« Trop c’est trop ! » – Grande-Bretagne. « Pas un an de plus, pas un euro de moins » – France. « L’indignation est profonde » – Espagne. « Pour nous tous » – Allemagne. Tous ces slogans, scandés lors des grèves de ces derniers mois dans le monde entier, montrent à quel point la lutte actuelle des travailleurs exprime le refus de la dégradation générale de nos conditions de vie et de travail. En France, les travailleurs ont également brandi le slogan : « Tu nous mets 64, on te re-Mai 68 ». Face à l’augmentation des années de travail salarié de 62 à 64 ans, nous renouons avec les luttes massives de mai 1968.

Mais il faut aussi aller plus loin. La vague de lutte internationale qui a commencé en Mai 1968 était une réaction aux premiers signes de la crise économique mondiale. Aujourd’hui, la situation est beaucoup plus grave. L’état désastreux du capitalisme met en jeu la survie de l’humanité.

L’élan de mai 68 a été brisé par un double mensonge de la bourgeoisie : lorsque l’URSS s’est effondrée en 1990, elle a prétendu que l’effondrement du stalinisme signifiait la mort du communisme et qu’une nouvelle ère de paix et de prospérité s’ouvrait. Trois décennies plus tard, nous savons par expérience qu’au lieu de la paix et de la prospérité, nous avons eu la guerre et la misère. Nous n’avons pas encore compris que le stalinisme était l’antithèse du communisme, qu’il s’agissait d’un régime capitaliste barbare issu de la contre-révolution des années 1920. En falsifiant l’histoire, en présentant le stalinisme comme le communisme, la bourgeoisie a réussi à faire croire à la classe ouvrière que son projet d’émancipation révolutionnaire ne pouvait que se solder par un désastre.

Mais dans la lutte, nous développerons progressivement notre force collective, notre unité et notre auto-organisation. Dans la lutte, nous réaliserons peu à peu que nous, la classe ouvrière, sommes capables d’offrir une autre perspective que le cauchemar promis par un système capitaliste en décomposition.

Venez discuter des leçons de Mai 68 pour les luttes d’aujourd’hui !