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Révolution Internationale n° 324 - juin 2002

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Les élections sont toujours un piège pour la classe ouvrière

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Au soir du 5 mai, l'immense "Ouf !" de soulagement poussé par les médias (ces simples trois lettres étaient par exemple le titre qui barrait la "une" de l'édition du lundi 6 mai du journal Libération) clôturait le faux suspense entretenu pendant les quinze jours entre les deux tours des élections présidentielles françaises par toute la bourgeoisie, y compris à l'échelle internationale.

A entendre les commentaires unanimes sur cette élection, la France l'avait échappé belle, grâce à ce "sursaut national" qui consacrait la réélection de Chirac avec 82 % des suffrages exprimés. Le résultat ne faisait pourtant aucun doute, surtout après l'énorme battage médiatique anti-Le Pen. Un quasi-plébiscite, un score inédit que même un De Gaulle à son apogée n'aurait pu rêver d'atteindre !
Toute la bourgeoisie avait ainsi utilisé à fond le coup de théâtre, la surprise (réelle !) des résultats du premier tour pour organiser une gigantesque campagne de mobilisation contre le "danger fasciste", pour "sauver la république et la démocratie". Bref, il s'agissait à tout prix de prendre partie et de se prononcer "pour ou contre Le Pen", un fameux filon en agitant une fois de plus un personnage qui, au sein de la bourgeoisie, joue à merveille le rôle d'épouvantail qui lui a été octroyé depuis les années 1980. Dans quel but ? Un seul et unique : ramener au maximum l'électorat vers les urnes.
Rien n'illustre mieux l'objectif de cette campagne que le détournement et la récupération du vieux slogan de mai 1968 "élections : piège à cons" devenu dans la bouche des médias bourgeois : "abstention : piège à cons".
Ce "Ouf !" signifie que la bourgeoisie est globalement parvenue à ses fins : entraîner massivement dans le piège électoral, alors que pendant toute la période précédant le premier tour, la campagne électorale s'était déroulée sans aucun débat politique, dans un climat général d'indifférence et d'ennui.

Aujourd'hui, à la veille d'une nouvelle échéance électorale, les législatives, et cinq semaines après le dénouement de la précédente, à quoi assiste-t-on ? A l'agitation d'un nouveau débat politique, dramatisé à souhait et présenté comme un choix crucial qui se retrouve placé au coeur de cette nouvelle campagne électorale : pour ou contre la cohabitation. Chacun est invité à prendre parti et à se ranger derrière tel ou tel argument. Pour les uns, il faut une alternance du pouvoir sinon une nouvelle cohabitation entraînerait une paralysie des décisions de l'appareil politique. Mais cela alimenterait aussi le discrédit des grands partis démocratiques et continuerait à faire le jeu de Le Pen en lui apportant de nouveaux partisans pour les prochaines échéances électorales de 2007.
Pour les autres, "il ne faut pas laisser les mains libres à la droite pendant 5 ans". Surtout, voter pour un gouvernement de gauche offrirait une légitime revanche aux frustrations de "ce peuple de gauche" qu'on a persuadé de voter Chirac pour faire barrage à Le Pen et au FN, "peuple de gauche" qui s'est rendu aux urnes pour voter du bout des gants, en se bouchant le nez, voire en prenant des anti-vomitifs. Même si le thème de la cohabitation a beaucoup moins d'impact émotionnel que le danger de l'extrême droite, l'objectif de la bourgeoisie reste fondamentalement le même : tout ce ramdam ne vise toujours qu'à attirer au maximum la population dans la mascarade électorale.

La classe ouvrière n'a rien à faire dans ce cirque électoral, contrairement à ce qu'affirment les LCR, LO et autres PT qui ne font qu'entretenir les pires illusions à ce sujet pour enfermer les prolétaires sur le terrain bourgeois. C'est un leurre. Les prolétaires n'ont rien à attendre des élections, rien à gagner en tombant dans ce piège des isoloirs.
Au contraire, en poussant chaque ouvrier à s'exprimer comme citoyen, individuellement, de façon la plus atomisée possible, il s'agit toujours de la même manoeuvre de la bourgeoisie qui tente de faire obstacle à la prise de conscience que seule la lutte organisée et collective pour la défense de ses conditions de vie sur un terrain de classe ouvre au prolétariat une autre perspective que l'exploitation capitaliste. Les élections font partie de la vie de la bourgeoisie au service exclusif de ses intérêts de classe, où l'alibi des "élections démocratiques" ne fait que masquer la dictature du capital. Pour les ouvriers, elles ne sont qu'une mystification pure et simple.

Peu importe le résultat des élections il ne changera rien pour la classe ouvrière, quelle que soit l'équipe gouvernementale qui sera mise en place, quelle que soit son étiquette politique.
C'est d'ailleurs, dès aujourd'hui, une évidence avec le gouvernement "de transition" Raffarin qui, sous couvert de s'être "mis immédiatement au travail avec de nouvelles claires priorités", n'apporte aucune rupture par rapport à la précédente équipe ministérielle. Les soi-disant nouvelles mesures qu'il a adoptées sont en réalité en parfaite continuité avec le gouvernement Jospin.

Ainsi, quand on examine de près "la priorité des priorités", les mesures sur la sécurité, on s'aperçoit que le Conseil de Sécurité Intérieure, qui a été présenté comme une innovation, avait été créé sous Mitterrand en 1988, par son premier ministre Rocard et en 1997, c'est Jospin qui l'avait réactivé. De même, la police de proximité dont le zélé Zébulon Sarkozy fait la promotion en payant de sa personne sur le terrain pour escorter les virées nocturnes de sa flicaille avait été mise sur le terrain par Chevènement en 1997 et, en 1999, Jospin avait déjà prévu le déploiement des gardes mobiles et des CRS dans les banlieues.

Autre opération publicitaire du tout-sécuritaire Sarkozy : les "groupes opérationnels de soutien". Ces fameuses brigades d'intervention associant aux forces de police, des fonctionnaires de justice, des douanes et des impôts existaient déjà sur des opérations ponctuelles. Leur systématisation a été mise en place il y a plus de trois mois par le précédent ministre de l'Intérieur du PS Vaillant, lors de sa "réforme de la police", en pleine campagne sur "l'insécurité des banlieues" afin de lutter contre la délinquance juvénile, les trafics de drogue et autres commerces illicites dans les cités. Quant au gadget des "flash-ball", qu'a-t-il de plus "scandaleux" que les balles réelles utilisées lors des multiples "bavures" qui ont émaillé périodiquement l'action de la police du gouvernement "socialiste" ?
Que va changer pour les ouvriers la nomination d'un grand patron privé au ministère des Finances alors que les plans de licenciements ne cessent de tomber depuis des années ? Que va changer un autre gouvernement alors qu'avant même ce changement, malgré le traficotage des chiffres du chômage et la multiplication des emplois précaires par 10 en 5 ans, le chômage officiel était reparti à la hausse de 0,8 % en mars (17 700 chômeurs supplémentaires en un mois), faisant passer le taux de chômage chez les jeunes entre 18 et 25 ans à 17,5 %, alors qu'également le nombre de personnes vivant en dessous du SMIC atteignait 8 millions dans le pays ? Une fois de plus, les promesses électorales de baisses d'impôts, même si elles sont tenues, ne peuvent toucher que les hauts revenus dans la logique implacable du système. Avant même les élections, la hausse officielle du coût de la vie augmentait de 0,4 à 0,5 % chaque mois depuis le début de l'année. Avant même les élections, le principe de l'allongement de la durée des cotisations pour les retraites dans la fonction publique avait été décidé conjointement par Jospin et Chirac au sommet de Barcelone. Le déficit de l'UNEDIC ayant été rendu public, c'est à une nouvelle attaque à la fois contre les prolétaires réduits au chômage et contre les salariés qu'il faut s'attendre pour combler ce déficit.

Quel que soit le gouvernement qui sortira des urnes, les prolétaires devront faire face à une multiplication des attaques et devront subir l'intensification de la même exploitation capitaliste. La seule réponse possible pour la classe ouvrière, c'est de développer ses luttes contre le système capitaliste, contre l'Etat bourgeois, contre tous les gouvernements de droite comme de gauche qui n'ont qu'un seul programme à lui proposer : toujours plus de misère, de chômage et d'exploitation.

ED

Situations territoriales: 

  • Vie de la bourgeoisie en France [1]

Hier journée de lutte du prolétariat international, aujourd'hui mascarade de la bourgeoisie

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  • Premier Mai 2002

Une manifestation au service de la démocratie bourgeoise

Dans un grand élan d'enthousiasme républicain, démocratique et citoyen, le 1er Mai 2002 aura été présenté par la bourgeoisie comme une journée historique de mobilisation populaire, venant effacer la honte que les résultats du premier tour des élections présidentielles ont infligée à la France éternelle, patrie des Droits de l'Homme.
La gauche plurielle, avec quelques ministres, les gauchistes et les anarchistes, les syndicats et une soixantaine d'associations, tous s'étaient donné rendez-vous dans la rue pour clamer leur attachement aux valeurs de la république.
Ce sont toutes les forces réunies de la classe capitaliste qui ont réussi à faire sortir le "peuple dans la rue". Cette mobilisation massive n'a absolument rien eu d'une journée de la classe ouvrière. Voilà bien longtemps que le 1er Mai, qui représentait pour les ouvriers de tous les pays l'affirmation de l'unité et de la solidarité internationales du prolétariat, est devenu un enterrement de la lutte ouvrière mené par les corbillards de la gauche, des syndicats et des gauchistes (voir notre article page 2). Mais cette année, en plein milieu du cirque électoral, loin d'être une mobilisation du "monde du travail", elle a été une entreprise de fusion dans la démagogie "citoyenne"qui visait à noyer les prolétaires dans le raz de marée d'une manifestation interclassiste en défense de l'Etat démocratique.
Contrairement aux amalgames mis en avant par les médias, cette manifestation n'a rien eu à voir avec le 14 juillet 1935, qui marquait une étape majeure de l'avènement du Front populaire, où le prolétariat était embrigadé pour la marche à la guerre derrière l'antifascisme, pas plus qu'avec le 13 mai 1968 qui marquait le resurgissement du prolétariat sur son terrain de classe et qui ouvrait une perspective vers un nouveau cours historique d'affrontements de classe.
La signification politique à donner à chacune de ces manifestations ne peut être appréhendée en dehors de la méthode marxiste exigeant de les replacer dans le cours historique qui leur est propre.

14 juillet 1935/36 : l'antifascisme sert à embrigader les ouvriers dans la guerre

Dès le début des années 1930, l'anarchie de la production capitaliste est totale. La crise mondiale jette sur le pavé des millions de prolétaires. Seule, l'économie de guerre, pas seulement la production massive d'armement mais aussi toute l'infrastructure nécessaire à cette production, se développe puissamment. La réponse de le bourgeoisie à la crise est donc la guerre impérialiste. Les régimes politiques mis en place par le capitalisme dans les principaux pays européens correspondent à cette nécessité historique, et non pas à un accident de l'histoire comme on le prétend de l'avènement du fascisme en Italie ou en Allemagne, ou à une victoire électorale du prolétariat comme on veut présenter le Front populaire en France.
En effet, afin de préparer l'embrigadement de la classe ouvrière dans l'économie de guerre et dans la militarisation du travail qui l'accompagne, la bourgeoisie utilisera le poison le plus efficace : le nationalisme et la plus colossale duperie et escroquerie idéologique, l'antifascisme.
Déjà, le 14 juillet 1935 a montré l'efficacité de cette mystification : "C'est sous le signe d'imposantes manifestations de masses que le prolétariat français se dissout au sein du régime capitaliste… Ce 14 juillet marque un moment décisif dans le processus de désagrégation du prolétariat… Les ouvriers ont …applaudi les ministres capitalistes, qui ont solennellement juré de 'donner du pain aux travailleurs, du travail à la jeunesse et la paix au monde' ou, en d'autres termes, du plomb, des casernes et la guerre impérialiste pour tous." (Bilan n° 21, juillet-août 1935)

Moins d'un an après, alors qu'explosait une vague de grèves ouvrières spontanées contre l'aggravation de l'exploitation provoquée par la crise économique et le développement de l'économie de guerre, le triomphe du gouvernement du Front populaire consacrera l'anéantissement de la conscience de classe des ouvriers qui défilent derrière les drapeaux tricolores, la disparition de toute résistance prolétarienne organisée au régime bourgeois.
Le 3 mai 1936, le Front populaire obtient la majorité à la Chambre, le 4 juin Léon Blum forme son gouvernement, le 11 sont votés les congés payés, le 13 les 40 heures. Le 14 juillet, après le défilé militaire du matin, ce sont près d'un million de manifestants qui vont converger vers la place de la Nation, à Paris, où sur une immense estrade drapée de blanc seront acclamés les principaux dirigeants du Front populaire.

Le 17 juillet sera votée la "nationalisation des fabrications de guerre".

13 mai 1968 : le prolétariat est mobilisé sur son terrain de classe

Ce jour là, près d'un million de personnes, en majorité des ouvriers, défilèrent à Paris dans une énorme manifestation, sur laquelle flottaient des drapeaux rouges, et non pas tricolores contrairement à 1936, et parmi les slogans les plus en vogue, c'est "Elections, piège à cons" qui est particulièrement entendu.

Contrairement à ce que la bourgeoisie veut nous faire croire, mai 68 fut bien plus qu'une série de manifestations étudiantes, mais avant tout, le plus grand mouvement de grèves qu'ait jamais connu l'Europe : 10 millions d'ouvriers se mirent en grève, avec plus de quatre millions pendant trois semaines et plus de deux millions un mois durant.

Non, mai 1968 n'est pas une révolte de la jeunesse contestataire ni une révolte des consciences, mais la fin d'une période de contre révolution ouverte avec la défaite de la vague révolutionnaire des années 1920, et qui s'était poursuivie et approfondie avec l'action simultanée du fascisme et du stalinisme, ainsi que de l'anti-fascisme et des fronts populaires. Le milieu des années 1960 marque la fin de la période de reconstruction d'après la deuxième guerre mondiale et le début d'une nouvelle crise ouverte du système capitaliste. Mais surtout, les événements de mai 68 constituent le début de la reprise historique de la lutte de classe et l'ouverture d'un nouveau cours historique vers l'affrontement décisif entre les classes antagoniques de notre époque : le prolétariat et la bourgeoisie. Ce nouveau cours historique se trouvera confirmé par les événements internationaux qui suivirent le Mai français. Et c'est justement pour cela que dans les rues flottaient les drapeaux rouges et qu'on chantait l'Internationale (et non la Marseillaise), symboles historiques des luttes passées de la classe ouvrière.

1er mai 2002 : une manifestation de citoyens et non de la classe ouvrière

Qu'avons-nous vu ce jour là ? C'est le peuple de France qui est descendu dans la rue dans un grand rassemblement interclassiste. Nous avons vu les familles défiler, avec leurs enfants dans les poussettes, même un chien avec un 'NON' scotché sur le dos, les 'gens', la 'population', des bandes de gamins se tenant par la main et chantant et surtout, depuis le lendemain du premier tour, les lycéens et les étudiants, en grande partie la jeunesse sur laquelle les médias avaient mis le paquet.

Ce fut donc un défilé bon enfant, les banderoles et les slogans scandés par les manifestants ne manquaient pas d'humour et quelques orchestres apportant de cette "bonne humeur" qui fait les rendez-vous populistes.

En fait, ce fut tout sauf une journée de lutte du prolétariat, tout sauf une manifestation de la classe ouvrière. Au-delà des aspects folkloriques, quelle signification donner alors à cette manifestation ? Celle d'une manifestation en défense de la démocratie bourgeoise, mais derrière les banderoles de laquelle on ne retrouvait pas massivement la classe ouvrière comme en 1935 et 1936.
Elle n'a pas défilé en tant que classe, et ne s'est même pas mobilisée derrière les syndicats. Et si de nombreux prolétaires, français et immigrés, se sont rendus à cette manifestation, c'est uniquement en tant que "citoyens", atomisés, noyés au milieu de la masse de toutes les couches sociales du "peuple de France".

Aujourd'hui la bourgeoisie utilise à son profit les effets de la période de décomposition pour entraîner la classe ouvrière dans un combat qui n'est pas le sien.

Mais nous ne sommes ni dans une période de contre-révolution ni dans un cours à la guerre mondiale et la classe ouvrière, non défaite malgré ses difficultés réelles et importantes, n'est pas résignée, soumise à la défense des intérêts du capitalisme en crise.

Depuis le début de la campagne électorale et les appels aux votes "révolutionnaires" venant de l'extrême gauche, suivis des plus écœurants appels aux votes démocratiques et citoyens, il était de la responsabilité des organisations révolutionnaires d'être présentes à cette manifestation pour dénoncer l'hystérie démocratique et l'union sacrée antifasciste. Elles se devaient de montrer clairement la signification de cette mystification que constitue la démocratie bourgeoise dans la période de décadence du capitalisme et plus particulièrement dans la période actuelle de décomposition. Dénoncer et contrer les efforts de la bourgeoisie pour détourner la classe ouvrière de son terain de lutte en la diluant dans le magma de ce type de manifestations interclassistes et démocratistes. Aussi le CCI était-il présent, à Paris comme en province, aux manifestations du premier mai, pour dénoncer par un tract la mystification électorale, présenter et défendre ses positions en vendant sa presse, en poussant à la discussion des éléments qui, malgré l'hostilité de certains individus, ont accueilli notre position sur la question électorale avec sympathie et ont acheté notre presse.

Contrairement à tous ceux qui présentent notre organisation comme une secte dégénérescente et qui n'avaient strictement rien à dire à la classe ouvrière face à cette gigantesque campagne antifasciste, le CCI a pleinement assumé ses responsabilités comme groupe du milieu révolutionnaire.

Le fait que les révolutionnaires aient pu diffuser leur presse et leur tract dans cette manifestation sans risquer de se faire lyncher, comme c'était le cas dans les années 30, par les ouvriers, est un signe indubitable que, malgré les efforts de l'Etat bourgeois pour détruire la conscience de la classe ouvrière et l'enchaîner derrière son idéologie, celle-ci n'est pas embrigadée pieds et poings liés derrière les intérêts du capital. Et, cela malgré toutes ses difficultés actuelles à développer ses luttes et à retrouver le chemin de sa perspective révolutionnaire vers la destruction du capitalisme mondial et de l'Etat bourgeois sous toutes ses formes.

Thierry (25 mai)

Situations territoriales: 

  • Situation sociale en France [2]

Face aux attaques parasitaires contre le CCI - Compte-rendu de la réunion publique du 4 mai à Paris

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Le combat pour la défense des principes du mouvement ouvrier

Le samedi 4 mai le CCI a tenu une réunion publique à Paris sur le thème "La défense des organisations communistes, une tâche difficile mais indispensable".
Bien que les résultats du premier tour des élections présidentielles en France et la gigantesque campagne antifasciste qui les ont suivis auraient pu justifier que nous modifiions le thème de cette réunion publique, notre organisation a pris la décision de maintenir le thème initial. Cette décision, comme nous l'avons dit au cours de la présentation, était motivée par la gravité de l'attaque que subit notre organisation à l'heure actuelle avec la campagne de calomnies de la part de quelques ex-membres du CCI regroupés sous le nom de "fraction interne du CCI" autour du citoyen Jonas, exclu de notre organisation pour indignité politique[1] [3]. Face à cette situation, il était de la responsabilité du CCI d'assurer de façon prioritaire sa défense en même temps que celle des principes de fonctionnement des organisations communistes. En effet, sans organisation, il n'y a pas d'intervention possible et c'est justement ce que visent l'État bourgeois et ses complices du milieu parasitaire : détruire les organisations révolutionnaires de l'intérieur et les discréditer face à la classe ouvrière en semant le trouble et la confusion auprès des éléments à la recherche d'une perspective de classe.

Une soixantaine de personnes, venues de plusieurs villes de province, mais également de Suisse, d'Allemagne, de Grande-Bretagne, de Belgique ont jugé la question suffisamment importante pour faire le déplacement en vue d'entendre les arguments du CCI et de les confronter à ceux de la "fraction". D'autres contacts, n'ayant pu être présents à cette réunion publique, nous ont adressé des lettres de soutien et de solidarité qui ont été portées à la connaissance des participants.

Le choix du thème de cette réunion publique a fait pousser de hauts cris à l'un de nos calomniateurs (ex-membres du BIPR qui a quitté récemment cette organisation), estimant irresponsable et scandaleux que le CCI n'ait pas consacré sa réunion publique à la situation en France alors que la classe ouvrière de ce pays était confrontée à une gigantesque campagne antifasciste.

A cette critique sur notre prétendue irresponsabilité nous avons été amenés à rappeler que, en 1872, alors que la classe ouvrière venait de vivre les deux événements historiques les plus importants de cette période - la Guerre franco-prussienne de 1870 et la Commune de Paris -, le Congrès de la Haye (le seul où Marx et Engels étaient personnellement présents) s'était donné comme principal objectif la question de la défense de l'organisation.
En fait, si l'intervention de cet élément a mis en évidence une irresponsabilité, c'est bien de la sienne propre. Cela n'a pas surpris le CCI qui avait déjà souligné lors d'une réunion publique précédente qu'il était effectivement irresponsable de sa part de quitter le BIPR parce qu'il avait des désaccords avec l'analyse de cette organisation des événements du 11 septembre. Il est évident qu'on ne devait pas attendre la moindre rigueur principielle sur les questions d'organisation de la part d'un élément qui a passé ces 20 dernières années à naviguer dans pratiquement tous les groupes du milieu politique prolétarien, démontrant par là l'élasticité de ses convictions. On peut cependant noter une constante au milieu de ses positions à géométrie variable : son hostilité indéfectible au CCI pour la raison que celui-ci ne l'avait pas intégré en 1982 parce qu'il estimait que cet élément n'avait pas encore surmonté toutes les confusions politiques provenant de son appartenance antérieure à un groupe trotskiste. Une hostilité qui a conduit cet élément, lors de notre réunion publique à faire cause commune avec les membres de la "fraction" des "amis" de Jonas, lesquels depuis plusieurs mois manifestent à son égard une sympathie ostensible[2] [4].

La vraie nature de la soi-disant "fraction"

Nous n'avons pas la place dans le cadre de cet article de fournir un état civil détaillé du cercle parasitaire auto-proclamé "Fraction interne du CCI". Dans le précédent numéro de RI nous avons rendu compte de la Conférence extraordinaire du CCI qui s'est tenue à la fin du mois de mars. Une bonne partie de cet article traite des agissements de cette prétendue "fraction" et nous engageons le lecteur à s'y reporter de même qu'à notre communiqué "Une attaque parasitaire dirigée contre le CCI" publié sur notre site Internet à la suite des premières calomnies publiques que ces glorieux chevaliers sans peur et sans reproche ont crachées sur le CCI.
De façon succincte on peut présenter ainsi les états de service de cette héroïque "fraction" :

  • l'utilisation systématique du mensonge comme "argument", en reprenant à son compte les deux phrases du chef de la propagande nazie, Goebbels : "Un mensonge mille fois répété devient une vérité" et "Un mensonge énorme porte avec lui une force qui écarte le doute" ;
  • le dénigrement et la calomnie la plus répugnante comme moyen de faire taire ceux qui ne partagent par son point de vue ;
  • le viol répété des statuts de l'organisation (comme le refus de payer l'intégralité des cotisations, la circulation secrète de documents et la tenue de réunions secrètes destinées essentiellement à propager les calomnies et à peaufiner les mensonges) ;
  • la loyauté indéfectible envers le citoyen Jonas qui a eu des comportements dignes d'un agent provocateur ;
  • les comportements de voyous tels que les provocations, le chantage, les menaces, le vol du matériel de l'organisation (argent, fichier d'adresses des abonnés, documents internes).

Le seul exemple de tels comportements de la part de militants du CCI est celui de la tendance Chénier, en 81. A cette époque, le CCI avait mis en évidence que ces comportements gangstéristes avaient comme principal inspirateur l'individu Chénier (exclu en septembre 81) et qui s'était révélé par la suite être un agent de l'État bourgeois. Aujourd'hui, il est clair pour le CCI que les comportements de voyous des membres de la "fraction" ont pour principal inspirateur Jonas qui joue un rôle tout à fait comparable à celui de Chénier (même si le CCI ne peut pas encore se prononcer sur les raisons profondes de son comportement et a reconduit le mandat de la Commission d'investigation lors de notre Conférence extraordinaire afin de faire la plus grande clarté sur cette question).

La présentation de la discussion lors de la réunion publique

L'exposé introductif à la discussion avait pour objectif, avant que de rapporter les comportements particulièrement destructeurs de Jonas et ses amis, d'affirmer la position du CCI et de l'ensemble du mouvement ouvrier sur la question de la défense des organisations communistes contre les attaques qu'elles subissent de la part de la classe dominante ou qui font directement son jeu. Il s'est penché plus particulièrement sur les question suivantes auxquelles la nature des agissements de la soi-disant "fraction" ont donné une actualité particulière :

  • 1) Les organisations communistes doivent se doter de statuts et les militants sont tenus de les respecter sous peine de paralyser, voire de détruire, l'organisation. A l'égard de leurs membres qui ne respectent pas les statuts, les organisations communistes doivent pouvoir appliquer des sanctions en rapport avec la gravité des fautes commises, et cela dans le double but de permettre à l'organisation de se défendre et aux militants de comprendre la gravité de leurs manquements afin de se ressaisir.
  • 2) Les débats politiques en vue de clarifier les divergences se mènent ouvertement au sein de l'organisation. Rien n'est plus étranger aux méthodes du prolétariat que les pratiques conspiratives visant à élaborer une stratégie, propager des calomnies pour déstabiliser des militants afin de prendre ou rester "aux commandes" (selon les propres termes de Jonas);
  • 3) La classe bourgeoise, de tout temps, a pour objectif de détruire les organisations révolutionnaires. Dans certaines circonstances, elle exerce contre elles la répression directe, pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement ou l'assassinat de leurs militants. Cependant, même lorsqu'il n'utilise pas l'arme de la répression, l'État bourgeois ne renonce pas à son objectif mais il procède différemment : son action consiste à infiltrer dans l'organisation des agents provocateurs dont le rôle est d'attiser les conflits entre militants et d'introduire la suspicion et la méfiance entre eux (comme l'avait fait le Guépéou dans le mouvement trotskiste des années 30). Outre les convictions politiques communes sur les questions de principes, la confiance entre militants est un des principaux ciments de l'organisation ; dès lors que cette confiance est affectée, l'organisation court un danger mortel. Face aux questions concernant l'action éventuelle d'agents provocateurs, les organisations du mouvement ouvrier se sont toujours dotées d'organes particuliers (commissions d'enquête, jurys d'honneur) permettant que tout soupçon éventuel envers un militant provoque le moins de dégâts possibles au sein du tissu organisationnel. C'est à de tels organes dûment mandatés qu'il revient de faire la clarté, et non à la subjectivité de tel ou tel individu. L'exposé a d'ailleurs signalé à ce propos qu'au moment de la fondation du parti communiste des États-Unis, un de ses dirigeants, Fraina, avait été accusé à plusieurs reprises d'être un agent de l'État et qu'à l'origine de ces accusations répétées, il y avait justement un… agent du FBI infiltré dans le parti.

La prestation de la "fraction"

Après cette introduction, le CCI a donné la parole à l'ensemble des présents et en priorité aux membres de la "fraction". Son porte parole a commencé par déclarer que celle-ci demandait sa réintégration dans le CCI tout en affirmant continuer à mener un "travail politique" avec un élément exclu du CCI (comme nous l'avons appris dans une lettre que nous a adressée la "fraction", Jonas est aujourd'hui officiellement membre de la "fraction") ! Ensuite, il a fait une longue intervention (dont l'essentiel figurait sur un tract distribué aux participants) dont la préoccupation principale, à travers des analogies historiques absolument hors de propos, était de justifier les actes d'indiscipline et le viol des statuts. Concernant les réunions secrètes, le porte-parole de la "fraction" a eu le culot de les justifier en s'appuyant notamment sur l'exemple des oppositions de gauche du parti bolchevik au cours des années 20, à une époque où les membres de ces oppositions risquaient la prison, alors que le CCI, misant sur la capacité des militants à se ressaisir (ce que deux d'entre eux ont d'ailleurs fait) n'a pas pris la moindre sanction après la découverte de ces réunions secrètes et de leur contenu scandaleux. A part ce point, le porte-parole de la "fraction" n'a pas donné la moindre réponse sur les questions soulevées dans l'exposé du CCI.

Les "arguments" des supporters de la "fraction"

La prestation des trois "sympathisants" de la "fraction" n'a fait que confirmer à la fois la nullité politique de ce clan parasitaire et le caractère destructeur de son action.

Le premier est un ex-militant du CCI qui a démissionné en septembre 2001 après avoir participé aux réunions secrètes qui s'étaient tenues au cours de l'été 2001. Son intervention n'était qu'une suite de jérémiades totalement mensongères sur les "mauvais traitements" qu'il aurait subis de la part du CCI et qui l'auraient contraint, à ses dires, à la démission. Ces "mauvais traitements" sont une pure invention, à moins de considérer comme scandaleux que l'organisation demande des comptes à des militants qui font preuve d'une complète déloyauté à son égard et lui mentent effrontément. En effet, comme le présidium l'a fait remarquer, lorsque nous avons demandé à cet élément, au moment de la découverte des réunions secrètes combien il s'en était tenues, il avait dit un gros mensonge en répondant "deux", alors qu'il y en avait eu cinq et qu'il le savait pertinemment. Ce gros menteur est aussi un gros vantard puisque, lors de la 4e réunion secrète (dont le procès-verbal est tombé par hasard aux mains de l'organisation), il s'était vanté auprès de ses acolytes d'avoir réussi à bien duper un membre de l'organe central de notre section en France. De toute évidence, ce qui désormais préoccupe cet ex-militant ce n'est plus la défense des principes du CCI, mais la défense de sa petite personne et de ses "copains" de la "fraction" pour de ne pas défaillir à la "solidarité de fer entre nous" (selon les termes employés par un membre de la "fraction" dans une réunion secrète). A cette solidarité "de fer" d'un corps parasite au sein de l'organisation, le CCI a opposé la solidarité de classe qui doit unir les militants d'une organisation communiste.

Ce n'est pas la première fois qu'un militant, lassé par plusieurs années d'engagement, n'arrive pas à assumer sa passion nouvelle pour les pantoufles et le bonnet de nuit et ce faisant essaie de faire porter à l'organisation la responsabilité de son accès de fatigue. A ces ex-militants, un de nos abonnés a adressé dans une lettre au CCI le conseil suivant : "s'ils sont fatigués, qu'ils aillent se coucher". Nous pouvons ajouter : c'est le meilleur service qu'ils puissent rendre au prolétariat.

Le deuxième supporter de la "fraction" est également un ancien militant du CCI qui a démissionné en 1996. Il a fait la leçon au CCI sur la question de la défense de l'organisation en déclarant que celle-ci passait en premier lieu par la défense de ses principes. Ce sont de fortes paroles mais cet élément n'est jamais venu à une réunion publique du CCI depuis 1996, même quand celles-ci étaient consacrées à la défense des principes communistes face à la barbarie impérialiste lors de la guerre au Kosovo et plus récemment à l'occasion de la guerre en Afghanistan. Ce n'est que récemment que cet élément, tel la belle au bois dormant, s'est réveillé d'un long sommeil pour venir nous faire des leçons de morale. En fait, nous savons pertinemment que ce sont les attaques publiques de la "fraction" contre le CCI qui ont fait à cet élément le même effet que le baiser du Prince. En effet, une des caractéristiques de cet élément, c'est toute sa démarche politique qui l'a amené à réapparaître aujourd'hui à nos réunions publiques pour y semer le trouble auprès de nos contacts. En effet, lors de la crise de 1993 de notre organisation (qu'il avait qualifiée de "guerre des chefs"), cet ancien combattant du CCI s'était particulièrement distingué par ses conduites manœuvrières, son double langage et ses dénigrements dans les couloirs contre d'autres militants, notamment des membres des organes centraux. Cela lui avait valu d'ailleurs à cette époque une résolution spéciale, adoptée par tous les membres de l'actuelle "fraction", lui demandant de cesser ces comportements et d'en faire la critique. C'était trop lui demander et il a préféré quitter l'organisation peu après en gardant un état d'esprit de profonde hostilité à l'égard du CCI, hostilité que tous nos sympathisants présents à cette réunion publique ont pu constater.

Dans son intervention, cet élément a affirmé que le CCI avait refusé sa demande de convoquer un jury d'honneur pour le laver de l'accusation d'être un agent de l'État. Si telle avait été l'opinion du CCI sur son compte comme il l'a affirmé (en allant même jusqu'à déclarer qu'il détenait des "preuves" !), cet élément aurait été exclu et dénoncé publiquement par un communiqué dans notre presse, ce qui n'est nullement le cas comme pourront le vérifier nos lecteurs. Par ailleurs, ce n'était pas au CCI de demander un jury d'honneur pour un militant dont il avait certes critiqué les comportements manœuvriers mais qui a quitté l'organisation de son propre gré.
Voilà le type de "sympathisants" que la fraction "réveille" aujourd'hui : des éléments qui sont venus à cette réunion publique non pour défendre les principes du mouvement ouvrier et du CCI en prenant position sur notre exposé introductif, mais pour régler leurs vieux comptes personnels avec notre organisation. Ce supporter de la "fraction" a réussi le tour de force consistant, après avoir esquivé toute prise de position sur l'exposé du CCI (et sur les comportements de Jonas), à se présenter comme une grande victime des calomnies du CCI. C'est donc le CCI qui serait le calomniateur patenté et non l'individu qu'il a exclu de ses rangs. Il faut encore noter que dans son intervention, cet élément a pris subtilement (et à mots couverts) la défense de J.J. (que le CCI avait exclu en 1995) et dont les amis de l'époque ont constitué le groupement parasitaire dénommé "Cercle de Paris". Faut-il s'attendre à un rapprochement entre ce dernier et la "fraction" ? En tout cas, celle-ci a commencé à envoyer ses "bulletins internes", qu'elle affirme désormais destiné à la "discussion au sein du milieu politique prolétarien" (Bulletin n°9 de la "Fraction"), à des membres de ce cercle. Les amis de Jonas considèrent-ils maintenant que le Cercle de Paris appartient au milieu politique prolétarien et non au parasitisme comme ils l'affirmaient quand ils étaient encore militants du CCI ?

Le troisième "sympathisant" de la fraction (il s'est ainsi désigné) est également un ancien membre du CCI qui avait démissionné en 1993. Mais, contrairement au deuxième supporter de la "fraction", cet élément était resté jusqu'à présent l'un de nos plus fidèles compagnons de route, qui est toujours intervenu à nos côtés et nous a apporté pendant des années un soutien inestimable. C'est avec une profonde consternation que tous les militants du CCI et certains sympathisants présents à notre réunion publique ont assisté au triste spectacle de sa dérive vers le parasitisme. Cet élément a fait une intervention incompréhensible pour quiconque l'a entendue mais la seule chose qu'il a clairement démontrée c'est qu'il est devenu violemment hostile au CCI. C'est là un succès de la politique menée délibérément par Jonas et sa "fraction": détruire notre milieu de contacts en transformant les sympathisants du CCI en ennemis de celui-ci.

La mobilisation des sympathisants du CCI pour la défense de l'organisation

Les nombreux contacts du CCI qui sont intervenus ont soutenu le cadre politique donné par l'exposé introductif et ont interpellé la "fraction" afin qu'elle prenne position sur cette présentation. Plusieurs interventions ont vigoureusement protesté contre le vol du fichier d'adresses de nos abonnés, affirmant que c'est au CCI comme groupe politique qu'ils ont confié leurs adresses et non à Monsieur Jonas et sa camarilla.

Face aux interventions de nos contacts qui ont, avec différents arguments, affirmé la nécessité pour une organisation révolutionnaire de défendre ses statuts et de condamner fermement les méthodes de Jonas, quelle fut la réponse de la "fraction" ? Le silence ! Les membres de cette soi-disant "fraction" ont refusé de prendre la parole pour répondre aux questions qui leur étaient posées par les abonnés à qui ils avaient envoyé leur prose parasitaire.

Face à cette attitude d'esquive, l'un de nos contacts les a interpellés une deuxième fois pour leur demander de répondre aux arguments du CCI et aux questions des abonnés. Quelle fut l'attitude de la "fraction" ? Celle de... s'éclipser discrètement (suivis par ses supporters) en prétextant que leur départ groupé était motivé par des... "obligations familiales" (leurs familles sont décidément très bien synchronisées) !

En réalité, s'ils ont préféré quitter la salle tous ensemble sur la pointe des pieds, c'est justement parce qu'ils savaient qu'ils ne pouvaient pas vendre leur camelote frelatée auprès des éléments sérieux du milieu politique prolétarien venus à cette réunion publique.

Suite à la remarquable prestation de cette soi-disant "fraction", plusieurs de nos contacts et abonnés qui n'étaient pas intervenus dans la discussion, ont fini par prendre la parole pour apporter leur plein soutien au CCI. Comme l'a affirmé un de nos abonnés à la fin de cette réunion publique : "je ne voyais pas très clair en arrivant à cette réunion publique. J'apporte mon soutien au CCI. C'est l'attitude de cette 'fraction' qui m'a convaincue. Ces gens-là se sont discrédités eux-mêmes en quittant la salle lorsqu'on leur a demandé de répondre aux questions et de prendre position sur ce que dit le CCI"

Avant le départ de la "fraction", l'un de nos camarades (ex-membre de la camarilla de Jonas) avait pris la parole pour témoigner du caractère manœuvrier et conspirateur de cette entreprise de destruction du CCI dans laquelle il avait lui-même été entraîné. L'un de nos contacts a salué cette intervention et a affirmé que, contrairement aux démissionnaires revanchards et aux fractionnistes pleurnichards, "le vrai courage, c'est celui de ce militant" qui a été capable de mettre les intérêts historiques du prolétariat au-dessus de son orgueil personnel, pour rester un militant loyal, non pas à un chef de bande, mais à l'organisation communiste dans laquelle il voulait continuer à militer.

Cette réunion publique a mis clairement en évidence que les comportements parasitaires de cette "fraction", animés par la loyauté envers des éléments déclassés devenus des aventuriers, sont un pur reflet de la décomposition sociale du capitalisme. Comme l'a mis en évidence l'intervention d'une sympathisante venue d'Allemagne, les calomnies proférées et répétées avec insistance par Jonas et sa "fraction" contre des membres de l'organisation dans le but de les détruire (ou de "les déstabiliser", selon les propres termes utilisés par un participant à une réunion secrète), s'apparentent au phénomène du "mobing". Cette sympathisante a affirmé avoir été elle-même victime de mobing et a témoigné de sa propre expérience[3] [5].

La discussion a mis également en évidence le danger que représente cette camarilla pour le milieu politique prolétarien comme le révèle leur rencontre avec le BIPR (dont la "fraction" a rendu compte dans le numéro 9 de son "bulletin interne" envoyé à tous nos abonnés).
L'un de nos sympathisants a clairement affirmé que cette politique de la camarilla de Jonas consistant à "mouiller" le BIRR publiquement pour l'obliger à prendre fait et cause pour la "fraction" contre le CCI "n'est pas seulement de l'opportunisme. C'est du pur manoeuvrisme !". Pour notre part, nous estimons que cette manœuvre consistant à rendre publique la discussion que la "fraction" a eue avec le BIRR ne peut que contribuer à discréditer ce dernier au sein du milieu politique prolétarien[4] [6].

A l'issue de cette réunion publique certains contacts du CCI sont venus nous trouver pour nous proposer leur aide estimant que le CCI doit, comme il l'a fait en 81, récupérer le matériel et l'argent volé par les "fractionnistes".

Les sympathisants du CCI ne peuvent en effet que se sentir directement concernés dans la mesure où les fonds de l'organisation émanent non seulement des cotisations des militants mais également de leurs propres souscriptions en tant que sympathisants du CCI. C'est donc en partie l'argent de nos souscriptions qui a été volé sans le moindre scrupule par la "fraction". C'est bien pour cela que le CCI continuera à exiger que la camarilla de Jonas restitue cet argent volé à la classe ouvrière (et nous ne voyons aucun inconvénient à ce que ces racketteurs ouvrent, s'ils le souhaitent, une souscription auprès de leurs sympathisants afin de les aider à rembourser leur dette). Cette question est une position de principe sur laquelle le CCI ne fera aucune concession, quelles que soient les justifications "théoriques" et "historiques" alambiquées que nos "fractionnistes" vont devoir élaborer pour couvrir leurs mœurs de petits malfrats.

Cette réunion publique a clairement révélé que, face aux méthodes du lumpen utilisées par la camarilla de Jonas, la méthode marxiste "a fait le poids". (5)

Jamais le CCI n'avait reçu autant de lettres de soutien (dont certaines ont été lues à cette réunion publique). Comme l'a d'ailleurs fait remarquer, avec dépit, l'ex-membre du BIRR, "on a jamais vu autant de monde dans une réunion publique du CCI à Paris" ! [5] [7]

[7]Cette réunion publique était une étape dans le combat du CCI pour la défense des principes communistes. Mais nous savons que le combat n'est pas terminé car les organisations révolutionnaires, comme ennemies irréductibles de l'ordre capitaliste, seront toujours l'objet de toutes les tentatives de la classe bourgeoise pour les détruire ou les discréditer. Ces attaques peuvent être portées par les organes spéciaux de l'État bourgeois ou par des individus déclassés, mais aussi par d'anciens militants dont l'usure des convictions peut déboucher sur la haine de l'organisation à laquelle ils ont appartenu et de leurs anciens camarades de lutte. C'est cette usure de leurs convictions qui les poussent à la démission suite à la moindre égratignure, à la capitulation face à la pression de l'idéologie dominante et jusqu'à la trahison des principes prolétariens. C'est cette trahison des principes organisationnels du CCI que nos "fractionnistes" essaient encore de masquer en se décernant un certificat de "véritables continuateurs des principes du CCI" et de toutes les fractions de gauche du mouvement ouvrier. Un enfant de 5 ans peut bien se prendre pour Superman, Wonderwoman ou un héros de la Guerre des étoiles. Cela ne veut pas dire que ce soit la réalité et les adultes ne sont pas dupes. Nos chevaliers de la sainte "fraction" peuvent bien raconter et se raconter qu'eux aussi ils sont des "héros" (de la défense des principes communistes). Leur comportement politique et leur intervention dans cette réunion publique ont montré qu'ils étaient loin du compte, comme ont pu le constater tous nos sympathisants. "C'est dans la pratique que l'homme fait la preuve de la vérité" disait Marx. La pratique des fractionnistes a fait la preuve de la vérité, la vérité de leur imposture.

CCI (25 mai)

[1] [8] Voir à ce sujet le "Communiqué à nos lecteurs" dans Révolution internationale n° 321 (ici [9]). Dans ce communiqué nous écrivions entre autres : "Un des aspects les plus intolérables et répugnants de son comportement est la véritable campagne qu'il a promue et menée contre un membre de notre organisation l'accusant dans les couloirs et même devant des personnes extérieures au CCI de manipuler son entourage et les organes centraux pour le compte de la police"

[2] [10] Qui se ressemble s'assemble : cet élément, qui lors de sa première réapparition depuis au moins 10 ans à une réunion publique du CCI, l'hiver dernier, avait commencé par dénigrer le BIPR nous a affirmé lors de la dernière réunion, et à deux reprises, que l'éclatement en 1982 du Parti communiste international (la principale organisation du courant "bordiguiste") était à saluer ! La destruction des organisations révolutionnaires, même si elles sont gangrenées par l'opportunisme, est toujours un coup porté au prolétariat et les communistes ne saluent jamais un tel événement. Les amabilités échangées entre cet élément et les membres de la soi-disant "fraction" ont en réalité une base politique commune : l'hostilité de l'un et des autres, non seulement au CCI, mais à l'ensemble du milieu politique prolétarien, même si, évidemment, la soi-disant "fraction" affirme le contraire.

[3] [11] Ce phénomène du mobing propre à la décomposition du capitalisme se retrouve d'ailleurs dans certains faits divers mettant en évidence les jeux sataniques très à la mode dans certains établissements scolaires où des bandes d'adolescents s'amusent à prendre pour cible un de leur camarade et lui font subir toutes sortes de tortures pouvant même aboutir à son assassinat. Bien que ce type de jeux pervers révèle de toute évidence un profond déséquilibre mental (tout comme chez les serial killers), ils sont avant tout la manifestation de la barbarie d'une société pourrissante qui introduit aujourd'hui le sadisme des hordes nazies ou des tortionnaires de la guerre d'Algérie jusque dans les cours de récréation.

[4] [12] Et c'est bien l'objectif que visait Monsieur Jonas : piéger le BIRR et le discréditer tout en semant la zizanie entre les groupes du courant de la Gauche communiste !

[5] [13] Lorsqu'une délégation du CCI a rencontré la "fraction" pour discuter des modalités de récupération du matériel appartenant à l'organisation et exiger le remboursement de l'argent volé au CCI, le courageux porte-parole de la camarilla de Jonas a proféré des propos menaçants contre nos camarades, illustrant encore la mentalité de voyou de cette soi-disant "fraction" : "De toute façon, à Paris, vous ne faites pas le poids !"

Vie du CCI: 

  • Réunions publiques [14]
  • Défense de l'organisation [15]

Courants politiques: 

  • Aventurisme, parasitisme politiques [16]

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Liens
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