Soumis par Révolution Inte... le
1 - Janvier 2006 : Les prémisses du mouvement
16 janvierAnnonce de la création du CPE (contrat première embauche) par le premier ministre français Dominique De Villepin. Dans la continuité du CNE (Contrat Nouvelle Embauche), adopté sans difficulté particulière en Août 2005, il pense qu'une nouvelle mesure favorisant la flexibilité d'embauche des jeunes de moins de 26 ans passera également sans problème. Dans la compétition qui l'oppose à Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, pour être le candidat de la droite aux prochaines élections présidentielles de 2007, cette mesure est destinée à montrer la capacité du premier ministre à agir, et agir vite. C'est pourquoi il ne prend pas la peine de consulter ni les syndicats, ni le patronat. Tout le monde est pris de court par une mesure nécessaire sur le fond pour l'Etat français, mais pas nécessairement dans la forme proposée par le premier ministre.
17 et 19 janvier
Premières réactions au CPE
Le 17 janvier, François Bayrou (UDF) voit dans le CPE un "contrat de précarité absolue pour les jeunes". Tandis que le PS accuse le premier ministre d'avoir "tué" le CDI. Quant au Medef, il estime qu'il "faut aller beaucoup, beaucoup plus loin" dans la libéralisation du droit du travail.
Le 19 janvier, une douzaine d'organisations politiques de jeunes et de syndicats étudiants (dont l'UNEF) créent un collectif pour obtenir le retrait du CPE.
24 janvier
Premier appel à manifester contre le CPE.
Le gouvernement annonce l'examen en urgence, le 31 janvier, du projet de loi sur l'égalité des chances incluant le CPE. Les confédérations syndicales (sauf la CFE-CGC), l'UNEF, l'UNL et la Confédération étudiante appellent à manifester le 7 février. Le syndicat étudiant UNI (syndicat étudiant de droite) qualifie le CPE de "véritable avancée sociale".
2 – La montée du mouvement :
7 février
Entre 218 000 personnes, selon la police, et 400 000, d'après les syndicats, manifestent dans toute la France pour le retrait du CPE.
L’appel à la manifestation s’est fait sans appel à la grève. Les salariés se sont débrouillés comme ils ont pu pour aller manifester !
Dans les entreprises, hormis l'appel à la manifestation du 7 février, aucun syndicat n'appellent à une quelconque action ou AG.
Du 9 au 27 février
Adoption du CPE par l'Assemblée nationale :
L'Assemblée Nationale adopte le CPE après une longue bataille de procédure. Le gouvernement fait usage de l’article 49-3, c’est à dire qu’il fait passer en force le CPE, sans possibilité pour le parlement d’en amender tout ou partie.
Les 14 et 16 février, plusieurs milliers d'étudiants et de lycéens manifestent à Paris, Toulouse, Rennes et Lyon. Le débat sur le CPE débute le 27 février au Sénat, qui acceptera le texte le 1er mars.
1er mars
Le 1er mars, treize universités sont en grève. Blocages, filtrages ou fermeture totale des universités sont décidés par les assemblées générales des étudiants en grève. Ce sont de véritables AG ou il règne une réelle vie, qui décide des actions à mener, qui sont ouvertes et dans lesquelles nous pouvons intervenir.
Pour les fractions de gauche de la bourgeoisie, il s'agit de coller au mouvement, aussi, onze partis et formations de gauche et d'extrême gauche réaffirment leur hostilité au CPE.
Le lendemain, Jacques Chirac, qui ne comprend pas encore la gravité de la situation, qualifie le CPE d'"instrument capital pour ouvrir les portes des entreprises".
3 – Le mouvement étudiant affirme sa force
7 mars
La protestation s'intensifie:
Entre 400 000 et un million de manifestants – syndicalistes, étudiants, lycéens et élus de gauche – défilent dans toute la France. On commence à voir des salariés se joindre à la manif, mais soit dans les cortèges étudiants, soit sur les trottoirs, rarement derrière les banderoles syndicales.
A Paris, les syndicats se mettent en tête de la manifestation. Voyant cela, les étudiants se précipitent et s'imposent à la tête de la manifestation.
Une vingtaine d'universités sont en grève, avec toujours plus d'AG souveraines.
8 mars
En réaction à l'extension de la grève dans les universités, le ministre de l'éducation, Gilles de Robien, qualifie le blocage des facultés d'"inadmissible". (Ce ministre va régulièrement se distinguer par des déclarations d'une profonde bêtise !)
Le 8 mars, toujours, des étudiants de la Sorbonne occupent leur fac pour pouvoir tenir des assemblées générales et discuter de leur participation au mouvement de protestation contre le CPE et les attaques ignobles portées contre les jeunes travailleurs par le gouvernement Villepin.
Le rectorat de Paris exige l'évacuation des locaux classés "monuments historiques".
Les étudiants refusent et sont encerclés par les forces de l'ordre qui transforment l'université en une véritable souricière.
9 mars
Le 9 mars, le Parlement adopte définitivement le CPE. Dominique de Villepin annonce qu'il sera appliqué "dans les prochaines semaines".
10 mars
Le vendredi 10 mars, les étudiants des autres facs décident de se rendre massivement et PACIFIQUEMENT à la Sorbonne pour apporter leur solidarité et de la nourriture à leurs camarades affamés et pris en otage sur ordre du recteur de l'académie de Paris et du ministère de l'Intérieur. Une partie d'entre eux, accompagnés de travailleurs précaires du spectacle en lutte, réussissent à entrer dans les locaux et décident de prêter main forte à leurs camarades présents sur les lieux depuis plus de deux jours. Dans la nuit du 10 au 11, les forces de "l'ordre" à coups de matraques et de gaz lacrymogènes, envahissent la Sorbonne. Ils expulsent les étudiants en lutte et en arrêtent plusieurs dizaines.
11 mars
Le 11, les députés UMP Nicolas Dupont-Aignan et Hervé de Charette demandent la suspension du CPE.
C’est révéléteur de la situation de blocage dans laquelle se trouve la bourgeoisie française.
12 et 13 mars
Intervention du premier ministre sur TF1 :
Sur TF1, Dominique de Villepin confirme que le CPE "s'appliquera" dans les prochaines semaines. Il propose de le "compléter" par de "nouvelles garanties" à négocier avec les partenaires sociaux.
Pour contrer l'action du gouvernement, Ségolène Royal, présidente (PS) du conseil régional de Poitou-Charentes, décide de réserver les aides régionales aux entreprises n'utilisant ni CNE ni CPE.
Le 13 mars, des manifestants anti-CPE occupent le Collège de France quelques heures avant d'en être évacués par les CRS.
14 mars
Annonce d'un possible "aménagement" du CPE :
Laurence Parisot, présidente du Medef (organisation patronale), accepte les offres de discussion du gouvernement sur le CPE, mais réclame une discussion globale sur le marché du travail. Le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, affirme que "l'article 8" de la loi sur l'égalité des chances offre la possibilité d'"aménagements".
Le PS dépose un recours contre le CPE devant le Conseil constitutionnel.
La fraction la plus intelligente de la bourgeoisie française offre une porte de sortie à la droite, possibilité que cette dernière gâchera.
A Paris, près de 6 000 étudiants et lycéens opposés au CPE manifestent de la place d'Italie à la Sorbonne.
15 mars
Réunion du gouvernement autour du premier ministre De Villepin :
La consigne, délivrée par Jacques Chirac en conseil des ministres, est au "dialogue" pour tenter d'apaiser la fronde qui gagne du terrain dans les universités et les lycées. M. de Villepin réunit l'ensemble de ses ministres à Matignon sur le thème de l'emploi des jeunes, afin de “conforter la cohésion gouvernementale après les flottements apparus dans la majorité”, dit la presse en terme feutrés. "Nous sommes tous ouverts au dialogue, nous sommes tous mobilisés pour répondre aux inquiétudes des jeunes et mieux les accompagner vers l'emploi", assure le premier ministre.
Le niveau d’affrontement au sein du gouvernement atteint un sommet jamais atteint.
16 mars
Manifestations en France, extension du blocage des universités :
Des dizaines de milliers d'étudiants et de lycéens sont dans la rue pour exiger le retrait du CPE. A Paris, la manifestation rassemble au moins 30 000 personnes, selon une première estimation de la police, et plus de 120 000 personnes, selon l'UNEF.
Le premier ministre réaffirme qu'il est ouvert au dialogue pour "améliorer" son texte.
L'UNEF annonce que 64 des 84 universités sont bloquée.
Le ministère de l'éducation nationale fait état de 21 universités "totalement bloquées" et de 37 autres "perturbées à des degrés divers".
17 mars
68 % des Français pour le retrait du CPE :
Les Français sont à 68 % favorables au retrait du CPE, soit 13 points de plus que le 8 mars (55 %), selon un sondage CSA réalisé pour le journal Le Parisien-Aujourd'hui en France et la chaine de télévision “i-télé”. 27 % se disent contre le retrait, taux comparable à celui de la semaine dernière (26 %). En revanche, le nombre d'indécis a baissé puisqu'ils étaient 19 % à ne pas se prononcer le 8 mars et qu'ils ne sont plus que 5 %. Questionnées sur leur attitude face à la manifestation programmée pour samedi, 63 % des personnes interrogées disent la soutenir ou avoir "de la sympathie". 27 % y sont "opposées" ou "hostiles".
18 mars
Démonstration de force des anti-CPE :
Syndicats de salariés, étudiants et lycéens revendiquent près d'un million et demi de personnes dans la rue dans toute la France, une mobilisation supérieure aux précédents défilés unitaires des 7 février et 7 mars contre ce nouveau contrat de travail destiné aux jeunes de moins de 26 ans.
"Nous sommes de 1,3 à 1,4 million de manifestants sur la France, dont 380 000 à 400 000 à Paris", déclare un porte-parole du syndicat FO. La CGT a évalué à 1,5 million le nombre des manifestants pour toute la France, dont 350 000 à Paris. Selon le ministère de l'intérieur, cette journée a mobilisé 503 000 personnes, dont 80 000 à Paris.
Affrontements place de la Nation.
Sur la place de la Nation, la manifestation se termine par une série d'affrontements avec les forces de l'ordre. Un manifestant de 39 ans, membre de SUD-PTT, est blessé lors des heurts. Il est hospitalisé dans le coma à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil.
Nous avons l'occasion de voir la CGT, organiser l'arrivée de jeunes casseurs des banlieues, à la fin de la manifestation. Il s'agit à la fois de discréditer le mouvement par la violence, d'empêcher toute discussion à la fin de la manif et de terroriser les jeunes qui se font agresser par les casseurs (vols de portables, coups, etc.)
Les leaders syndicaux brandissent l'ultimatum d'une journée de grève interprofessionnelle si le premier ministre, Dominique de Villepin, reste sourd à cette nouvelle démonstration de force.
Il s’agit là de gesticulation, sachant que les syndicats ne font rien dans les entreprises qui pourrait déclencher l’entrée en lutte de secteurs de la classe ouvrière.
19 mars
Les syndicats “brandissent la menace d'une grève générale” :
Les syndicats brandissent la menace d'une grève générale en France après avoir lancé un appel "solennel" au retrait du CPE, que le gouvernement de Dominique de Villepin continue de refuser malgré la journée de manifestations massives de la veille.
Bien sûr les syndicats ne font pas plus. Inquiets de voir cette mobilisation croissante, cette solidarité qui commence à apparaître de plus en plus au grand jour avec la lutte des étudiants contre une précarisation toujours plus croissante, ils sont obligés de coller au mouvement mais ils n'en ont pas encore le contrôle.
20 mars
M. de Villepin exclut tout retrait du CPE. Une nouvelle journée d'action est prévue pour le 28 mars :
Dominique de Villepin exclut tout retrait du CPE, auquel "il faut donner sa chance", mais "regrette" que sa "méthode ait suscité de l'incompréhension", dans un entretien au mensuel Citato.
Une trentaine de représentants des syndicats de salariés, d'étudiants et de lycéens appellent à une "journée d'action interprofessionnelle avec arrêts de travail, grèves et manifestations", mardi 28 mars.
21 mars
Forte mobilisation lycéenne :
Un quart des lycées sont bloqués par le mouvement anti-CPE, selon la FIDL, la principale fédération lycéenne. La police recense 40 000 manifestants dans toute la France.
Devant les parlementaires UMP qu'il a réunis pour un "pot amical", le premier ministre indique qu'il refuse tout "retrait", "suspension" ou "dénaturation" du CPE. Il précise que la période d'essai de deux ans pourra être réduite par des accords de branche.
22 mars
Le gouvernement veut renouer le dialogue :
Lors de la séance de questions à l'Assemblée Nationale, Dominique de Villepin lance : "Je souhaite avancer avec les partenaires sociaux sans a priori." Nicolas Sarkozy propose une solution pour sortir de l'impasse du CPE. Il demande "une expérimentation" suivie d'une évaluation. "Si le CPE crée des emplois, pourquoi le redouter et pourquoi le refuser ?", demande-t-il dans un entretien dans Paris-Match du 23 avril. Le ministre de l'éducation nationale, Gilles de Robien, estime que "la preuve la plus éminente de la bonne foi serait d'essayer le CPE et de faire un bilan six mois après son lancement" dans un entretien dans le quotidien Le Progrès du 23 mars.
23 mars
De Villepin veut ouvrir le dialogue :
Le premier ministre invite les syndicats à le rencontrer "le plus rapidement possible" pour une réunion de travail sur l'emploi des jeunes. Dans une lettre adressée aux grandes confédérations syndicales, à cinq jours de la journée nationale de mobilisation anti-CPE, Dominique de Villepin précise qu'une "démarche équivalente" est entreprise auprès des organisations étudiantes et lycéennes.
A l'issue des manifestations à Paris et en province, la FIDL revendique 450 000 jeunes dans la rue, contre 500 000 une semaine auparavant. Le ministère de l'intérieur comptabilise pour sa part 220 000 manifestants pour toute la France.
420 personnes sont interpellées en marge des manifestations, dont 141 lors de violents heurts entre forces de l'ordre et casseurs sur l'esplanade des Invalides, à Paris.
Pendant plusieurs heures, les forces de l'ordre vont tendre un véritable guet-apens aux manifestants, prisonniers sur l'esplanade des Invalides, entourés de cordons de CRS. Les manifestants, pour la plupart des jeunes, vont subir pendant plusieurs heures la violences des casseurs sous les yeux des CRS et gardes mobiles qui n'interviendront pas. Il s'agit encore une fois de semer la terreur parmi les jeunes pour tenter ainsi de faire retomber la mobilisation.
Cette manoeuvre ne marchera pas et le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy est obligé de reconnaitre que les forces de l'ordre devront faire la distinction entre les bons étudiants et les voyous !
27 mars
Nicolas Sarkozy favorable à une suspension du CPE :
Le ministre de l'intérieur et président de l'UMP affirme, lors d'une réunion publique à Douai, que "le dialogue social est une condition essentielle à la réussite de toute réforme".
M. Sarkozy réitère son appel au "compromis" sur le CPE et ajoute : "il me semble utile qu'avant toute initiative d'explication, on prenne le temps que la négociation aboutisse." En clair, M. Sarkozy demande une "suspension" du CPE, le temps que gouvernement et partenaires sociaux aboutissent sur des aménagements.
28 mars
Mobilisation record :
Entre un et trois millions de manifestants défilent dans toute la France : ils sont 92 000 à Paris, selon la police, 700 000, selon les syndicats. Ces chiffres sont deux fois supérieurs à ceux enregistrés lors de la plus importante journée anti-CPE jusqu'ici, le 18 mars. La mobilisation est même plus importante qu'en décembre 1995. Les défilés sont appuyés par d'importantes grèves : 30 % des fonctionnaires ont répondu au mot d'ordre des syndicats.
Malgré la pression de la rue, M. de Villepin affirme une nouvelle fois qu'il n'est pas question de retirer le CPE. Nicolas Sarkozy appelle à un "compromis".
31 mars
Allocution présidentielle :
Jacques Chirac annonce qu'il va promulguer la loi sur l'égalité des chances, incluant le CPE, mais la suspend de facto. Il demande en effet aux employeurs d'attendre une nouvelle loi sur la question, réduisant la période d'essai à un an et inscrivant "le droit du jeune salarié à connaître les raisons" d'une éventuelle rupture de contrat.
2 avril
Parution au "Journal Officiel":
Comme attendu, la loi sur l'égalité des chances est publiée au Journal officiel. La veille, les parlementaires UMP ont été chargés de rédiger la nouvelle proposition de loi, après "le dialogue le plus approfondi possible" avec les syndicats, annonce Nicolas Sarkozy.
4 avril
Cinquième journée de mobilisation réussie :
Après l'affluence record du 28 mars, les anti-CPE ne faiblissent pas ce mardi 4 avril. Pour cette cinquième journée de mobilisation nationale contre le contrat première embauche, les manifestants sont très nombreux, partout en France, atteignant des chiffres similaires à la précédente journée d'action. Entre 1 028 000 manifestants, dont 84 000 à Paris, selon la police, et 3,1 millions, dont 700 000 à Paris, selon les syndicats. Les grèves sont en revanche moins bien suivies, notamment dans le public.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, estime que les crises des banlieues en novembre et du contrat première embauche (CPE) actuellement "[mettent] en danger l'économie du pays".
4 – Le mouvement entre dans sa phase de recul
5 avril
Blocages dans toute la France :
A l'appel de la coordination étudiante, les jeunes mobilisés bloquent de nombreuses routes, gares, et centres économiques du pays, notamment la gare du Nord à Paris ou le pont de l'Europe à Strasbourg.
5, 6 et 7 avril
L'UMP reçoit les syndicats sans leur donner de réponse
Le 7, à l'issue de trois jours de rencontres avec les organisations syndicales, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, et son homologue du Sénat, Josselin de Rohan, annoncent, lors d'une très brève conférence de presse qu'ils vont réaliser une "synthèse" pour "élaborer, dans la concertation, une proposition de loi" sans donner aucune précision sur les possibles évolutions du CPE.
8 avril
Valéry Giscard d'Estaing (ex-président de la république et ennemi déclaré de Chirac qui a entraîné sa défaite en 1981, face à Miterrand) évoque la désorganisation des institutions.
Dans une tribune publiée par Le Journal du dimanche, Valéry Giscard d'Estaing réclame un "geste clair et sans équivoque" du gouvernement : l'abrogation du contrat première embauche, seule solution à ses yeux pour "sortir de ce bourbier". Pour l'ancien président de la République, "la désorganisation des institutions a atteint un niveau inconnu depuis le début de la Ve République". Pour lui, "le fonctionnement normal des institutions doit être rétabli. Pour cela, le gouvernement devrait inscrire à l'ordre du jour du prochain conseil des ministres un projet de loi comportant comme seul article l'abrogation de l'article 8 de la loi instaurant le contrat première embauche", écrit-il.
9 avril
François Bayrou dénonce une "crise de régime" :
Le président de l'UDF, François Bayrou, estime sur France-Inter que"la crise du CPE est désormais une crise de régime dans laquelle le désordre et le chaos président aux institutions", et "rien n'est plus urgent que de sortir de ce désordre et de ce chaos". "S'il y a une once de responsabilité chez le président de la République, le premier ministre et le ministre de l'intérieur [Nicolas Sarkozy], a martelé M. Bayrou, ils doivent aujourd'hui mettre un terme à ce vaudeville, ils doivent remettre les institutions d'aplomb, ils doivent faire en sorte que l'exécutif retrouve sa place et sa dignité."
Il a estimé que la crise du CPE a aussi été provoquée "par une rivalité interne au gouvernement et à l'UMP qui oppose Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, et qui donne aujourd'hui un aspect de vaudeville à la situation".
10 avril
Annonce d'une nouvelle loi, supprimant l'article 8 de la loi “sur l'égalité des chances” (le CPE) et mettant en place toute une série de dispositifs alternatifs renforçant, pour la plupart, des dispositifs déjà existants pour une “meilleure intégration des jeunes sur le marché du travail”.
A partir de cette date, la pression va devenir de plus en plus forte pour la reprise des cours dans les universités et les lycées.
Le retrait du CPE va entraîner une démobilisation d'une partie des étudiants en grève depuis prés de 2 mois, alors qu'une minorité, encouragée par les syndicats et les gauchistes, principalement la LCR, poussent au maintien du blocage des universités. Dans ce contexte, les AG, quand il y en a, perdent de plus en plus leur caractère vivant pour devenir un terrain d'affrontements entre partisans du blocage et ceux qui sont contre.