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Début juin, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, publiait le rapport Réduction des risques de catastrophes : bilan mondial 2009. Ce document met en évidence l’accroissement des risques face à la dégradation continue de l’environnement, du réchauffement climatique et de l’urbanisation anarchique dans certaines régions du globe.
Entre 1975 et 2008, 8866 catastrophes naturelles ont tué 2 284 000 personnes dans le monde. Le nombre de victimes d’inondations ou de tempêtes est passé, depuis 30 ans, de 740 millions à 2,5 milliards de personnes.
En 2008, plus de 300 catastrophes naturelles ont fait 236 000 morts et touché directement plus de 200 millions de personnes, selon les chiffres de l’ONU qui appelle, dans un grand élan de “solidarité” internationale, tous les gouvernements à “lutter” plus efficacement contre les risques “sous-jacents” de ces évènements. “Nous savons tous que les pauvres et les pays en développement sont ceux qui souffrent le plus des catastrophes, et les trois-quarts de ceux qui périssent à la suite d’inondations se trouvent dans trois pays asiatiques : Bangladesh, Chine et Inde”, analyse Ban Ki-moon.
De plus, si les pays arabes subissent moins le contre-coup de ces catastrophes naturelles parce qu’ils y sont moins exposés actuellement, la montée des eaux des océans menace directement, et à brève échéance, Bahreïn, l’Egypte et Djibouti. Et les autres pays arabes, qui ne sont pas menacés par la mer, le sont par la sécheresse.
L’impact écologique et économique du réchauffement climatique tue d’ores et déjà. Et même beaucoup. Un rapport rendu public par le “Forum humanitaire mondial”, fondation présidée par l’ancien secrétaire général des Nations-Unies, Kofi Annan, resitue la problématique du réchauffement climatique mondial. Car il ne s’agit pas seulement d’une menace future très sérieuse annonçant 250 millions de “réfugiés climatiques” à l’horizon 2050, mais d’une crise contemporaine majeure tuant actuellement 300 000 personnes par an dans le monde !
Plus de la moitié des 300 000 décès recensés sont provoqués par la malnutrition. Ensuite viennent les problèmes de santé, car le réchauffement climatique favorise la propagation de nombreuses maladies. Ainsi, dix millions de nouveaux cas de paludisme entraînant 55 000 morts ont été identifiés. Ces victimes vont s’ajouter aux 3 millions de personnes qui meurent chaque année de cette maladie. Bien entendu, la population des pays pauvres est là encore la plus touchée, car c’est aussi pour elle que l’accès aux médicaments est forcément le plus réduit.
L’élévation de la température, telle qu’elle est constatée par tous les scientifiques sérieux, a un impact direct sur les rendements agricoles et l’accès à l’eau, et en conséquence sur la pauvreté. La dégradation sévère de l’environnement, ainsi que les dérèglements climatiques qui en découlent (inondations, tempêtes, cyclones…) affectent directement au moins 325 millions de personnes par an, soit un vingtième de la population mondiale, et tout particulièrement celles qui vivent dans les pays les plus pauvres.
Les experts s’attendent à ce que ces chiffres soient encore multipliés par deux au cours des vingt prochaines années, annonçant la plus grave crise humanitaire de l’histoire de l’humanité.
Face à cette catastrophe annoncée, que fait réellement la bourgeoise ? L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), organisme pourtant coutumière de l’optimisme forcené et du mensonge propagandiste du “ça ira mieux demain”, doit pourtant avouer elle même qu’un-tiers au moins des programmes financés dans le cadre de l’aide publique au développement n’aboutiront pas, alors que le “Forum humanitaire mondial” estime dans le même temps qu’il faudrait multiplier par cent l’argent consacré au développement pour contrer les prévisions les plus sombres !
Résultats : les nouvelles projections, en cours d’édition dans le Journal of Climate de l’American Meteorological Society Journal, font état d’une augmentation de la moyenne des températures à l’échelle du globe de 5,2 °C pour l’an 2100, avec un taux de probabilité de 90 %, ce qui contribuerait à élever le niveau de la mer de près d’un mètre !
En 2003, la même étude, mais basée sur des moyens moins développés, ne prévoyait qu’une hausse moyenne des températures de 2,4 °C. Cette différence d’estimation montre à quel point la classe dominante, tout en s’efforçant de “modéliser” l’avenir de son navire en perdition, navigue totalement à vue. Elle a beau appeler les Etats à la mise en place de plans d’action, sa logique irrationnelle ne peut que pousser à toujours plus de destruction.
Ainsi, alors que de nouvelles négociations se sont ouvertes à l’ONU pour l’après-Kyoto, un rapport de “Christian Aid” estimait que 182 millions d’êtres humains allaient mourir en Afrique d’ici 2100 des causes directes du changement climatique.
Face à de telles perspectives, et devant son impuissance à régler le problème, la bourgeoisie a recours à la culpabilisation de la population et à celle des travailleurs. On nous ressort donc à qui mieux mieux que le réchauffement global a été majoritairement provoqué par le train de vie des pays développés. En effet, les calculs effectués par les scientifiques appointés du capitalisme nous démontrent qu’un Occidental consomme onze fois plus d’énergie qu’un habitant de pays du Sud, et que la moitié des rejets de CO2 sont produits par les pays du Nord (24 % du total mondial pour les Etats-Unis, 10 % pour la zone euro). Donc, les ouvriers des pays développés devraient rester ou devenir pauvres afin de préserver la planète et, au lieu de penser à se battre contre leurs exploiteurs, se laver les dents avec l’eau qui a fait cuire les pâtes ou encore se laver à dix dans le même bain. Nous savons que même une telle situation est un luxe incroyable par rapport à celle que connaissent des milliards d’êtres humains de par le monde. Mais c’est justement ce qui est parfaitement écœurant dans la propagande capitaliste, une propagande qui voudrait que l’état de misère et d’horreur que vit une grande majorité des individus de la planète soit le lot de tous.
La classe exploitée n’a pas d’autre choix que de développer ses luttes pour sauver la planète et mettre fin à l’incurie d’un système qui est devenu une véritable catastrophe sociale pour l’humanité.
Il faut détruire le capitalisme avant qu’il ne détruise la planète !
Damien (27 juin)