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ICConline - octobre 2010

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Brève chronologie des événements de la lutte contre la réforme des retraites (début)

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Nous publions ci-dessous une brève chronologie des différents événements et étapes du mouvement de lutte contre la réforme des retraites qui se développe en France depuis des mois.

Nous compléterons ce listing au fur et à mesure des nouvelles.

 Ce mouvement est déjà riche en enseignements pour le prolétariat mondial. Face aux mensonges propagandistes de l'Etat, des médias français et de la presse internationale, les témoignages et les différentes informations sur la lutte doivent impérativement circuler, être diffusés le plus largement possible, ici comme dans tous les pays. Nous encourageons donc tous nos lecteurs à compléter la chronologie ci-dessous (forcément très parcellaire et incomplète) en utilisant notre forum de discussion (nous nous efforcerons, dans la mesure de nos forces, de traduire ces textes dans les principales langues).

 23 mars

L'intersyndicale (qui regroupe presque la totalité des syndicats français, des plus ouvertement 'collaborationnistes' avec le gouvernement aux prétendus 'radicaux') appelle à une première Journée d'Action.

800 0001 manifestants descendent dans la rue. L'atmosphère est plutôt atone, la résignation domine. Il faut dire que la réforme des retraites est préparée depuis de longs mois, et même de longues années. Les politiques, les médias, les "spécialistes" en tous genres n'ont eu en effet de cesse de répéter que cette réforme était indispensable, incontournable, qu'il en allait de la survie même du "régime par répartition" et de "l'équilibre budgétaire national". D'ailleurs le mot d'ordre des syndicats n'est pas "retrait de l'attaque sur les retraites" mais "aménagement de la réforme". Ils appellent à se battre pour "plus de négociations" Etat-Syndicats et pour une réforme "plus juste, plus humaine".

Bref, tous, Etat, Patrons, Syndicats, affirment que ce sacrifice est "une nécessité salutaire". Face à ce rouleau compresseur, le mécontentement est grand, mais les têtes basses.

 26 mai

Rebelote. On prend les mêmes et on recommence. L'intersyndicale appelle à une seconde Journée d'Action selon les mêmes modalités et mots d'ordre.

Il y a une très légère hausse des participants (1 million) mais l'atmosphère est toujours marquée par le manque d'espoir.

 24 juin 2010

Les syndicats pensent porter l'estocade, le coup de grâce… au mouvement. Une troisième Journée d'Action est programmée. Compte tenu de l'ambiance relativement morose des deux précédentes, cette journée de veille de vacances doit être une sorte de "manifestation enterrement". La mécanique est bien huilée : une Journée d'Action de même ampleur que les précédentes signifierait que "l'affaire est pliée". Avec les deux mois de congés d'été qui suivent, le but est de faire perdre toute miette d'espoir sur un quelconque possible développement de la lutte. Les syndicats avaient même déjà, certainement, préparés leur discours : "Nous avons essayé, mais la combativité n'est pas suffisamment présente dans les rangs ouvriers". Découragement garanti !

Cette technique a déjà été éprouvée maintes fois par le passé, souvent avec réussite. Mais… patatras… le jour-dit, le 24 juin, 2 millions de travailleurs, de chômeurs, de précaires descendent dans la rue !

Au-delà de la massivité, l'ambiance, elle aussi, change : la colère, le ras-le-bol sont grandissants. Depuis l'accélération de la crise en 2008, la pauvreté et l'injustice ne cessent de croître. Cette réforme des retraites devient le symbole de cette dégradation brutale des conditions de vie.

 Juillet-Août

La Journée d'Action du 24 juin a regonflé le moral du prolétariat. L'idée qu'une lutte d'ampleur est possible gagne du terrain. Les syndicats sentent évidemment eux aussi le vent tourner, ils savent que la question "Comment lutter ?" trotte dans les têtes. Ils décident donc d'occuper immédiatement le terrain et les esprits, il n'est pas question pour eux que les prolétaires se mettent à penser et à agir par eux-mêmes, en dehors de leur contrôle. Ils annoncent donc dés le lendemain du 24 juin une nouvelle Journée d'Action pour la rentrée (le 7 septembre).

Pour être bien sûrs d'endiguer la "réflexion autonome", ils vont jusqu'à faire passer des avions au-dessus des plages tirant des banderoles publicitaires appelant à la manifestation du 7 septembre !

Mais un autre événement, un fait-divers, vient durant l'été alimenter la colère ouvrière : « l’affaire Woerth » (il s'agit d'une connivence entre les hommes politiques actuellement au pouvoir et l'une des plus riches héritières du capital français, Madame Betancourt, patronne de l'Oréal, sur fond de fraudes fiscales et d'arrangements illégaux en tous genres). Or, Eric Woerth n'est autre que le ministre chargé de la réforme des retraites. Le sentiment d'injustice est total : la classe ouvrière doit se serrer la ceinture pendant que les riches et les puissants mènent "leurs petites affaires".

 7 septembre

Cette Journée d'Action s'annonce d'emblée comme très suivie. Pourtant, c'est la première fois qu'une manifestation est organisée si tôt dans l'année scolaire. Avant même le 7 septembre, devant l'ampleur de la grogne dans les rangs des prolétaires, les syndicats promettent d'organiser sans attendre une nouvelle manifestation un samedi pour que "tout le monde puisse participer".

Le 7 septembre : 2,7 millions de manifestants. La coupure de l'été n'y aura donc rien fait, la rentrée s'annonce chaude et part sur les mêmes bases qu'elle a fini. Des appels à la grève reconductible commencent à fleurir.

Face à l'ampleur de la grogne et à la massivité de la mobilisation, l'intersyndicale réagit immédiatement :elle annule, mine de rien, la manifestation du samedi, écarte la possibilité d'une grève reconductible et annonce dans la foulée une nouvelle Journée d'Action pour dans… 15 jours (le 23 septembre) ! Il s'agit de casser la dynamique, de temporiser. Ce "sens de la responsabilité" de l'intersyndicale sera d'ailleurs salué par les plus hauts représentants de l'Etat français.

 23 septembre

3 millions de manifestants dans les rues ! Le mouvement enfle donc encore. Pour la première fois, les cortèges hésitent à se disperser. Plus exactement, dans de nombreuses villes, quelques dizaines de personnes par-ci, quelques centaines par-là, restent discuter à la fin de la manifestation. Des tracts d'interprofessionnelles commencent à appeler à la prise en main des luttes par les ouvriers eux-mêmes2. Dans quelques villes, la CNT AIT organise des Assemblées Populaires pour "libérer la parole" (le CCI se joindra ensuite à cette excellente initiative). A partir de ce moment, ces assemblées de rue auront un succès certain, parvenant à regrouper chaque semaine plusieurs dizaines de participants, notamment à Toulouse3.

Cette volonté de s'auto-organiser exprimée par des minorités révèlent que l'ensemble de la classe commence à se poser des questions sur la stratégie syndicale, sans oser tirer encore toutes les conséquences de leurs doutes et questionnements.

 2 octobre

Première manifestation organisée un samedi. Il n'y a pas d'évolution réelle du nombre de participants. Seulement, au sein de ces 3 millions de manifestants, se retrouvent côte à côte, avec les "coutumiers du pavé", des familles et des travailleurs du privé ne pouvant habituellement se mettre en grève.

Plusieurs tentatives d'organiser des Assemblées de rue en fin de manifestation échouent :

  • A Paris, un tract est distribué par l'interprofessionnelle Turbin (du nom de son mail, [email protected] [1]) appelant à se rassembler sous ses banderoles ("La meilleure retraite, c'est l'attaque" et "Prenons nos luttes en main"), sous un kiosque, au point d'arrivée du cortège. Preuve que cette information a bien circulé, au point de rendez-vous seront effectivement présents des dizaines… de policiers (avec une caméra !). Faute d'endroit adapté pour mener une discussion, l'assemblée ne peut se tenir. Le cortège de l'interprofessionnelle décide alors de continuer la manifestation. Une cinquantaine de personnes repartent et agrègent sous leurs banderoles, en une heure, près de 300 personnes.

  • A Tours, le comité "Pour l'Extension des luttes" appelle par tracts à "garder la rue".

  • A Lyon, quelques dizaines de manifestants expriment le souhait de ne pas se quitter immédiatement, de rester là pour discuter, en assemblée de rue, et réfléchir collectivement à comment poursuivre et développer le mouvement. Ce sont les sonos de la CGT (principal syndicat français) qui seront finalement fatales à cette initiative, le bruit assourdissant empêchant tout réel débat.

Ces tentatives avortées révèlent à la fois l'effort de notre classe à prendre SES luttes en main et les difficultés encore présentes dans la période actuelle (principalement le manque de confiance en eux-mêmes qui inhibe les exploités).

Par contre, à Toulouse, les assemblées populaires continuent à se tenir. L'initiative prend même de l'ampleur puisque la CNT-AIT et le CCI, à la fin de la manifestation, plantent une banderole sur le lieu d'arrivée, sur laquelle on peut lire « SALARIES, CHÔMEURS, ETUDIANTS, RETRAITES, PRENONS NOS LUTTES EN MAINS ! », et organisent dessous une assemblée de rue. Ce débat regroupe quelques dizaines de personnes.

 12 octobre

Cette nouvelle Journée d'Action rassemble 3,5 millions de personnes en lutte ! Record battu !

Plus important encore, l'atmosphère est relativement effervescente. Les Assemblées Générales interprofessionnelles commencent à se multiplier, on peut en compter plusieurs dizaines dans toute la France. Elles regroupent chaque fois entre 100 et 200 participants. La politique de l'intersyndicale y est de plus en plus ouvertement critiquée, de nombreux tracts de ces interprofessionnelle affirment même qu'elle nous mène volontairement à la défaite4. Preuve de cette dynamique, à Toulouse, en plus des Assemblées Populaires organisées par la CNT AIT (et, dans une moindre mesure, le CCI), un appel est lancé pour organiser une assemblée de rue tous les jours devant la Bourse du Travail à 18 heures [elle continue à se réunir encore aujourd’hui, 20 octobre] et à lancer des appels par tracts.

La grève reconductible est finalement décidée par la majorité des syndicats. Compte tenu de ce marathon (le mouvement a commencé il y a 7 mois !) et des nombreux jours de grève posés par les travailleurs lors des Journées d'Action à répétition, cette grève reconductible arrive très tard. Les salaires des ouvriers sont déjà largement amputés. C'est en tout cas le calcul que font les syndicats. Et pourtant, ce mouvement, lui aussi, sera relativement bien suivi.

Chez les cheminots et les enseignants de la région parisienne, de nombreuses AG syndicales sont organisées. La division et le sabotage confinent d'ailleurs ici au ridicule. A la SNCF, les AG syndicales sont organisées par catégories (les roulants d'un côté, les contrôleurs de l'autre, les administratifs dans un autre coin encore) ; dans certains hôpitaux, chaque étage à sa propre AG ! De plus, elles ne sont absolument pas souveraines. Par exemple, Gare de l'Est, à Paris, alors que la reconduction de la grève doit être votée jeudi 14 au matin, les permanents syndicaux la vote entre eux la vielle, le mercredi. Cette stratégie a un double effet :

  • elle vide de son intérêt l'AG, les personnels ne s'y rendent donc pas puisque tout est déjà décidée ;

  • elle permet aux médias de présenter les votes de la reconduction de la grève comme le fruit d'une extrême minorité, ceci dans le but de rendre le mouvement impopulaire.

D'ailleurs, les syndicats tirent là sur leur plus grosse ficelle : paralyser les transports (à partir du 12 octobre, de nombreux trains ne circulent plus et le blocage des raffineries fait planer la menace de la pénurie d'essence) pour créer des tensions au sein de la classe ouvrière et dresser ceux qui veulent (doivent) aller travailler contre les grévistes.

 16 octobre

Second samedi de manifestation. Une nouvelle fois, près de 3 millions de personnes se retrouvent à battre le pavé.

Le fait nouveau vient du côté de la jeunesse : les lycéens, entrés à leur tour dans la lutte quelques jours plus tôt, pointent le bout de leur nez au sein des cortèges.

Le lundi suivant, près de 1000 établissements sont bloqués et de nombreuses manifestations lycéennes spontanées voient le jour. L'UNL, principal syndicat lycéen (et non étudiant), qui a lancé ce mouvement, avoue lui-même être dépassé par l'ampleur de la mobilisation.

L'Etat exploite la présence de quelques jeunes casseurs dans les rangs lycéens pour réprimer très violemment certains "bloqueurs" et jeunes manifestants (un enfant de 17 ans a failli perdre un œil à la suite d'un tir de Flash-Ball à Montreuil, en banlieue parisienne). Les forces de l'ordre attisent d'ailleurs elles-mêmes la colère par de véritables "provocations policières". Le but est clair : faire dégénérer le mouvement en le faisant plonger dans la violence aveugle et l'affrontement stérile aux flics. Par-là même, l'Etat cherche à tout prix à rendre la lutte impopulaire, à faire peur aux jeunes, à leurs parents et à toute la classe ouvrière.

 18 octobre.

Les étudiants, qui avaient été au cœur du mouvement victorieux contre le CPE en 2006, semblent commencer à rentrer dans la danse. Quelques facultés (à Paris, Toulouse et Rennes notamment) annoncent leur blocage, mais cela demeure pour l'instant relativement minoritaire.

 19 octobre.

La menace du blocage des raffineries, qui planait depuis le 12 octobre, est effectivement mise à exécution. En général, sans même de décision en AG, les troupes de la CGT paralysent les sites, sous l'ordre de leur syndicat. Très vite, l'essence manque dans de très nombreuses stations (entre 1000 et 2000 selon les estimations).

La mobilisation croît aussi à la SNCF, de plus en plus de trains sont annulés.

Malgré cette paralysie des transports, le mouvement ne devient pas impopulaire. Même les médias, habituellement si doués pour passer à l'antenne des micro-trottoirs bidons où les "usagers" crient toute leur haine d'être coincés sans train dans une gare, doivent avouer cette fois que ces mêmes "usagers" sont solidaires du mouvement, qu'ils prennent leur "mal en patience" et qu'ils soutiennent pleinement les grévistes car "ils se battent pour tout le monde". Certaines AG syndicales et quelques interprofessionnelles décident même de soutenir les bloqueurs des raffineries (qui subissent de nombreux assauts, parfois brutaux, de la police pour "libérer les raffineries", "rétablir l'ordre" et "stopper les voyous" (dixit le Président de la République, Nicolas Sarkozy) en allant physiquement épauler les piquets.

Résultat, malgré la pénurie d'essence et le manque de trains, malgré les intimidations et la répression, 3,5 millions de manifestants sont encore et toujours dans la rue le 19 octobre. Cela montre la profondeur de la colère qui gronde dans les rangs ouvriers !

Face à l'ampleur de cette nouvelle mobilisation, l'Etat resserre encore un peu plus l'étau de la matraque et du Flash-Ball. En particulier, à Lyon, un déploiement massif de flics attend l'arrivée du cortège de manifestants. Véritable défi, ces agents attisent volontairement la haine chez les jeunes. Une poignée cède à cette provocation. La répression s'abat alors dans un déchaînement de violence, les flics tapant sur tout ce qui bouge : jeunes à "l'allure de casseurs" (des jeunes beurres à casquette quoi), ou jeunes tout court, mais aussi sur des têtes grises (le cortège de Sud aurait fait les frais de ce matraquage en règle). L'Etat a certainement senti qu'il avait été trop loin ce coup ci car certains ministres lancent des "appels au calme" (dirigés à leurs propres troupes en réalité). La manifestation parisienne s'est déroulée ensuite "sans heurts", comme l'a fortement souligné la presse).

 Pour résumer, le mouvement se développe comme une lame de fond depuis 7 mois. La colère est immense. Les revendications contre la réforme des retraites tendent à passer au second plan : les médias reconnaissent que le mouvement se "politisent". C'est toute la misère, la précarité, l'exploitation, etc. qui sont ouvertement rejetées. La solidarité entre les différents secteurs, aussi, s'accroît. Mais, pour l'instant, la classe ouvrière ne parvient pas à prendre réellement en mains SES luttes. Elle le souhaite de plus en plus, elle s'y essaye de-ci de-là par des tentatives minoritaires, elle se méfie de façon croissante de l'intersyndicale, mais elle ne parvient pas encore réellement à s'organiser collectivement à travers des Assemblées Générales autonomes et souveraines, et donc en dehors des syndicats. C'est pourtant de telles AG qui avaient constituées le cœur du mouvement contre le CPE en 2006 et qui lui avaient donné sa force. La classe ouvrière semble encore manqué de confiance en elle. Le déroulement à venir de la lutte va nous dire si elle va parvenir à dépasser cette difficulté cette fois-ci. Ce sera sinon pour la prochaine fois ! Le présent est riche de promesses pour l'avenir des luttes.

 A suivre…

CCI

1 Tous les chiffres de participation sont ceux donnés par l'intersyndicale. Entre les chiffres syndicaux et ceux de la police, il y a parfois un écart de 1 à 10 ! Les médias parlent d'ailleurs de "guerre des chiffres". Cette gué-guerre permet de faire croire à une opposition radicale entre les syndicats et l'Etat (alors qu'ils ne font que jouer d'un instrument différent au sein du même orchestre et au service de la même partition) et brouille les pistes. Personne ne sait vraiment combien de personnes participent aux manifestations. Nous avons toujours retenu les chiffres de l'intersyndicale, qui sont certainement tout de même les plus proches de la réalité, car cela permet de dégager les tendances, savoir si cela diminue ou augmente.

2 Des exemples de ces tracts sont publiés sur notre forum, sous le fil "Prenons nos luttes en main".

3 Voici, par exemple, l'un de ces appels à ces Assemblées populaires : "Cette rentrée est marquée par les manifestations massives attisées par la réforme des retraites. C’est par centaines de milliers que nous participons à ces rassemblements organisés par les syndicats. Combien y vont sans fatalisme ? Combien ne rentrent pas chez eux frustrés ? Les expériences passées ont amplement montré que ces journées d’action à répétition ne sont rien d’autre que de stériles promenades. Si nous ne réagissons pas, si nous ne prenons pas la parole pour décider ensemble de comment faire pour mener et développer notre lutte, l’ensemble des attaques contre nos conditions de vie - dont celle sur les retraites - nous seront imposées, et d’autres suivront. C’est pour cela que nous invitons à venir débattre pour briser l’atomisation à laquelle nous sommes contraints. Que se passe t-il lorsque ceux, forcés au silence et à l’isolement, s’assemblent et se mettent à parler ? Faut-il encore attendre le « bon contexte » ou une permission pour cela ? Retrouvons-nous le lundi 11 octobre à 13h sur les marches extérieures de l’Arche pour débattre, ensemble et maintenant, des façons de mener et de développer une réponse. Enrayons la dispersion ! Profitons de ce moment pour créer un réel lieu de discussion fraternel, ouvert à tous !."

4 Lire notamment le tract "ADRESSE A TOUS LES TRAVAILLEURS" signé "Des travailleurs et précaires de l’AG interpro de la Gare de l’Est". Ce tract affirme par exemple : "Laisser les Chérèque (CFDT), Thibault (CGT) et Cie décider à notre place, c’est se préparer à de nouvelles défaites" et "La forme que le mouvement prendra est notre affaire. C’est à nous tous de le construire sur nos lieux de travail avec des comités de grève, dans nos quartiers au travers d’Assemblées Générales souveraines. Ils doivent réunir le plus largement possible la population travailleuse, coordonnés à l’échelon nationale avec des délégués élus et révocable. C’est à nous de décider des moyens d’actions, des revendications… Et à personne d’autre."

Situations territoriales: 

  • Lutte de classe en France [2]

Comment lutter ? Par une Résistance Populaire Autonome (texte de la CNT AIT Toulouse)

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Avertissement

Nos lecteurs réguliers et ceux qui connaissent nos positions seront certainement surpris de ce titre "Comment lutter ? Par une Résistance Populaire autonome". "Résistance populaire" ne fait en effet pas partie du vocabulaire utilisé par le CCI .

Mais au-delà de ces différences de terminologie, le texte publié ci-dessous, réalisé par la CNT AIT Toulouse (cntaittoulouse.lautre.net), défend clairement la prise en mains de la lutte par les ouvriers eux-mêmes et son développement massif à travers des AG souveraines ouvertes à tous, des assemblées de rue, des comités de grèves ou de lutte. Nous le soutenons donc pleinement.

 Comment lutter ? Par une Résistance Populaire Autonome (texte de la CNT AIT Toulouse)

 Qui n’a pas constaté l’inefficacité des actions des syndicats- réformistes ? Depuis vingt ou trente ans, combien de « Journées nationales » ? Combien de promenades syndicales en centre ville ? Et pour quel résultat ? Pour des reculs qui succèdent aux reculs ! Si les syndicats-réformistes, année après année, nous envoient droit dans le mur, ce n’est pas un hasard ; c’est qu’en vérité ils ont une mission bien précise à remplir : « le maintien de la paix sociale ».

 La raison en est simple : ils sont inféodés au Pouvoir, leurs staffs en sont même un rouage : comités d’entreprise, conseils d’administration, cogestion de l’assurance maladie, des caisses de retraites, des prud’hommes, de diverses mutuelles, fortes subventions directes reçues aux titres les plus divers (formation syndicale, congrès...) sans oublier l’argent de la corruption (celui des caisses noires de l’UIMM par exemple) etc.

Parallèlement, ils entretiennent l’illusion qu’ils nous défendent. Surtout ils ont la prétention de représenter l’ensemble des salariés, des chômeurs, de parler en leur nom, en notre nom à tous... alors qu’ils ne syndiquent plus aujourd’hui qu’un pourcentage ridicule de salariés. Une majorité écrasante se trouve en dehors de ces organisations. C’est la même chose pour les partis politiques. Toutes ces organisations nous abasourdissent d’innombrables doléances, de compassion sur la misère humaine et d’appels fictifs à l’unité. Elles jouent la bonhomie en façade mais transforment les luttes en champ clos de leurs rivalités. Leurs militants ne sont là que pour récupérer les luttes, les stériliser ou les détruire quand ils ne parviennent pas à les contrôler. Une fois le constat établi, la conclusion s’impose : il est nécessaire d’agir indépendamment d’elles !

Pour établir une convergence massive et efficace des luttes, dotons-nous d’outils de lutte mis en pratique à maintes reprises au cours de l’Histoire du mouvement ouvrier. Créons des comités d’action reposant sur ces principes : Les décisions se prennent en assemblées générales sous la forme de comités (comités d’usine, d’étudiants, de quartier, d’usagers...). Ces comités doivent pratiquer la démocratie directe : chacun d’entre nous (qu’il soit syndiqué de base ou non-syndiqué) est en mesure de donner son avis sur la conduite de la lutte, qui n’est certainement pas le monopole de qui que ce soit (fonctionnaires syndicaux ou autres professionnels, etc.). Contrairement à tous ces bureaucrates, nous pensons que ces assemblées doivent être un moment où nous devons nous laisser le temps de débattre pour arriver à prendre des décisions, décisions qui doivent être l’expression propre et consciente des personnes en lutte et non des décisions imposées par cette minorité rodée à la manipulation qui sait user de méthodes éprouvées (jouer sur les émotions, empêcher toute réelle discussion par une série de propositions et contre propositions dérisoires, monopoliser la parole, faire un empilement de revendications corporatistes, etc). Nous ne l’emporterons pas boîte par boîte, quartier par quartier, etc. Le Pouvoir sait donner à l’un pour reprendre à l’autre et ainsi user de la division. Ce que le Pouvoir concède en hausse salariale est repris aux consommateurs par l’inflation. Ce qu’il octroie aux travailleurs, il le récupère sur les usagers. D’autre part, n’oublions pas que les patrons compensent la hausse salariale en intensifiant la productivité (augmentation de la charge de travail pour rester compétitif).

Pour nous, il est clair que le cadre revendicatif doit se penser en fonction de la période actuelle : l’attaque est globale, la résistance doit l’être aussi. Sans nier les aspects catégoriels, les revendications doivent être unifiantes pour éviter la mise en opposition entre les salariés, les consommateurs, voire les usagers. Cela implique de défendre comme revendication essentielle la satisfaction des besoins fondamentaux pour tous (nourriture, logement, électricité, santé, culture, transports, etc...).

Pour que notre lutte soit victorieuse, employons des moyens efficaces, toujours adaptés à l’état du rapport de force. Nous avons par exemple à notre disposition : les barrages filtrants, les piquets volants sur les axes routiers, aux abords des grandes entreprises, des zones industrielles ; dans les quartiers populaires, aux entrées des grandes surfaces... Pour sensibiliser partout où c’est possible le plus grand nombre d’entre nous, organisons des cortèges tintamarres un peu partout et déployons des banderoles sur des lieux visibles, multiplions les interventions publiques, les tables de presse ; tout ce qui peut à court et moyen terme favoriser l’agitation et permettre la multiplication des comités d’action et des assemblées populaires autonomes, qui peuvent se lier en fonction des zones géographiques : quartiers, villes, villages... Attirons l’attention par des rassemblements visant les lieux stratégiques : Pôle Emploi, CAF, DDTE, palais de Justice, mairies, locaux de partis politiques, siège des médias, quartier résidentiel des élus... Ainsi, d’une part, nous occuperons le territoire pour favoriser la mobilisation de la population et amplifier la lutte, au-delà de tous les corporatismes qui divisent ; et d’autre part, nous maintiendrons la pression. Il faut chercher en effet à accentuer le rapport de force à notre avantage, ce qui doit s’inscrire dans la durée, en veillant toujours à ne pas épuiser notre énergie. Il faut affaiblir le plus possible l’ennemi. Bien sûr, d’autres moyens existent et ils seront à étudier le moment venu. A ce propos, l’Histoire du mouvement ouvrier est riche à plus d’un titre.

 La crise du capitalisme va servir sans nul doute de prétexte à l’État pour accentuer son oppression envers nous. Face à la logique du Pouvoir, il est temps de s’insoumettre et de s’opposer à ses nombreuses violences et attaques. Nous ne nous apitoyons pas sur notre sort individuel mais luttons collectivement par l’action directe qui « est la lutte de classes vécue au jour le jour, c’est l’assaut permanent contre le capitalisme. » (Emile Pouget). La « Résistance Populaire Autonome » en est la concrétisation sur le plan pratique car elle n’est rien d’autre que le mouvement de masse qui rend coup pour coup à l’ennemi.

CNT AIT Toulouse

Récent et en cours: 

  • Luttes de classe [3]

Qu'est-ce qu'une assemblée générale ? (Texte de la CNT AIT du Gers)

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Les assemblées générales (AG) constituent le poumon de la lutte. C'est là que les ouvriers (travailleurs du privé et du public, chômeurs, retraités, étudiants précaires, lycéens-enfants de familles ouvrières…) peuvent véritablement s'approprier LEURS luttes, décider collectivement. C'est le véritable lieu de la démocratie ouvrière.

En étant non catégorielle et non corporatiste, en étant ouverte à tous les autres exploités, l'AG permet de solidariser les différents secteurs de notre classe, elle est le lieu où peut se construire la vie de la lutte et sa massification.

C'est pourquoi les syndicats concentrent tous leurs efforts pour… les saboter ! Le texte ci-dessous, réalisé par la CNT AIT du Gers (sia32.lautre.net), explique succinctement ce que doit être une AG réellement autonome et aux mains des grévistes et détaille les différents pièges classiques qui la guète.

 Qu'est-ce qu'une assemblée générale ? (Texte de la CNT AIT du Gers)

 Définition

On appellera assemblée générale la réunion ponctuelle, démocratique et décisionnelle de travailleurs, groupés hic et nunc selon un critère, qui peut être varié (appartenance à un syndicat, à une confédération, à un mouvement social). À aucun moment ces travailleurs ne peuvent être des délégués : le principe de l'AG est le vote par tête.

 Typologie

Il existe plusieurs types d'AG :

  • L'assemblée générale syndicale

  • L'assemblée générale intersyndicale

  • L'assemblée générale des travailleurs en grève

Par ailleurs, elle peut être professionnelle, ou interprofessionnelle.

 Fonctionnement de l'AG :

  • L'AG est démocratique, et garantit donc un tour de parole, équitablement réparti dans le temps et les thèmes de discussion. Ce tour de parole est garanti par un mandat, celui du modérateur.

  • Cette parole doit aussi être cohérente avec un ordre du jour, fixé au début de la réunion; et qui ne comprend pas de points divers décisionnels.

  • L'AG est décisionnelle, et ces prises de décision s'opèrent par un vote à main levée, sans qu'il y ait retour sur décision, conformément à l'ordre du jour.

  • L'AG est pérenne, donne lieu à compte-rendu, effectué par un secrétaire désigné en début de séance, qui a charge de noter et diffuser les débats et décisions de l'AG. Elle prévoit la date et le lieu de la prochaine AG.

 Menaces pesant sur l'AG :

  • Monopolisation du débat : l'AG n'est pas démocratique. Le cas classique est le délégué syndical qui s'attribue d'autorité le rôle de modérateur, participe aux débats en répondant ou donnant systématiquement son avis. Une variante est un participant dans la salle qui monopolise la parole ou intervient trop souvent.

  • Manipulation du débat : l'ordre du jour n'est pas respecté. Lorsque le débat s'oriente précisément vers une action directe, ou un mouvement de grève reconductible, l'ordre du jour est violé et mélangé, afin de brouiller la clarté des débats, et de faire perdre le fil conducteur d'une AG, qui est de répondre à la question "Que faire, et comment?"

  • Non-démocratie de l'AG : le vote n'est pas respecté. Violant l'ordre du jour, on représente au vote plusieurs fois une décision déjà prise, jusqu'à épuisement des suffragants. Souvent, la manipulation intervient en fin de réunion, pour détruire sa cohérence et son offensivité.

  • Neutralisation de l'AG : l'AG, aussi riche soit-elle, n'a pas de suite. Souvent, l'AG de travailleurs grévistes est organisée pour faire chambre d'écho à la colère des travailleurs, et neutraliser leur révolte en transformant leur volonté d'action directe par un temps de parole stérile.

 Soyons vigilants ! En AG, nous avons tous les outils en main pour savoir si elle est monopolisée, manipulée, neutralisée. Dans tous les cas, dénonçons les manquements aux conditions précédentes, car ils ont inévitablement pour but de bafouer notre présence, notre propos ou notre décision, bref, notre raison de faire grève!

 "L'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes"

SIA 32 (Membre de la CNT AIT).

Récent et en cours: 

  • Luttes de classe [3]

Solidarité avec les lycéens en lutte contre la répression policière (témoignage d'un lecteur)

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Nous publions ci-dessous le court témoignage d’un camarade du sud de la France qui a assisté à une interpellation policière musclée d’un jeune lors de la manifestation du 12 octobre et, surtout, à la réaction spontanée et solidaire de manifestants qui se sont interposés à cette interpellation violente.

Manif 12 octobre 2010, à Toulouse. Vers le milieu de la manifestation, boulevard d’Arcole, à l’angle d’une ruelle menant vers Saint-Sernin. Une jeune fille est en train de tagger un slogan sur le mur, au passage de la manif. Un jeune homme s’approche d’elle, peut-être pour l’aider.

A ce moment-là, comme des éclairs sortant du cortège, 4 ou 5 jeunes individus, du genre petits malfrats, coiffure gominée et mal rasés, qui se précipitent sur le jeune homme et le mettent à terre en le frappant.

L’un essaie de lui tordre les bras, l’autre lui tient les jambes, un troisième lui tient la tête collée au sol avec le genou. Un autre donne l’impression de téléphoner. La jeune fille appelle au secours. Après un instant de flottement, des personnes sortent du cortège de la manif pour leur venir en aide. Cette réaction immédiate n’a été guidée que par le choc provoqué par une telle violence brutale.

Une soixantaine de personnes est sortie de la manif, en criant : « Arrêtez !», « Laissez-le !  » et ont entouré le groupe. Tous les présents ont vite compris que les individus en question appartenaient à la police, ne serait-ce qu'en voyant les menottes qu’ils essayent de mettre au gars par terre et, surtout au moment où l’un de ces individus, debout, a brandi sa plaque, menaçant,.

La soixantaine de personnes ont entouré le groupe de ceux qui paraissaient être des policiers, mais qui, abstraction faite de la carte et des menottes, auraient pu être des provocateurs.

Les gens ont exigé que le jeune qui était par terre soit libéré. « D’accord, ils ont fait un graffiti, c’est des choses des jeunes, mais ce n’est pas si grave ». Des gens disaient des vrais-faux policiers : « Vous êtes des provocateurs », « Ce sont des flics de la BAC », « Oui, mais des provocateurs ». « Laissez-le partir ». Refus de la part de ceux qui se sont donc identifiés (un seul) comme appartenant à la police.

Le ton monte. Les gens n’acceptent pas que ce soit la victime d’une agression violente et menée à plusieurs qui soit embarquée. Les policiers veulent menotter et amener le jeune homme à terre. Les gens les en empêchent. Les policiers essayent même de le trainer par terre vers la ruelle qui va vers Saint-Sernin. Deux d'entre eux qui sont debout sortent une espèce de matraque fine, menacent tout le monde et frappent. Le ton monte encore d’un cran, les cris, les accrochages se multiplient. Il est clair, maintenant, qu’on ne laissera pas ces individus amener le jeune homme. Face à la fermeté de la foule, les policiers déguisés en provocateurs sont obligés de se replier vers la direction de Saint-Sernin sans amener personne.

Cet événement soudain et rapide en marge de la manifestation contre la loi sur les retraites a montré le sens de la solidarité des personnes qui luttent contre les conséquences d’un monde régi par des lois de plus en plus inhumaines et qui n’ont pas pu supporter que des jeunes gens soient traités de la sorte par les suppôts déguisés de cette inhumanité, parce qu’ils étaient en train d’écrire un graffiti sur un mur.

12 octobre 2010

[Aux dernières nouvelles, la police s’est présentée tôt le matin du 13 octobre pour mettre la main sur ces jeunes dans un squat. Ils seraient accusés d’appel à rébellion ou quelque chose de ce genre…]

Situations territoriales: 

  • Lutte de classe en France [2]

Récent et en cours: 

  • Luttes de classe [3]

Un témoignage sur la répression lors de la manifestation du 19 octobre 2010 à Lyon

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Lyon, mardi 19 octobre, nouvelle manifestation contre la réforme des retraites. Ce sont plus de 45 000 personnes qui sont présentes, dont des milliers de lycéens. Ceux-ci se regroupent dès le matin devant les lycées pour rejoindre en cortège la manif unitaire. Les flics omniprésents interviennent dès le début à divers endroits du centre ville contre les « débordements » qu'ils ont largement aidé à provoquer de par leur présence agressive.

Sur la place Bellecour, en plein cœur de Lyon, alors qu'une grosse partie de la manifestation est arrivée et arrive encore, les forces de l'ordre sont de plus en plus présentes. Quelques dizaines de jeunes leurs font ostensiblement face. Elles réagissent immédiatement et violemment, au milieu des milliers de manifestants : tirs de gaz lacrymogènes systématiques, charges flash-balls à la main ! Toutes les forces répressives sont mobilisées : flics en civil, éléments du GIPN… Ils utilisent des marqueurs orange pour marquer les manifestants. Des hélicoptères policiers survolent la place pour prendre des photos, signaler et orienter les flics au sol. Des navettes fluviales sont aussi postées sur le Rhône. Bref, tous les efforts sont déployés pour mater brutalement la jeunesse et, du même coup, saboter la fin de la manifestation !

Les affrontements vont durer jusque dans la soirée et pas seulement avec les jeunes : de nombreux manifestants répondent eux-mêmes à cette provocation policière et empêchent de manière physique des interpellations plus que musclées.

La question se pose immédiatement : pourquoi un tel niveau de répression, une telle disproportion de moyens policiers face à une situation somme toute assez classique ? A qui profite le crime?

A l'évidence, le pouvoir n'a pas "pété un câble" ! Avec le déchaînement de cette violence provoquée délibérément, il veut faire passer un message clair :

  • Faire peur à nombre de jeunes qui voudraient s'impliquer dans la lutte mais ne veulent pas subir une telle répression.

  • Faire peur à leurs parents, manifestants ou non, les dissuader de participer à de prochaines manifestations face à un tel niveau de répression policière.

  • Provoquer les lycéens et étudiants déjà en lutte et cristalliser leur mécontentement sur le seul terrain de la répression et de l'affrontement physique. Et ainsi tenter de faire oublier toutes les leçons de la lutte contre le CPE en 2006 où, justement, les jeunes avaient refusé de répondre à la provocation policière.

  • Dénaturer tout le questionnement en cours dans ce mouvement social contre la réforme des retraites et cristalliser sur l' « irresponsabilité » du seul Sarkozy en essayant de faire oublier le fond de notre colère face à la crise que nous impose le capitalisme.

  • Mais un tel déferlement de violence aboutit surtout à empêcher des centaines d'ouvriers et manifestants qui restent présents toujours plus nombreux Place Bellecour, à la fin des manifs, pour se retrouver, débattre, envisager la suite de la lutte et se demander collectivement comment lutter.

 Jusqu'à ce jour, ce sont les multiples sonos syndicales hurlantes qui contribuaient à empêcher que se tiennent de véritables débats collectifs ou de véritables AG massives que l'ensemble des syndicats ont ouvertement refusé depuis le début du mouvement. Ce sont aujourd'hui des dizaines d'interpellations, de blessés chez les jeunes.

Mais qu'on ne s'y trompe pas : cette répression, cette violence de l'Etat est directement adressée à l'ensemble de la classe ouvrière ! L'ORDRE DOIT REGNER ! Voilà le message de l'Etat !

 - Nous devons y répondre mais pas sur le terrain de cette confrontation que nous imposent les flics :

- Nous devons d'abord affirmer notre solidarité entière aux lycéens ou étudiants réprimés et tabassés !

- Nous devons ensuite réfléchir au pourquoi de cette violence et en discuter directement dans toutes les AG qui se tiennent, à Lyon comme ailleurs!

 Un témoin direct de ces évènements à Lyon, le 20 octobre.

Situations territoriales: 

  • Lutte de classe en France [2]

URL source:https://fr.internationalism.org/content/icconline-octobre-2010

Liens
[1] mailto:[email protected] [2] https://fr.internationalism.org/tag/situations-territoriales/lutte-classe-france [3] https://fr.internationalism.org/tag/recent-et-cours/luttes-classe