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LES RAVAGES DE LA RECESSION INTERNATIONALE
Après les récessions de 1967, 1971, 1975 et 1982, le capitalisme entrait en 1986 dans une nouvelle phase de ralentissement. Mais, tel un animal à l'agonie, il connut un ultime répit ; la brutale chute des prix pétroliers conjuguée avec une utilisation massive du crédit (Tableau 1), a permis de freiner la chute de la croissance. Mais aujourd'hui, la réalité crue de la récession ouverte, pour un temps repoussée, est belle et bien là : une remontée de l'inflation et du chômage accompagne la chute du taux de croissance (Graphique 1).
Table 1: Debt
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1980
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1990
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Mil$
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%GNP
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Mil$
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%GNP
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Total public
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1250
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46%
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4050
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76%
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Business
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829
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30%
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(1)
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2100
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40%
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Consumer
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1300
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48%
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(2)
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3000
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57%
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Total internal
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3400
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124%
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9150
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173%
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Debt external
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+181
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-800
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15%
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GNP
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2732
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5300
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(1) 4 times their cash flow (ie company savings, used to self-finance investments)
(2) In 1989, consumer debt represented 89% of their income.
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Public debt (% of GNP)
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1973
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1986
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USA
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39.9%
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56.2%
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Canada
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45.6%
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68.8%
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France
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25.4%
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36.9%
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Italy
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52.7%
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88.9%
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Japan
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30.9%
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90.9%
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Germany
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18.6%
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41.1%
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Spain
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13.8%
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49.0%
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Fer de lance de la reprise artificielle des années 1980, les USA ont été les premiers à entrer en récession. Le PNB a commencé à régresser : + 1,4%, - 1,6% et -2,8 %, respectivement pour les 3e et 4e trimestres de 1990, et le 1er trimestre de 1991. Les autres grands pays industrialisés, soit les accompagnent, soit connaissent un ralentissement notable de leur taux de croissance. Mais la situation est encore bien plus catastrophique dans d'autres parties de la planète. D'une part, c'est à une véritable chute de la production que l'on assiste dans les pays de l'Est (Tableau 2), où l'ouverture du rideau de fer, loin de constituer un nouveau champ d'accumulation pour le capitalisme, a encore accéléré la crise (voir 1’article "L’URSS en miettes" dans ce numéro). D'autre part, la dette du "tiers-monde", malgré de nombreux rééchelonnements et réajustements, continue de croître (Tableau 3). L'Amérique du sud, sous-continent soi-disant promis à un bel avenir, s'enfonce dans une terrible récession : son PNB croissait à peine de +0,9% en 1989, il régresse de -0,8% en 990. Exprimé en PIB/habitant, il est revenu au même niveau qu'en 1978. Et ne parlons pas de l'Afrique, véritable continent à la dérive. Son PNB, pour une population de 500 millions d'habitants, est l'équivalent de celui de la Belgique peuplée de 10 millions d'habitants.
La récession larvée des années 1980 ([1]) se confirme actuellement à travers la plongée de l'économie mondiale dans la récession ouverte. Les années 1980, années d'illusions dans les discours de la bourgeoisie, furent en réalité des années de vérité : vérité de l'absence totale d'issue à la crise, vérité de l’inéluctabilité de l'enfoncement dans la récession, vérité de l'épuisement des palliatifs. La récession actuelle est une nouvelle convulsion de la tendance de fond à l'enfoncement du capitalisme depuis la fin des années 1960 (Graphique 2).
LES MENSONGES SUR L'IMMINENCE D'UNE REPRISE
S'il arrive parfois à la bourgeoisie de reconnaître la réalité de la récession, c'est pour immédiatement la minimiser et annoncer la toute proche reprise. Le développement du crédit, la baisse des taux d'intérêt, la réunification allemande, l'ouverture des pays de l'Est, la reconstruction et le développement économique des pays du Moyen-Orient, l'économie d'armement ou la fin de la guerre sont tour à tour invoqués pour apaiser l'inquiétude de la classe ouvrière. Qu'en est-il exactement ?
La guerre peut-elle relancer l'économie US comme après la guerre de Corée ?
La guerre du Golfe et l'accroissement des dépenses militaires depuis les années 1970 ne peuvent qu'aggraver la crise car le contexte économique est très différent de celui d'après la seconde guerre mondiale :
Quant à la fin de la guerre elle ne peut qu'aggraver la crise malgré les dires de la bourgeoisie. Le poids du coût de la guerre sur les déficits budgétaires et les faibles retombés économiques l'attestent ([2]).
La réunification allemande et l'ouverture des pays de l'Est peuvent-elles constituer la nouvelle locomotive de l'économie ?
L’Allemagne doit faire face au coût de la réunification, aux frais de la guerre du Golfe et de l'aide à l'Europe de l'Est pour freiner le chaos en son sein et à ses portes. Economiquement, la RDA est une ruine peu intéressante, dont presque toute l'industrie est à reconstruire. En fait, sa remise sur pied est un leurre, une illusion savamment entretenue par la bourgeoisie : la réunification est un « véritable désastre économique» pour reprendre les termes du gouverneur de la Bundesbank ([3]).
L'autre illusion entretenue par la bourgeoisie, et dans laquelle nombre de groupes du milieu politique sont tombés, est l'idée de la possibilité d une nouvelle jeunesse pour le capitalisme suite à la chute du mur de Berlin. La comparaison a souvent été faite entre la situation d'après-guerre pour les pays de l'Ouest et celle que connaissent actuellement les pays de l'Est (fin d'une économie de guerre, plan Marshall pour la reconstruction, etc.), mais le contexte global est radicalement différent (voir ci-contre).
Les pays de l'Est sont déjà fortement endettés, les nouveaux crédits servent à couvrir les anciens prêts, plutôt qu'à investir. Hyperinflation, insolvabilité, succession de plans anti-crises, dévaluations et remplacement de la monnaie, développement de l'économie parallèle et maffieuse deviennent le lot de ces pays en voie de tiers-mondisation ([4]). Même dans le pays le plus ouvert à l'Occident, la Hongrie, « il n'y a pas eu jusqu'à présent de véritable percée des capitaux étrangers» reconnaît M. Gyorgy Matolcsy, secrétaire d'Etat et véritable responsable économique du gouvernement. Si les capitalistes ne veulent déjà pas racheter les entreprises de RDA, pourtant les plus performantes à l'Est et bénéficiant du soutien de l'Ouest, ce n'est pas demain que les autres seront rachetées et modernisées par l'occident ! Il est d'ailleurs significatif que la BERD ([5]), vu le manque d'investissements intéressants, a réorienté ses activités vers la prestation de services, surtout en conseils institutionnels pour modifier les législations de l'Est. Et compte tenu aussi du faible pouvoir d'achat, l'Est n'est en rien un marché solvable.
Le Moyen Orient peut-il constituer un marché permettant de relancer l'économie mondiale ?
La guerre a asséché les économies du Golfe, rendant impossible toute relance de l'économie mondiale par la manne des pétrodollars ou le développement de l’activité économique dans cette région :
- les caisses des Etats du Golfe sont vides ; or, dans ces pays d'économie de rentes, c'est l'Etat qui est le principal moteur de la vie économique ;
- le prix du pétrole est retombé à son niveau d'avant-guerre, et la reprise de la production du Koweït et de 'Irak menace de le faire chuter à nouveau ;
- les coûts de guerre pour l'Arabie Saoudite s'élèvent à la somme colossale de 64 milliards de dollars et, pour la première fois, le pays doit emprunter 3,5 milliards de dollars sur le marché international des capitaux ; le Koweït devra vivre sur ses réserves et l'Irak qui, avant la guerre, possédait un fond de 80 milliards de dollars, en doit aujourd'hui 100 ;
- la peur du conflit a fait fuir 60 milliards de dollars de capitaux du Golfe qui ont été placés ailleurs.
La politique qui a permis de soutenir la croissance mondiale au cours des années 1980 n'est plus possible aujourd'hui
Les USA se trouvent à la croisée des chemins : ils doivent significativement baisser les taux d'intérêt ([6]) pour éviter la récession au risque de faire fuir les capitaux étrangers qui financent leur déficit ([7]) et de relancer l'inflation. Outre la diminution du taux d'intérêt, la FED a également assoupli les contraintes de réserves des banques afin d'encourager le crédit. Bref, une nouvelle fuite en avant qui accroît encore plus les contradictions explosives et semble bien mince pour pouvoir infléchir l'évolution économique. La bourgeoisie tente à nouveau de relancer la machine mais ces remèdes, si puissants par le passé, se révèlent aujourd'hui inopérants : la machine, totalement déglinguée, répond de moins en moins aux sollicitations. Par exemple, les banques américaines, surendettées et minées par les faillites, retardent la répercussion de la baisse du coût du crédit sur les taux du marché et sélectionnent drastiquement les clients auxquels elles accordent encore des crédits ([8]).
Le développement des crédits au "tiers-monde" n'est plus possible
La bourgeoisie crie victoire parce que l'endettement du "tiers-monde" ne menace plus l'ordre financier international. Les statistiques montrent un tassement de la croissance du volume de la dette et une diminution du service de la dette exprimé en proportion des exportations annuelles (28 % en 1988, 22% en 1989). Mais cette soi-disant amélioration cache une réalité bien pire. Ces chiffres ont été obtenus au prix d'une austérité et d'une récession drastiques. En l'espace de quelques années la bourgeoisie est passé du plan Baker (1985), qui stipulait que, pour que la dette puisse être remboursée,.il fallait prêter davantage, au plan Brady (1989), qui constatait que, puisque les pays sont incapables de payer, les banques devaient annuler une partie de leurs créances. Mais en privilégiant les réductions de créances sur les flux de capitaux nouveaux, les "chances" de "développement économique" sont reportées aux calendes grecques. Ceci ferme à tout jamais, s'il était encore besoin de s'en convaincre, la possibilité de relancer l'économie mondiale par l'octroi de crédits au "tiers-monde". D'ailleurs, depuis 1983, les transferts nets de capitaux se sont inverses : il y a plus d'argent qui sort des pays sous-développés vers les pays développés (170 milliards de dollars de 1983 a 1989) que d’argent qui entre. Les taux d'intérêt élevés, la diminution relative du prix des matières premières et la récession internationale ne pourront qu'aggraver encore plus la situation.
Le rapport de l’UNICEF de 1990 estime que chaque années 500 000 enfants meurent en raison de l'endettement et des programmes d'austérité que le FMI impose aux pays du "tiers-monde", il évalue à 40 000 par jour le nombre d'enfants qui y mourront de faim. Les rapports économiques inégaux, le poids de la dette, le maintien des prix des matières premières ridiculement bas, la fermeture des marchés occidentaux, engendrent un génocide équivalent à l'éclatement, tous les deux jours, d'une bombe atomique de la puissance de celle d'Hiroshima. En cette année 1991, 27 millions d'êtres humains mourront de faim en Afrique, un tiers de la population active des pays de l'Est sera réduit au chômage, tandis que, dans les pays centraux, la classe ouvrière subit une austérité sans précédent, et que des pans entiers de celle-ci tombent dans la misère absolue ([9]) : un enfant sur huit souffre de la faim aux USA et un septième de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté dans la CEE. Des épidémies massives (comme le choléra en Amérique du sud, en Irak, au Bangladesh) déciment des masses considérables de force de travail. Un bilan aussi hallucinant condamne irrémédiablement ce système barbare et appelle à son renversement au profit d'une société sans classes.
GA, 1er juin 1991
[1] Concernant la soi-disant prospérité des années 1980 nous mettions en avant (Revue Internationale, n° 59, 4e trimestre 1989) le danger de ne considérer que « l'accroissement des chiffres bruts de la production sans se préoccuper de quoi était faite cette production ni se demander qui allait la payer», et le texte de conclure : « En fin de compte, pendant des années, une bonne partie de la production mondiale n'a pas été vendue mais tout simplement donnée. Cette production, qui peut correspondre à des biens réellement fabriqués, n'est pas une production de valeur, c'est-à-dire la seule chose oui intéresse le capitalisme. Elle n'a pas permis une réelle accumulation de capital. Le capital s'est reproduit sur des bases de plus en plus étroites, pris comme un tout, le capitalisme ne s'est donc pas enrichi. Au contraire, il s'est appauvri ».
[2] Le "marché du siècle" se dégonfle déjà comme une baudruche : le Koweït revoit à la baisse les estimations de coût pour sa reconstruction. De 40 à 50 milliards de dollars, voir 100 (!) estimés au départ, on passe aujourd'hui à 10 ou 30 milliards, tout au plus.
[3] A ce jour, seules 455 firmes sur les 4500 à privatiser ont été rachetées, à peine un dixième du parc industriel.
[4] On assiste déjà à l'apparition de véritables processus de tiers mondisation :
-la privatisation en RDA fonctionne à l'envers: 70,3% des investissements vont vers la mise sur pied de chaînes de distribution, le reste seulement vers la production ;
- en Pologne, pays qui s'est pourtant le plus transformé, ce sont les secteurs à faibles valeurs ajoutés qui résistent le mieux ; ce pays, comme les autres de l'Est, va être confiné à la production de matières premières ou de marchandises de secteurs banalisés requérant beaucoup de main d'oeuvre mal payée ;
- les conditions offertes en matière d'autonomie de gestion et de rapatriement des bénéfices empêchent toutes retombées ou effets d'entraînements économiques locaux importants.
[5] Banque pour la reconstruction à l'Est.
[6] Le taux d'escompte US est passé de 7 % à 5,5 % entre décembre 1990 et avril 1991. Cette succession de baisses montre le pessimisme croissant des autorités américaines pour une reprise rapide de l'économie.
[7] Déjà, les capitaux ont tendance à quitter les USA pour s'investir en Allemagne et au Japon. En août 1990, une émission de 32 milliards de dollars US de l'Etat n'a pu trouver preneur chez les japonais que pour 10% de la somme, alors que d'habitude, ils assuraient au minimum du tiers à la moitié des souscriptions. De ce fait, les taux US ne pourront être maintenus très longtemps aussi bas.
[8] A l'heure actuelle l'écart entre le taux d'escompte et le taux de base offert par les banques est très élevé : 3 %.
[9] Selon une enquête menée par l'université de Bristol, 5,5 millions d'anglais vivaient dans la pauvreté en 1984 (critère retenu : absence à la fois d'un lit, d'une toilette et d'un frigo), ils sont 11 millions aujourd'hui, soit 18 % de la population, presque 1 personne sur 5. Dix millions de personnes vivent dans des maisons non chauffées et 5 millions n'ont qu'un repas par jour.