation et la pollution des terres et de la mer par les déchets chimiques, plastiques ou autres, menacent déjà d’extinction un nombre incalculable d’espèces animales et végétales.
La même bourgeoisie qui prétend, lors de ses conférences, chercher des « solutions globales à des problèmes globaux » est elle-même impliquée dans la compétition économique impitoyable qui est le premier obstacle majeur à toute coopération internationale réelle contre le changement climatique. Et, dans la phase actuelle de décomposition du capitalisme, la concurrence nationale prend de plus en plus la forme de rivalités et d’affrontements militaires chaotiques, destructeurs et hyper-polluants. La crise écologique n’approche donc pas seulement d’une série de points de basculement qui en exacerberont et en accéléreront les conséquences, mais elle fait partie d’une série de phénomènes destructeurs qui conduisent l’humanité toujours plus rapidement vers l’abîme.

Sauver la planète ne viendra pas d’une bourgeoisie qui, par nature, est prisonnière d’une logique qui exclut toute remise en cause de l’accumulation capitaliste, de sa soif de profit et de sa dynamique apocalyptique. Car c’est bien le capitalisme qui est responsable de ces dérèglements, ce sont ses lois qui obligent chaque capitaliste à produire toujours plus et à moindre coût. Pour le capitalisme il faut « vendre ». Et c’est tout ! Une démarche anarchique et à court terme, une démarche suicidaire même !

Louis, 29 décembre 2023

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Rubrique: 

Crise environnementale