Published on Courant Communiste International (https://fr.internationalism.org)

Home > Révolution Internationale - les années 2000 > Révolution Internationale - 2007 - n° 375 à 385 > Révolution Internationale n° 382 - septembre 2007

Révolution Internationale n° 382 - septembre 2007

  • 2815 reads
 

Comment Sarkozy enrobe les attaques

  • 2371 reads

"Travailler plus pour gagner plus” nous avait promis Sarkozy tout au long de sa campagne électorale. Travailler sept jours sur sept, c’est ce qu’on avait exigé des salariés de Goodyear depuis quelques mois pour qu’ils puissent préserver leur emploi. Qu’est-ce qu’ils ont gagné ? Cinq cent d’entre eux sont aujourd’hui mis à la porte de l’entreprise. Travailler plus, mais pour gagner moins, c’est le sort réservé à la plupart d’entre nous avec également moins d’effectifs, des cadences accrues, des conditions de travail de plus en plus dégradées comme les 22  700 emplois devant être supprimés dans la Fonction publique et le non remplacement d’un départ à la retraite sur deux dont 11  200 dans le seul secteur de l’Education nationale. Déjà là, il y a 8000 emplois en moins pour cette rentrée scolaire (5000 l’année précédente). On nous raconte qu’en compensation, il y aurait un millier de créations d’emplois pour l’intégration des handicapés dans ce secteur. C’est de la poudre aux yeux car cela s’accompagne d’une destruction systématique des structures spécialisées pour handicapés devenues beaucoup trop onéreuses pour l’Etat. Gagner plus ?  En pleine campagne électorale, était mis en avant que la perte du pouvoir d’achat était, après la crainte du chômage, une des préoccupations majeures des salariés. Chiffres à l’appui, une étude avait montré que les fonctionnaires avaient vu sur 25 ans dégringoler leur pouvoir d’achat, en particulier dans le secteur de l’enseignement. Aujourd’hui les salaires sont toujours quasiment bloqués et pas seulement dans le secteur public mais pour tous les prolétaires. Quant aux fameuses heures sup’, elles ne sont qu’une arnaque supplémentaire qui, même valorisées, ne sont pas prises en compte dans le calcul des retraites. La seule hausse, celle-là vertigineuse, qui nous attend dans cette rentrée, c’est celle des prix de tous les produits de base et de première nécessité avec la flambée du cours des produits agricoles : + 41 % en un an sur le blé, 32 % sur le maïs, 60 % sur l’huile de tournesol, 26 % sur les oeufs et une vaste spéculation sur l’agro-alimentaire qui entraîne une terrible dégradation du niveau de vie.

Un déluge ! Entre 5 et 8 centimes de plus sur l’emblématique baguette alors que le pain avait déjà augmenté de 3 centimes en début de mois. En 2 ans, les produits de boulangerie ont augmenté entre 25 et 50%. On nous dit que l’essor des bio-carburants dope les prix sur le marché des céréales. Résultat : le prix des pâtes doit être majoré de 15 %. Cela se répercute sur l’alimentation du bétail et de l’élevage : la volaille (+ 14 %), la viande de porc et les produits de charcuterie sont en hausse de 6,5%.

C’est aussi une envolée de 15% en moyenne sur tous les produits laitiers dont on invoque aujourd’hui la pénurie après des années de surproduction au sein de la CEE : beurre (+ 40 % en un an), yaourts, fromages, crèmes, glaces (+ 30 % cet été). Pour la flambée des prix sur les légumes et les fruits, on invoque de mauvaises récoltes, sécheresse ou pluies trop abondantes, une hausse de taxes à l’exportation… Et cette valse des étiquettes, qui n’a pas attendu les annonces de ces derniers jours, ne fait que commencer. Il faut y ajouter la hausse des tarifs des transports en commun (SNCF, RATP depuis le 1er juillet), celle des factures d’EDF après celle du gaz, la montée des prix des carburants, une nouvelle hausse du tabac de 5% et par dessus le marché la poursuite de l’escalade continue des loyers en augmentation de près de 4% par an depuis 1999, soit plus de 30% qui rend de plus en plus dramatique la question du logement pour des millions de foyers de prolétaires.

La baisse des impôts ? Esbroufe ! La plupart des salariés ont vu une augmentation de leur troisième tiers provisionnel. Pire, pour l’an prochain, sous prétexte de justice et de traque aux “niches fiscales”, sera présenté mi-octobre un projet de création d’une imposition minimale sur le revenu, avancé et soutenu d’avance par le rapporteur général de la Commission des finances, le “socialiste” Migaud. Finis, les avis de non imposition sur les plus faibles revenus !

Dans la droite ligne de ses prédécesseurs, le gouvernement prétend s’attaquer au chômage par une intensification des tripatouillages continuels en tous genres des statistiques officielles, par des sanctions contre les chômeurs refusant deux offres d’emploi et par des radiations accélérées des fichiers de l‘ANPE. La fusion des services de l‘ANPE et de l‘UNEDIC d‘ici décembre va encore amplifier ce mouvement. Mais si le chômage se retrouve officiellement au niveau le plus bas depuis 20 ans comme s‘en félicite Le Monde, c’est surtout à cause de la multiplication et de la généralisation des emplois précaires. Un nombre croissant de prolétaires et leurs familles sont en train de plonger en dessous du seuil de pauvreté.

Et pour ceux qui sont réduits à toucher le RMI, celui-ci sera transformé en octobre en RSA (revenu de solidarité active), à l’initiative du secrétaire d’Etat Martin Hirsch, ex-président de l’association caritative Emmaüs, dont l’octroi sera en contrepartie d’un “travail social” : un nouveau réservoir de main d’œuvre quasi-gratuite…

C’est au nom de la solidarité avec les malades d’Alzheimer et non plus seulement du trou de la Sécurité sociale qu’une nouvelle série d’attaques est annoncée : franchise médicale de 50 euros par an à la charge de l’assuré, 50 centimes sur chaque boîte de médicaments et sur chaque acte paramédical ainsi que 2 euros pour les transports en ambulance. Prendrait-on tous les prolétaires pour des victimes de cette maladie de la mémoire pour oublier que cela se cumule avec la liste toujours plus longue de médicaments ayant fait l’objet d’un déremboursement total ou partiel prise par tous les ministres de la santé depuis Martine Aubry ? Que le forfait hospitalier institué par l’ex-ministre communiste Ralite n’a cessé d’augmenter ? Que les soins et les examens médicaux de plus de 90 euros sont déjà frappés depuis 2004 par une franchise de remboursement de 18 euros ? D’ores et déjà, les plus démunis sont privés de tous recours aux soins médicaux. Et cela ne va pas s’arrêter : on nous promet une hausse de 0,3 % de la contribution au remboursement de la dette sociale (CDRS) au 1er janvier 2008 et une nouvelle hausse identique, prévue début 2009, tandis que le gouvernement n’a pas renoncé à son projet d’instauration d’un “TVA sociale” à nouveau préconisée par le transfuge socialiste Besson (devenu secrétaire d’Etat).

Le gouvernement a clairement réaffirmé sa détermination à supprimer les régimes spéciaux sur les retraites d’ici 6 mois et a décidé, dans la foulée, un nouvel allongement de la durée des cotisations pour le droit à la retraite (allant de 62 à plus de 65 ans) pour tous les salariés, entraînant une réduction dramatique des pensions. La seule perspective qui nous est réservée, c’est un enfoncement accéléré dans une pauvreté, une précarité et une exploitation de plus en plus intolérables.

La fameuse “ouverture” de Sarkozy à “des personnalités de gauche”, les DSK, Lang, Rocard, Attali, Fadela Amara et consorts, sans oublier “l’effarant” docteur Kouchner, démontre, qu’aussi bien que la gauche, les partis de droite ont besoin aujourd’hui de s’adapter et de recourir à un enrobage idéologique pour tenter de légitimer des attaques de cette envergure afin de pouvoir les mener à bien. En même temps que la facilité avec laquelle ils se laissent débaucher pour “aller à la soupe” démontre le faible niveau de conviction de ces personnalités au sein du PS, l’appel à ces spécialistes du “vernis social” traduit une préoccupation essentielle de l’appareil politique bourgeois qui sait bien que l’ampleur de ses attaques va provoquer inévitablement des réactions ouvrières et des mouvement sociaux dans les mois à venir. Dans cette perspective, le soutien essentiel sur lequel table en priorité l’équipe Sarkozy, ce sont les syndicats. Non seulement, ils ont été les premiers à être reçus à l’Elysée et le gouvernement ne cesse de multiplier les consultations avec eux mais l’édifiant projet de loi sur le service minimum dans les transports vise, dans les grèves futures, à les renforcer et les faire reconnaître comme les seuls interlocuteurs possibles et les seuls capables de mener une grève en contraignant les ouvriers à passer par eux pour décider d’une grève, pour l’organiser et pour en contrôler le déroulement (voir article page 2). La bourgeoisie mise ainsi prioritairement sur l’encadrement syndical pour museler les ouvriers et pour enfermer les prochaines luttes dans un corset de fer.

La classe ouvrière ne doit pas se laisser intimider par ces tentatives, elle n’a qu’une seule possibilité pour se défendre : développer ses luttes face aux attaques grandissantes de la bourgeoisie. La défense de ses propres intérêts est totalement à l’opposé et inconciliable avec l’acceptation des “sacrifices” toujours plus lourds qu’exigent la bourgeoisie, son gouvernement et ses syndicats.

Wim (30 août)


Situations territoriales: 

  • Situation sociale en France [1]

Service minimum dans les transports : un renforcement de l'emprise syndicale

  • 2436 reads

Après son passage devant le Parlement au mois de juillet, la loi sur “le dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres réguliers de voyageurs”, autrement dit, la mise en place d’un service minimum en cas de grèves dans les transports en commun, a finalement été adoptée le 2 août en vue de son application pour janvier 2008.

“Le service minimum, disait Sarkozy sur TF1 à la veille de la présentation de son projet de loi, voilà vingt ans qu’on en parle et vingt ans qu’on ne le fait pas. Nous le ferons.” C’est donc (nous dit-on) au nom du service public et pour en finir avec la “prise en otage systématique des usagers” au cours de conflits sociaux que le gouvernement s’est décidé à resserrer le cadre légal de la grève dans les transports. Ainsi, parmi les principales dispositions, on trouve désormais l’obligation pour chaque salarié de déclarer 48 heures à l’avance son intention de participer à la grève. Une fois passé ce délai et la grève entamée, il sera impossible aux “non-déclarés” de rejoindre le mouvement sauf à risquer une sanction disciplinaire (encore à définir). Aussi, au bout de 8 jours de grève, un vote à bulletin secret, sorte de référendum, pourra être organisé par la direction de l’entreprise pour recueillir les avis sur la nécessité de poursuivre le mouvement, bien que cela n’empêche pas une minorité de grévistes de continuer leur action. Enfin, “la rémunération d’un salarié participant à une grève” sera “réduite en fonction de la durée non travaillée”. Mesure on ne peut plus provocatrice visant à opposer les travailleurs les uns contre les autres étant donné qu’aucun salarié (pas plus dans le public que dans le privé) n’est payé lorsqu’il fait grève (les enseignants mobilisés en 2003 contre la réforme des retraites peuvent en témoigner).

Si le gouvernement semble soucieux de garantir un service minimum dans les transports, ce n’est évidemment pas pour les beaux yeux ou le bien être des usagers. Ce qui importe en premier lieu pour le capitaliste, c’est le bon fonctionnement de l’économie et les transports en sont un point névralgique. Les marchandises doivent arriver à bon port (la nouvelle loi devrait par la suite s’appliquer au transport aérien, maritime et le fret), de même que les “usagers” à savoir la force de travail. Il faut que la “France qui se lève tôt” puisse se rendre sans embûches au boulot pour “travailler plus”. Pendant sa campagne présidentielle, Sarkozy en avait fait la promesse : “Je garantirai trois heures de transport en commun pour aller au travail, et trois heures pour en revenir. Il est inacceptable que les Français soient pris en otages par les grèves.” Le gouvernement Fillon ne fait au bout du compte que traduire une vieille préoccupation de la bourgeoisie… que l’ouvrier soit présent à l’heure où commence son exploitation. Mais le service minimum est-il vraiment une nouveauté ? Un système d’alerte sociale (préavis, informations sur les train et bus en circulation) était pourtant déjà en place. Alors à quoi rime ce show médiatique ?

A en croire la gauche politique et syndicale, quelque chose de bien plus grave est en effet en train de s’ourdir dans la coulisse : la suppression pure et simple du droit de grève !

Voilà quel serait au fond le fin mot de l’agitation gouvernementale autour du service minimum, le premier ministre ayant déjà laissé entendre que la loi, qui ne concerne pour l’instant que les transports, pourrait servir de modèle pour être étendue à d’autres domaines dont l’Education nationale.

Et la CGT de répondre dans son point presse du 8 août : “Le véritable objectif de cette loi est d’apporter de nouvelles restrictions à l’exercice du droit de grève en anticipant sur les mécontentements qui pourraient naître des mesures gouvernementales actuelles et à venir […] Nous réaffirmons que cette loi est hypocrite parce qu’elle attaque le droit constitutionnel de grève”.

La veille, les députés PS et PC avaient pour leur part déposé un recours devant le Conseil constitutionnel contre cette loi qui selon eux vise à “interdire implicitement l’exercice du droit de grève.”

Ajoutons à cela la décision du 9 août d’un tribunal de travail à Nuremberg, en Allemagne, interdisant aux conducteurs de la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn, emmenés par le principal syndicat de conducteurs (le GDL), de faire grève jusqu’au 30 septembre, et le décor est en place pour que commence la farce : “un spectre hante l’Europe… l’abolition du droit de grève !”

Certes, on ne peut exclure que dans le sac à fantasmes du bourgeois, le monde idéal ressemble à une économie exploitant des ouvriers dociles à souhait, incapables d’exprimer la moindre revendication. Le capitalisme sans luttes de classes… le paradis bourgeois sur Terre en somme. Cela étant, sortie de sa moelleuse alcôve, la classe dominante n’est pas assez stupide pour confondre rêves et réalité. Elle sait pertinemment ainsi que ses fidèles chiens de garde, ces spécialistes hors pair de l’encadrement et du sabotage des luttes que sont les syndicats, qu’il est impossible d’interdire aux ouvriers d’entrer en lutte quand leurs conditions de vie sont menacées. Bien plus efficace est leur institutionnalisation dans le cadre syndical afin de mieux les contrôler et les faire mourir sur des voies de garage. Pour la bourgeoisie, il n’existe rien de pire que de voir les ouvriers déborder l’encadrement syndical, ses cordons sanitaires, ses services d’ordre et d’intoxication, pour prendre eux-mêmes la direction de leurs luttes.

La classe dominante cherche beaucoup de choses mais certainement pas à se suicider en rendant la grève illégale et a fortiori incontrôlable. Comme le rappelait Xavier Bertrand (ministre du Travail), le 30 juillet : “Dans notre pays, le droit de grève est un droit constitutionnel et ce projet de loi n’entend nullement le remettre en cause.” Alors qu’entend-il au juste ? A travers ce cirque organisé autour du service minimum et du “risque” de voir un beau jour disparaître le droit de grève, la bourgeoisie tient avant tout à faire pénétrer au plus profond des cervelles ouvrières que la lutte ne peut naître nulle part ailleurs que “dans le cadre fixé par la loi” (c’est-à-dire sur un terrain choisi et des règles dictées par elle).

Ainsi, la complexification procédurière de l’exercice du droit de grève, renforce en premier lieu l’image du syndicat comme expert juridique de la lutte et, de fait, l’idée selon laquelle il est impossible d’entamer la moindre grève sans recours à son savoir et ses compétences en matière de législation. La manoeuvre sera d’autant plus complète que les ouvriers penseront que l’enjeu pour eux est de définir, via les syndicats, les modalités de ce cadre législatif alors qu’il s’agit au contraire de s’en émanciper. 3 semaines ou 5 jours de préavis, vote à bulletin secret ou à mains levées pour la poursuite d’une grève… tout cela n’a rien d’essentiel pour le législateur qu’est l’Etat bourgeois. Ce qui compte avant tout c’est que les ouvriers apprennent qu’en dehors des syndicats, la lutte n’existe pas ! Mieux encore… que la question ne se pose même pas ! Pour l’information des salariés du bagne capitaliste, la classe dominante donne un éblouissant coup de projecteur sur le point le plus important du “règlement” de sa prison syndicale : “Il est formellement interdit de quitter les locaux de la prison” (ce que la bourgeoisie appelle “le droit constitutionnel” de faire grève).

Au vu des attaques qui se préparent contre la classe ouvrière (dont la prochaine remise en cause des régimes spéciaux de retraite) le gouvernement aura grand besoin, il est vrai, de s’appuyer sur des syndicats crédibles, en pleine possession de leur force de mystification, pour encadrer la colère des travailleurs.

Azel (23 juillet)


Géographique: 

  • France [2]

Ravalement de façade à la LCR

  • 2369 reads

Coup de tonnerre à l’extrême-gauche du capital. le porte-parole de la ligue communiste révolutionnaire a récemment déclaré : “la LCR n’a plus vocation à exister”. Olivier Besancenot souhaite créer un nouveau parti rassemblant “tous les anticapitalistes et tous les partisans d’un changement de société”. La coqueluche des médias fixe même la date de ce possible “grand rassemblement” : “Le congrès constitutif pourrait intervenir l’an prochain”.

Que signifie tout ce remue-ménage ? Pour tous ceux qui veulent sincèrement “un changement de société”, est-il en train de naître un nouvel espoir, une nouvelle force politique authentiquement révolutionnaire ? Pas vraiment… Profitant de l’espace laissé par un PS décrédibilisé et un PC à l’agonie, Olivier Besancenot et sa clique espèrent rafler la mise et faire fructifier leur capital de 4,08% de voix aux dernières élections présidentielles. Le leader de la LCR ne s’en cache d’ailleurs pas en affirmant vouloir fédérer autour de sa personne puisque “dans la rue et dernièrement dans les urnes, la LCR a su montrer qu’elle était devenue un point de repère”.

A n’en pas douter, si l’auberge “rouge” de Besancenot parle de ravalement de façade, cela vise surtout à attirer plus efficacement les ouvriers à sa table. Mais, comme à chaque fois avec les bouis-bouis trotskistes, le menu si alléchant à l’entrée fait de luttes, d’internationalisme et de révoltes, se révèle être la même bouillie infâme, réformiste et nationaliste, servie depuis toujours. C’est Olivier Besancenot lui-même qui lâche le morceau sur la vraie nature de ce nouveau “parti anticapitaliste” : “La nouvelle direction devra être à l’image et aux couleur du pays”. Après le communisme bleu-blanc-rouge du PCF, voici le communisme black-blanc-beur de la LCR… un nationalisme new-look et dans le vent en quelque sorte. Cocorico !

Régis (29 août)


Courants politiques: 

  • Trotskysme [3]

Derrière les chiffres du chômage, l'explosion de la misère

  • 2457 reads

“Le retour du plein emploi est possible !”. Dans la continuité des effets d’annonce du ministre prestidigitateur Borloo et du président Sarkozy, les médias aux ordres évoquent régulièrement un recul du chômage.

Pourtant… 10 000 suppressions de postes à Airbus, 10 000 dans l’éducation nationale, suppressions de postes en masse dans l’industrie, délocalisations, fermetures d’usines, non remplacement des départs en retraites, etc. Quelle est donc l’explication du succès annoncé auquel il est très difficile de croire dans un tel contexte ?

Depuis la publication du rapport Malinvaud (alors directeur général de l’INSEE) qui préconisait en 1986 “une modification du mode de calcul du chômage”, les manipulations statistiques et la propagande se sont fortement accentuées 1.

Ainsi, les modes de calcul statistique actuels ne “tiennent pas compte des demandeurs d’emplois immédiatement disponibles à la recherche d’un CDI à temps plein et qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois”. Elles excluent “ceux qui, faute de mieux, se contentent (sic !) de missions d’intérim, temps partiels ou CDD, les chômeurs des départements d’outre mer, les chômeurs en arrêt maladie ou en formation, les licenciés économiques en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), les chômeurs âgés dispensés de recherche d’emploi (DRE)” 2. Les chômeurs touchant le RMI ne sont pas plus pris en compte alors que leur nombre a augmenté de 20 % depuis 2002 !

En parallèle, le harcèlement contre les chômeurs s’est intensifié, notamment avec la réforme du mode de contrôle mis en œuvre depuis le 2 août 2005. Résultat en 2006 : triplement des sanctions contre les chômeurs, 579  558 “radiations administratives” de la liste des demandeurs d’emplois. Et cela n’a rien de nouveau. En 1993, la socialiste Martine Aubry, alors ministre du Travail, avait fait convoquer 900 000 chômeurs de lon­gue durée à l’ANPE. Comme prévu, 10 % d’entre eux ne se sont pas présentés au rendez-vous et ont été radiés ! Poussés à la “faute” par une multiplication de convocations bidons et la proposition d’emplois sous-payés, de nombreux chômeurs se retrouvent donc brutalement et massivement rayés des listes et privés de ressources… disparaissant comme par magie des statistiques ! Culpabilisés, traités de “fainéants” et “d’assistés”, les victimes sont taxées de “profiteurs du système”. Cela permet alors de justifier les milliers de chômeurs également exclus chaque mois du système d’indemnisation. La part des “chômeurs invisibles” a ainsi été multipliée par 4 ces 25 dernières années.

Et l’exemple du “plein emploi” à l’anglaise auquel la bourgeoisie française tient tant ne présage rien de meilleur pour notre avenir. En effet, le nombre de pauvres y est de dix points supérieur à celui de la France ; 25% de l’emploi total est fait de temps partiels et de petits boulots ; 2 millions d’enfants de 6 à 16 ans ont un travail régulier ; 500 000 enfants de moins de 13 ans travaillent dans les services et l’industrie. Et pour camoufler le tout, le gouvernement a modifié 32 fois le mode de calcul du taux de chômage en 18 ans ! Comme ailleurs, l’accroissement du nombre de travailleurs précaires et le bidouillage permanent des chiffres sont les seuls moyens pour les économies capitalistes de prétendre au “plein emploi”.  On comprend alors beaucoup mieux le sens de la “réussite” de Tony Blair, dont le bilan politique cache de plus en plus mal la croissance d’une légion de miséreux !

Au-delà des promesses, de tous les mensonges et des falsifications, c’est bien la réalité du chômage de masse et surtout de la paupérisation croissante de la population que la classe dominante cherche à masquer avec inquiétude. Mais la réalité est là, toute nue : bas salaires, contrats précaires et chômeurs représentent déjà 50 % de la population active en France. Voilà les résultats de la “politique pour l’emploi !”.

Loin d’une vision idyllique d’un avenir radieux, le capitalisme en faillite ne peut offrir que la précarité, l’insécurité, le chômage et la répression. Face à cela, la classe ouvrière doit prendre conscience de sa force et opposer sa résistance solidaire. Elle devra imposer sa perspective, son projet politique ; un projet où le monde sera enfin libéré du mensonge institutionnalisé, de la misère et de la barbarie.

WH

1) Les statisticiens de la DARE –organisme du ministère Borloo – se sont même mis en grève pour contester la publication des chiffres du chômage du mois de mars dernier.

2) Source : www.hns-info.net [4]. Voir également les travaux du collectif acdc.

Récent et en cours: 

  • Crise économique [5]

Grève des enseignants en 2003 : le corporatisme mène à la défaite

  • 2891 reads

Le chiffre vient de tomber : 11 200 postes vont être supprimés à l’Education nationale en 2008 ! Le gouvernement Fillon frappe fort sur un secteur qui subit déjà depuis de nombreuses années les foudres de la bourgeoisie. C’est l’ancien ministre socialiste Claude Allègre qui avait sonné la curée en annonçant en 1997 qu’il fallait “dégraisser le mammouth”. Il ne restera bientôt plus que les os à ronger. En dix ans, le nombre de surveillants a été divisé par dix. Les infirmières scolaires, les assistantes sociales et les conseillers d’orientation sont une espèce en voie de disparition. Le personnel administratif, toujours moins nombreux, est confronté à des charges de travail insurmontables. Et puisqu’il faut “travailler plus pour gagner moins”, tous ces ouvriers ont perdu officiellement plus de 20% de pouvoir d’achat ces 25 dernières années.

Seule la lutte permettra d’endiguer ces attaques, mais à condition d’éviter un piège mortel : le corporatisme. C’est en effet ce poison qui a mené, en 2003, des milliers d’enseignants à une défaite cinglante.

Cette année-là, une énième réforme du régime des retraites est annoncée : dorénavant les travailleurs du public devront, comme dans le privé, trimer au minimum quarante annuités pour gagner le droit de prendre leur retraite. Des manifestations monstres éclatent immédiatement. Plus d’un million de personnes se retrouvent dans la rue pour la seule journée du 13 mai 2003.

Dans la foulée et volontairement, le gouvernement annonce une mesure touchant seulement le secteur de l’Education nationale : au nom de la décentralisation, des centaines de milliers de postes d’ATOS sont menacés. Cette double attaque est une véritable provocation. La bourgeoisie connaît parfaitement le niveau de ras-le-bol et de colère grondant au sein de ce secteur. Depuis plusieurs mois déjà, dans les collèges et les lycées de la banlieue parisienne, des assemblées générales et des grèves spontanées se multiplient. C’est donc sciemment que la bourgeoisie en rajoute une couche. La manœuvre est simple. Pour masquer l’attaque sur les retraites, une attaque qui touche toute la classe ouvrière, elle harcèle un secteur spécifique avec une mesure spécifique.

C’est ici que les syndicats rentrent en scène. Refoulant la question des retraites au second plan, ces officines mettent en avant la revendication particulière du combat contre la décentralisation. Ainsi, le secteur de la classe ouvrière le plus touché, au lieu de devenir la locomotive d’un mouvement plus large et global, s’enferme dans le piège du corporatisme. Résultat : les enseignants se retrouvent isolés et donc impuissants. Les syndicats finiront d’épuiser les éléments les plus combatifs en les entraînant dans des actions désespérées et stériles tel que le blocage des examens de fin d’année.

La démoralisation sera à la hauteur de la défaite. Aujourd’hui encore, les enseignants n’ont pas oublié qu’ils se sont mobilisés, lors de ce fameux printemps 2003, pendant des semaines, voire pour certains des mois, sans rien obtenir. Pire ! Afin de parachever le travail de sape, la bourgeoisie prendra un malin plaisir à annoncer à grand renfort de publicité que pas un seul jour de grève ne sera payé. Le Premier ministre de l’époque, Jean-Pierre Raffarin, pourra ainsi, en guise de conclusion, ressortir son message adressé à toute la classe ouvrière : “ce n’est pas la rue qui gouverne”.

Le corporatisme est décidément un piège mortel. “Diviser pour mieux régner”, tel est le vieil adage de la classe dominante. Quant à nous, ouvriers, notre force réside dans notre unité et notre solidarité sans faille. La défaite du printemps 2003 montre que seuls, nous ne sommes rien, mais la victoire du mouvement contre le CPE du printemps 2006 prouve qu’au contraire, en luttant ensemble, nous pouvons résister aux coups de boutoirs de la bourgeoisie et même la faire reculer. La force de la classe ouvrière, c’est sa solidarité !

Pawel (30 août)


Situations territoriales: 

  • Lutte de classe en France [6]

Récent et en cours: 

  • Luttes de classe [7]

Afrique du Sud : la classe ouvrière résiste aux attaques

  • 2340 reads

Au mois de juin, une grève de quatre semaines a eu lieu en Afrique du Sud. Entre 600 000 et 1 million d’ouvriers ont cessé le travail, entraînant la fermeture de la plupart des écoles et de nombreux bureaux, l’arrêt de certains transports publics et le remplacement du personnel des hôpitaux par du personnel militaire. Ce mouvement de la classe ouvrière est le plus important depuis la fin de l’apartheid en 1994. Durant ces grèves, le syndicat COSATU et le SACP (Parti Communiste d’Afrique du Sud), qui font partie de la coalition gouvernementale au pouvoir avec l’ANC. se sont efforcés de briser les forces ouvrières et de faire passer les attaques contre le pouvoir d’achat.

La fin de l’apartheid n’a rien changé

Les conditions de vie et de travail en Afrique du Sud se sont terriblement détériorées pour la majorité de la population. L’espérance de vie, le degré d’alphabétisation, l’accès aux soins ont décliné. Il y a maintenant, en Afrique du Sud, 5,5 millions de patients atteints du Sida, le chiffre le plus élevé au monde.

Les syndicats et les commentateurs de gauche et gauchistes accusent régulièrement la politique “pro-business” et particulièrement cupide du président Thabo Mbeki. Mais ce n’est pas à cause de la cupidité ou de politiques économiques particulières que le gouvernement ANC/SACP/COSATU attaque les conditions de vie des ouvriers et des autres couches non exploiteuses en Afrique du Sud. Un gouvernement capitaliste ne peut être autre chose que “pro-business” et donc contre la classe ouvrière. La seule “libération” qui soit survenue en 1994 a été celle d’un petit nombre d’activistes politiques noirs pour occuper une position plus importante dans l’appareil politique de la classe dominante et mieux tromper la classe ouvrière. Les élections qui ont eu lieu depuis ont ainsi renforcé l’idée que quelque chose de fondamental avait changé dans la société sud-africaine avec l’arrivée d’une plus large démocratie. Le Socialist Worker (9 mai 2007) a rapporté les propos d’un ouvrier dans une manifestation à Pretoria : “Nous pensions que le gouvernement nous soutiendrait comme ouvriers parce que nous les avons mis au pouvoir, mais c’est comme s’il nous avait oubliés.” Cette sorte d’illusions est constamment nourrie par les syndicats et les gauchistes, qui sont heureux de parler des concessions de l’ANC au néo-libéralisme mais qui ne l’étiquette jamais ouvertement comme étant une partie pleine et entière de la bourgeoisie.

Perspectives pour les luttes futures

Quelques commentateurs, en Afrique du Sud, ont vu la récente grève comme un signe que les syndicats allaient jouer un rôle plus indépendant et que cela encouragerait les ouvriers à entrer dans de futures actions. En réalité, c’est à cause du mécontentement croissant parmi la classe ouvrière que les syndicats essaient de prendre leur distance vis-à-vis du gouvernement. Dans Socialist Workers (23 juin 2007), un membre de l’organisation gauchiste South Africa’s Keep avance l’idée selon laquelle cette “ambiance ouvre la porte à une renaissance de l’auto-activité durant les grèves”. Ce qui est certain, c’est que tous les prétendus défenseurs de la classe ouvrière (syndicats et autres) s’opposeront de toutes leurs forces à l’émergence d’une réelle auto-activité des ouvriers. Une réelle lutte autonome signifierait que les ouvriers seraient parvenus à prendre en charge eux-mêmes leurs luttes, hors des syndicats. Cela n’a pas été les cas.

La lutte présente, bien que significative, n’est nullement un fait inédit depuis 1994. En août 2005, 100 000 ouvriers des mines d’or ont fait grève pour des revendications salariales. En septembre 2004, il y a eu la plus importante journée en nombre de grévistes de l’histoire de l’Afrique du Sud, impliquant 800 000 à 250 000 ouvriers selon qu’il s’agit des chiffres fournis par les syndicats ou ceux du gouvernement. Les enseignants étaient particulièrement en colère puisqu’ils n’avaient pas eu d’augmentation salariale depuis 1996. En juillet 2001, il y avait une vague de grèves dans les industries minières et énergétiques. En août 2001, il y a eu une grève de trois semaines impliquant 20 000 ouvriers de l’automobile. En mai 2000, les grèves dans l’industrie des mines se sont étendues au secteur public. Durant l’été 1999, il y a eu une vagues de grèves incluant les ouvriers des postes, des mines d’or et du secteur public avec les enseignants, les hospitaliers et d’autres travailleurs du public.

Implicitement, toutes ces luttes ont amené les ouvriers à se dresser contre l’ANC et le gouvernement sud-africain. Mais la dernière vague de grèves a montré la nécessité pour la classe ouvrière de développer une prise de conscience de la véritable nature bourgeoisie de ses faux-amis et de la signification globale de ses propres luttes.

D’après World Revolution,
section du CCI en Grande-Bretagne.



Géographique: 

  • Afrique [8]

Récent et en cours: 

  • Luttes de classe [7]

En Irak, au Moyen-Orient, la seule perspective, c'est la guerre et le chaos

  • 2515 reads

L’été 2007 a encore confirmé l’aggravation de l’horreur et du chaos guerrier dans de nombreuses parties du monde. Si la situation s’est relativement et tout à fait momentanément apaisée au Liban, l’Afghanistan a vu une recrudescence des combats et des attentats terroristes talibans et c’est encore particulièrement l’Irak qui s’enfonce dans l’épouvantable. Les morts s’y comptent quotidiennement par dizaines, dans les affrontements armés comme dans les attentats-suicide et les massacres organisés de populations. Cette violence aveugle et folle s’exacerbe et s’étend sur ce pays dans un mouvement de véritable fuite en avant qui est devenu incontrôlable. 500 personnes de la communauté yazidie1 ont ainsi été assassinées en quatre attentats successifs au mois d’août, alors que se déchaînent avec une brutalité sans précédent les exactions entre Kurdes, Sunnites et Chiites, souvent en leur sein même. En juillet seulement, 1650 civils irakiens ont été tués et le bilan du mois d’août s’annonce encore plus lourd.

Ce qui n’empêche pas le président irakien de déclarer : “Il n’existe pas de guerre chiite-sunnite, mais des divisions à l’intérieur de ces communautés”2. Rien de plus, rien de moins !

Depuis 2003, plusieurs dizaines de milliers d’Irakiens sont morts directement des effets de la guerre, la population est affamée, sans système de soins, l’électricité est devenue un luxe, tout comme l’eau. Bagdad s’est transformé en une collection de ghettos emmurés, abritant les bandes rivales et les communautés ennemies, tandis que des familles entières sont totalement séparées.

Plus de deux millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, sans perspective autre que d’échapper immédiatement au massacre, et le même nombre a fui à l’étranger pour un avenir tout aussi incertain.

Quant à l’armée américaine, elle dénombre plus de 3000 morts “officiels”, certaines sources hospitalières américaines officieuses parlant de 10 000, sans compter les cas de suicides qui ont frisé la centaine en 2006, et les rumeurs de foyers de révolte au sein de l’armée qui se font tous les jours plus précises.

Voilà “l’héritage” immédiat de la grande lutte de l’équipe Bush, et de la coalition qui l’a suivie, contre le terrorisme, dans une guerre que 58% d’Américains dénoncent aujourd’hui.

La France voudrait reprendre pied en Irak

C’est dans le contexte de cette inhumanité hurlante que Kouchner, fervent défenseur de la guerre en Irak comme partout dans le monde du moment que cela se fait pour la “bonne cause”, est venu s’ingérer à Bagdad, “par surprise” et pour apporter “un simple message d’amitié”, en porteur du flambeau international de l’humanitaire. Cet inlassable voyageur et convoyeur de l’impérialisme français a demandé aux Irakiens “de la patience” car on était juste au “début, (il) espère, de la fin de la crise”. Quel fin visionnaire ! Cependant, au-delà des aspects un tant soit peu ridicules et vains de ce voyage, il a pour signification une intention de la France de revenir sur la scène irakienne, où elle aimerait pouvoir y retrouver une influence. Il est évident que la France n’est d’aucun poids réel dans la situation irakienne, à l’image de celui d’une ONU à l’engagement de laquelle appelle Kouchner de tous ses vœux. Que ce soit dans le contexte du retrait éventuel des Etats-Unis ou dans celui de la continuation de leur présence, alors même que la Grande-Bretagne organise ses préparatifs de départ, on voit mal quel pourrait être l’apport objectif de Paris, qui voudrait “aider les Etats-unis à trouver une porte de sortie en Irak"3, tandis que les services de renseignements français ne cessent de rapporter au président français les éléments du chaos et du désastre grandissant que connaît l’armée américaine. De plus, une implication de la France la mettrait une nouvelle fois en ligne de mire des terroristes.

Mais il faut cependant souligner l’ignominie et le cynisme du gouvernement de l’hexagone et de ses représentants qui, drapés du manteau de la paix et de l’humanitaire, utilisent les monstruosités de la guerre pour s’en horrifier en apparence et faire passer au fond leurs besoins impérialistes et militaires.

Une nouvelle accélération du chaos mondial

Pour ce qui est des Etats-Unis et de leur croisade anti-terroriste, l’échec est total et a mené Washington dans une véritable impasse. Les différentes options qu’elle peut à l’heure actuelle envisager lui sont toutes défavorables. Bush a été incapable de mettre en place un gouvernement un minimum crédible, qui n’est que l’expression directe des dissensions Chiites et Sunnites, gouvernement dont les représentants ont détourné au profit de leurs cliques respectives la moitié des armes livrées aux autorités officielles irakiennes par le Pentagone depuis trois ans. Sans compter avec une police dont de nombreux éléments permettent l’accès des camps militaires américains aux terroristes-kamikazes. Voilà pour la fiabilité des instances et des hommes mis en place par les Etats-Unis sur le territoire irakien. Que ces derniers restent ne changera rien à la situation sinon l’aggraver encore sur place et exciter davantage l’opposition anti-guerre aux Etats-Unis. Quant à un départ, qui ne pourra se faire que sur de nombreux mois avec la présence de 150 000 hommes et de leur matériel, il est humainement périlleux pour l’armée américaine elle-même, en ouvrant la route d’une explosion de la terreur guerrière tous azimuts encore pire que celle existante et les portes de l’Irak à un Iran qui attend son heure. Et ce ne sont pas les 90 hommes que l’ONU se projette de dépêcher sur place, au lieu des 65 déjà présents, qui vont faire contrepoids !

Cependant, la perspective du retrait au moins partiel est désormais envisagée par l’administration Bush. Et c’est en ce sens, et pour contrebalancer les velléités hégémoniques de Téhéran, qu’elle s’efforce de mettre sur pied un bloc des pays arabes alliés de l’Amérique en leur offrant le renforcement de leur potentiel militaire : 20 milliards d’armement ultra-sophistiqué en dix ans pour l’Arabie saoudite, le Qatar, Bahreïn, le Koweït, les Emirats arabes unis et 13 milliards de dollars pour la même période à l’Egypte. Mais il y a un hic, car Israël a exigé sa propre contrepartie, du fait qu’il ne pouvait voir sa supériorité militaire dans le Moyen-Orient remise en cause ainsi que son rôle de “gendarme” de la région. Aussi, les Etats-Unis lui ont-ils fourni une “compensation” de 30 milliards de dollars d’armes, c’est-à-dire une augmentation particulièrement significative de 25 % de leurs fournitures militaires à Tel-Aviv.

On voit en définitive l’Amérique organiser elle-même une surenchère à l’armement dans une région déjà à haut risque et en direction d’un pays comme l’Arabie Saoudite accusée à Washington même de soutenir les terroristes sunnites, voire Al-Qaïda. Dans un monde où la règle est le “chacun pour soi”, la réponse que tente d’y donner la première puissance mondiale ne fait qu’aggraver l’accélération de ce chacun pour soi et les tensions guerrières.

La course au nucléaire, le must de la décomposition capitaliste

De façon plus large, c’est une sorte de fièvre de la course aux armements qui se développe significativement depuis fin 2006, et s’élargit à de nombreuses puissances. Et dans cette accélération dans la folie guerrière capitaliste, le nucléaire est de plus en plus en pointe. Ce n’est pas une surprise en soi. Les essais nucléaires de la Corée du Nord début 2006, les achats répétés de technologie nucléaire et de missiles à la Russie par l’Iran depuis un an, les velléités de pays secondaires comme le Brésil de reprendre leur programme nucléaire, etc., étaient des signes annonciateurs du fait que chaque pays ne se contente plus d’être sous le “parapluie” nucléaire de telle ou telle grande puissance mais exprime la volonté de se défendre lui-même.

Les Etats-Unis, en réponse à la destruction par un missile chinois d’un satellite météo en janvier 2007, destruction spatiale venant montrer la faiblesse potentielle américaine quant à sa capacité de diriger ses armes aériennes, navales et terrestres dans un conflit lointain, ont été une fois encore à l’origine de cette accélération par la proposition de renforcer leur bouclier anti-missile quasiment à la frontière de la Russie. Celle-ci ne pouvait évidemment que répondre, et n’attendait que cela, par la vague menace de viser l’Europe puis par celle plus concrète d’installer des missiles à Kaliningrad, en mer Baltique, juste entre la Pologne et la Lituanie, à deux pas du bouclier américain.

Mais la course à l’armement nucléaire ne concerne plus seulement les grandes puissances. On voit en effet une ceinture nucléarisée se développer au Moyen et au Proche-Orient jusqu’en Asie de l’Est. Si l’on compte l’Iran, force potentielle, on peut suivre un arc de cercle quasiment continu bourré de missiles nucléaires, d’Israël à la Corée du Nord en passant par le Pakistan, l’Inde et la Chine, le tout chapeauté par l’arsenal russe. En bref, une véritable poudrière atomique, en particulier dans certaines régions qui sont, déjà, des poudrières et des lieux de conflits guerriers permanents.

Dans le contexte de prolifération de conflits en tous genres d’aujourd’hui, le fil qui tient l’épée de Damoclès nucléaire sur nos têtes se fait toujours plus ténu. Ce ne sont pas les accords Salt ou autres qui garantissent quoi que ce soit. C’est seulement le développement massif des luttes ouvrières jusqu’au renversement de cette société capitaliste qui est une nécessité pour en finir avec la menace guerrière, terroriste ou nucléaire, et ouvrir la voie à un futur pour l’humanité.

Mulan (30 août)

1) Les Yazidis sont une communauté religieuse considérée comme hérétique pour l’orthodoxie musulmane sunnite. Un grand nombre d’entre eux sont des Kurdes.

2) Le Monde du 22 août 2007.

3) Cité par Le Canard Enchaîné du 22 août 2007.


Géographique: 

  • Moyen Orient [9]

Récent et en cours: 

  • Guerre en Irak [10]

Chômage et misère, le prix que doit payer la classe ouvrière

  • 2467 reads

Depuis le début des années 2000, la crise du capitalisme s’est profondément aggravée. Et c’est évidemment la classe ouvrière qui en subit les conséquences dramatiques. Dans tous les pays industrialisés, les prix flambent, les accès aux soins se réduisent comme peau de chagrin, les salaires sont gelés, les indemnités permettant aux sans-travail de survivre disparaissent.

Chaque année est pire que la précédente. 2006 et début 2007 ont ainsi vu se multiplier les charrettes de licenciements partout dans le monde. Le secteur de l’automobile, particulièrement mal en point, a détruit des dizaines de milliers d’emplois. Dernière annonce en date, le constructeur Fiat va supprimer 12 300 postes. Mais il n’y a pas que les secteurs traditionnels de l’industrie qui sont aujourd’hui touchés. Signe des temps, les entreprises de pointe virent, elles aussi, à tour de bras. Nous avons tous en tête le plan de restructuration “Power 8” chez Airbus, fleuron de l’économie française et allemande, et ses 10 000 suppressions de postes. Les entreprises de haute technologie ou de communication ne sont pas en reste : 2290 postes en moins chez Nokia-Siemens, 3000 pour l’audiovisuel en Espagne et 9400 chez Microsoft Word. La liste pourrait ainsi être poursuivie pratiquement indéfiniment !

Vers une avalanche de suppressions d’emplois

Mais tout ceci n’est rien en comparaison de la nouvelle tourmente qui s’annonce. L’accélération de la crise économique qui a débuté cet été va entraîner une violente vague d’attaques contre la classe ouvrière.

La crise de l’immobilier aux Etats-Unis risque de jeter à la rue, dès cet automne, près de trois millions d’ouvriers incapables de rembourser des prêts exorbitants et dont les maisons seront tout bonnement réquisitionnées par les banques ! Mais cette crise a des répercussions bien plus larges encore. En effet, à peine la crise financière commencée, les suppressions d’emplois et autres licenciements massifs tombent dru.

Le journal 20 Minutes a ainsi titré : “Crise des subprimes: licenciements en masse dans la finance” (le 22/08/2007). Depuis le début août, il y a eu aux Etats-Unis, pays le plus touché actuellement par la crise de l’endettement et du crédit, 21 000 licenciements dans le secteur de la finance et, en particulier, dans les établissements de crédit. La banque d’affaire Sun Trust en a annoncé 2400 et des sociétés de crédit telles que First Magnus Financial, Countrywide ou Capital One, 8640. Au total, depuis le début 2007, les licenciements annoncés dans ce secteur s’élèvent à 87 962, soit le double de l’année précédente. “Nous avons ici une photo de la situation qui montre que les réductions d’effectifs explosent au fur et à mesure que la crise s’aggrave”, a indiqué John Challenger, un spécialiste interrogé par Bloomberg.

Mais le secteur de la finance n’est pas le seul touché. Au contraire, la crise qui s’est déclenchée cet été a déjà des répercussions importantes sur toute l’économie. Toutes les entreprises savent que l’heure de l’austérité a sonné, la consommation des ménages américains va se réduire fortement. Anticipant la récession qui s’annonce, les plans de restructurations se multiplient. Dans l’informatique, Dell va supprimer 8800 postes. La société Monster dont, ironie de l’histoire, le slogan publicitaire affirme à grandes trompettes “Monster.fr Leader mondial de l’emploi sur Internet !!!” se propose aujourd’hui de supprimer à son tour 800 emplois, soit 15 % de ses effectifs mondiaux. Le spécialiste du recrutement champion du licenciement… tout un symbole pour les temps à venir ! L’édition américaine n’est pas en reste, puisque la réduction de ses effectifs sera de 5000 salariés. La crise n’ayant pas de frontière, tous les pays vont être touchés. Unilever le groupe d’agro-alimentaire anglo-néerlandais vient d’annoncer 20 000 licenciements !

La crise financière en court, qui commence déjà à se propager à toute l’économie, va conduire ainsi directement dans les mois à venir à une véritable explosion des licenciements partout dans le monde.

L’explosion des prix alimentaires : le retour de l’inflation

Les prix de l’alimentation de base vont connaître, avec cette crise, une violente augmentation. Il faut s’attendre, au niveau mondial, à des hausses de plus de 10% pour tous les produits de première nécessité ! Le lait, le pain, les céréales, le riz, le blé, les pâtes, tous ces produits indispensables à la vie de tous , vont être ceux qui vont subir les plus grosses augmentations. Par effet de contagion, la viande même de qualité médiocre et les fruits vont suivre.

Si on cumule l’explosion des licenciements qui s’annonce et l’augmentation violente des prix de la nourriture, on se rend compte aisément de ce qui attend la classe ouvrière partout dans le monde dans la période à venir.

Françoise (31 août)


Récent et en cours: 

  • Crise économique [5]

L'affaire des "infirmières bulgares"

  • 2253 reads

Une fois encore, les mœurs crapuleuses de la bourgeoisie se sont dévoilées en plein jour. Avec l’affaire des “infirmières bulgares”, les grandes démocraties ont démontré qu’elle n’avaient rien à envier aux plus ignobles dictatures.

Pour la plus grande gloire de la Nation, les médias français se sont répandus en photos montrant ces otages libérés, après neuf longues années de captivité et de torture par le régime libyen, se jeter dans les bras de la nouvelle égérie française, Cécilia Sarkozy. Plus fort encore que Kouchner tenant dans ses bras des enfants somaliens mourant de faim !

Il n’y a aucune illusion à avoir, la vie de ces infirmières bulgares et du médecin palestinien emprisonné avec elles n’a pas plus de valeur aux yeux des Sarkozy, et de toute la bourgeoisie française, qu’à ceux du sanguinaire Kadhafi. Si la diplomatie tricolore s’est démenée pour obtenir leur libération, c’est pour des raisons bien différentes de l’humanisme et de la bonté d’âme.

D’abord, évidemment, tout ce cirque médiatique a permis au nouveau président français de se faire un bon coup de pub et de travailler son image d’homme de cœur bombant le torse. Mais bien plus cynique encore, derrière cette libération se cachent des tractations militaires ! Le 25 juillet, cet “exploit” de la diplomatie française se concrétisera en effet sans ambiguïté dans de sordides négociations : deux accords entre la France et la Libye sur la vente de nombreux armements et la fourniture d’un réacteur nucléaire à Tripoli.

Pascale (31 août)


Situations territoriales: 

  • France [11]

Séismes au Pérou : le capitalisme tire profit des destructions

  • 2706 reads

Cette prise de position sur le dernier tremblement de terre au Pérou nous a été envoyée par un contact de ce pays. Elle respire l’indignation face aux conséquences qui en résultent pour les ouvriers et, de façon générale, pour les miséreux alors que, en ce qui la concerne, la bourgeoisie étale son hypocrisie et sa cupidité. Nous partageons bien sûr la vision que le capitalisme est responsable de ces conséquences et que seule sa destruction pourra permettre d’instaurer et de développer des conditions de vie vraiment humaines.

"C’est une épreuve de plus que Dieu, dans l’au-delà, nous envoie” (Alan Garcia Perez, Président du Pérou)

Il est parfaitement évident que la bourgeoisie tire profit de cette “épreuve divine”. Ces derniers mois, la bourgeoisie locale a dû s’affronter à la combativité de millions de prolétaires mobilisés pour leurs revendications, une combativité qui a favorisé, surtout au sein du prolétariat des mines, le développement d’un haut niveau de solidarité prolétarienne. […]

La manœuvre de Alan Garcia contre la bourgeoisie chilienne 1 avait fait long feu et n’avait eu de résultats que dans la presse aux ordres et dans la bouche des intellectuels à la solde de l’État. Alors qu’une nouvelle vague de luttes menaçait d’exploser sur divers fronts, le 15 août à 18 h 40, la terre a tremblé avec une puissance de 7,5 sur l’échelle de Richter à près de 60 kilomètres de Pisco, qui se trouve à près de deux heures de Lima. Des centaines de milliers d’habitants ont tout perdu en 70 secondes, en particulier à Pisco, Chincha et Ica. Ces villes ont été complètement détruites. A Lima, la capitale, l’onde de choc a causé des dommages importants. L’essentiel des dommages se situait par conséquent au nord de Lima et dans tout le département d’Ica et ceux limitrophes à celui-ci.

L’appareil de l’Etat paraissait en plein désarroi ; il n’a pas réagi durant des heures. Négligeant sa fameuse élégance, le président Garcia posait dans son bureau en manches de chemises, aux côtés de ses acolytes qui allaient envoyés pour évaluer l’ampleur du désastre. Personne ne pouvait y arriver par voie de terre, la route panaméricaine étant impraticable à plusieurs endroits, mais quelques journalistes parvinrent à atteindre Chincha, Pisco et Ica, les principales villes dévastées, et ils commencèrent immédiatement à envoyer leurs reportages. A Ica, l’église du Seigneur de Luren s’était effondrée, écrasant des dizaines de fidèles sous les décombres. A Tambo de Mora (le port de Chincha), les murs de la prison se sont effondrés et 600 prisonniers ont pu s’échapper. Le jeudi matin, on comptait déjà 500 morts et plus de mille blessés.

Ce même jour, le président Alan Garcia fit son apparition, accompagné par le premier ministre Jorge del Castillo, le ministre des armées Alan Wagner et le président du Congrès Gonzales Posada. Pendant la campagne électorale, ce dernier s’était engagé à reconstruire l’aéroport de Ica, promesse qu’il n’avait bien sûr pas tenue ; aujourd’hui, les secours ne peuvent toujours pas atteindre cette ville... inaccessible sinon par la voie des airs.

Les premiers signes de colère se sont exprimés dans la population. Quelques exemples de manifestations de mécontentement ont pu filtrer malgré le chaos des informations et la mainmise des médias sur celles-ci, qui montrent la véritable et profonde raison à l’origine du désastre : la misère. Dans les endroits où les villes ont été dévastées, la population construisait ses habitations en torchis et bien sûr sans la moindre précaution antisismique. Par ailleurs, beaucoup de maisons étaient très vieilles et ne purent résister au séisme.

Voici un exemple illustratif : à Pisco, une ville qui possède un port proche et une station balnéaire pour millionnaires, Paracas, la portée de la catastrophe fut très inégale. Les constructions en dur et les villas de plage des riches résistèrent au séisme, alors que toute la ville de Pisco et le port furent totalement détruits. La nature ne fait pas de différences ni n’accorde de privilèges, c’est la division de la société en classes qui les perpétue. C’est cette perpétuation qui a provoqué la catastrophe actuelle dont l’ampleur ne cesse d’augmenter. C’est la misère provoquée par la société capitaliste qui a provoqué autant de destructions, car les pauvres ne pourront jamais vivre dans des maisons solides, construites avec du matériel de bonne qualité et suivant des plans tenant en compte les exigences des zones sismiques. Mais l’ignominie du capitalisme n’en reste pas là, la bourgeoisie se frotte les mains en pensant déjà aux bénéfices qu’elle pourra tirer de la reconstruction du pays.

L’armée, qui compte dans ses rangs des centaines d’ingénieurs experts en construction et possède le matériel lourd nécessaire, reste pour l’heure dans ses casernes car la spéculation financière sur la construction a déjà commencé. Les diverses fractions de la bourgeoisie se disputent en ce moment les prochains marchés. L’exemple le plus significatif a été donné par l’alliance entre la journaliste Cecilia Valenzuela et la compagnie d’assurances La Positiva qui souhaite reconstruire la région.

Les billets d’avion pour cette zone ont déjà augmenté de 400 %, et Alan Garcia s’est contenté de protester à la télévision, car tout doit s’incliner devant les règles du libre-marché. La Banque de Crédit, avec à sa tête Dioniso Romero, a ouvert un compte pour capter les fonds d’aide à la région, un nouveau revenu pour une banque qui veut montrer qu’elle est la plus performante du pays, qu’elle a le sens des affaires inscrit dans ses gènes. La Coopération espagnole a aussi fait son apparition, de même que Pompiers sans Frontières, tout l’appareil d’aide sociale commence à montrer le bout de son nez alors que le gouvernement central, les gouvernements régionaux et locaux laissent la reconstruction aux mains des entreprises privées. Mais les prolétaires savent déjà que l’Etat, sous le capitalisme, ne peut être que l’Etat des capitalistes.

L’ONU a déjà envoyé un million de dollars et la Banque interaméricaine de développement (BID), qui avait prêté 80 millions à la corporation Wong avec l’aval du Fujimori, n’a envoyé pour sa part que 200 000 dollars. Caritas n’est pas en reste et a aussi mais tardivement ouvert son compte. Les affaires ne doivent bien sûr pas s’interrompre, c’est la leçon essentielle que les bourgeoisies locales ont tirée de la tragédie.

Celle que nous devons tirer pour notre part est que même si la force colossale de la nature peut causer de grands malheurs, la véritable puissance destructive se trouve dans les rapports sociaux auxquels sont soumis des millions d’êtres humains sur la terre. Ces rapports les condamnent à vivre misérablement, dans les pires conditions de logement. Ce n’est que leur disparition, la disparition des rapports sociaux bourgeois, la disparition du capitalisme au niveau mondial qui pourra permettre des conditions de vie décentes et humaines à toute la population de la planète, c’est la seule issue pour la survie que nous ayons dans le futur.

H
(17 août 2007)

1 L’Etat péruvien avait publié une carte affichant ses prétentions sur les eaux territoriales. La bourgeoisie chilienne avait saisi la balle au bond et envoyé immédiatement son armée effectuer des manœuvres au nord du Chili, dans la zone frontière avec le Pérou. On constate une fois de plus que les revendications nationalistes des Etats ne sont que des manœuvres pour prolonger et renforcer leur pouvoir au prix de millions de travailleurs qui pourraient être envoyés se battre contre leurs frères de classe d’un autre pays. L’ennemi des travailleurs péruviens, c’est la bourgeoisie péruvienne, comme la bourgeoisie chilienne est l’ennemie du prolétariat chilien.


Géographique: 

  • Pérou [12]

Source URL:https://fr.internationalism.org/en/content/revolution-internationale-ndeg-382-septembre-2007

Links
[1] https://fr.internationalism.org/en/tag/situations-territoriales/situation-sociale-france [2] https://fr.internationalism.org/en/tag/5/36/france [3] https://fr.internationalism.org/en/tag/courants-politiques/trotskysme [4] http://www.hns-info.net [5] https://fr.internationalism.org/en/tag/recent-et-cours/crise-economique [6] https://fr.internationalism.org/en/tag/situations-territoriales/lutte-classe-france [7] https://fr.internationalism.org/en/tag/recent-et-cours/luttes-classe [8] https://fr.internationalism.org/en/tag/geographique/afrique [9] https://fr.internationalism.org/en/tag/5/56/moyen-orient [10] https://fr.internationalism.org/en/tag/recent-et-cours/guerre-irak [11] https://fr.internationalism.org/en/tag/situations-territoriales/france [12] https://fr.internationalism.org/en/tag/5/242/perou