Soumis par CCI le
De tout temps les organisations révolutionnaires ont eu à se défendre contre des tentatives visant à les discréditer (voir notre article "le combat des organisations révolutionnaires contre la provocation et la calomnie" paru dans Révolution Internationale n°321 ou voir ici) et le CCI, tout au long de son existence, n'a pas été épargné.
Aujourd'hui, à nouveau, il est la cible d'une attaque destructrice de la part d'un petit nombre de ses militants "mécontents", pratiquant depuis plusieurs mois en notre sein une véritable politique de la terre brûlée. A leur actif, un texte portant des attaques très violentes contre notre organisation, intitulé "On dit qu'ils ont la rage !" et que certains de nos abonnés ont reçu par le courrier. Ce texte a également été diffusé lors de la réunion publique du CCI à Paris du 16 mars, en même temps qu'un autre texte intitulé "de nouvelles exclusions du CCI". Nous tenons à effectuer cette première prise de position destinée à rétablir la réalité des faits face à un ensemble de mensonges et de calomnies. Nous reviendrons ultérieurement sur une analyse plus en profondeur concernant la signification de cette démarche consistant à couvrir de boue une organisation révolutionnaire.
Ces deux textes s'élèvent
contre des décisions et attitudes politiques du CCI qu'ils condamnent
:
- L'exclusion de Jonas, "militant fondateur du CCI, [qui] a comme seul tort d'avoir été l'un des premiers et l'un des plus déterminés à combattre, sans hésitation ni compromission, ce que nous étions, ces dernières années (et pas seulement en France) à analyser comme une dérive inquiétante au sein du CCI tant au niveau de son fonctionnement interne qu'au niveau de ses orientations politiques générales".
- Les "persécutions" dont serait aujourd'hui victime une "fraction"
au sein du CCI et qui est à l'origine des deux textes en question : "Ce
n'est pas actuellement un ex-militant isolé qui est traité comme
un malpropre et qui est exclu du CCI ; c'est l'exclusion d'une fraction qui
est à l'œuvre. Reste au CCI à trouver le justificatif "crédible"
pour rendre publique l'exclusion des autres membres de cette fraction, les uns
derrière les autres".
Toujours selon les auteurs de ces deux textes, cette situation serait le produit
d'une grave crise au sein de notre organisation ainsi caractérisée
: "Le CCI est aujourd'hui devant une contradiction flagrante entre l'image
qu'il veut se donner d'une organisation saine, ouverte, fraternelle, soucieuse
de la discussion et … sa réalité actuelle marquée
par le refus de toute expression divergente à l'intérieur, agrémentée
d'un régime de pression constante, de rumeurs, de calomnies à
l'égard de ses propres militants". En fait une situation de dégénérescence
comme le suggère par ailleurs l'un des deux textes : "L'accusation
'd'indignité politique' de la part du CCI nous fait autant d'effet que
celles portées par l'IC dégénérescente contre Bordiga,
Trotsky et tous les militants bolchéviks pour justifier leur exclusion".
Nous sommes donc en présence d'un groupe de militants, se proclamant
"fraction interne du CCI", qui prend la défense ouverte d'un
ancien militant du CCI, Jonas, dont nous avons rendu compte de l'exclusion à
travers un "Communiqué à nos lecteurs" publié
dans notre n° 321 de Révolution Internationale (et ou voir ici).
L'exclusion de Jonas : celle d'un individu ayant le comportement d'un agent provocateur
Parmi les raisons que nous donnons pour cette exclusion il y a le motif suivant
: "Un des aspects les plus intolérables et répugnants de
son comportement est la véritable campagne qu'il a promue et menée
contre un membre de l'organisation (…) l'accusant dans les couloirs et
même devant des personnes extérieures au CCI de manipuler son entourage
et les organes centraux pour le compte de la police" (Communiqué
à nos lecteurs ). Les membres de la prétendue "fraction"
ne peuvent démentir ce fait patent au sein du CCI et, pas plus que Jonas
d'ailleurs, ils ne l'ont jamais fait. En réalité, "le fait
que Jonas ait refusé de rencontrer le CCI pour s'expliquer sur ses comportements
constitue en soi un aveu du fait qu'il est conscient d'être devenu un
ennemi juré de notre organisation malgré ses déclarations
théâtrales à ses 'camarades' qu'il présente en réalité
(à l'exception de ceux qu'il a réussi à entraîner
dans son sillage) soit comme des 'flics', soit comme des 'Torquemada', soit
comme de pauvres crétins 'manipulés'" (Ibid). En prononçant
la sanction d'exclusion de Jonas, nous n'avons fait que nous inscrire dans la
tradition de défense des organisations révolutionnaires au sein
du mouvement ouvrier. En effet, "depuis le début du mouvement ouvrier,
ses organisations politiques ont toujours fait la preuve de la plus grande sévérité
(consistant bien souvent dans l'exclusion) contre les auteurs, même de
bonne foi, d'accusations calomnieuses contre leurs militants …" .
Nous ayant récemment fait part de leur désaccord avec la décision
d'exclusion de Jonas, qu'ils considéraient comme étant inique,
ces militants de la "fraction" ont "exigé" du CCI
qu'il leur accorde une place dans les colonnes de sa presse pour qu'ils puissent
y exprimer leur point de vue.
On conçoit très bien que des faits retenus à charge contre
un militant puissent être contestés par lui-même ou par d'autres
(ce qui, rappelons-le, n'a pas été le cas concernant Jonas) mais
le cadre pour l'expression et la discussion de tels désaccords n'est
pas la presse. En effet, il existe pour cela des moyens spécifiques dont
se dotent les organisations de la classe ouvrière permettant que des
questions délicates puissent être discutées par des commissions
mandatées à cet effet. Il existe aussi, comme dernier recours,
la possibilité pour un militant qui estime avoir été injustement
déshonoré de faire appel à un jury d'honneur des groupes
de la Gauche communiste. Cette possibilité, nous l'avons évidemment
proposée à Jonas.
Par contre, nous avons accepté que les membres de la fraction expriment
dans nos colonnes un point de vue contradictoire concernant la sanction en précisant
: "Pour que cela soit productif, la défense d'un tel point de vue
devrait se référer de façon critique à notre article
'le combat des organisations révolutionnaires contre la provocation et
la calomnie' et en particulier il devrait montrer en quoi les précurseurs
du mouvement ouvrier se trompaient ou en quoi le changement des conditions historiques
fait que leur pratique en matière de défense de l'organisation
n'est plus valable aujourd'hui". A notre proposition la "fraction"
a répondu par l'envoi à nos abonnés, dans le dos du CCI,
de l'un de ces deux textes dénigrant notre organisation (des abonnés
nous en ont informé dés réception) et nous avons découvert
l'autre à l'occasion de sa diffusion lors de notre réunion publique
à Paris.
En réalité, le refus de Jonas de se défendre selon les
règles et les moyens en vigueur dans le mouvement ouvrier correspond
au fait que, ce qui l'intéresse avant tout, c'est que la bande d'amis
qui lui sont restés fidèles, regroupés en "fraction",
prenne sa défense en couvrant de boue le CCI. Ce à quoi "les
amis de Jonas" s'emploient effectivement.
La "fraction" : un corps parasite au sein du CCI
Et c'est bien une entreprise de destruction du CCI et de son milieu de contacts
à laquelle les amis de Jonas commencent à se livrer, à
l'extérieur de notre organisation, après l'avoir fait pendant
des mois l'intérieur de celle-ci. Pourquoi ce comportement ?
Ce n'est pas la première fois que le CCI est affecté par des problèmes
organisationnels. Il en a déjà largement rendu compte dans les
colonnes de sa presse notamment en ce qui concerne une tendance à la
personnalisation des questions politiques, en particulier en tant que conséquence
de la prédominance de critères affinitaires, de loyautés
individuelles au détriment de l'esprit de parti, lequel suppose le plein
développement de l'engagement et de la responsabilité individuelles
des militants au service du corps collectif que représente l'organisation.
De même, nous avons déjà mis en évidence des similitudes,
toutes proportions gardées, entre des problèmes nous ayant affecté
et des épisodes intervenus au 2e Congrès du POSDR (Parti Ouvrier
Social Démocrate de Russie) en 1903. Face à l'attitude des mencheviks,
aux attaques qui le prennent pour cible et à la subjectivité qui
a envahi Martov et ses amis, Lénine répond : "Sous le nom
de 'minorité' se sont groupés dans le Parti des éléments
hétérogènes qu'unit le désir conscient ou non, de
maintenir les rapports de cercle, les formes d'organisation antérieures
au parti". Ces éléments "lèvent naturellement
l'étendard de la révolte contre les restrictions indispensables
qu'exige l'organisation, et ils érigent leur anarchisme spontané
en principe de lutte, qualifiant à tort cet anarchisme... de revendication
en faveur de la 'tolérance', etc". Et encore : "Lorsque je considère
la conduite des amis de Martov après le congrès (...) je puis
dire seulement que c'est là une tentative insensée, indigne des
membres du parti, de déchirer le parti... Et pourquoi ? Uniquement parce
qu'on est mécontent de la composition des organismes centraux, car objectivement,
c'est uniquement cette question qui nous a séparés, les appréciations
subjectives (comme offense, insulte, expulsion, mise à l'écart,
flétrissure, etc.) n'étant que le fruit d'un amour-propre blessé
et d'une imagination malade" (Lénine, Relation du 2e congrès
du POSDR, Œuvres, Tome 7).
L'expérience historique des organisations révolutionnaires démontre
que les questions touchant à leur fonctionnement sont des questions politiques
à part entière méritant la plus grande attention, la plus
grande profondeur. C'est la raison pour laquelle nous reviendrons dans notre
presse sur l'analyse des faiblesses qui ont permis que se répètent,
en notre sein, de telles difficultés. Pour l'instant nous décidons
de nous centrer sur les manifestations de ces difficultés.
C'est la remise en cause par le 14e Congrès du CCI de certaines orientations
qu'avaient défendues des camarades, dans et hors de l'ancien organe central,
qui a cristallisé leur mécontentement. A la différence
du 2e congrès du parti russe, ce n'est pas la composition des organes
centraux qui s'est trouvée en cause puisque ceux parmi ces camarades
qui en étaient membres ont été renommés par notre
congrès, lequel misait justement sur leur expérience et la confiance
que, jusqu'ici, ils avaient méritée de la part de l'organisation.
Ainsi, le 14e Congrès du CCI sait diagnostiquer, comme l'exprime la résolution
d'activité qu'il a adoptée, l'existence de dangers menaçant
le tissu organisationnel et le fonctionnement de notre organisation, en particulier
à travers la persistance de l'esprit de cercle, de clan, idée
à laquelle ces camarades étaient farouchement hostiles. Contre
leur positionnement antérieur, il met également en évidence
le danger d'euphorie en notre sein conduisant notamment à sous-estimer
de telles difficultés. Par ailleurs, la nomination par le congrès
d'une commission d'information destinée à faire la clarté
sur des dysfonctionnements ayant affecté les commissions permanentes
des organes centralisateurs fut vécue par ces camarades comme une véritable
menace et, très tôt, ils se mirent en devoir de saboter son travail.
Tout comme le parti bolchevik, avant sa dégénérescence
stalinienne, le CCI n'a pas une conception monolithique de l'organisation. L'existence
et l'expression de désaccords en son sein ne constituent pas pour lui
un problème en soi. L'existence de divergences est admise par nos statuts
et reconnue comme faisant partie du nécessaire processus de clarification
des questions politiques. Mais, ce qui a posé problème, c'est
que, sous le prétexte de ces désaccords, un certain nombre de
militants de la section en France ont mené depuis lors une politique
de violation permanente de nos règles organisationnelles. Sur la base
d'une réaction "d'amour propre blessé", ils se sont
lancés à corps perdu dans des attitudes anarchisantes de violation
des décisions du Congrès, de dénigrement et de calomnies,
de mauvaise foi, de mensonges. Après plusieurs manquements organisationnels,
dont certains d'une extrême gravité, qui ont nécessité
des réactions fermes de l'organisation, ces camarades ont secrètement
tenu des réunions pendant le mois d'août 2001, réunions
qui ont engendré un groupement baptisé "Collectif de réflexion".
Le procès verbal d'une des réunions de cette tendance secrète
est parvenu à l'organisation, contre la volonté de ses participants.
Il a permis que soit clairement mis en évidence, au sein de l'organisation,
le fait que ces camarades, en toute conscience de la gravité de leurs
actes, étaient en train de fomenter un complot contre l'organisation,
faisant ainsi la preuve d'une déloyauté totale envers le CCI,
laquelle s'est exprimée en particulier à travers :
- l'établissement d'une stratégie pour tromper l'organisation et faire passer sa propre politique;
- une démarche putschiste/gauchiste posant les problèmes politiques confrontés en terme de "récupération des moyens de fonctionnement" ;
- l'établissement de liens conférant "une solidarité
de fer" entre les participants et contre les organes centraux, tournant
ainsi clairement le dos à la discipline librement consentie au sein d'une
organisation politique prolétarienne.
Par ailleurs, il s'est avéré depuis lors que certains membres du "collectif" établissaient, dés cette époque, une correspondance secrète avec certains militants appartenant à d'autres sections du CCI.
Suite à de longues
discussions, notamment sur la signification de la démarche exprimée
par les notes des réunions secrètes, des participants au "collectif"
ou le soutenant, décident de le dissoudre et de rejoindre le débat
dans le cadre même de l'organisation. Ils reconnaissent en particulier
qu'une véritable volonté de clarification ne peut craindre le
débat ouvert dans lequel chaque camarade doit pleinement s'impliquer
afin de renforcer le corps collectif du CCI. Ils reconnaissent que ce n'est
qu'au terme d'un tel débat qu'il sera possible de voir s'il existe deux
orientations politiques irréconciliables et alors, si c'est le cas, constituer
une tendance ou une fraction qui ait un contenu réel et responsable.
De plus, les camarades s'engagent alors à mener une réflexion
de fond sur les raisons les ayant conduits à se comporter comme des ennemis
de l'organisation.
Malheureusement, un mois après, une partie des camarades de l'ex-"Collectif",
tournant le dos à leurs propres prises de position, ont constitué
un regroupement qu'ils ont baptisé "Fraction interne du CCI"
et ils ont commencé à se lancer dans un viol systématique
et répété des statuts de notre organisation. Pour n'en
citer que quelques exemples : utilisation des adresses individuelles des camarades
; refus de payer la totalité de leurs cotisations ; refus d'assister
aux réunions d'organes centraux, auxquels ils appartiennent ou sont invités,
sous le prétexte que le CCI doit "d'abord discuter du 'statut' de
la 'Fraction' " ; menace de publier à l'extérieur des documents
internes de la vie de l'organe central ; refus de remettre à l'organisation
un document ayant circulé parmi certains militants et étayant
paraît-il, sur la base d'accusations particulièrement graves contre
certains militants, leurs divergences ; refus de rencontrer des délégations
de l'organisation sous le prétexte que cette dernière décidait
de garder les notes (procès-verbaux), consultables à tout moment,
de toute réunion ou rencontre de ce type . A la liste de ces infractions,
il faut en ajouter une supplémentaire mise en lumière dernièrement
par l'envoi des textes à nos abonnés : le vol du fichier des adresses
des abonnés de Révolution Internationale par le membre de l'organe
central à qui en avait été confiée la responsabilité,
avant même que soit déclarée l'existence du "collectif
de réflexion".
Face à de tels comportements destructeurs, et non aux divergences et
désaccords politiques existants, l'organisation n'avait d'autre possibilité,
pour assurer sa défense et sa survie, que de prendre les sanctions prévues
par les statuts. Sans le respect des règles organisationnelles, librement
consenties par chacun, consignées en particulier dans nos statuts, il
n'y a pas d'organisation.
Là non plus, ce phénomène
d'une organisation dans l'organisation, agissant en son sein comme un corps
parasite et destructeur n'est pas nouveau. Il a existé dans la première
internationale sous la forme de l'Alliance pour la démocratie socialiste
de Bakounine à propos de laquelle Engels avait lancé l'avertissement
suivant :
"Il est grand temps, une fois pour toutes, de mettre fin aux luttes internes
quotidiennement provoquées dans notre Association par la présence
de ce corps parasite.
Ces querelles ne servent qu'à gaspiller l'énergie qui devrait
être utilisée à combattre le régime de la bourgeoisie.
En paralysant l'activité de l'Internationale contre les ennemis de la
classe ouvrière, l'Alliance sert admirablement la bourgeoisie et les
gouvernements." ("Le conseil général à tous les
membres de l'Internationale").
Le mépris de la lettre et de l'esprit des statuts du CCI
A chaque fois que des groupes
de militants ont décidé de quitter notre organisation, en lui
faisant le plus de tort possible, ils n'ont pas manqué d'accuser celle-ci
de dégénérescence "stalinienne" et de se présenter
comme les véritables continuateurs du CCI. Les militants regroupés
derrière la bannière de la "fraction interne du CCI"
ne font pas aujourd'hui exception. Leurs déclarations affirmant vouloir
mener un combat politique à l'intérieur du CCI ne sont que le
paravent honorable à une guerre permanente qu'ils mènent en son
sein pour porter atteinte à sa vie interne et à son activité.
En définitive, ce sont les agissements mêmes de ces camarades qui
ont permis une conviction croissante, au sein de notre organisation, que leur
volonté clamée à qui veut bien l'entendre de mener un véritable
travail de fraction n'est qu'un bluff. Le problème c'est que, pendant
tout un temps, ils risquent de semer le trouble à l'extérieur
de notre organisation, à présent qu'ils ont décidé
de déverser leurs insanités sur la place publique. Face aux doutes
qu'ils pourraient faire surgir, nous rappelons que le CCI, pendant toute son
existence, n'a que très rarement exclu des militants, cela ne se produisant
que face à des comportements extrêmement graves mettant en danger
l'organisation. Il n'a jamais exclu le moindre militant pour des raisons de
divergences politiques. Et aujourd'hui, tout autant qu'au début de son
existence, il accorde la plus grande importance à l'expression et à
la confrontation des divergences dans la clarté, sur la base de textes
et contributions, toutes les discussions faisant l'objet de rapports à
tous les niveaux de l'organisations destinés à synthétiser
l'avancée des débats. Mais, pour nous comme pour Rosa Luxembourg,
le principe de la liberté de critique dans l'organisation est assorti
d'une clause particulière non négociable : "l'indépendance
de la pensée est pour nous de la plus haute importance. Or, elle ne sera
possible que si, abstraction faite de toute calomnie, de tout mensonge, de toute
injure, nous accueillons avec gratitude et sans distinction de tendance, les
opinions des gens qui peuvent se tromper, mais qui n'ont en vue que le salut
de notre parti" (Liberté de critique et de la science). Une telle
restriction s'applique à fortiori en cas d'entreprise de destruction
de l'organisation .
Quant à l'affirmation selon laquelle le CCI violerait ses propres statuts
en refusant de reconnaître la "fraction", c'est un montage grossier.
En fait, le "collectif" et la "fraction" à sa suite
se sont formés non pas sur la base de la mise en avant d'une orientation
positive alternative à une position prise par l'organisation mais comme
rassemblement de "mécontents" qui mettent dans un pot commun
leurs divergences et essaient, par la suite, de leur donner une certaine cohérence.
En ce sens, la constitution prématurée et hors de tout principe
de la "fraction" ne correspond en rien à ce qu'exprime historiquement
la création d'une fraction dans le mouvement ouvrier : "Contrairement
à la tendance qui ne s'applique qu'à des divergences sur l'orientation
face à des questions circonstancielles, la fraction s'applique à
des divergences programmatiques qui ne peuvent trouver d'aboutissement que dans
l'exclusion de la position bourgeoise ou par le départ de la fraction
communiste" (Rapport sur la structure et le fonctionnement de l'organisation
des révolutionnaires, point 10, Revue Internationale n° 33). Cette
analyse, l'organisation ne pouvait la mettre dans sa poche à cause des
trépignements de la "fraction" pour être reconnue officiellement
comme telle. De même elle ne remet en rien en question le droit à
l'existence au sein du CCI de formes organisées comme les tendances ou
les fractions. Tout au contraire, c'est justement parce que, comme le disent
ses statuts, "l'organisation n'a pas à juger quand une telle forme
organisée doit se constituer et se dissoudre" que les membres de
la "fraction" peuvent se réunir comme ils le souhaitent et
présenter collectivement, face à l'organisation, les positions
qu'ils souhaitent. De même que, comme pour tout autre camarade de l'organisation,
les colonnes de la presse leur sont ouvertes pour rendre compte de positions
minoritaires élaborées. C'est d'ailleurs avec ce souci que nous
avions proposé les colonnes de la Revue Internationale à ces militants
afin qu'ils y expriment leurs désaccords avec notre conception du rôle
de la fraction dans l'histoire des organisations de la classe ouvrière,
telle qu'elle est présentée dans l'article de la Revue Internationale
n°108 et ici, "les fractions de gauche, en défense de la perspective
prolétarienne". Proposition qu'ils se sont évidemment empressés
"d'accepter" en posant un ensemble de conditions préalables,
inacceptables par nous, qui impliquaient que notre organisation s'aligne sur
leurs propres positions. Cet épisode est parfaitement éloquent
du fait que ce qu'ils pourraient avoir à dire à la classe ouvrière
de différent du CCI passe à l'arrière plan de leurs préoccupations.
Loin de s'engager dans une démarche visant à convaincre de leurs
positions par une argumentation politique sérieuse, le "combat"
de ces militants pour la reconnaissance officielle de leur "fraction"
a justifié, à leurs yeux, toute une dérive politique ponctuée
des infractions graves à nos statuts que nous avons déjà
évoquées (si bien qu'au sein du CCI, c'est sous l'appellation
"d'infraction" que ces camarades sont maintenant couramment désignés).
Ils ont foulé aux pieds ce principe de base de notre fonctionnement :
"le fait pour des membres de l'organisation de défendre des positions
minoritaires ne saurait les dégager d'aucune de leurs responsabilités
en tant que militants de celle-ci" (extrait des statuts du CCI) sans lequel
il ne peut y avoir d'organisation unie admettant en son sein des divergences.
L'une de leurs infractions, celle consistant à réduire de 70%
leurs cotisations (obligatoires pour tous) de manière à couvrir
leurs frais de fonctionnement, en constitue une illustration manifeste. Si l'organisation
devait transiger sur ce point alors elle violerait ses propres statuts et ouvrirait
toute grande la porte à une situation où chacun peut moduler le
montant de ses cotisations en fonction de ses désaccords avec telle ou
telle prise de position, telle ou telle analyse de l'organisation. Une telle
situation mène directement à la destruction de l'organisation.
C'est clairement vers la destruction de l'organisation que les amis de Jonas veulent nous entraîner. C'est clairement contre une telle "rage" destructrice que le CCI est plus que jamais déterminé à se défendre et à défendre les principes de classe du mouvement ouvrier.
CCI, le 21-03-02