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II - LE STALINISME FER DE LANCE DE LA CONTRE-RÉVOLUTION MONDIALE

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La vague révolutionnaire du prolétariat mondial qui a surgi au cours et au lendemain de la première boucherie impérialiste  est l'épisode qui a été le plus loin dans la confrontation historique, dans la lutte à mort, entre les deux classes antagoniques de la société capitaliste : la bourgeoisie et le prolétariat. En effet, durant ces quelques années, la classe ouvrière a été bien près de renverser la bourgeoisie et son système d'exploitation car, sans conteste, celle-ci s'est retrouvée avec le couteau du géant prolétarien sur la gorge, ce qui l'obligea à redoubler de ruse, de violence, pour sauvegarder son système pourtant absurde et barbare jusqu'à l'inouï.

C'est au prolétariat russe que revint l'insigne honneur de relever la tête en premier. A partir de 1917, refusant la guerre, ses privations, il se lança à l'assaut du ciel en affirmant la perspective historique de la classe ouvrière : la révolution communiste, véritable salut de toute l'humanité.

Prise à la gorge, menacée d'être renversée par le flot impétueux de la révolution qui gagnait inexorablement l'Europe, la bourgeoisie se vit contrainte d'interrompre la guerre pour mieux faire face au danger prolétarien.

A la fin de l'année 1918, le prolétariat allemand se lançait à son tour à l'assaut, s'attelant à la tâche de porter en Europe de l'ouest la flamme de la révolution que le prolétariat russe avait allumée en 1917. Ce soulèvement d'un bataillon décisif du prolétariat international fut impitoyablement écrasé par l'Etat bourgeois allemand dirigé par la social-démocratie et cela avec la complicité active des "grandes démocraties". Les tentatives d'étendre la vague révolutionnaire échouèrent avec cette défaite. La bourgeoisie mondiale était désormais capable de parachever sa contre-offensive en concentrant toutes ses forces contre la révolution russe.

Isolée par l'échec de la révolution mondiale, décimée par les combats et les disettes, la classe ouvrière de Russie n'a pu conserver le pouvoir qu'elle avait pris entre ses mains en octobre 1917. Elle pouvait encore moins construire le socialisme. C'est la victoire de la contre-révolution à l'échelle mondiale qui va donner naissance à la contre-révolution stalinienne en Russie même.

Contrairement, donc, à tous les mensonges bourgeois véhiculés depuis soixante-dix ans, le stalinisme n'est pas le produit de la révolution d'Octobre mais bel et bien le fils naturel du capitalisme décadent et de la contre-révolution bourgeoise.

Heritage de la Gauche Communiste: 

  • Stalinisme, le bloc de l'est [1]

Le stalinisme bourreau de la Révolution d'Octobre

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(D'après Révolution Internationale N° 187; février 1990)

  • Jusque dans sa mort, le stalinisme continue à servir le capitalisme comme il n'a jamais cessé de le servir tout au long des soixante et quelques années de son existence.
  • Une nuée de charognards se précipite aujourd'hui autour de son cadavre puant et parmi ceux-ci, les pires fripouilles, les plus pourris d'entre les pourris, les Revel, Kahn, July, Daniel et consorts, idéologues professionnels les plus représentatifs de l'hexagone, serviles passe-plats comme de coutume de toutes les fractions de la bourgeoisie "libérale" et "démocratique" ne lésinent pas sur les moyens pour proclamer "la fin, la mort du communisme".

L'univers du grand mensonge, c'est le capitalisme

Ces canailles savent bien que c'est eux qui perpétuent depuis plus de 50 ans et propagent à l'heure actuelle le plus grand et le plus répugnant mensonge, non seulement du siècle mais aussi de toute l'histoire de l'humanité, l'identification monstrueuse du communisme à sa plus totale négation, le stalinisme. Cela n'est pas nouveau. Cette gigantesque mystification idéologique s'est imposée à travers la plus effroyable contre-révolution de son histoire qu'ait traversé et subi la classe ouvrière à la suite de l'écrasement et de la défaite de la révolution prolétarienne au niveau mondial. Cette formidable duperie a été édifiée par toute la bourgeoisie directement contre le prolétariat pour l'entraîner, l'enchaîner et l'asservir au triomphe de la contre-révolution, elle est le pur produit d'une falsification éhontée et délibérée de la réalité historique.

Sous le titre-choc de "l'Evénement du Jeudi" du 28.12.89, "Dracula était communiste", c'est l'image éculée du "bolchevik au couteau entre les dents" que la bourgeoisie fait ressurgir. D'autres ont recours à des procédés plus retors qui rappellent étrangement les perfides assertions de l'époque cherchant à faire passer Lénine pour un agent provocateur à la solde de l'impérialisme allemand. Telle est, par exemple, la diatribe fielleuse d'un J.F. Revel dans "Le Point" du 25.12 sur "la mort historique de Lénine" qui se résume à une longue suite d'affirmations crapuleuses pour discréditer tous les soi-disant "projets machiavéliques de Lénine" : "La décomposition avérée ou imminente du communisme à la fois en tant que mode de gouvernement (sic !) et que conception du monde ne nous permet guère d'hésiter sur l'homme que nous devons sacrer grand mort historique de l'année, lauréat hors concours de la plus colossale faillite planétaire des temps modernes, peut-être de tous les temps (...). En vain, tous les disciples et imitateurs dirigent-ils sur eux-mêmes abusivement la lumière noire de l'échec absolu. C'est à Lénine seul que revient la paternité "objective" de la formule infaillible qui devait y conduire. Ses successeurs n'ont fait que l'appliquer (...). En vain, l'orgueil des copistes rattache-t-il à de prétendues déviations de leur cru un long chapelet de catastrophes dont l'encrage initial remonte à la féconde matrice léniniste d'origine. Un caractère frappant du soviétisme est d'avoir réalisé point par point pendant 70 ans le contraire exact de ce qu'il annonçait et prétendait faire. Or c'est là l'essence du léninisme". A "l'appui" de ce torrent de vomissures, quelques citations tronquées que le bonimenteur maison se garde d'étayer par des références et de donner les sources. Nos immondes pisse-copies patentés du capital ne sauraient reculer devant aucune bassesse, aucune calomnie !

La véritable préoccupation de la bourgeoisie qui oriente et détermine tout le battage mensonger qu'elle organise transparaît sous la plume d'un de ses idéologues les plus crapuleux, J.F. Kahn, dans "l'Evénement du Jeudi" du 28.12.89 qui prétend répondre par avance aux objections soulevées par cette campagne : "Attention, rétorqueront cependant quelques nostalgiques de la pureté perdue, il ne faut pas confondre le communisme et le stalinisme qui en est la perversion ! Trois mois de chambardements à l'Est ont eu raison de cette illusion : il n'y a pas d'un côté un communisme authentique et de l'autre sa dérive stalinienne. Il y a simplement un stalinisme plus ou moins criminel, plus ou moins dément, disons pour tempérer le propos, plus ou moins civilisé. Le stalinisme n'est pas une excroissance monstrueuse du léninisme. Il en constitue l'autoprotection mécanique... D'où cette évidence : on peut sortir du stalinisme dur par le stalinisme mou mais on ne peut pas sortir du stalinisme par le communisme. L'issue de secours, c'est au mieux la social-démocratie qui l'offre, l'intégrisme nationaliste au pire. Au milieu, s'ouvre l'improbable voie néo-libérale. (...) Où étaient en ces jours de chaos à Bucarest les fils spirituels des assaillants du Palais d'Hiver ? (...) Ils n'ont pu demeurer révolutionnaires qu'en devenant anticommunistes." Plus hypocrite, tu meurs ! Contrairement à ce que serinent nos trotskystes avec qui un Kahn est en mesure de polémiquer pour mieux noyer le poisson... et les ouvriers dans cette vase visqueuse, le stalinisme n'a jamais été une perversion, une excroissance ou une caricature du communisme. Il n'a rien de commun avec lui, aucun lien de parenté. Il n'existe aucune continuité entre l'Octobre prolétarien et le stalinisme, mais il y a une rupture radicale, complète, un fossé de classe gorgé de sang entre les deux.

Le stalinisme c'est la contre-révolution bourgeoise

L'instauration de ce régime de terreur sanguinaire et de barbarie n'a été rien d'autre que la contre-révolution triomphante qui s'est installée comme une véritable chape de plomb sur les ruines de la révolution en Russie avec la défaite au niveau mondial de la première vague révolutionnaire de 1917-23, défaite provoquée grâce à l'union sacrée de toutes les fractions de la bourgeoisie à l'échelle internationale.

C'est l'isolement dramatique du prolétariat en Russie permis par l'écrasement sanglant et décisif de la révolution en Allemagne dont la social-démocratie, à peine intronisée dans les rangs de la bourgeoisie a été le fer de lance, qui a porté le coup mortel au pouvoir des soviets en Russie. La révolution en Russie n'a jamais prétendu être autre chose que le premier pas en direction de la révolution prolétarienne mondiale.

Lénine et les bolcheviks n'ont jamais eu d'autre objectif que celle-ci en toute fidélité au marxisme : "Ou bien la révolution éclatera dans les pays capitalistes immédiatement ou à brève échéance, ou bien nous sommes perdus" disait Lénine au lendemain de la victoire d'Octobre 17 (cité par G. Walter, "Lénine" p. 507). De tous temps, depuis sa naissance, l'internationalisme prolétarien a été le premier principe, fondamental et intangible des combats de la classe ouvrière et du programme des révolutionnaires. "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous" comme "Les prolétaires n'ont pas de patrie" qui s'inscrivent en lettres de feu dans "Le Manifeste communiste" de Marx et Engels ont toujours été le cri de ralliement des ouvriers et de leurs organisations révolutionnaires.

C'est ce principe que Lénine et les bolcheviks ont constamment défendu.

C'est ce principe qui a toujours constitué la pierre de touche de l'activité et des luttes du prolétariat parce que toute remise en cause de l'internationalisme prolétarien a toujours été synonyme de rupture avec le camp prolétarien et d'adhésion au camp du capitalisme. Par exemple, dès 1914, l'adhésion des partis de la social-démocratie et de la II° Internationale à la guerre impérialiste derrière leurs bourgeoisies nationales respectives signifiait pour le prolétariat et pour tous les révolutionnaires le passage irréversible avec armes et bagages de la social-démocratie dans le camp de l'ennemi de classe et signait la mort de la II° Internationale. Cette trahison et ce passage définitif dans le camp bourgeois ont été dénoncés et combattus comme tels à longueur de temps par Lénine et les révolutionnaires de l'époque. C'est en étant armé de ce principe essentiel que le prolétariat, en prenant le pouvoir en Russie, a pu contraindre la bourgeoisie à mettre fin au premier carnage impérialiste mondial, appelant les autres prolétaires dans tous les pays belligérants à cesser un combat fratricide qui n'était pas le leur et à transformer cette guerre impérialiste en guerre de classe.

Voilà une réalité bien insupportable pour un Revel qui appelle, bien sûr, cela une "contradiction flagrante" : "Lénine prêche le désarmement pour armer à tour de bras" ("Le Point", article déjà cité).

L'avenir de la révolution a toujours été clairement lié pour les révolutionnaires, au surgissement de la révolution ailleurs, et notamment dans les pays les plus développés du capitalisme, dans les plus forts et les plus expérimentés bataillons du prolétariat mondial. C'est pour cela qu'en juillet 1918, Lénine proclamait hautement devant les ouvriers russes lors de la conférence des comités d'usines : "Le prolétariat russe a conscience de son isolement révolutionnaire et il voit clairement que sa victoire a pour condition indispensable et prémisse fondamentale, l'intervention des ouvriers du monde entier". C'est pour cela qu'est née la IIIème Internationale en janvier 1919, comme organe indispensable qui devait guider et orienter cette révolution mondiale. C'est pour cela que l'écrasement du prolétariat allemand à Berlin a été ressenti comme une véritable tragédie dès le 1er Congrès de l'IC. Les nouveaux échecs révolutionnaires essuyés ensuite en Hongrie, en Bavière, dans d'autres parties de l'Allemagne..., comme l'incapacité du prolétariat à se soulever dans les pays européens où les bourgeoisies nationales sortaient de la guerre en "vainqueurs" isolaient inexorablement le prolétariat en Russie. Dans une lettre à Clara Zetkin en 1923, Lénine écrivait : "La première vague de la révolution s'est retirée, la deuxième ne s'est pas encore levée. Il serait dangereux de nous faire des illusions là-dessus". Elle n'est pas venue, il ne restait plus à la révolution russe qu'à être asphyxiée et à s'effondrer de l'intérieur. C'est là qu'intervient précisément le stalinisme, en totale rupture avec la révolution lorsqu'après la mort de Lénine, Staline s'empare des rênes du pouvoir et, dès 1925, met en avant sa thèse de "la construction du socialisme en un seul pays" grâce à laquelle va s'installer dans toute son horreur la contre-révolution.

Dès lors, l'URSS n'a plus de "soviétique" que le nom. Non seulement le mot d'ordre de toute la période révolutionnaire : "Tout le pouvoir aux soviets" est abandonné et banni, mais la dictature du prolétariat, à travers le pouvoir des conseils ouvriers qui avait été le moteur et l'âme de la révolution et qui révulse et chagrine si fort nos chers "démocrates" d'aujourd'hui déplorant qu'on "prétende respecter la volonté des masses" quand on "dissout par un coup de force l'Assemblée constituante en janvier 1918" (Revel dixit), quand on touche au parlementarisme bourgeois, est totalement détruite, devient une coquille vide de sens, laissant la place à une implacable dictature du parti-État sur le prolétariat.

L'abandon dès le début du règne de Staline de l'internationalisme signe définitivement l'arrêt de mort de la révolution. La politique de l'Internationale dégénérescente devient partout une politique contre-révolutionnaire de désarmement et d'asservissement du prolétariat, de défense des intérêts capitalistes sous couvert de défense de "la patrie socialiste."

Quand l'intarissable baratineur sans scrupules Revel, entend amalgamer le programme du prolétariat défendu par Lénine dans "l'Etat et la Révolution" à la politique anti-ouvrière du fossoyeur de la révolution, Staline, il ironise sur les mesures préconisées par ce programme : "suppression de l'armée, abolition de la police, extinction de la bureaucratie" : "de la part du fondateur de l'Etat le plus militarisé, le plus policier et le plus bureaucratisé de l'Histoire, ce programme, annoncé un mois à peine avant la prise bolchevik du pouvoir total, donne la clé d'un trait fondamental du communisme : la dissociation quasi schizophrénique entre les actes et les discours". Alors que c'est précisément l'énormité de cette dissociation, cette antinomie absolue qui donne la mesure du fossé infranchissable entre Lénine, les révolutionnaires, le contenu révolutionnaire prolétarien d'octobre 17 et toute l'entreprise stalinienne, que veut nous faire avaler ce charlatan ? Que la drogue démocratique dont il fait un usage si immodéré produise des effets schizophréniques à ce point puissants qu'il deviendrait lui-même un chaud partisan, un vrai défenseur de la "suppression de l'armée, de l'abolition de la police, de l'extinction de la bureaucratie" ? Allons donc ! Lui et ses confrères "démocrates" et "libéraux" de ce siècle ont toujours été les plus fidèles alliés du stalinisme contre le prolétariat.

En 1927, la politique d'alliance de Staline en Chine avec des fractions nationalistes de la bourgeoisie entraîne le prolétariat chinois à sa perte et à l'écrasement brutal et massif des ouvriers insurgés à Shanghai et à Canton par les troupes de Tchang Kaï-Chek, proclamé membre d'honneur de l'internationale stalinisée.

En Russie même, Staline et l'essaim grandissant de bureaucrates arrivistes dont il s'entoure engagent une lutte à mort contre toute la vieille garde bolchevik. Face à tous ceux qui s'élèvent contre cette politique nationaliste, la contre-révolution stalinienne déchaîne sa hargne sanguinaire : tous les bolcheviks qui tentent de défendre les principes d'Octobre reniés et bafoués par Staline sont exclus du Parti puis déportés par milliers, pourchassés, traqués par la Guépéou, enfin froidement exécutés lors des grands procès de Moscou ou lâchement assassinés avec la bénédiction et la complicité active des Etats "démocratiques".

C'est sur les décombres de la révolution de 1917 que le stalinisme a pu asseoir sa domination. C'est grâce à cette négation la plus radicale du communisme constituée par la doctrine monstrueuse du "socialisme en un seul pays" totalement étrangère au prolétariat et à Lénine que l'URSS est redevenue non seulement un Etat capitaliste à part entière mais aussi un Etat où le prolétariat a été soumis plus brutalement et plus férocement qu'ailleurs aux intérêts du capital national rebaptisés "intérêts de la patrie socialiste".

Ainsi, autant le pouvoir des conseils ouvriers avait été capable de donner le coup d'arrêt à la guerre impérialiste mondiale, autant la contre-révolution stalinienne en anéantissant toute pensée révolutionnaire, en opposant son talon de fer à toute réaction ouvrière à travers la terreur et la militarisation de toute la vie sociale, annonçait la participation de l'URSS au nouveau carnage impérialiste que toute la bourgeoisie préparait.

Aujourd'hui, tous ceux qui profitent de l'effondrement des régimes staliniens pour cracher si violemment sur Octobre 17 et la révolution prolétarienne révèlent le sort qu'ils entendent eux-aussi réserver au prolétariat. Ce n'est pas pour rien qu'en défigurant l'histoire, ils en viennent à faire l'apologie de la social-démocratie. Ils savent bien qu'ils poussent ainsi le prolétariat vers ceux qui ont su être "les chiens sanglants", les bras meurtriers du capitalisme qui en écrasant dans un bain de sang la révolution en Allemagne, ont assassiné de manière décisive la révolution prolétarienne mondiale et ont permis à la contre-révolution et à ses monstres comme le fascisme et le stalinisme, de surgir et de s'imposer sur la scène de l'Histoire.

Heritage de la Gauche Communiste: 

  • Stalinisme, le bloc de l'est [1]

Lénine : un combattant du prolétariat ; Staline : un agent du capitalisme

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(D'après Révolution Internationale N° 189; avril 90)

  • Aujourd'hui encore plus que par le passé, il importe de rétablir la vérité sur le rôle véritable de Lénine et de ses compagnons bolcheviks, de mettre en évidence que toute sa vie fut consacrée à la lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière et non à l'établissement sur celle-ci d'une des formes les plus barbares d'exploitation et d'oppression comme l'a été le stalinisme.

Avant même que de se faire connaître par l'établissement d'une terreur policière sans commune mesure dans l'histoire, le stalinisme a commencé sa carrière comme défenseur de la thèse de la "construction du socialisme dans un seul pays". Dès 1925, Staline se fait le porte-parole de cette conception qui s'inscrit complètement en faux avec toute la vision qui avait été défendue auparavant dans le mouvement ouvrier. En effet, dès ses origines, celui-ci se présente comme un mouvement international dans la mesure où, comme l'écrivait Engels dès 1847 : "La révolution communiste (...) ne sera pas une révolution purement nationale ; elle se produira en même temps dans tous les pays civilisés (...) Elle exercera également sur tous les autres pays du globe une répercussion considérable et elle transformera complètement et accélérera le cours de leur développement. Elle est une révolution universelle ; elle aura, par conséquent, un terrain universel" ("Principes du Communisme"). Ce n'est nullement un hasard, non plus, si le mot d'ordre qui conclut le "Manifeste Communiste" de 1848 est "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous". De même, la première organisation importante du prolétariat est l'"Association Internationale des Travailleurs" (1864-1872) ou 1ère Internationale. Par la suite, ce sont aussi des internationales (Internationale socialiste, 1889-1914 ; Internationale communiste, 1919-1928) qui ponctuent le développement et les combats de la classe ouvrière à l'échelle mondiale. Enfin, il est également significatif que l'hymne du mouvement ouvrier soit, dans tous les pays, l'"Internationale".

En fait, un des critères décisifs de l'appartenance d'une formation politique au camp du prolétariat est l'internationalisme. Ainsi, en 1914, lorsqu'éclate la guerre mondiale, la participation à l'"Union sacrée" et à la "Défense nationale" des secteurs dominants de la plupart des partis socialistes d'Europe (les "social-chauvins" comme les appelait Lénine) signe leur trahison vis-à-vis de la classe ouvrière et leur passage à la bourgeoisie.

C'est pour cela que la thèse du "socialisme en un seul pays" constitue une véritable trahison des principes de base de la lutte prolétarienne et de la révolution communiste, trahison contre laquelle ceux qui continuent de défendre le programme prolétarien, tel Trotsky dans le parti communiste d'Union soviétique, engagent un combat sans merci. En particulier, cette thèse, présentée par Staline comme un des "principes du léninisme", constitue l'exact contraire de la position de Lénine :

"La révolution russe n'est qu'un détachement de l'armée socialiste mondiale, et le succès et le triomphe de la révolution que nous avons accomplie dépendent de l'action de cette armée. C'est un fait que personne parmi nous n'oublie (...). Le prolétariat russe a conscience de son isolement révolutionnaire, et il voit clairement que sa victoire a pour condition indispensable et prémisse fondamentale, l'intervention unie des ouvriers du monde entier." ("Rapport à la Conférence des comités d'usines de la province de Moscou", 23 juillet 1918).

Lénine, défenseur exemplaire de l'Internationalisme Prolétarien

L'internationalisme intransigeant de Lénine, marque de son adhésion totale au combat du prolétariat pour son émancipation, est une constante de toute sa vie. Il s'exprime en particulier en 1907, lors du Congrès de Stuttgart de l'Internationale socialiste, lorsque, en compagnie de Rosa Luxemburg, le plus grand nom du prolétariat d'Allemagne et de Pologne durant tout le début du 20ème siècle, Lénine mène le combat pour faire adopter par les délégués un amendement durcissant la résolution contre la guerre impérialiste. De même, Lénine participe activement au combat de la gauche de l'Internationale pour faire du Congrès extraordinaire de Bâle en 1912 une manifestation retentissante contre la menace de guerre. Mais c'est au cours de la 1ère guerre mondiale que l'internationalisme de Lénine trouve toute sa mesure. Sa dénonciation des "social-chauvins", mais aussi des "centristes" qui ne savent opposer à la boucherie impérialiste que des gémissements pacifistes, fait partie des pages les plus lumineuses de l'histoire du mouvement ouvrier. En particulier, à Zimmerwald, en septembre 1915, Lénine est l'animateur de la gauche de la conférence rassemblant les délégués des différents courants socialistes qui, en Europe, s'opposent à la guerre. Sa position se distingue de celle du "Manifeste" adopté par la conférence en affirmant clairement que "la lutte pour la paix sans action révolutionnaire est une phrase creuse et mensongère" et en appelant à la "transformation de la guerre impérialiste en guerre civile"..."mot d'ordre... précisément... indiqué par les résolutions de Stuttgart et de Bâle".

L'internationalisme de Lénine ne s'éteint pas avec la victoire de la révolution en Octobre 1917. Au contraire, il conçoit celle-ci uniquement comme premier pas et marchepied de la révolution mondiale. C'est pour cela qu'il prend un rôle déterminant, en compagnie de Trotsky, dans la fondation de l'Internationale Communiste, en mars 1919. En particulier, c'est à Lénine qu'il revient de rédiger un des textes fondamentaux du congrès de fondation : les "Thèses sur la démocratie bourgeoise et la dictature du prolétariat".

Du temps de Lénine, l'I.C. n'avait rien à voir avec ce qu'elle est devenue par la suite sous le contrôle de Staline : un instrument de la diplomatie de l'Etat capitaliste russe et le fer de lance de la contre-révolution à l'échelle mondiale. A son premier congrès, l'I.C. s'affirme et agit pratiquement comme "l'instrument pour la république internationale des conseils ouvriers, l'Internationale de l'action de masse ouverte, de la réalisation révolutionnaire,l'Internationale de l'action" ("Manifeste de l'I.C.", rédigé par Trotsky).

Mais la vie militante de Lénine ne saurait se résumer à son internationalisme inflexible. Sur pratiquement toutes les questions importantes qui se posaient à la classe ouvrière, les positions de Lénine figuraient parmi les plus claires et intransigeantes.

Les combats de Lénine pour la Révolution

Dès le début de son activité militante, à la fin du 19ème siècle, Lénine se distingue dans le mouvement socialiste en Russie par son combat en profondeur contre le "populisme" et le "socialisme agraire". Pendant des années, ce courant avait fait reposer l'élimination du joug tsariste sur l'action de petites minorités d'intellectuels révoltés adeptes de l'action terroriste, et avait idéalisé la paysannerie comme agent de la régénération de la société en Russie. Aux billevesées d'un mouvement qui, en 1917-18, allait se retrouver, avec les "socialistes révolutionnaires", aux côtés de la bourgeoisie, Lénine oppose la vision marxiste qui fait du prolétariat la seule classe capable, non seulement de conduire le renversement du tsarisme, mais aussi de réaliser la seule alternative possible au capitalisme, la révolution socialiste. Durant la même période, Lénine est également à l'avant-garde de la lutte contre le "marxisme légal" qui, au nom de la nécessité du développement du capitalisme en Russie comme condition de la constitution d'un prolétariat fort, conduit à se mettre à la traîne et à la solde de la bourgeoisie libérale.

Cette action déterminée en faveur du combat de classe, Lénine la poursuit au début du siècle lorsqu'il oppose (en particulier dans "Que faire") à l'opportunisme des "économistes" (qui préconisent de se mettre à la queue des illusions réformistes pesant sur les ouvriers) la vision d'une lutte politique pour la prise de conscience dans le prolétariat de ses objectifs révolutionnaires. Cette même détermination, nous la retrouvons, lors du 2ème congrès du "Parti Ouvrier Social-démocrate de Russie, en 1903, dans la défense par Lénine et les "bolcheviks" du parti révolutionnaire en tant qu'organisation de combat composée de militants convaincus et déterminés. En cette circonstance, Lénine s'oppose aux "mencheviks" qui proposent une conception floue et opportuniste du parti et qui véhiculent, en réalité, l'idéologie petite bourgeoise caractéristique des éléments intellectuels pour qui l'action révolutionnaire est conçue comme une sorte de "hobby". Ce combat contre les "mencheviks" se poursuit lors de la révolution de 1905, en Russie. Ces derniers, considérant que les conditions de la révolution prolétarienne ne sont pas encore mûres dans ce pays, n'ont rien d'autre à proposer aux ouvriers que de constituer une force d'appoint pour la bourgeoisie "démocratique", c'est-à-dire à renoncer à la défense de leurs intérêts de classe. En revanche, même s'ils ne sont pas encore tout à fait clairs sur la nature de la révolution de 1905 (révolution démocratique bourgeoise contre le tsarisme ou "répétition générale" de la révolution prolétarienne), Lénine et les bolcheviks ont le mérite de mettre en avant la nécessité pour le prolétariat de préserver et défendre fermement son indépendance et ses intérêts de classe. De plus, au cours de cette révolution, Lénine est un des premiers (avec Trotsky) à avoir compris, contre la majorité des bolcheviks (et notamment de Staline) que les "soviets", c'est-à-dire les conseils ouvriers, que s'était donnés la classe ouvrière dans son combat, constituaient l'organe de sa prise de pouvoir, "la forme enfin trouvée de la dictature du prolétariat".

Après l'écrasement de la révolution, alors que la démoralisation et le désarroi pèsent sur la classe ouvrière et son avant-garde, alors que se développe dans le parti le courant des "liquidateurs" qui tend à renoncer à la nécessité d'une organisation politique du prolétariat, Lénine se retrouve de nouveau aux avant-postes dans le combat pour la défense de l'organisation. Ainsi, comme en 1903, sa lutte pour la construction d'une organisation militante constitue le complément indissociable de la lutte pour l'indépendance de classe du prolétariat, pour sa prise de conscience des buts et des moyens de son combat.

Cette lutte permanente de Lénine, nous la retrouvons, comme nous l'avons vu, tout au long de la guerre mondiale qu'il analyse comme la manifestation de l'entrée du capitalisme dans sa période de décadence mettant à l'ordre du jour la révolution prolétarienne internationale. Elle va s'intensifier encore, évidemment, lorsqu'éclate la révolution de février 1917, en Russie. Dès que Lénine réussit à retourner dans ce pays, il mène le combat pour la préparation de la révolution communiste. En particulier, ses "Thèses d'Avril" constituent le véritable programme de la révolution : aucun soutien, même "critique", de la guerre impérialiste et du gouvernement provisoire bourgeois qui s'est mis en place suite à la révolution de février ; seul le renversement du capitalisme peut mettre fin à la guerre ; contre la république parlementaire : tout le pouvoir aux soviets ; nécessité d'une propagande patiente du parti auprès des masses ouvrières pour les convaincre de ces nécessités ; "prendre l'initiative de la création d'une Internationale révolutionnaire, d'une Internationale contre les social-chauvins et le 'centre'".

Ce combat, Lénine doit le mener d'abord au sein du parti bolchevik qui, sous la conduite de Staline et de Kamenev, s'était retrouvé aux côtés des socialistes révolutionnaires et des mencheviks dans le soutien au gouvernement provisoire. S'appuyant sur la base ouvrière du parti, il réussit à le gagner à ses positions et à l'armer politiquement pour la révolution.

Ensuite, toute l'action de Lénine consiste à préparer les conditions d'une insurrection victorieuse, y compris en s'opposant à une insurrection prématurée, en juillet. Mais lorsque la situation est mûre, il mène un nouveau combat déterminé en faveur de la prise du pouvoir immédiate par les soviets. En même temps, il rédige un de ses livres fondamentaux, "L'État et la révolution", dans lequel il rétablit la conception marxiste de l'Etat, falsifiée par les opportunistes. Il insiste sur le fait que la classe ouvrière ne peut, en aucune façon, utiliser l'Etat bourgeois pour ses propres desseins ; qu'elle doit le détruire de fond en comble et mettre en place la dictature du prolétariat organisé en conseils ouvriers ; que l'Etat qui surgit de la révolution doit être basé sur la plus large démocratie des masses ouvrières et semi-prolétariennes, lesquelles doivent contrôler en permanence les fonctionnaires qu'elles ont élu et pouvoir les révoquer aussitôt qu'ils s'écartent du mandat reçu ; que ces fonctionnaires ne peuvent bénéficier d'aucun privilège particulier ; que cet Etat constitue, en fait, un "demi-Etat" voué, non à son renforcement, mais à son extinction à mesure que la révolution avancera.

On est là bien loin de la conception de l'Etat policier, de la terreur sur les masses exploitées, des privilèges pour les "apparatchiks" sur lesquels s'est établi le stalinisme. En fait, il existe autant de différence entre Lénine et le stalinisme qu'entre la révolution et la contre-révolution.

D'ailleurs, après la prise du pouvoir par les soviets, en Octobre 17, Lénine va être conduit à mener le combat contre les premières manifestations de ce qui allait devenir le stalinisme.

La lutte de Lénine contre l'essor du stalinisme

La guerre civile déchaînée par les "blancs" avec le soutien de toute la bourgeoisie mondiale, l'effondrement économique et la famine qui en résultent, l'isolement tragique dans lequel la défaite du prolétariat mondial plonge la révolution en Russie ne peuvent que mener celle-ci dans une impasse. L'État qui a surgi après la révolution échappe de plus en plus au contrôle d'une classe ouvrière désarticulée par la guerre civile et la catastrophe économique. Il tend à absorber de façon croissante le parti bolchevik au sein duquel le poids des bureaucrates se fait sentir toujours plus.

Staline est justement le représentant le plus éminent de cette couche de bureaucrates dont le pouvoir et les privilèges naissants entrent en opposition avec la révolution à l'échelle mondiale. C'est pour cela qu'il se fait le porte-drapeau du "socialisme en un seul pays" : il ne s'agit plus de faire de l'URSS un levier de la révolution internationale, mais de se replier sur le renforcement de l'économie nationale et de son Etat. Et dans un monde dominé par le capitalisme, l'une et l'autre se développent nécessairement sur le terrain capitaliste.

La défaite internationale du prolétariat ne pouvait conduire qu'à la contre-révolution bourgeoise en Russie-même. Staline et sa clique se sont faits les agents de cette contre-révolution. Et si, en Russie, celle-ci a pris les formes les plus barbares qu'on puisse imaginer : la terreur policière, les déportations massives, les "procès de Moscou" contre les anciens dirigeants du parti, l'extermination de toute la génération de 1917, c'est justement qu'il fallait extirper jusqu'à la moindre trace tout ce qui pouvait rappeler l'esprit et la grandeur d'Octobre.

Avant sa mort, en janvier 1924 (en fait il était déjà impotent depuis mars 1923), Lénine, pas plus que n'importe quel révolutionnaire, ne pouvait imaginer ce que serait le stalinisme. Cependant, il est conscient d'un certain nombre des dangers qui se profilent. C'est ainsi que, dès 1920, dans le débat au sein du parti bolchevik à propos des syndicats, Lénine affirme que : "Notre Etat est tel aujourd'hui que le prolétariat totalement organisé doit se défendre, et nous devons utiliser ces organisations ouvrières [les syndicats] pour défendre les ouvriers contre leur Etat..." ("Les syndicats, la situation actuelle et les erreurs de Trotsky", 30/12/1920). Jusqu'à la fin de sa vie, Lénine a mis en garde contre le danger de la gangrène bureaucratique, même s'il était incapable de proposer une parade efficace contre un phénomène inéluctable. De même, dans les derniers jours de sa vie active, il tente (notamment dans son "testament" du 4 janvier 1923) d'écarter Staline du poste de Secrétaire général où il est en train d'accumuler un pouvoir énorme dont il abuse de façon brutale. Mais cette tentative est vaine : Staline contrôle déjà la situation, même s'il n'est pas encore le satrape, le tyran sanguinaire qu'il deviendra par la suite.

Lénine combattant marxiste du prolétariat

Aujourd'hui, la plupart des plumitifs de la bourgeoisie, en établissant une identité entre le stalinisme et le communisme, rangent dans le même sac Staline, Lénine et Marx. Mais il se trouve, de temps à autre, un "expert" pour affirmer que si Lénine est tout entier à jeter aux poubelles de l'histoire, il n'en est pas de même de Marx, dont certaines analyses sont encore "utiles" et "pertinentes". Cette opposition (dont sont friands les conseillistes) entre l'oeuvre de Lénine et celle de Marx, ne constitue rien d'autre, sous couvert d'"objectivité" qu'une crapulerie supplémentaire pour essayer d'enterrer la perspective communiste. En effet, toute l'activité militante de Lénine se situe sur le terrain du marxisme, c'est-à-dire du point de vue du prolétariat. L'internationalisme, le rejet des conceptions populistes et réformistes, la lutte pour une organisation politique du prolétariat basée sur un programme clair, la mise en avant de la nécessité de détruire l'Etat bourgeois et de l'exercice du pouvoir par les masses ouvrières, la capacité-même de tirer les leçons de l'expérience vivante de la classe ouvrière (notamment le rôle des soviets à partir de 1905), toutes ces caractéristiques de l'activité de Lénine appartiennent pleinement à l'héritage de Marx. La différence majeure entre ces deux révolutionnaires, c'est que le premier vivait à une époque où la révolution prolétarienne n'était pas encore à l'ordre du jour, alors que le second s'est justement trouvé aux avant-postes de celle-ci. C'est dans la pratique vivante de la révolution que Lénine a appliqué les enseignements du marxisme. Et c'est bien cela qui chiffonne nos "experts". Tant que le "marxisme" reste "théorique" (en fait, pour les révolutionnaires, il a toujours constitué un guide pour l'action, même quand la révolution n'était pas encore à l'ordre du jour), on peut toujours en faire une discipline universitaire. Mais lorsqu'on doit l'appliquer à la révolution elle-même (à l'exemple de Lénine), on fait la fine bouche car, de révolution réelle, on ne veut surtout pas.

Comme tous les révolutionnaires, comme Marx lui-même, Lénine a commis des erreurs. Mais de la même façon qu'on ne peut critiquer les erreurs de Marx qu'en se situant dans le cadre du marxisme, on ne peut faire la critique de celles de Lénine qu'en partant des apports considérables qu'il a donnés au mouvement ouvrier, tant sur le plan théorique que sur le plan pratique. Ces apports, en même temps que l'ensemble du marxisme, le prolétariat devra les refaire siens s'il veut être en mesure de mettre fin à la barbarie capitaliste et de s'acheminer vers la société communiste.

 

 

Histoire du mouvement ouvrier: 

  • Révolution Russe [2]

Courants politiques: 

  • Stalinisme [3]

Heritage de la Gauche Communiste: 

  • Stalinisme, le bloc de l'est [1]

Source URL:https://fr.internationalism.org/en/content/effondrement-du-stalinisme/ii-stalinisme-fer-lance-contre-revolution-mondiale

Links
[1] https://fr.internationalism.org/en/tag/heritage-gauche-communiste/stalinisme-bloc-lest [2] https://fr.internationalism.org/en/tag/histoire-du-mouvement-ouvrier/revolution-russe [3] https://fr.internationalism.org/en/tag/courants-politiques/stalinisme